par manulosc » 02 Juil 2013, 17:59
Grand Stade: sandwiches refoulés, public furieux…
La soirée Stars 80 n’a pas été belle pour tout le monde… De nombreux spectateurs ont été très déçus par l’accueil à l’entrée du Grand Stade et notamment par l’interdiction d’entrer avec des sandwiches et bouteilles d’eau pour la soirée.
« On ne faisait rien de mal… ». Aujourd’hui encore, Fabienne Halbot, quinquagénaire de Bauvin, est sous le choc, dépitée, avec une soirée des années 80 qui a mal tourné. En cause ? L’interdiction pour tous les spectateurs d’entrer avec des sandwiches et des bouteilles d’eau. « Quand nous sommes arrivés, vers 18 h 30, avec mon mari et mon fils, on entendait un vigile demander aux gens de balancer tous les produits alimentaires. Nous avons fait mine d’avancer, mais finalement nous avons été contraints de tout jeter aussi. » Six bouteilles d’eau, des sandwiches, une salade, une tranche de jambon, et même l’emballage en plastique ont rejoint les bennes prévues à cet effet. « Nous n’avions même plus la possibilité de manger puisque notre billet avait été pointé » explique Fabienne qui a bien tenté de préciser qu’elle est diabétique, carte sanitaire à la main. En vain. Personne n’a été ému et seuls deux biscuits, sans sucre, au fond du sac, ont pu être « sauvés ». Pas suffisant quand même pour éviter une hypoglycémie jusqu’à minuit.
Alors, Fabienne a dû acheter, comme son mari et son fils, de quoi se restaurer quelque peu. Une situation d’autant plus aberrante pour elle que personne « n’avait été prévenue par les organisateurs » de cette mesure radicale. Alors, forcément, la soirée, passée « la peur au ventre » dans la crainte d’un malaise, a eu au final un goût amer. « Elle a été gâchée tout simplement, confie Fabienne, pas près de revenir au Grand Stade, et pourtant, je m’en faisais une joie de ce spectacle, les années 80, c’est ma jeunesse ».
« Cela doit être très lucratif ! »
Même punition pour Laëtitia, Tourquennoise de 34 ans venue au concert avec ses deux parents : « Nous avions six sandwiches et deux bouteilles d’eau que l’on nous a demandé de jeter. Lorsqu’on a proposé de les manger sur le côté, les vigiles ont refusé en disant qu’il était trop tard. Il était 18 h 30 ! Il y avait des bennes à moitié remplies de sandwiches. Ce qui m’a le plus frappée est qu’ils se sont acharnés sur nos sandwiches et ils n’ont pas fouillé mon sac à main. Par ailleurs, à l’intérieur, il n’y avait plus rien à manger à 22 h à part des beignets. J’ai déjà pris mon billet pour Dépêche Mode en décembre et je le regrette. ». Elle se montre lucide sur ces incidents : « Faire entrer 38 000 spectateurs entre 19 et 23 h 30 et les obliger à payer leurs sandwiches, cela doit être très lucratif ! »
Des bennes pleines
Amère, Aurore Majchrzak, venue elle aussi en famille, l’est tout autant… « En fait, en arrivant à 18 h 30, nous avons vu beaucoup de gens manger à l’entrée. Ce que nous avons d’ailleurs dû faire, même s’il était tout de même un peu tôt pour le repas du soir, mais bon… ». C’était ça ou la poubelle… Aurore a bien tenté de préserver deux paquets de biscuits, dans son sac. « Pour moi, il était hors de question de les jeter… Le concert était quand même prévu jusqu’à 23 h 30 » dit-elle. Mais finalement, sous la menace des vigiles (« vous ne rentrerez pas »), elle a cédé : « Je ne voulais pas traumatiser mon enfant de neuf ans ». Mais « dégoûtée », elle non plus n’avait le cœur à la fête : « Le pompon, c’est quand les stars ont chanté la chanson des restos, on se foutait du monde ». La coupe était pleine, comme les bennes du Grand Stade.
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