par matcheu » 25 Juil 2014, 09:52
Ben alors Loulou ? Ton club serait aussi pourri que les autres ?
J'attends avec impatience sa réponse.
Bocaly : " C'est dégueulasse ! "
GARRY BOCALY, le nouveau défenseur d'Arles-Avignon, en Ligue 2, règle ses comptes avec Montpellier, son ancien club.
Garry Bocaly (26 ans) effectue des allers-retours quotidiens entre Montpellier, où il habite encore, et Avignon. Malgré l'heure de route pour aller s'entraîner avec son nouveau club, l'ACA, où il a signé un contrat d'un an, il semble rassuré d'avoir enfin trouvé une nouvelle équipe. Hier, dans sa maison, à Lattes, il a expliqué ce choix qui s'est imposé à lui, tout en réglant quelques comptes avec le MHSC, adversaire de l'ACA en amical, aujourd'hui.
« COMMENT AVEZ-VOUS atterri à Arles-Avignon, en Ligue 2 ?
– J'étais à la recherche d'un club. J'ai rencontré le président Salerno. Il était enthousiaste, il m'a présenté son projet, avec la volonté de construire une belle équipe. J'ai dit “banco” !
Redescendre d'un étage, c'est dur pour l'amour-propre ?
– Je n'ai pas honte ! La Ligue 2, j'y ai déjà joué avec Libourne (2007-08) et Montpellier (2008-2009). Je sais que c'est un bon Championnat, un endroit où je vais pouvoir me relancer.
Vous n'avez signé qu'un contrat d'une saison. Pour quelles raisons ?
– Le président voulait que je signe pour deux ou trois ans. J'ai préféré m'engager pour un an et s'il le souhaite, on se reverra dans deux ou trois mois. Je n'ai pas d'arrière-pensée, je ne veux escroquer personne. Je veux prouver que je peux jouer au football parce qu'il y a énormément de personnes qui veulent me faire tomber.
C'est-à-dire ?
– Vendredi dernier, je m'étais entendu avec le président Salerno. Mais le lendemain, un agent l'a appelé pour lui dire que j'étais parti début juillet pour signer en Grèce et que j'avais été recalé à la visite médicale. Je ne suis jamais parti en Grèce ! Jamais ! Je suis resté faire ma préparation tout seul à Montpellier. Donc, le président me rappelle le dimanche pour me dire qu'il veut me faire passer des tests médicaux poussés avant de signer quoi que ce soit. Ils étaient parfaits.
Vous avez été longtemps blessé à Montpellier.
– Mais je n'ai plus rien, j'ai d'ailleurs joué trois matches sur la fin de saison. Il faut corriger certaines choses : j'ai été arrêté pendant quinze mois, mais pas à cause de ma hanche. En novembre 2012, je me suis arrêté et j'ai été opéré en mars 2013. J'ai subi une arthroscopie à la hanche, comme beaucoup de joueurs de foot, qui se font soigner le genou, dans leur carrière. En octobre 2013, j'ai eu des soucis musculaires à la cuisse, avec plusieurs rechutes, mais depuis janvier, tout va bien.
Ce n'est pas banal, quand même…
– C'est vrai et j'ai pu compter sur des personnes compétentes, comme Stéphane Paganelli (préparateur physique du MHSC) ou le docteur Sableyrolles. Mais j'ai surtout eu la chance de rencontrer Thierry Cambon (ostéopathe) qui a été formidable. Il travaillait en équipe de France avec Laurent Blanc. C'est un magicien. D'ailleurs, le PSG l'avait appelé en urgence la saison passée pour régler un problème de dos d'Ibrahimovic qui ne passait pas. Il soigne aussi plusieurs joueurs pros (Cabaye, Grenier), même de Montpellier… Et je précise que j'allais le voir à titre privé.
Sans l'accord du club ?
– Je n'oublie pas qu'en début d'année 2013, quand les médecins du club ne parvenaient pas à me soigner, c'est moi qui ai cherché des solutions. On me disait qu'on ne pouvait pas me trouver de rendez-vous avec d'autres médecins. J'ai pris mon téléphone et j'ai réussi à en obtenir sur Paris, le jour pour le lendemain. Et là, le club me dit : ” Ok, mais tu y vas à tes frais. ” Je me suis donc payé mes billets de train et mon hôtel. C'est beau un club pro, non ?
