[01T] Politix, fonctionnaire et Cie

Messagepar karmelille » 10 Juil 2015, 18:06

tain t es payé au contenu 'nando, c est pas possip'
Je cherche pas à vous faire peur. Vous avez déjà peur...
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Messagepar fernando » 10 Juil 2015, 18:26

Cesse de me tourmenter karmé. Tu vois pas que je suis mal là??
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Messagepar Dogue-son » 10 Juil 2015, 18:44

fernando a écrit:- quand tu es surendetté, tu n'as plus la moindre souveraineté
- quand tu élèves artificiellement ton niveau de vie par l'endettement (ce qui est arrivé à la Grèce après son entrée dans l'euro et jusqu'en 2009), le retour de bâton fait sévèrement mal au derche. L'adhésion de la Grèce à la zone euro était une grosse erreur résultant d'amitiés politiques dans les cénacles européens et ne reposant sur une aucune réalité économique. Aujourd'hui tout le monde le paie cher, les grecs en 1er lieu et les autres pays. Les laisser sortir de l'euro coûterait sans doute encore plus cher.
- dans le contexte de souveraineté limitée de la zone euro, où les politiques économiques sont quasi-verrouillées par les traités européens, la seule question de fond méritant d'être débattue est "y rester ou pas". Pour le reste la marge de manoeuvre est tellement étroite que les différences se situent dans l'épaisseur du trait. Aux prochaines élections en Grèce, s'ils sont toujours au bout du rouleau ils tenteront ptet les néo-nazis après avoir essayé tout le reste, ou pourquoi pas un coup d'état militaire, comme au bon vieux temps.


Ce qui est verrouillé par traité, c'est les objectifs globaux, pas les politiques en elles-mêmes.
Il y a d'importantes différences entre les politiques des différents pays.
L'échec de Tsipras, comme celui de Hollande, c'est de vouloir tenir les objectifs et donc avoir besoin d'une austérité pour remettre les choses dans l'ordre, mais sans avoir le courage et/ou la possibilité de faire payer les plus riches, ce qui revient à faire porter l'effort sur les autres, ce qui ni véritablement efficace ni tenable. Et la situation est d'autant plus intenable en Grèce que l'économie est celle d'un pays sous-développé et le train de vie de ses habitants est celui d'un pays développé.
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Messagepar guinness » 10 Juil 2015, 18:45

ils sont où les politiques grecques qui ont laissé faire ... au bord de leur piscine ou à bord de leur Yacht ?
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Messagepar fernando » 10 Juil 2015, 19:01

Dogue-son a écrit:Ce qui est verrouillé par traité, c'est les objectifs globaux, pas les politiques en elles-mêmes.
Il y a d'importantes différences entre les politiques des différents pays.


Ni réelle autonomie budgétaire, ni souveraineté monétaire. Ca verrouille pas mal de choses au niveau économique.

Moi je ne vois pas grande différence depuis 15 ans entre les gouvernements dit socio-démocrates et les gouvernements conservateurs, où que ce soit en europe.
D'ailleurs la plupart du temps ces partis votent ensemble au parlement européen, comme sur le TAFTA récemment.
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Messagepar Dogue-son » 10 Juil 2015, 19:31

Pourtant, aucune politique sociale, fiscale, industrielle, et j'en passe, n'est pareille entre les pays européens.
Chaque pays fait quasiment ce qu'il veut dans le détail tant qu'il respecte les objectifs fixés dans le traité, notamment en terme de déficit, et qu'il respecte les lois européennes, en terme de concurrence, de libre circulation.
C'est vrai que la monnaie unique a des contraintes comme elle a des avantages.
Mais une monnaie isolée comme le franc en a aussi, surtout quand tout le monde connait notre propension à dévaluer. Quant à une monnaie commune, c'est une usine à gaz. et les usines à gaz, on sait comment ça finit.
Pour ce qui concerne les tendances politiques, faudra quand même se rendre compte à un moment ou à un autre que les pays du nord de l'Europe se sentent bien dans un système économique libéral. D'ailleurs, ceux du sud aussi.
Et puis y a la France. Écartelée entre une tendance de fond dirigiste quasi stalinienne, un idéal égalitariste jamais appliqué et un caractère individualiste des Français qui fait le lit du libéralisme le plus débridé mais jamais assumé.
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Messagepar bijams » 10 Juil 2015, 20:04

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Messagepar Xylophène » 10 Juil 2015, 22:44

Dogue-son a écrit:Et puis y a la France. Écartelée entre une tendance de fond dirigiste quasi stalinienne, un idéal égalitariste jamais appliqué et un caractère individualiste des Français qui fait le lit du libéralisme le plus débridé mais jamais assumé.


