[01T] Politix, fonctionnaire et Cie

Messagepar krouw2 » 18 Avr 2014, 17:54

+1
il a dégagé Stievenard et les verts, un grand moossieur
Hollande 2027
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krouw2
 
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Messagepar fernando » 18 Avr 2014, 17:56

LMCU : Damien Castelain président, à l’issue d’un scénario rocambolesque


Damien Castelain a été élu, ce vendredi matin, président de la communauté urbaine de Lille, par 108 voix sur 179. La gauche et Martine Aubry, en renonçant à briguer le poste, ont scellé le sacre du héraut des petites communes, et la défaite de la droite. À Lille Métropole, la vague bleue s’est écrasée sur une digue. Mais la constitution de l’exécutif de Damien Castelain, et l’attribution des vice-présidences, pourrait encore réserver quelques surprises.

Damien Castelain sort grand vainqueur de cette élection, ce qui n’est pas pour déplaire à Martine Aubry.

Après des jours de tractations tumultueuses et de rebondissements, le chef de file des petites communes l’emporte dès le premier tour, grâce à l’apport des voix de la gauche. Martine Aubry a renoncé à être candidate, barrant ainsi la route à Bernard Gérard, le maire UMP de Marcq-en-Barœul, qui briguait lui aussi la présidence.

« Je suis ému, humble, reconnaissant, impatient », a réagi Damien Castelain, sitôt installé dans le fauteuil. Le maire de Péronne a annoncé vouloir se situer « au-delà des clivages ». « Je ne suis ni le plan B de la gauche ni le plan C de la droite, mais le plan A de Métropole Passions Communes », son groupe politique fort d’une quarantaine d’élus.

La droite grande perdante

Trois semaines après une vague bleue qui lui a permis d’emporter, entre autres, les mairies de Tourcoing et Roubaix, la droite est la grande perdante de ce « troisième tour communautaire », qu’elle abordait pourtant en position favorable. Son candidat à la présidence, le maire UMP de Marcq-en-Barœul Bernard Gérard, obtient 62 voix sur 179, pile l’addition de son groupe MCU et de leurs alliés indépendants du GIDEC, échouant ainsi à rassembler au-delà de sa famille politique.

Aucun groupe politique n’ayant décroché la majorité à l’assemblée communautaire après les municipales des 23 et 30 mars, la question de la présidence promettait de se régler au prix d’accords, voire de combinaisons, entre le bloc de gauche, le bloc de droite et le bloc des indépendants de Damien Castelain, bombardé faiseur de roi. Ce fut le cas.

« L’homme de paille » du PS

En renonçant à se présenter, au risque d’un camouflet, et en se ralliant au maire de Péronne, la socialiste Martine Aubry a scellé le sacre de Damien Castelain. La présidente sortante, qui avait pourtant présenté son projet politique pour la métropole, a renoncé à le soumettre aux suffrages des 179 élus de Lille Métropole. « C’est Martine Aubry qui a fait le discours de candidat de Damien Castelain », estimait, après la séance, Bernard Gérard.

Le maire de Marcq pourra remâcher longtemps la volte-face du nouveau visage de Lille Métropole. Vingt-quatre heures plus tôt, Damien Castelain avait signé un accord avec Bernard Gérard, garantissant à ce dernier la présidence de Lille Métropole, avant de se rétracter quelques heures plus tard. L’épisode a inspiré une intervention très musclée au patron du GIDEC (allié à la droite), le maire de Baisieux Francis Delrue, juste avant le vote : « Au moment de glisser votre bulletin dans l’urne, demandez-vous si vous respectez ou si vous trahissez votre électorat », a harangué l’édile, regrettant la « rupture de Damien Castelain », décrit comme l’« homme de paille » du PS.

