Un blog du Monde a écrit:A qui appartiennent les clubs de foot ?
Dans un dossier très complet sur le projet de construction d’un nouveau stade à Nantes (le « YelloPark »), le journaliste de Ouest France Jean-Marcel Boudard pose la question : « A qui appartiennent les stades et les clubs de foot ? ». Pascal Bolo, un élu local nantais, fait un constat lucide sur l’inéluctable passage de la propriété des stades des collectivités territoriales au secteur privé (en dépit des 13 millions d’euros dépensés, durant son mandat, pour l’entretien du stade de la Beaujoire) : «Dans les faits, le stade est déjà concédé au FC Nantes. La propriété privée est la suite logique d’une histoire inéluctable. Je dis toujours que le FC Nantes a deux propriétaires : le public et son actionnaire. A nous de gérer les zones de frottement et de contradictions.»
Un club confisqué par un homme d’affaires
Beaucoup d’élus locaux se retrouveraient dans cette analyse : sur la forme et dans le Droit, un club de football appartient à son (ou ses) actionnaires ; dans une réalité « sociale », le club appartient aussi à sa ville et à son public. On ne peut ignorer cette dimension si l’on cherche à comprendre les raisons de la colère qui a conduit à l’envahissement du terrain du Lille Olympique Sporting Club (LOSC) le 10 mars 2018. Cet envahissement fut d’une grande violence et les agissements des meneurs sont inexcusables. Mais ils sont révélateurs de la détresse des supporteurs lillois et des habitants de la métropole lilloise : leur club leur a été confisqué par un « homme d’affaires » qui l’a mis à disposition exclusive d’une activité supposément lucrative de trading d’actifs « joueurs de football ».
Une réputation sulfureuse
Les chose avaient pourtant bien commencé. En octobre 2016, le producteur Michel Seydoux, alors propriétaire du LOSC, affichait sa confiance en l’avenir du club à l’heure de son rachat par l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez, ancien patron de l’équipe de Formule 1 Lotus : «Nous sommes heureux d’entrer en négociations exclusives avec Gérard Lopez, qui a le profil idéal pour me succéder au LOSC». Michel Seydoux, actionnaire du club depuis 2001, en était devenu l’actionnaire majoritaire en 2004. Il avait su trouver une légitimité auprès des supporteurs lillois en rendant au club son lustre d’antan : en 2011, le club de la capitale des Flandres réalisait un formidable doublé championnat-coupe de France. Cinq années plus tard, à l’approche de ses 70 ans, Michel Seydoux songea à passer la main et n’entendit point malice à céder le club de cœur de millions de chtis à Gérard Lopez. Pourtant, quelques voix dissonantes s’émouvaient déjà, en octobre 2016, de voir le club tomber aux mains d’un investisseur à la réputation sulfureuse.
Des liquidités empruntées auprès de fonds vautours ?
Cofondateur en 2000 de Mangrove Capital Partners, Gérard Lopez semble en effet apprécier les montages financiers complexes. Il possèderait ainsi la société Chimera Consulting (basée à Hong Kong) qui contrôlerait elle-même la la société Victory Soccer (basée au Royaume Uni) qui contrôlerait la société Lux Royalty (basée au Luxembourg) qui contrôlerait la société L holding qui détiendrait 95 % des actions du LOSC. Il aurait déboursé environ 80 millions d’euros pour prendre le contrôle du club. Gérard Lopez prétend que ces 80 millions d’euros étaient des liquidités qu’il détenait en son nom propre. On le soupçonne d’avoir, en réalité, emprunté la plus grosse partie de ces fonds auprès d’investisseurs anglo-saxons à qui il devra rembourser les sommes (intérêt et principal) sous 5 ans. Si tel est le modèle choisi par Gérard Lopez, il lui faut impérativement, dans les années qui viennent, réaliser de belles opérations de revente de talents prometteurs pour financer l’opération.
