par une des fakes de Der » 22 Mars 2013, 11:38
huuumm putain c'est bon
Sarkozy mis en examen : l'UMP y voit "un acte politique"
C'est un coup de tonnerre qui a frappé l'UMP lors de l'annonce de la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, jeudi 21 mars au soir.
Nicolas Sarkozy est dans "l'incompréhension", a déclaré vendredi matin Jean-François Copé, président de l'UMP, disant l'avoir eu la veille au téléphone. "Comme vous pouvez l'imaginer il est lui-même dans le même état d'esprit d'incompréhension", a dit le député-maire de Meaux sur France 2 qui venait d'expliquer longuement être lui-même dans une totale incompréhension après la mise en examen de l'ex-président.
François Fillon a réagi vendredi matin sur Twitter pour faire part de sa stupéfaction face à une décision "injuste" et "extravagante", en souhaitant que "la vérité triomphera".
Sonnés, les membres du premier cercle de l'ancien président, interrogés par Le Monde, sont restés silencieux jeudi soir. Ne souhaitant pas réagir, Brice Hortefeux renvoiyait vers la position de l'avocat de M. Sarkozy, Thierry Herzog, qui a annoncé son intention de "former immédiatement un recours" et a jugé la décision du juge "incohérente sur le plan juridique, et injuste". Nicolas Sarkozy "a considéré que le traitement qui lui était infligé" par la justice "était scandaleux", a-t-il indiqué vendredi sur RTL. "Est-ce que vous pensez que l'instruction a vraiment été à charge et à décharge ?", a ajouté l'avocat, soulignant les très nombreuses auditions de membres du personnel de Liliane Bettencourt – plutôt des témoins à charge dans cette affaire – réalisées par le juge Jean-Michel Gentil.
M. Hortefeux a cependant estimé vendredi que la mise en examen de l'ancien chef de l'Etat tombait "bien à propos", et dénoncé "un acharnement de quelques-uns, de tous les instants". Dans un message sur le site de l'association des amis de Nicolas Sarkozy dont il est président, M. Hortefeux souligne que "depuis maintenant plusieurs semaines (...), au travers de plus d'une dizaine d'enquêtes d'opinion allant toutes dans le même sens ou encore la multiplication impressionnante des adhésions que nous enregistrons, une confiance croissante envers Nicolas Sarkozy apparaît clairement et fortement". "Or, aujourd'hui, alors qu'après les perquisitions multiples et des auditions particulièrement longues tout paraissait clarifié, voici qu'une mise en examen bien à propos voudrait remettre en cause cette confiance grandissante", écrit ce proche de M.
Sarkozy.
"Comment ne pas y voir l'acharnement de quelques-uns, de tous les instants, qui, d'ailleurs, ne peut me surprendre tant il est apparu constant et permanent tout au long de ces dernières années ? Comment ne pas s'étonner d'un traitement aussi exceptionnel et exclusivement à charge ?", poursuit l'eurodéputé. Il souligne que l'ex-chef de l'Etat "a décidé de déposer un recours devant la chambre d'instruction afin d'obtenir l'annulation de cette décision que son avocat Thierry Herzog a qualifiée d''injuste' et d''incohérente'". "Que chacun sache qu'il est plus que jamais et comme toujours combatif, déterminé, mais aussi confiant car la vérité finit toujours par triompher", conclut l'ami de l'ex-président.
Un autre proche de Nicolas Sarkozy explique qu'il a été décidé par les membres de l'entourage de l'ancien président de ne pas commenter cette décision pour "ne pas porter ça sur le terrain politique". "Il faut que cela garde un caractère judiciaire", poursuit-il.
"JE NE CROIS PAS AU HASARD DU CALENDRIER"
Mais des responsables UMP font eux-mêmes le lien entre la sphère judiciaire et politique, en mettant en cause l'indépendance de la justice. "Je ne crois pas au hasard du calendrier", explique au Monde Laurent Wauquiez. "Voilà une mise en examen que rien ne laisser présager, ce qui est très rare, qui intervient comme par hasard la semaine où une information judiciaire est ouverte sur Jérôme Cahuzac et au moment où Nicolas Sarkozy est très populaire dans les sondages. Je trouve donc la ficelle un peu grosse, poursuit l'ancien ministre. Cela laisse planer le doute sur une utilisation à des fins politiques de la justice dans cette affaire. Nicolas Sarkozy a déjà fait l'objet de telles manipulations judiciaires, notamment avec l'affaire Clearstream, et je rappelle qu'elles se sont toujours conclues par son innocence."
"C'est un acte politique, affirme encore Thierry Mariani au Monde. Certains magistrats ont des comptes à régler avec l'ancien président de la République et ont des arrière-pensées politiques." "Je dénonce des méthodes au relent politique évident. La justice ne doit pas permettre plus longtemps l'instrumentalisation de cette affaire", écrit lui Christian Estrosi sur son compte Twitter.
Henri Guaino a dit contester vendredi matin sur Europe 1 "la façon dont le juge Gentil fait son travail. C'est indigne. Il a déshonoré un homme et la Justice".
"IL Y A UN TIMING SURPRENANT"
"Y a-t-il une relation entre le battage sur le possible retour de Nicolas Sarkozy, il y a quinze jours, et sa mise en examen", s'interroge de son côté le député UMP Sébastien Huyghe. Il y a un timing surprenant." "Je me demande s'il n'y a pas une opération de déstabilisation derrière tout cela", réagit à l'unisson la présidente du Parti démocrate-chrétien, Christine Boutin.
Certains suggèrent un éventuel complot, en mettant en cause la majorité. "La seule chance pour François Hollande en 2017, c'est d'éliminer par tous les moyens la possibilité d'une candidature du seul adversaire qui peut le battre !", écrit Lionnel Luca sur Twitter.
"UNE MAUVAISE NOUVELLE"
A l'UMP, chacun tente de minimiser les conséquences de la mise en examen et rappelle la présomption d'innocence. "Il faut que les Français sachent qu'une mise en examen, qui vaut présomption d'innocence, n'a rien à voir avec une condamnation", insiste Geoffroy Didier, proche de Brice Hortefeux, sur BFM TV. "Il n'y a aucun élément réellement tangible dans cette affaire et Nicolas Sarkozy ne mérite pas ça", estime Valérie Debord sur la même chaîne. "Nicolas Sarkozy est toujours présumé innocent et j'espère que l'enquête aboutira très vite", renchérit Thierry Mariani.
Sébastien Huyghe pense que "cela n'entamera pas le crédit politique" de Nicolas Sarkozy. M. Mariani également : "C'est seulement un épisode de la vie politique", minimise-t-il. Mais un député lâche, en off, ce que tout le monde pense sans le dire : "C'est clair que c'est une mauvaise nouvelle et un coup politique pour lui..."
Le député socialiste, Olivier Faure, proche de Jean-Marc Ayrault, a condamné la tonalité des réactions à droite. "On peut défendre la présomption d'innocence de Sarkozy sans dénigrer la justice !", a-t-il écrit sur Twitter.