« On est des hommes de droite »

Pour le maire de Péronne-en-Mélantois, le plus dur reste peut-être à faire : constituer son exécutif, composé de vingt vice-présidents. Les rapports de force y seront scrutés à la loupe. MPC s’y taillera une large part. Mais quelle place pour la gauche, qui attendra à coup sûr des contreparties pour son soutien ? Martine Aubry s’est dite prête à « travailler avec ce qu’on me donnera ». Quelle place pour la droite, qui fera valoir sa légitimité démocratique, après ses victoires de mars ? Bernard Gérard et les siens, malgré le revers, ont quelques raisons d’espérer. Au moins deux en fait : d’abord les propos d’Alain Bézirard, le maire MPC d’Erquinghem-Lys, au micro : « On n’est pas les sous-fifres du PS, on est majoritairement des hommes de droite. »

Puis ceux de Damien Castelain, après son élection : « Pour la première fois, nous avons été élus au suffrage universel direct. Cela fait peser une responsabilité sur nous. Nous allons constituer un exécutif conforme au choix des électeurs. » Et de prononcer cette phrase, où chaque mot compte : « J’invite Bernard Gérard à s’associer à moi pour construire l’exécutif. Je remercie Martine Aubry pour tout ce qu’elle a accompli durant ces six dernières années. »
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fernando
 
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Messagepar ghostrida! » 18 Avr 2014, 20:38

C'est qui ce mec???
Rachoumade pour Martine mais, au-delà de toute considération politicienne, c'est un peu triste de ne pas avoir un ténor à la tête de l'agglo...
ghostrida!
 
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Messagepar stikky » 18 Avr 2014, 20:42

on gueule sur le QSG et Monaco qui trustent sans partage les 2 premières places du classement et quand on a un Montpellier qui devient président de la LMCU on râle encore...
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Messagepar John Holmes » 18 Avr 2014, 20:56

La droite c'est bien fait domso. Castelain, il a bossé comme VP pour Tartine depuis 5 balais, un vrai paillasson digne de papy Seydoux. Je demande bien ce que la grosse poivrasse a pu lui promettre en plus de la présidence.
"Connard =)"
ChevalierBlanc - janvier 2021
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John Holmes
 
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Messagepar otto » 18 Avr 2014, 21:51

fernando a écrit:Arguments pour en finir avec l'euro

11 avril 2014 | Par Ludovic Lamant

À l'approche des élections européennes, deux livres plaident pour l'éclatement de la zone euro – seule manière, aux yeux de leurs auteurs, de rompre avec les cadres actuels de l'UE, et de retrouver des marges de manœuvre économiques. Premier intérêt : ces ouvrages se réapproprient un sujet monopolisé par le Front national dans les médias, pour tenter d'en faire l'un des axes d'une politique de gauche.

Depuis le surgissement de la crise en Europe, c'est devenu un sous-genre éditorial en soi : les livres qui prédisent l'éclatement de la zone euro se multiplient. Ils sont écrits par des fédéralistes déçus (La Fin du rêve européen, de François Heisbourg chez Stock), des élus souverainistes en campagne (L'Euro, les banquiers et la mondialisation, de Nicolas Dupont-Aignan, éditions du Rocher) ou des économistes majoritairement classés à gauche (Désobéir pour sauver l'Europe, Steve Ohana, chez Max Milo, Sortons de l'euro!, Jacques Nikonoff, chez Mille et une nuits, ou encore Faut-il sortir de l'euro, Jacques Sapir, au Seuil).

À l'approche des élections européennes, les éditions des Liens qui libèrent font coup double, avec deux publications qui tentent de démontrer à peu près la même chose, s'en prenant au tabou suprême : il faut en finir avec l'euro, pour mener une politique économique de gauche en France. Faisant le constat d'une « mort clinique de l'euro », les quatre journalistes auteurs de Casser l'euro jugent qu'il serait vain de « vouloir absolument le maintenir en vie artificiellement ». Sur un registre plus musclé – et plus ambitieux –, Frédéric Lordon, directeur de recherches du CNRS et blogueur vedette 3 sur le site du Monde diplomatique, dénonce La Malfaçon à l'origine des déboires français, et propose de récupérer la « souveraineté politique ».



Ce foisonnement éditorial, avec des livres souvent très documentés, prouve-t-il que certaines digues sont en train de se fissurer ? Que les rapports de force évoluent ? Les déçus de l'euro sont en tout cas de plus en plus nombreux. « Les gens sont en train de piger », estimait le démographe Emmanuel Todd dans un récent article 3 du Monde.

De là à plaider pour la fin de l'euro ? L'état alarmant de l'Union – près de 26 millions de chômeurs dans l'UE, des pays comme la Grèce et le Portugal assommés, et l'horizon bouché – explique sans doute en partie ces glissements. « À partir d'un certain seuil (…), la détresse de millions de chômeurs et de nouveaux pauvres nous a semblé peser davantage dans la balance que la volonté farouche, inaltérable, d'aller au bout du projet engagé dix ans plus tôt », écrivent les auteurs de Casser l'euro.