Pour le coup, dans mes bras, DS !
"Si je lance mon chapeau, si je fais l’oiseau, c’est pour ne pas mourir tout de suite, c’est pour me maintenir à la surface. Comme un nénuphar sans talent, mais nénuphar tout de même."

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Messagepar fernando » 10 Juil 2015, 23:54

Dogue-son a écrit:Chaque pays fait quasiment ce qu'il veut dans le détail tant qu'il respecte les objectifs fixés dans le traité, notamment en terme de déficit, et qu'il respecte les lois européennes, en terme de concurrence, de libre circulation.


Hé ben ça limite déjà énormément les choix possibles.
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Messagepar krouw2 » 11 Juil 2015, 00:57

bon bin reste plus que l extreme droite
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Messagepar King Kong » 11 Juil 2015, 06:00

"Je pars avec le sentiment d'avoir bien fait mon travail" françois rebsamen
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Messagepar GilbertSedman » 11 Juil 2015, 10:15

Syriza une arnaque, quel renouveau de positionner ses potes à toutes les ministères et de baisser son froc devant la bce.
A new hope....
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Messagepar ancien posteur » 11 Juil 2015, 10:42

fernando a écrit:Magnifique cette 1ère expérience gouvernementale de gauche radicale dans la zone euro. Le gars va faire voter au Parlement 90% des mesures rejetées par référundum y'a pas une semaine.


Rejeté par le peuple, mais approuvé par les représentants du peuple. Tsipras organise au culot un référendum de dernière minute dont il se fout au final. Les grecs ne sont même pas digne de faire partie d'une union africaine.
ancien posteur
 
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Messagepar Dogue-son » 11 Juil 2015, 10:57

fernando a écrit:
Dogue-son a écrit:Chaque pays fait quasiment ce qu'il veut dans le détail tant qu'il respecte les objectifs fixés dans le traité, notamment en terme de déficit, et qu'il respecte les lois européennes, en terme de concurrence, de libre circulation.


Hé ben ça limite déjà énormément les choix possibles.


Effectivement, ça empêche de faire 25 points de déficit gaspillés en trucs inutiles.
Y a pas ça manque ^^
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Messagepar krouw2 » 11 Juil 2015, 13:02

et la démocratie DS? tu vois le truc où les gens votent pour décider ce qu'ils veulent, il parait que ça compte un peu
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Messagepar Dogue-son » 11 Juil 2015, 13:16

Le Conseil de l'Union européenne est constitué des ministres des états membres, donc des représentants nommés par des pouvoirs élus
Le Parlement européen est constitué de députés élus
Le Conseil Européen est constitué des chefs d'état, donc élus
Le président de la commission européenne est élu par le Conseil européen et approuvé par un vote du Parlement européen. Elu indirect en somme, comme nos sénateurs, et sous contrôle du parlement.

C'est loin d'être parfait, mais je ne vois pas en quoi c'est moins démocratique que nos propres institutions françaises.
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Messagepar King Kong » 11 Juil 2015, 13:26

la democratie c'est quand le peuple vote ses lois, la on est en oligarchie!
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Messagepar krouw2 » 11 Juil 2015, 13:41

merci DS pour le cours mais j'en ai bouffé pendant 2 ans, donc...

ta démocratie part de haut en bas, il y a normalement le peuple, les parlements nationaux au départ (577 ou 600 députés on ne sait même plus ) mais je sais c'est vulgaire de parler de ça et des fois ils gueulent un peu
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Messagepar krouw2 » 11 Juil 2015, 13:49

ayé c'est signé

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Messagepar Dogue-son » 11 Juil 2015, 15:05

krouw2 a écrit:merci DS pour le cours mais j'en ai bouffé pendant 2 ans, donc...

ta démocratie part de haut en bas, il y a normalement le peuple, les parlements nationaux au départ (577 ou 600 députés on ne sait même plus ) mais je sais c'est vulgaire de parler de ça et des fois ils gueulent un peu


c'est surtout qu'il est plus facile et plus confortable d'accuser de tous les maux la structure européenne que de reconnaitre qu'on ne s'y est jamais vraiment intéressé, jamais vraiment impliqué non plus et qu'on y a toujours envoyé que des buses qui n'y ont aucune influence.
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Messagepar krouw2 » 11 Juil 2015, 15:12

toutafé

ceux qui critiquent de tout les maux l' Europe sont surtout nos présidents et gouvernements qui signent à bruxelles, contestent dans leur Pays et ensuite s'arrangent pour protéger au maximum leur marché intérieur. (bin pourquoi t'a signé alors?)
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Messagepar fernando » 11 Juil 2015, 18:51

Dogue-son a écrit:
fernando a écrit:
Dogue-son a écrit:Chaque pays fait quasiment ce qu'il veut dans le détail tant qu'il respecte les objectifs fixés dans le traité, notamment en terme de déficit, et qu'il respecte les lois européennes, en terme de concurrence, de libre circulation.


