Le livre de Nicolas Sarkozy, « Journal d’un prisonnier », s’est vendu à près de 100 000 exemplaires
Sorti le 10 décembre, cet ouvrage raconte les trois semaines de détention de l’ancien président de la République après sa condamnation dans le procès libyen.
Le livre de Nicolas Sarkozy, Le journal d’un prisonnier (Fayard, 216 pages, 20,90 euros), s’est vendu à près de 100 000 exemplaires en moins d’une semaine, a annoncé, mardi 16 décembre, son éditeur, qui qualifie de « phénoménal » ce succès.
« Numéro 1 des ventes ! “Le journal d’un prisonnier” atteint 98 610 exemplaires vendus quelques jours seulement après sa sortie en librairie ! Numéro 1 phénoménal », a fait savoir Fayard dans un message sur X, en se basant sur les chiffres de l’Institut NielsenIQ GFK sur le marché du livre.
Sorti le 10 décembre, cet ouvrage raconte les trois semaines de détention de l’ancien président de la République après sa condamnation dans le procès libyen. Le livre, édité par une maison d’édition contrôlée par l’homme d’affaires conservateur Vincent Bolloré, est paru exactement un mois après la remise en liberté sous contrôle judiciaire de l’ex-chef de l’Etat, qui avait été écroué le 21 octobre à la prison parisienne de la Santé.
Nicolas Sarkozy a entamé une campagne de dédicace de son livre, notamment à Paris, Marseille et Menton. Il est attendu mercredi dans une librairie de Versailles.
Détention inédite pour un ex-président français
Ce nouveau livre n’est pas uniquement un témoignage rédigé à chaud par le premier ancien président de la République française à avoir été condamné et emprisonné. Pour Nicolas Sarkozy, il constitue surtout une nouvelle arme dans un combat judiciaire loin d’être achevé, et, au-delà, un outil politique, utilisé afin de laisser dans l’histoire l’image d’un innocent injustement détenu plutôt que d’un malfaiteur, comme nous l’expliquons dans cet article.
L’ancien chef de l’Etat a été condamné, le 25 septembre, à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle car le tribunal correctionnel de Paris l’a reconnu coupable d’avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne. Il a fait appel.
Il s’agit d’une détention inédite pour un ex-président dans l’histoire de la République française et qui a suscité de vifs débats. Son incarcération était aussi une première dans l’Union européenne, où aucun ancien chef d’Etat n’a connu l’emprisonnement.
Plus que la condamnation, c’est le mandat de dépôt l’envoyant en prison, non susceptible de recours, qui avait suscité la stupeur. Pour les juges, il est justifié par la « gravité exceptionnelle » des faits. Pour Nicolas Sarkozy, il a été motivé par « la haine ». Ses avocats avaient alors déposé une demande de mise en liberté dans les minutes qui avaient suivi son entrée en détention.