L'évolution est nette, sur fond d'aggravation de la crise sociale : ce n'est plus seulement la gestion de la crise de la zone euro qui se trouve sous les feux de la critique, mais le bien-fondé de la monnaie unique en soi. « Ni crime ni faute en soi, l'euro a été prématuré dans sa conception et contrefait dans sa mise en œuvre, conduisant l'Union européenne et les peuples de ses États membres dans une impasse qu'il est facile de décrire, mais dont il est difficile de se dégager », résume François Heisbourg, qui tente d'articuler, dans son essai, défense de l'Union et sortie de l'euro, au prix de certaines acrobaties. Même la banque suisse UBS a pris le temps 3de s'intéresser à la manière dont les unions monétaires, au fil de l'Histoire, sont mortes, dans une étude récente qui n'est pas passée inaperçue 3.

C'est une chose de reconnaître les manquements et les coûts politiques de l'euro – c'en est une autre de plaider pour sa dissolution, propositions concrètes à l'appui. Ce débat, longtemps étouffé, pourrait gagner en intensité lors de la campagne des élections européennes. En 2011, Jacques Sapir regrettait cette « particularité franco-française », qui consiste à refuser tout débat sur les vertus de la monnaie unique : « L'euro c'est la religion de ce nouveau siècle, avec ses faux prophètes aux prophéties sans cesse démenties, avec ses grands prêtres toujours prêts à fulminer une excommunication faute de pouvoir en venir aux bûchers », s'emportait l'économiste rattaché à l'EHESS. Depuis, la donne semble avoir – un peu – évolué, comme le laisse entendre ce regain d'activité éditorial.



À la veille d'une élection clé pour l'Europe, ces textes, par-delà leur intérêt très variable, présentent un mérite immédiat. Ils s'emparent à bras-le-corps d'un sujet sulfureux, quasiment monopolisé, dans les médias grand public, par le Front national, pour en faire – du côté des économistes critiques en tout cas – l'un des axes d'une politique « de gauche » à réinventer. Frédéric Lordon, qui s'était déjà beaucoup battu, en 2011, pour que la gauche n'abandonne pas au parti de Marine Le Pen le concept compliqué de « démondialisation », consacre ainsi, dans son dernier livre, un chapitre entier à « ce que l'extrême droite ne nous prendra pas ».

À ce sujet, l'économiste ne retient pas ses mots – durs – contre une frange de la gauche critique française (par exemple au sein d'Attac ou des « économistes atterrés »), qui se refuse à défendre une sortie de l'euro, « terrorisée à la pensée du moindre soupçon de collusion objective avec le FN, et qui se donne un critère si bas de cet état de collusion que le moindre regard jeté sur une de ses idées par les opportunistes d'extrême droite conduit cette gauche à abandonner l'idée – son idée – dans l'instant : irrémédiablement souillée ». Et de conclure : « À ce compte-là bien sûr, la gauche critique finira rapidement dépossédée de tout, et avec pour unique solution de quitter le débat public à poil dans un tonneau à bretelles. »

Ces différents essais prouvent donc à ceux qui en doutent encore, que l'on peut parler contre l'euro, sans reprendre pour autant les thèses du Front national. Et l'éternel argument de l'apocalypse (pour le dire vite : sortir de l'euro serait un réflexe simpliste d'apprentis sorciers, qui ne manquerait pas d'ouvrir une nouvelle crise majeure sur le continent) semble désormais un peu court pour convaincre tout à fait. Il va falloir accepter, de part et d'autre, le débat de fond. Argument contre argument. Quoi qu'on pense de l'euro et de son avenir, c'est une bonne nouvelle. Car on le sait depuis qu'on a lu André Orléan : débattre de la monnaie, c'est débattre d'un des fondements de ce qui fait société.

De la monnaie unique à la monnaie commune

Quelles sont les grandes lignes du raisonnement, dans Casser l'euro ? Premier constat : la zone euro patauge dans la crise. La monnaie unique a aggravé les disparités au sein de l'eurozone, et l'Europe du Nord bloquera tout projet de transfert budgétaire massif vers l'Europe du Sud, seul mécanisme qui permettrait de gommer ces « hétérogénéités ». Vu l'esprit des traités, et le poids de l'ordo-libéralisme 3 allemand à Bruxelles, le statu quo actuel, et les rustines qui permettent à l'euro de tenir malgré tout, finiront tôt ou tard par envoyer les pays dans le mur.