Hé ben ça limite déjà énormément les choix possibles.


Effectivement, ça empêche de faire 25 points de déficit gaspillés en trucs inutiles.
Y a pas ça manque ^^


Les critères de Maastricht, en période de récession c'est inepte. Les USA et les britons par exemple ont pu relancer leur économie plus vite et mieux en laissant un peu laisser les déficits au début.

Autres contraintes européennes que n'ont pas par exemple les USA, la Chine ou le Japon : pas de politique monétaire souveraine car BCE indépendante, impossible pour un état de soutenir une société ou une filière (concurrence libre et non faussée über alles), aucun protectionnisme aux frontières de l'europe...
Bref autant de boulets qu'on se met volontairement aux pieds et qui doivent faire bien plaisir aux chinois ou aux américains
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Messagepar fernando » 11 Juil 2015, 19:01

Dogue-son a écrit:Le Conseil de l'Union européenne est constitué des ministres des états membres, donc des représentants nommés par des pouvoirs élus
Le Parlement européen est constitué de députés élus
Le Conseil Européen est constitué des chefs d'état, donc élus
Le président de la commission européenne est élu par le Conseil européen et approuvé par un vote du Parlement européen. Elu indirect en somme, comme nos sénateurs, et sous contrôle du parlement.

C'est loin d'être parfait, mais je ne vois pas en quoi c'est moins démocratique que nos propres institutions françaises.


Est-ce que le Conseil Européen est démocratique du seul fait qu'il composé des chefs d'état? Il n'est pas responsable devant le parlement européen, les chefs d'état ne rendent pas de comptes devant leurs parlements nationaux, les discussions se font à huis clos...
Le TAFTA est un superbe exemple : avant de donner mandat de négocier cela à la commission européenne, dans quel pays cela a été débattu? Y a-t-il eu le moindre débat public au niveau européen ou national? Qui a envie de cette merde parmi les opinions publiques européennes?

Dans cette europe post-démocratique, un cap a vraiment été franchi en 2005 lorsqu'ils se sont assis sur les non français et néerlandais. Le déficit démocratique de l'UE ne fait qu'empirer. Ca fait longtemps que l'UE ne procède plus de la volonté des peuples mais qu'elle "gère" les populations. Les lobbys de toutes sortes savent bcp mieux se faire entendre à Bxl que les opinions publiques.

Etre élu, ce n'est pas un blanc-seing qui donne entière légitimité démocratique à tout ce qu'on fait. Y'a un gros déficit de contrôle démocratique dans l'actuel fonctionnement inter-gouvernemental de l'UE.
Cette crise de la démocratie représentative ne se pose pas qu'au niveau européen comme tu le soulignes, mais aussi à tous les échelons. Voir par exemple le décalage entre le programme de Hollande et son action depuis 3 ans. Ou les oppositions citoyennes de plus en plus nombreuses et parfois violentes face à des projets votés par des élus locaux pourtant élus démocratiquement.
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Messagepar fernando » 11 Juil 2015, 19:19

Allez les boches, on lâche rien!

Pressions sur la Grèce à l’heure de l’Eurogroupe

Plusieurs participants à l'Eurogroupe ont multiplié les déclarations à leur arrivée à la réunion des ministres des finances de la zone euro, samedi 11 juillet à Bruxelles. Un moyen d'accentuer la pression sur le gouvernement d'Alexis Tsipras pour qu'il concrétise son nouveau programme, pourtant très semblable à celui que les Grecs ont rejeté massivement lors du référendum du 5 juillet.

La rencontre se présente comme « très difficile » car les réformes présentées par le gouvernement grec « ne suffisent pas » pour envisager un accord sur une reprise de l'aide internationale à Athènes, a ainsi lancé à son arrivée le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Un avis partagé par le ministre des finances allemand, Wolfang Schäuble, pour qui les négociations s'annoncent « extrêmement difficiles. »

Les Pays-Bas ont également fait part de leurs doutes quant à la capacité de la Grèce à mener les réformes auxquelles le gouvernement d'Alexis Tsipras s'est engagé. « Nous discutons d'une proposition que le gouvernement grec rejetait sans équivoque il y a une semaine, et c'est un vrai problème », a ainsi déclaré le secrétaire d'Etat aux finances néerlandais, Eric Wiebes.
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Messagepar GilbertSedman » 11 Juil 2015, 19:35

fernando a écrit:
Dogue-son a écrit:Le Conseil de l'Union européenne est constitué des ministres des états membres, donc des représentants nommés par des pouvoirs élus
Le Parlement européen est constitué de députés élus
Le Conseil Européen est constitué des chefs d'état, donc élus
Le président de la commission européenne est élu par le Conseil européen et approuvé par un vote du Parlement européen. Elu indirect en somme, comme nos sénateurs, et sous contrôle du parlement.