Vous n'aviez pas confiance dans le staff médical ?
– Regardez Jamel Saïhi, Karim Aït-Fana et moi. Tous absents pendant un an et demi, ou davantage. Je n'en dirai pas plus.
Vu vos antécédents médicaux, les clubs doivent forcément être vigilants. C'est normal, non ?
– Bien sûr, mais ça dépend aussi des informations qu'on leur donne ! J'ai été proposé à Bastia. Claude Makelele était partant. Et puis, il répond que son staff médical émet un avis négatif. Je ne suis pas allé sur place ! J'apprends ensuite qu'à Rennes ou Caen des clubs avec qui j'avais des contacts, des personnes m'ont mis des bâtons dans les roues. Le pire, c'est qu'elles sont du club de Montpellier.
De qui parlez-vous ?
– Elles se reconnaîtront.
Les dirigeants ? Les médecins ?
– (Silence.)
Qu'ont-elles dit ?
– Que je n'étais plus apte à la pratique du sport de haut niveau. Après six ans au club, c'est dégueulasse !
Pourquoi ne pas avoir tenté de vous expliquer auprès de ces clubs ?
– Pour combattre la rumeur, il faut être sur le terrain. Quand elle est lancée, c'est terminé. Vous avez beau tenter de rétablir la vérité, on se dit que si vous vous défendez, c'est qu'il y a un problème.
C'est exactement ce que vous faites pourtant.
– Oui, parce que je me dis que, si mes propos sont écrits noir sur blanc, ils resteront. Il y a trop de personnes qui m'appellent ces derniers jours en me disant : ” Mais pourquoi tu as signé à Arles-Avignon ? Un an en plus ! Tu as un problème ? ” J'ai juste eu la chance d'avoir trouvé un club qui me tende la main.
Mais pourquoi n'êtes-vous pas resté à Montpellier ?
– Parce que je n'ai eu aucune proposition de prolongation. Le coach Courbis aurait aimé me faire signer un contrat d'un an, avec une baisse de salaire et des primes. J'étais partant. Mais à une semaine de la fin du Championnat, je lis dans la presse que je ne serai pas conservé. Je suis allé voir Bruno Carrotti (directeur sportif) pour lui demander si cela était vrai. Il a eu un moment d'hésitation, il n'osait même pas regarder dans les yeux. Il a répondu : « oui et non ». J'ai quitté Montpellier, sans explication, même pas un mot, rien.
Ça ressemble à de l'orgueil mal placé.
– Peut-être. (Il s'interrompt.) Mais, à un moment donné, je ne vais pas aller mendier pour qu'on m'offre un nouveau contrat. Personne n'a eu le courage de me le dire, tout le monde se rejetait la responsabilité. On dit que Montpellier est un club familial, humain, différent des autres. Je peux vous dire que c'est totalement faux ! C'est bien beau de se vanter, mais ce sont les actes qui comptent.
Il doit bien avoir des antécédents entre vous pour arriver à une telle situation ?
– Mais il n'y en a aucun ! Personne ne m'a jamais fait une seule petite réflexion. Je suis quelqu'un de respectueux, je n'ai jamais été hautain avec qui que ce soit. J'ai tout connu avec Montpellier, la montée (2009), la finale de Coupe de la Ligue (2011), la qualification en Ligue Europa (2010-2011), le titre de champion (2012), la Ligue des champions (2012-2013). Et ça se termine comme ça…
Montpellier cherche à réduire son train de vie. C'est peut-être une explication…
– (Il coupe.) Je suis l'un des seuls joueurs à ne pas avoir prolongé mon contrat après le titre de champion de France. Je n'ai eu aucune augmentation de salaire, rien. Mais je n'en ai jamais fait une question d'argent, la preuve : je divise mon salaire par quatre en signant à Arles-Avignon. En L 2, je vais retrouver un peu les vraies valeurs du foot, le plaisir, et surtout moins de faux-semblants. »
Heureusement qu'on est tous fous sinon on deviendrait tous dingues.