Deuxième énoncé (qui mériterait en soi des heures de débats) : le fédéralisme pourrait être une solution vertueuse au marasme ambiant, mais « il apparaît aujourd'hui hors de portée », « fruit d'un travail nécessairement long et vaste (qui) ne concorde pas avec l'urgence de la crise ». D'autant que « les électeurs et les gouvernements n'y consentent pas ». « Les fédéralistes préfèrent s'enferrer dans leur idéal inatteignable, plutôt qu'affronter un réel insupportable », tranchent les auteurs. Exit les ardents fédéralistes type Daniel Cohn-Bendit ou Guy Verhofstadt.

Conclusion : il ne reste plus qu'à plaider pour le passage d'une « monnaie unique » (l'euro) à une « monnaie commune ». Voici donc le retour à des monnaies nationales – franc, drachme, mark, etc. – mais qui ne pourraient fluctuer entre elles que dans une certaine proportion, évoluant sur le marché des changes de part et d'autre d'un cours pivot de référence. Le grand come-back du système monétaire européen ? C'est tout le problème: le SME, mis en place en 1979, a multiplié les ratés, piégé par les pressions des marchés et des spéculateurs (voir les dévaluations chaotiques du franc au début des années 1990).

C'est ici qu'on appelle Frédéric Lordon à la rescousse, qui, dans La Malfaçon, affirme avoir trouvé la parade, pour ne pas retomber dans les travers du SME d'antan. Il propose que cette convertibilité des monnaies nationales se fasse à un seul guichet, celui de la Banque centrale européenne (BCE). Mécaniquement, cela supprimerait tout marché des changes intra-européen. On en reviendrait à un guichet unique, censé provoquer à lui seul une certaine stabilité, et contourner les logiques de marché. Ce serait donc le retour à un contrôle strict des capitaux. Une manière de « réajuster dans le calme les changes intra-européens », écrit Lordon, qui entrevoit, enthousiaste, « la possibilité du découplage de la politique monétaire d'avec les marchés obligataires ».

Chez Lordon, l'entreprise ne s'arrête pas là. La dissolution de l'euro serait le point de départ d'une rupture plus vaste avec une Europe qu'il juge « structurellement de droite ». Parmi les mesures fracassantes pour rompre avec « une forme douce, juridiquement correcte, de dictature financière » (comme l'inscription de la « règle d'or » dans les traités) : défaut sur la dette souveraine et dévaluation (dans le cas de la Grèce), mais aussi nationalisation du secteur bancaire, « démocratie locale du crédit », contrôle des capitaux et « renationalisation » du financement des déficits publics (via l'épargne des ménages, pour éviter une dépendance des États aux marchés). Bref, une révolution.

.

On connaît, à ce stade, les mises en garde des défenseurs de l'euro. Première d'entre elles : les dettes des États et des ménages vont exploser. Si le retour à l'euro-franc s'accompagne d'une dévaluation massive pour doper l'économie française, le poids des dettes risque, en effet, de grimper d'autant. Faux, écrivent nos auteurs. À les lire, il suffira à l'État en question de basculer le libellé de sa dette en monnaie nationale, sans que la manœuvre n'affecte la valeur nominale de la dette. Au nom de sa souveraineté monétaire, un État pourrait décider qu'une dette d'un euro équivaudrait tout simplement à une dette d'un euro-franc. Le tour est joué.

Le raisonnement tient jusqu'à un certain point : encore faut-il que ces dettes aient été contractées sous droit français. C'est ce qu'avait découvert à ses dépens, peu après la crise de 2001, le Trésor argentin, qui n'avait pu annuler une partie de sa dette, contractée sous droit new-yorkais (et qui lui vaut encore aujourd'hui des procédures en justice). Pour savoir comment une sortie de l'euro pèserait sur le poids de la dette, il faut donc regarder dans le détail des contrats, pays par pays… L'affaire est loin d'être simple.