C'est loin d'être parfait, mais je ne vois pas en quoi c'est moins démocratique que nos propres institutions françaises.


Est-ce que le Conseil Européen est démocratique du seul fait qu'il composé des chefs d'état? Il n'est pas responsable devant le parlement européen, les chefs d'état ne rendent pas de comptes devant leurs parlements nationaux, les discussions se font à huis clos...
Le TAFTA est un superbe exemple : avant de donner mandat de négocier cela à la commission européenne, dans quel pays cela a été débattu? Y a-t-il eu le moindre débat public au niveau européen ou national? Qui a envie de cette merde parmi les opinions publiques européenne?


Entièrement d'accord avec toi nando, le mode d'élection n'est pas l'unique critère de définition d'une démocratie. (Robert Mugabe powa)
Parler à un con c'est un peu comme se masturber avec une râpe à fromage, beaucoup de douleurs pour peu de résultats (Desproges)
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Messagepar krouw2 » 11 Juil 2015, 21:11

si y a un pays qui doit sortir de l' Euro c'est l' Allemagne d' Angela Mékouille
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Messagepar fernando » 12 Juil 2015, 16:19

krouw2 a écrit:si y a un pays qui doit sortir de l' Euro c'est l' Allemagne d' Angela Mékouille


L'euro s'est fait aux conditions allemandes, ou il ne se faisait pas. Au lancement de l'euro et à rebours de tous les autres pays, les allemands ont joué à fond la carte de la concurrence économique avec le reste de la zone euro, avec 10 ans de modération salariale et des réformes agressives du marché du travail.

Résultat : aujourd'hui l'Allemagne est en excédent commercial vis à vis de chaque pays de la zone euro, et les écarts ne cessent de se creuser. Dans tous les pays de la zone euro hormis l'Allemagne, le PIB par habitant et la production industrielle ont reculé (celle-ci s'est même effondré en France et en Italie depuis la mise en place de l'euro).
Pour que cette zone monétaire fonctionne, il faudrait des mécanismes compensatoires ou des transferts financiers importants entre les régions riches et pauvres. Cela n'arrivera jamais, personne n'en veut, les français pas plus que les allemands.

L'euro est un désastre social et économique, mais personne n'a le courage de le dire et de reconnaître qu'on nous a raconté des conneries à ce sujet depuis 20 ans. Ca + l'élargissement d'un coup à 28 pays, c'est en train de tuer à petit feu l'idée européenne.
On ne peut avoir de débat rationnel sur une sortie préparée et négociée de l'euro sans qu'on invoque tout de suite le fascisme, les pères fondateurs, l'idéal européen mes youks, la 3ème guerre mondiale, etc.
L'euro ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais sans une vraie europe fédérale, chose qui n'arrivera jamais. On assiste peut être au début de la fin de l'euro, et ça se terminera vraiment le jour où il y aura un référundum sur la sortie de l'euro dans un grand pays (France, Espagne, Italie). Avec l'extrême droite ou la gauche radicale à 30% dans bcp de pays, ça pourrait arriver plus vite qu'on le croit.
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Messagepar fernando » 12 Juil 2015, 16:22

L'Eurogroupe divisé sur la Grèce, Berlin étudie un Grexit « temporaire »

12 juillet 2015 | Par Ludovic Lamant

Après plus de huit heures de réunion samedi, les ministres des finances de la zone euro n'ont pas réussi à tomber d'accord. Ils reprennent leurs échanges ce dimanche, avant la tenue d'un sommet de la zone euro, en fin d'après-midi à Bruxelles. Toutes les options, Grexit compris, restent sur la table.

De notre envoyé spécial à Bruxelles. Huit heures de réunion, et deux longues pauses aménagées au fil de la soirée pour permettre aux ministres de faire le point avec leur capitale, n'ont pas suffi. L'Eurogroupe ouvert samedi à Bruxelles pour débattre d'un éventuel troisième plan d'aide à la Grèce, n'a rien donné. Les divisions entre les « faucons », tenants d'une approche dure envers Athènes, emmenés par Berlin, et les autres États, plus ou moins coulants, restent très vives, et la paralysie menaçait samedi soir.

Les discussions devaient reprendre dimanche à partir de 11 heures. « C'est toujours très difficile, mais les choses continuent de progresser », a déclaré le Néerlandais Jeroen Djisselbloem, président de l'Eurogroupe, à l'issue de la réunion. Pour l'Espagnol Luis de Guindos, « cela aurait pu être mieux, cela aurait pu être pire ». Le plupart des autres ministres présents, dont le Grec Euclide Tsakalotos, n'ont fait aucun commentaire à la sortie. Plusieurs moutures d'un communiqué final ont été discutées, sans parvenir à rassembler les signatures des 19 sur un texte définitif.


