par fernando » 18 Nov 2014, 16:40
Enfin un peu d'audace et de courage politique
L'UMP envisage de ne pas participer au vote sur la reconnaissance d'un Etat palestinien
Le Monde.fr avec AFP | 18.11.2014 à 14h15
Christian Jacob, le 12 novembre à l'Assemblée.
Les députés UMP envisagent « à ce stade » de ne pas participer au vote sur la reconnaissance d'un Etat palestinien le 28 novembre, critiquant la proposition de résolution socialiste notamment sur un « problème de constitutionnalité », a déclaré mardi 18 novembre Christian Jacob.
La proposition PS invitant le gouvernement français à reconnaître un Etat palestinien pose « trois problèmes », à commencer par sa conformité à la Constitution, « qui ne permet pas par une résolution de donner une injonction au gouvernement », a estimé le président du groupe UMP de l'Assemblée lors d'une conférence de presse. Car, a considéré le député-maire de Provins (Seine-et-Marne), « une proposition persistante, c'est une injonction », or « ce n'est pas le Parlement qui reconnaît un Etat » dans le régime français.
« C'EST AU CHEF DE L'ÉTAT DE PRENDRE POSITION »
Autre reproche : cette proposition de résolution parlementaire marque « un affaiblissement de plus de la parole présidentielle, car c'est au chef de l'Etat, qui est le chef des armées et de la diplomatie, de prendre position ». « Soit il est favorable à la reconnaissance d'un Etat palestinien et il assume ses responsabilités, soit il ne l'est pas et il l'assume aussi. Mais il ne joue pas avec sa majorité en demandant au groupe PS d'aller déposer une résolution en catimini », a lancé M. Jacob.
Cette proposition de reconnaissance d'un Etat palestinien contredit aussi, selon lui, « la position constante de la France, qui a toujours été pour la reconnaissance de deux Etats au terme d'un processus de paix ». « La résolution telle que présentée inverse les choses avec la reconnaissance d'un Etat qui déboucherait sur un processus de paix. C'est faire une erreur », a jugé l'ancien ministre UMP.
PROBLÈME DE CONSTITUTIONNALITÉ
« A ce stade, nous sommes plutôt pour ne pas participer au vote, mais on va d'abord poser le débat sur un problème de constitutionnalité », a souligné M. Jacob, selon lequel « le gouvernement doit apporter une réponse la semaine prochaine ».
Alors que la Suède a officiellement reconnu la Palestine fin octobre, la proposition française, à l'instar de la britannique, n'a pas de portée contraignante. Mais sa portée symbolique est réelle, surtout venant d'un pays qui, au sein d'une Europe paralysée, se targue d'avoir toujours eu un rôle précurseur sur le dossier israélo-palestinien.
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