D'après les auteurs de Casser l'euro, pour la France, 93 % des OAT (les emprunts d'État de base) sont « made in France » (d'après des chiffres de la Banque des règlements internationaux). Ce serait donc jouable côté français. Mais, à l'échelle de l'Europe, ils avancent tout de même le chiffre de 300 milliards d'euros de dettes qui seraient problématiques (contractées sous un droit étranger). Pas de quoi se réjouir. Sauf, bien sûr, à coupler la sortie de l'euro avec des défauts massifs des États en question – ce qui aurait pour avantage de régler une bonne partie du problème à court terme.

« Miracle politique européen »

Autre inconnue : sortir de l'euro doit permettre à l'État de retrouver des marges de manœuvre, à commencer par une politique de change. La priorité, c'est de dévaluer, pour stimuler les exportations. Certes. Mais sommes-nous certains des effets positifs et durables d'une dévaluation compétitive sur l'économie ? L'interrogation est vive, en Grèce par exemple, où le tissu industriel est défait, l'appareil d'État paralysé, et l'ensemble de l'économie est à réinventer. Une dévaluation seule n'y produirait sans doute pas des effets majeurs.

Et après tout, si tout le monde dévalue en même temps, et dans tous les sens (ce qui n'est pas le scénario retenu par les auteurs des livres évoqués ici, mais ce scénario ne peut être exclu), cela pourrait aussi desservir l'ensemble des économies européennes, au bout du compte. « Tout cela fleure bon les années 1930, lorsque les pays à économie de marché s’étaient avérés incapables de s’entendre, ce qui avait conduit chacun à mener une politique de dévaluation compétitive et de repli protectionniste : l’effet fut d’amplifier la dépression générale et de l’étendre quasiment au monde entier », s'inquiétait en début d'année 3 la revue Vacarme dans un texte sur l'Europe.

La facture énergétique des Européens menacerait, elle aussi, de s'envoler (puisqu'elle est libellée en dollars, pour les Européens). Les auteurs de Casser l'euro ne le nient pas. Tout au plus précisent-ils que la hausse de la facture ne serait pas aussi importante qu'on ne le pense (une dévaluation de 25 % entraînerait une hausse de 6,25 % des prix à la pompe, selon les calculs de Jacques Sapir). À chaque fois, les partisans d'une sortie de l'euro reconnaissent de véritables risques liés à la sortie de l'euro, mais s'en tiennent à l'argument suivant : ces risques seront fortement amortis si l'on se prépare à une sortie de l'euro, inévitable à leurs yeux, plutôt que l'on ne la subit. Et au bout du compte, ces risques et surcoûts ne pèsent pas lourds, si on les compare aux coûts des solutions qui permettront de préserver l'euro. On a connu arguments plus mobilisateurs, mais la logique se tient.

Autre point délicat, à la lecture du livre de Frédéric Lordon : à force de critiquer l'échelon européen, qu'il abhorre, l'économiste tend à sérieusement idéaliser le niveau national. On le cite : « La solution nationale a pour propriété que les structures institutionnelles et symboliques de la souveraineté y sont toutes armées et immédiatement disponibles, c'est-à-dire instantanément réactivables, robuste vertu pratique en situation d'urgence extrême. » Et plus loin : « Personne n'a dit, ni ne dira, qu'une lutte ouverte au niveau national serait facile. Ce qui est certain en revanche, c'est qu'elle sera plus facile » – en particulier parce que le retour au national revient à « déconstitutionnaliser le problème », en « envoyant promener les traités ».


L'argument se tient, mais l'affaire n'est sans doute pas aussi évidente. Les rapports de force seront-ils automatiquement plus favorables à l'échelon national, pour défendre les idées de cette gauche critique ? Vu l'état de déliquescence des institutions en France, l'organisation de la Ve République, et le niveau du débat sur les questions économiques, il est toutefois permis d'en douter.