L'accord semblait pourtant à portée de main samedi midi. Il y avait eu l'envoi dans les temps, jeudi soir, de la proposition grecque, calquée presque point par point sur les exigences des créanciers, suivie d'une déclaration optimiste de François Hollande vendredi, qui y a vu « un programme sérieux et crédible ».

Les trois institutions de l'ex-Troïka (commission, BCE, FMI) avaient ensuite transmis un avis plutôt positif au président de l'Eurogroupe, après leur examen des propositions grecques : elles parlaient d'« une base pour négocier un plan d'aide ». Au même moment à Athènes, Alexis Tsipras obtenait un feu vert des députés lors d'un vote au Parlement grec sur le mandat de négociation, pour prouver sa détermination aux négociateurs. Moins d'une semaine après le « non » fracassant des Grecs, une dynamique semblait enclenchée pour éviter le scénario d'un Grexit désordonné, aux conséquences impossibles à prévoir pour l'ensemble de l'Europe.


Mais tout cela n'a pas suffi. L'ambiance s'est durcie dès l'arrivée des ministres des finances de la zone euro, samedi après-midi à Bruxelles. Les faucons, emmenés par l'Allemand Wolfgang Schaüble, ont douché les espoirs d'un accord rapide. À leurs yeux, Athènes doit aller plus loin dans les économies et les réformes structurelles, pour prétendre à un troisième plan d'aide, jusqu'en 2018. Au fil des jours, l'enveloppe de cet éventuel plan d'aide a explosé, passant de 53,5 milliards d'euros (chiffrage des Grecs jeudi soir) à 74 milliards d'euros vendredi (commission et BCE). Et si l'on en croit le quotidien grec Khatimerini, la fourchette oscille même plutôt entre 80 et 85 milliards d'euros. Plus le total grimpe, plus il sera politiquement difficile à avaler par les autres capitales.

Surtout, certains ministres ne font tout simplement plus confiance à Tsipras pour appliquer des réformes que le premier ministre grec pourfendait avec véhémence, il y a encore quelques jours, en pleine campagne pour le référendum du 5 juillet. « Est-ce qu’on peut faire confiance au gouvernement grec pour qu’il fasse ce qu’ils promettent dans les prochaines semaines, [les prochains] mois ou [les prochaines] années ? » s'est interrogé Jeroen Djisselbloem à son arrivée à la réunion, samedi. « La confiance a été détruite d'une manière incroyable au cours des derniers mois », a renchéri de son côté l'Allemand Wolfgang Schaüble.

D'après plusieurs sources européennes, l'une des idées sur la table pour renouer cette confiance perdue, serait d'obliger les Grecs à adopter, dès la semaine prochaine, dans une loi fourre-tout, une batterie de réformes identifiées comme « prioritaires » (il s'agirait d'une partie des “prior actions” figurant dans le document envoyé par les Grecs jeudi soir). L'adoption de cette loi pourrait entraîner un premier déblocage d'argent frais.

Mais ce scénario reste encore à confirmer. L'Eurogroupe pourrait aussi décider, faute d'accord, de renvoyer le dossier hyper-sensible aux chefs d'État et de gouvernement des 19, qui se réunissent dimanche à partir de 16 heures. Un conseil européen extraordinaire (à 28), annoncé dès 18 heures, a finalement été annulé. Toute la journée de dimanche, il faudra suivre en particulier le jeu de l'Allemagne et celui de la Finlande, deux pays qui ont particulièrement compliqué, samedi, les négociations de l'Eurogroupe.

L'Allemagne étudie un « Grexit temporaire » sur cinq ans

Le scénario a été révélé samedi par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, mais n'a pas été discuté formellement lors de l'Eurogroupe. C'est un document de travail d'une page à peine, daté du 10 juillet, envoyé par le secrétaire d'État allemand aux finances, Thomas Steffen, à certains de ses homologues européens. D'après une journaliste allemande de la ZDF, Angela Merkel, mais aussi Sigmar Gabriel (ministre de l'économie, figure du SPD, les sociaux-démocrates allemands) en avaient tous deux connaissance.


Pour les Allemands, il n'y a plus que deux options sur la table, si l'on en croit ce texte. La première : Athènes se décide à améliorer de manière « rapide et significative » le contenu des propositions envoyées jeudi soir, pour décrocher un nouveau programme d'aide. Parmi les mesures que Berlin imagine, figurent des « coupes budgétaires automatiques en cas de non-respect des objectifs budgétaires fixés » ou encore une supervision par la commission européenne des réformes censées « dépolitiser » l'administration publique grecque.