Au bord du gouffre
Le déroulement de la saison 2017-2018 n’est pas conforme aux espoirs de Gérard Lopez. Le club, qui imaginait se mêler à la lutte pour les premières places, occupe actuellement l’avant-dernière place du championnat, synonyme de relégation. Il est interdit de recrutement, doit trouver 25 millions d’euros pour obtenir le quitus de la DNCG en fin de saison et est sous la menace d’une lourde pénalité à verser à Marcelo Bielsa qui réclame 18 millions d’euros aux prud’hommes suite à son licenciement pour faute grave. Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’envahissement de la pelouse par des supporteurs mécontents condamne le club à jouer ses prochains matchs à domicile huis-clos, ce qui ne sera favorable ni aux recettes de billetterie ni à une ambiance de feu qui mettrait les adversaires sous pression.
Les Girondins de Bordeaux, rachetés à leur tour
Dans ce contexte, il n’est malheureusement pas impossible que le LOSC soit liquidé dans les prochains mois comme l’a été le Grenoble Foot 38 en 2011, 7 ans après son rachat par la société japonaise Index Corporation (elle aussi plus aventurière que gestionnaire « en bon père de famille »). Dans le même registre, les supporteurs bordelais peuvent frémir : le groupe M6, qui détient 99 % du club, vient d’annoncer souhaiter le vendre à des investisseurs américains cet été : ces investisseurs seront-ils des gestionnaires avisés ou des pieds nickelés susceptibles de faire basculer une institution du football français dans le chaos ? C’est la grande loterie du rachat des clubs et dans cette grande foire, les « amoureux du maillot » ne peuvent que subir les événements.
Mettre en place des garde-fous ?
Certains clubs possèdent néanmoins des garde-fous. A Caen, Amiens ou Guingamp, le grand nombre d’actionnaires (très majoritairement locaux) rend pratiquement impossible la prise de contrôle du club par un tiers, « étranger à la région ». A Guingamp, il existe même des milliers de « kalons » ces supporteurs-actionnaires qui sont propriétaires d’une infime fraction de leur club (ils sont plus de 15000). En Allemagne, il existe depuis 1998 une règle empêchant la prise de contrôle du club par des investisseurs étrangers (la règle dite du 50+1). Ce genre de dispositions renforce le lien entre le club et son territoire et garantit que ce dernier ne sera pas dépossédé de son patrimoine immatériel, après avoir souvent, construit puis entretenu le patrimoine matériel afférent pendant des décennies. Heureux supporteurs guingampais qui ont l’opportunité de matérialiser l’attachement à leur club et d’en garantir (un peu) la pérennité !
http://ecosport.blog.lemonde.fr/2018/03 ... s-de-foot/
Xylophène a écrit:Heureux supporteurs guingampais qui ont l’opportunité de matérialiser l’attachement à leur club et d’en garantir (un peu) la pérennité !
Dogue-son a écrit:Xylophène a écrit:Heureux supporteurs guingampais qui ont l’opportunité de matérialiser l’attachement à leur club et d’en garantir (un peu) la pérennité !
Au-delà de l'aspect sentimental, la position de minoritaire dans une société ne permet guère d'en influer la politique, et, sauf à avoir beaucoup de moyens, encore moins d'en assurer, même un peu, la pérennité.
Pour le reste, il est quand même tendancieux que le seul club cité comme ayant déposé le bilan soit Grenoble. Sauf erreur ou omission de ma part, Le Mans et Sedan sont morts en ayant des actionnaires locaux.
Et rien que dans la région, VA et Lens n'ont eu aucun besoin d'un actionnaire étranger pour aller dans le mur.
Dogue-son a écrit:Mamadov c'est la phase 2 du bordel.
Le sauvetage in extremis par le Crédit Agricole pour sauver les miches de Martel est antérieur.
guinness a écrit:les ventes à espérer, pour moi: Maignan, Soumaoro, Bissouma, Amadou, Alonso, Ballo Touré et Mendyl, avec ça, il y a moyen de récupèré quelques millions et assainir le vestiaire
curiste a écrit:ursulet a écrit:Baratte a écrit:Juste pour votre info , ya déjà une offre à 40 myions pour Pépé ...
Source? 49 millions c'est le grand bluff la.
Y a la com' de Campos et Manu.
Et hop Ursulet qui ajoute 9 millions tranquillou....on sait jamais ça peut marcher..........
Utilisateur(s) parcourant ce forum : fernando, guinness, nicobungy, Yusuf Akbar et 52 invité(s)