On peut même aller plus loin : il se forme parfois, au sein du parlement européen, des majorités de gauche plus radicales, sur certaines questions décisives (voir le rejet du traité ACTA, ou le travail de la commission « libertés civiles » sur l'espionnage américain) que celles que l'on observe à Paris. Même la commission européenne s'est mise à s'inquiéter 3, depuis la fin d'année dernière, de l'ampleur des déséquilibres… de l'économie allemande. De ce point de vue, la gauche critique aurait alors tout intérêt à investir, de manière pragmatique, tous les échelons – locaux, nationaux, européens – pour mener la bataille politique…

Et si l'on ne peut qu'être d'accord avec l'économiste, lorsqu'il dénonce, non sans un certain humour, « l'illusoire réalisation d'un fantasme de mouvement social de masse européen impeccablement coordonné, qui plus est couronné par une combinaison de serment du Jeu de paume et de Nuit du 4 août monétaires qui accoucheraient en un week-end historique d'une nouvelle architecture européenne toute armée », on ne voit pas très bien pourquoi ce scénario a davantage de chance de se réaliser à l'échelon français…

On en revient à ce que François Heisbourg désigne comme le « miracle politique européen » du moment : « Malgré cinq ans de chômage, de délocalisations, d'impuissance des nations et des institutions européennes, et de déresponsabilisation des politiques par rapport aux technocrates, les électorats européens ont été d'une patience d'ange. Ni victoire des extrêmes, ni coup d'État, ni campagne terroriste. Au pire, de très dures émeutes à Athènes, et plus souvent les sympathiques sit-in des "Indignados" espagnols et de grands défilés de protestation pacifique un peu partout. »

Casser l'euro pour sauver l'Europe, Franck Dedieu, Benjamin Masse-Stamberger, Béatrice Mathieu, Laura Raim, Éditions Les Liens qui libèrent, 19 euros.

La Malfaçon – Monnaie européenne et souveraineté démocratique, Éditions Les Liens qui libèrent, 20,50 euros.


Pas tout lu... Mais j'ai été écouté Lordon la semaine dernière à Reims... Il est compliqué à lire, mais à écouter, c'est hyper clair. Il n'y va pas de main morte... Mais pourquoi pas ;) I like it.
Par contre, j'ai été perturbé par d'étranges visions...

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Messagepar stikky » 19 Avr 2014, 09:36

lol j'avais jamais fait gaffe
il est effectivement très intéressant à écouter, avec un vocabulaire châtié mais en même temps très compréhensible
j'imagine qu'à l'écrit il est beaucoup plus technique

par contre j'avais cru comprendre qu'il délaissait l'économie et se consacrait désormais à la philo et notamment son maitre à penser Spinoza
Dernière édition par stikky le 19 Avr 2014, 09:40, édité 1 fois.
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Messagepar ursulet » 19 Avr 2014, 09:38

avec un vocabulaire châtier


Han...
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Messagepar stikky » 19 Avr 2014, 09:40

merci maître capello :o)
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Messagepar stikky » 19 Avr 2014, 09:41

.
bon il merde le fofo
double post et j'ai un avertissement de nouveau MP qui ne veut pas partir même après avoir lu le message et même supprimé celui ci
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Messagepar ursulet » 19 Avr 2014, 09:45

C'est normal ta boite doit etre pleine. Efface tes vieux messages.
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Messagepar stikky » 19 Avr 2014, 10:01

ok mais j'en ai déjà effacé plusieurs et ma boite est pleine à nonante pour cent, cela continue malgré tout
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Messagepar ursulet » 19 Avr 2014, 10:44

Tu dois le reimporter, y a une manœuvre à faire, ca m'est deja arrivé.
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Messagepar Der » 19 Avr 2014, 10:57

ursulet a écrit:Tu dois le reimporter

C'est le langage châtié pour dire formater?
On se fait des bisous et on s'encule.
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Messagepar stikky » 19 Avr 2014, 11:46

ok, compris
j'avais un message en attente (et invisible même en ayant supprimé d'autres messages) tant que je n'avais pas fait la manœuvre de nettoyage/formatage
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Messagepar fernando » 23 Avr 2014, 09:06

Qui a dit (en faisant preuve d'un certain sens de l'humour) : "J'ai construit ma vie politique de façon scrupuleusement honnête"?
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Messagepar karmelille » 23 Avr 2014, 09:10

K-U-ZAC
Je cherche pas à vous faire peur. Vous avez déjà peur...
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Messagepar fernando » 23 Avr 2014, 09:21

Bonne réponse de M.Karméloul

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Messagepar fernando » 23 Avr 2014, 09:23

Cahuzac: entrer au gouvernement a été "l'erreur de ma vie"


Après plusieurs mois de silence, Jérôme Cahuzac estime, dans le numéro de mai du magazine Vanity Fair, avoir commis une "énorme connerie" en ouvrant son compte en Suisse, mais pour lui, la vraie "erreur" de sa vie a été d'accepter, dans ces conditions, d'entrer au gouvernement.