La seconde option est encore plus musclée : les Grecs se verraient « offrir des négociations rapides sur une sortie temporaire (“time-out”) de la zone euro, qui permettrait éventuellement une restructuration de la dette, si nécessaire, sur un format similaire à celui du club de Paris, pour les cinq prochaines années au moins ». « Ce scénario d'une sortie temporaire serait accompagné d'un soutien à la Grèce, en tant que membre de l'UE, et aux Grecs, grâce à une assistance technique, humanitaire, et favorable à la croissance, au cours des prochaines années. Un renforcement de la gouvernance de l'union monétaire serait aussi nécessaire », lit-on encore dans ce document.

Si l'on en croit un porte-parole du groupe PPE (droite européenne) samedi soir (ci-dessous), Schaüble plaiderait pour un Grexit afin de permettre aux Grecs de restructurer leur dette – ce qu'ils ne peuvent pas faire, à ses yeux, dans la zone euro, à cause des traités. Mais le document publié samedi donne aussi un peu plus de crédit à certaines hypothèses de Yanis Varaoukis, l'ex-ministre des finances grec, qui se dit persuadé que Schaüble veut sortir la Grèce de la zone euro pour faire de la Grèce un exemple, et obliger la France et d'autres pays à se réformer plus vite…


La Finlande, sous la pression des Vrais Finlandais, promet un veto sur toute nouvelle aide
C'est l'autre surprise de la soirée. Depuis le début des négociations en février, certains « petits pays », comme la Slovaquie ou la Finlande, se montrent plus durs que l'Allemagne autour de la table de l'Eurogroupe, et menacent de bloquer tout nouveau prêt à Athènes. Mais leurs mises en garde n'ont jamais été prises très au sérieux, les observateurs pariant sur un alignement in extremis de ces capitales sur les positions de Berlin. Sauf qu'Helsinki a, selon plusieurs médias finlandais, fait son choix : ce sera non à tout nouveau plan d'aide.

Les Vrais Finlandais, une formation d'extrême droite très critique de l'UE, et ouvertement opposée aux plans d'aide à la Grèce, était arrivée en deuxième position aux législatives d'avril dernier. Pour la première fois de son histoire, ce parti, étiqueté populiste, est entré au gouvernement le mois suivant, en coalition avec un parti centriste. Un veto finlandais pourrait-il tout faire capoter dans la dernière ligne droite ? C'est quasiment impossible.
Christine Lagarde, présidente du FMI, samedi à Bruxelles.Christine Lagarde, présidente du FMI, samedi à Bruxelles. © Conseil européen.

Là encore, plusieurs options sont envisageables. Helsinki, sous pression des autres capitales, adoucit ses positions dans la journée et retire son veto. La coalition au pouvoir pourrait alors chuter. Ce ne serait pas tout à fait un précédent dans la courte histoire de la zone euro : l'exécutif slovaque avait déjà dû démissionner lors du vote sur le deuxième plan d'aide à la Grèce, en 2012.

Autre piste : la commission européenne et la BCE actionnent la clause d'urgence du Mécanisme européen de stabilité (MES) (lire l'article 4.4 du traité ici), si les deux institutions jugent que la stabilité financière de la zone euro en dépend. Dans ce cas, la décision ne se prend plus au consensus, mais à la majorité des 85 % des droits de vote (chaque pays détient des droits de vote proportionnels à son investissement dans ce fonds de sauvetage). La Finlande, seule, ne peut donc pas bloquer le processus (elle ne détient que 1,79 % des parts). Dans les faits, il n'y a que l'Allemagne, la France ou l'Italie qui ont assez de poids pour bloquer.

La Finlande ne devrait donc pas barrer la route, seule, à un éventuel plan d'aide à la Grèce. Mais ces durcissements des uns et des autres prouvent à quel point les Européens, dans la dernière ligne droite, ne feront aucun cadeau au gouvernement d'Alexis Tsipras. La France, elle, continue de vouloir jouer au « trait d'union » entre Athènes et Berlin (lire l'article de Lénaïg Bredoux). Paris pourrait aussi compter sur le renfort de Rome dimanche, certains observateurs assurant que Matteo Renzi allait, enfin, s'employer à convaincre Angela Merkel de bouger sur le dossier.
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Messagepar krouw2 » 12 Juil 2015, 16:29

les boches oublient le coût de la réunification de la grande Allemagne, le franc fort et ce que ça a couté en emploi chez nous.
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Messagepar fernando » 12 Juil 2015, 16:33

intéressant à lire, bon didn't read lol dominical



VAROUFAKIS: POURQUOI L'ALLEMAGNE REFUSE D'ALLÉGER LA DETTE DE LA GRÈCE



Tribune libre dans The Guardian



Le Sommet de l'Union européenne de demain scellera le destin de la Grèce dans la Zone Euro. Pendant que j'écris ces lignes, Euclid Tsakalotos, mon camarade, grand ami et successeur au Ministère des Finances de la Grèce, va participer à une réunion de l'Eurogroupe qui déterminera si un accord entre la Grèce et nos créanciers est possible et si cet accord comporte un allègement de la dette qui permettrait à l'économie grecque d'être viable dans la Zone euro. Euclid apporte avec lui un plan de restructuration de la dette, modéré et bien pensé, qui respecte sans aucun doute à la fois les intérêts de la Grèce et de ses créanciers (j'ai l'intention d'en publier les détails lundi, une fois que la poussière sera retombée). Si ces modestes propositions de restructuration sont rejetées, comme les propos du ministre des Finances allemand le suggèrent, le Sommet de l'Union européenne de dimanche décidera si l'UE jette la Grèce hors de la Zone Euro maintenant ou si elle l'y maintient pendant un temps plus ou moins long, dans un état de plus en plus grande misère, jusqu'à ce qu'elle s'en aille. La question est : Pourquoi le ministre des Finances allemand, Dr Wolfgang Schäuble, refuse-t-il une restructuration sensible et raisonnable de la dette, dont les bénéfices sont mutuels ? Dans la tribune libre que j'ai publiée aujourd'hui dans The Guardian, je propose une réponse [veuillez noter que le titre de l'article choisi par le Guardian n'est pas mon choix. Le mien est celui du présent article).


Le drame financier de la Grèce fait les gros titres depuis cinq ans pour une raison : le refus têtu de nos créanciers de concéder un allègement substantiel des dettes. Pourquoi, en dépit du bon sens, contre le verdict du FMI et contre les pratiques quotidiennes de banquiers faisant face aux débiteurs stressés, nos créanciers résistent-ils à une restructuration de la dette? La réponse ne peut pas être trouvée dans l'économie parce qu'elle s'inscrit profondément dans la politique labyrinthique de l'Europe.



En 2010, l'état grec est tombé en faillite. Deux options compatibles avec le maintien de l'adhésion à la zone Euro se sont présentées : l'option raisonnable, que n'importe quel banquier convenable recommanderait - la restructuration de la dette et la réforme de l'économie; et l'option toxique - accorder de nouveaux prêts à une entité en faillite en la prétendant solvable.


L'Europe officielle a choisi la deuxième option, privilégiant la protection des dépôts des banques françaises et allemandes exposées à la dette publique grecque sur la viabilité socio-économique de la Grèce. La restructuration de la dette aurait impliqué des pertes pour les banquiers ayant investi dans la dette grecque. Plutôt que d'avouer aux Parlements que les contribuables devraient payer de nouveau pour les banques au moyen de nouveaux prêts, les officiels de l'Union européenne ont présenté l'insolvabilité de l'état grec comme un problème de non liquidité et ont prétendu que "le sauvetage" était une mesure de "solidarité" envers les Grecs.



Pour transformer en "amour vache" le transfert cynique de pertes privées irréparables sur les épaules de contribuables, on a imposé une austérité record à la Grèce, dont le revenu national, à son tour - avec le remboursement des nouvelles et des vieilles dettes - a diminué de plus d'un quart. Un enfant de huit ans comprendrait que ce processus ne pouvait pas bien finir.



Une fois l'opération sordide menée à son terme, l'Europe avait automatiquement une autre raison de refuser de discuter la restructuration des dettes : elle frapperait maintenant les poches de citoyens européens. Des doses croissantes d'austérité ont été administrées tandis que la dette augmentait, forçant les créanciers à multiplier les prêts en échange de plus d'austérité.



Notre gouvernement a été élu avec le mandat de mettre fin à ce cercle vicieux, d'exiger la restructuration de la dette et d'en finir avec l'austérité paralysante. Les négociations sont publiquement parvenues à une impasse pour une raison simple : nos créanciers continuent à exclure toute restructuration tangible de la dette, en soulignant que notre dette impayable doit être remboursée "paramétriquement" par les plus faibles des Grecs, leurs enfants et leurs petits-enfants.



Durant ma première semaine en tant que ministre des Finances, j'ai reçu la visite de Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe (les ministres des Finances de la zone Euro), qui m'a donné ce choix : acceptez "la logique" du sauvetage et laissez tomber toute demande de restructuration de la dette, ou bien votre accord de prêt "s'effondrera" - la conséquence implicite étant que les banques grecques seraient fermées.