Dans cet entretien à paraître mercredi, l'ex-ministre à l'origine du premier grand scandale du quinquennat de François Hollande revient notamment sur les raisons qui l'ont poussé à ouvrir un compte bancaire non déclaré lorsqu'il s'est lancé, au début des années 1990, dans les implants capillaires tout en menant des missions de consultant pour des laboratoires pharmaceutiques.

"Très vite, j'ai gagné bien plus qu'auparavant. Je ne savais pas quoi faire de cet argent (...) Je me suis dit qu'avec un compte en Suisse je serais tranquille. J'ai été complètement inconscient", raconte-t-il. "C'était une énorme connerie."

Mais Jérôme Cahuzac n'y voit pas le tournant de sa vie. Et il assure avoir "tenté", "à cinq ou six reprises", de se "débarrasser" du compte, butant à chaque fois sur le "même obstacle: la rupture de l'anonymat". Finalement, lorsqu'il transfère les fonds à Singapour en 2009, ce n'est pas "pour protéger l'argent mais pour que rien ne se sache jamais", insiste-t-il.

Le vrai tournant, aux yeux de Jérôme Cahuzac, c'est donc lorsqu'il accepte en mai 2012 de devenir ministre délégué au Budget. "C'est à ce moment-là que je fous ma vie en l'air. J'aurais dû répondre non".

"C'est l'erreur de ma vie", estime encore l'ex-ministre.

Les mois de sa chute politique, depuis les révélations du site d'information Mediapart sur l'existence du compte, le 4 décembre 2012, ses dénégations aussi immédiates que catégoriques, jusqu'à sa démission après l'ouverture d'une information judiciaire le 19 mars 2013 puis ses aveux du 2 avril, Jérôme Cahuzac les décrit comme un calvaire.

Mais il ne dissimule pas un sentiment d'injustice. "J'ai construit ma vie politique de façon scrupuleusement honnête", avance-t-il, "je ne peux pas accepter de laisser tout détruire à cause d'une imbécillité qui date d'il y a vingt ans..."
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Messagepar karmelille » 23 Avr 2014, 09:36

BIN c est sur que si il était pas entré au gouvernement ses petites affaires n'auraient pas été mises en lumière...
Je cherche pas à vous faire peur. Vous avez déjà peur...
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Messagepar King Kong » 23 Avr 2014, 11:41

"Je pars avec le sentiment d'avoir bien fait mon travail" françois rebsamen
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Messagepar ursulet » 23 Avr 2014, 11:47

quelqu'un lit parfois les liens d'elfacho?
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Messagepar Dageek » 23 Avr 2014, 11:52

Pour ma part c est didnt read lol systematique ses liens
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Messagepar fernando » 23 Avr 2014, 12:07

S'il était rémunéré au clic, il ne se ferait pas grand-chose.
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Messagepar Der » 23 Avr 2014, 12:23

ursulet a écrit:quelqu'un lit parfois les liens d'elfacho?


Je suppose que tu fais référence à lui:
Ce message a été publié par King Kong qui est actuellement dans votre liste d’utilisateurs ignorés. Afficher ce message.



Pourquoi vous le mettez pas en Ignore list?
On se fait des bisous et on s'encule.
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Messagepar Dageek » 23 Avr 2014, 12:44

Perso c est fait, mais des fois je craque
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Messagepar stikky » 23 Avr 2014, 12:53

ursulet a écrit:quelqu'un lit parfois les liens d'elfacho?



ça fait longtemps qu'on le voit plus lui
depuis sa tentative de réunion des 2 pl je crois
I know I ain't doing much, Doing nothing means a lot to me
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stikky
 
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Messagepar Giallo » 23 Avr 2014, 14:38

ursulet a écrit:quelqu'un lit parfois les liens d'elfacho?


faut juste lire les url, l'essentiel de la blague y est.
ce message ne vient pas de moi
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Giallo
 
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Messagepar King Kong » 23 Avr 2014, 15:58

bande de collabo!
"Je pars avec le sentiment d'avoir bien fait mon travail" françois rebsamen
King Kong
 
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Messagepar Dageek » 23 Avr 2014, 17:10

T es sur passion juif ici
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