Cinq mois de négociations se sont ensuivis, dans des conditions d'asphyxie monétaire et de bank-run supervisé et administré par la Banque Centrale Européenne. La messe était dite : à moins que nous ne capitulions, nous affronterions bientôt le contrôle des capitaux, le fonctionnement réduit des distributeurs automatiques de billets, les vacances prolongées des banques et, en fin de compte, le Grexit.



La menace de Grexit, montagne russe, a rempli d'effroi en 2010 les financiers car leurs banques étaient pleines de dette grecque. Même en 2012, quand le ministre des Finances de l'Allemagne, Wolfgang Schäuble a décidé que les coûts de Grexit étaient "un investissement" digne d'intérêt pour discipliner la France et al., la perspective a continué à faire une peur bleue à presque tous les autres.



Au moment où Syriza a conquis le pouvoir en janvier dernier et comme pour confirmer notre certitude que "les renflouements" n'avaient rien à voir avec le sauvetage de la Grèce (et tout pour favoriser l'Europe du Nord), une grande majorité dans l'Eurogroupe - sous la tutelle de Schäuble - avait adopté le Grexit comme la solution préférée ou l'arme de choix contre notre gouvernement.



Les Grecs, c'est vrai, tremblent à la pensée d'être exclus de l'union monétaire. La sortie d'une devise commune n'est pas une chose simple, comparable à ce que fit la Grande-Bretagne en 1992, quand Norman Lamont chanta sous la douche le matin où le Sterling quitta le mécanisme de taux de change européen (ERM). Hélas, la Grèce n'a pas de monnaie dont le lien avec l'euro peut être coupé. Elle a l'Euro - une devise étrangère entièrement administrée par un créancier hostile à la restructuration de notre insoutenable dette nationale.



Pour sortir de l'eurozone, nous devrions créer une nouvelle monnaie à partir de zéro. Dans l'Irak occupé, l'introduction d'une nouvelle monnaie de papier a pris presque une année, 20 Boeing 747s, la mobilisation de la force d'armée des USA, trois sociétés d'impression et des centaines de camions. En l'absence d'un tel support, le Grexit reviendrait à annoncer une grande dévaluation plus de 18 mois à l'avance : une recette pour liquider tout le capital social grec et le transférer à l'étranger de toutes les façons possibles.



Avec le Grexit renforçant le bank-run induit par la BCE, nos tentatives pour remettre la restructuration de la dette sur la table de négociations sont tombées dans l'oreille d'un sourd. Maintes et maintes fois on nous a dit que ceci était une question qui se poserait plus tard, après l'achèvement "du programme" - une extraordinaire situation inextricable puisque "le programme" ne pourra jamais réussir sans une restructuation de la dette.



Ce week-end est à l'apogée des pourparlers car Euclid Tsakalotos, mon successeur, lutte, de nouveau, pour mettre le cheval avant le chariot - pour convaincre un Eurogroupe hostile que la restructuration de dette est un prérequis pour réformer avec succès la Grèce, et non une récompense a posteriori. Pourquoi cela est-il si dur à faire admettre ?

Je vois trois raisons.

L'Europe n'a pas su répondre à la crise financière. Devrait-elle se préparer à une expulsion (Grexit) ou à une fédération ?


D'abord, il y a une inertie institutionnelle très forte. Ensuite, la dette insoutenable donne un pouvoir immense aux créanciers sur des débiteurs - et le pouvoir, comme nous le savons, corrompt même les meilleurs. Enfin, la troisième raison me semble la plus importante.



L'euro est un hybride d'un régime de taux de change fixe, comme le ERM des années 1980, ou l'étalon-or des années 1930, et une monnaie d'état. Le régime de taux de change fixe compte sur la crainte d'expulsion pour tenir, tandis que l'argent d'état implique des mécanismes pour recycler des surplus entre des États membres (par exemple, un budget fédéral). La zone Euro est en déséquilibre à mi-chemin - c'est plus qu'un régime de taux de change et moins qu'un état.



Et c'est là le hic. Après la crise de 2008/9, l'Europe n'a pas su répondre. Devrait-elle préparer le terrain pour au moins une expulsion (c'est-à-dire le Grexit) afin de renforcer la discipline ? Ou aller vers une fédération ? N'ayant fait ni l'un ni l'autre, son angoisse existentielle n'a cessé de monter. Schäuble est convaincu que dans l'état actuel des choses, il a besoin d'un Grexit pour nettoyer l'air, d'une façon ou d'une autre. Soudain, une dette publique grecque insoutenable, sans laquelle le risque de Grexit s'effacerait, a acquis une nouvelle utilité pour Schauble.




Que veux-je dire par là? Fondée sur des mois de négociation, ma conviction est que le ministre des Finances allemand veut que la Grèce soit poussée hors de la monnaie unique pour insuffler la crainte de Dieu chez les Français et leur faire accepter son modèle d'Eurozone disciplinaire.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
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fernando
 
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