par fernando » 12 Jan 2016, 12:04
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Tapie: la justice reproche à Christine Lagarde son «incurie»
12 janvier 2016 | Par Laurent Mauduit
Dans une ordonnance de renvoi devant la Cour de justice de la République, que Mediapart révèle, la commission d'instruction taille en pièces les explications de la patronne du FMI dans l'affaire Tapie, qu'elle juge « affligeantes ». « Le comportement de Mme Lagarde ne procède pas seulement d'une incurie mais aussi d'une conjonction de fautes qui, par leur nature, leur nombre et leur gravité, dépassent le niveau d'une simple négligence », estiment les magistrats.
Si l’on savait depuis le 17 décembre dernier, à la suite des révélations de Mediapart, que les magistrats de la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) avaient décidé de renvoyer devant cette juridiction Christine Lagarde pour « négligences » dans la gestion de l’affaire Tapie (lire Christine Lagarde est renvoyée devant la Cour de justice de la République ou, dans sa version anglaise, French judges send IMF chief Lagarde for trial), on ignorait le détail des griefs retenus contre l’ex-ministre des finances, à l’origine de cette décision. De mystère, pourtant, il n’y en a plus. Mediapart est en mesure de révéler l’ordonnance de renvoi prise par les magistrats.
D’une exceptionnelle sévérité, cette ordonnance de renvoi taille en pièces la défense de l’actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), allant jusqu’à dire que certaines de ses explications sont « affligeantes ». Mais surtout, elle dresse un réquisitoire en règle de la gestion de ce dossier par Christine Lagarde, pointant tour à tour « une décision mal préparée » puis « mal encadrée ». Les magistrats font en particulier ce constat ravageur : « Les négligences multiples commises, à cette occasion, par un ministre ayant par ailleurs l'expérience, tout à la fois, des contentieux financiers et de la procédure d'arbitrage, sont difficilement explicables, si ce n'est par la volonté d'imposer des choix déterminés à l'avance ; (…) en toute hypothèse, le comportement de Mme Lagarde ne procède pas seulement d'une incurie et d'une précipitation critiquables, mais aussi d'une conjonction de fautes qui, par leur nature, leur nombre et leur gravité, dépassent le niveau d'une simple négligence. »
À l’évidence, dans cette ordonnance, chaque mot a été soupesé. Les magistrats retiennent contre Christine Lagarde des griefs qui relèvent de « l’incurie » – qui, selon le dictionnaire Larousse, signifie « négligence extrême » –, mais qui vont encore au-delà. Ils font valoir que l'ex-ministre a commis des « fautes (…) constitutives d'autant de négligences graves », lesquelles ont « permis que soit détournée par des tiers la somme de 403 millions d’euros ».
La gravité des fautes relevées risque de placer Christine Lagarde dans une situation délicate à l’approche de son renvoi devant la Cour de justice de la République. Mais elle risque aussi de compromettre sa reconduction, l’été prochain, à la tête du FMI, car si l’institution financière lui a jusqu’à présent toujours manifesté sa solidarité, cela risque de devenir désormais de plus en plus délicat. Sauf à ce que le FMI accepte le discrédit d'avoir à sa tête une patronne sur laquelle pèsent des soupçons « d’incurie », sinon même de fautes encore plus graves.
Manifestant une connaissance remarquable des méandres opaques de ce scandale Tapie, l’ordonnance, qui compte 66 pages, commence par un long historique de cette affaire, où, au début, il n’est pas fait mention de Christine Lagarde.
Puis, quand les magistrats en viennent au rôle spécifique joué par l’ex-ministre des finances, à partir de l’été 2007, quand va être donné le coup d’envoi de l’arbitrage frauduleux, ils prennent bien soin de noter que plusieurs « éléments » jouent « à décharge » pour Christine Lagarde. Même s’ils ne l’expliquent pas de manière aussi brutale que cela, les magistrats font en effet clairement comprendre que les grandes manœuvres en faveur de Bernard Tapie ont commencé bien avant que Christine Lagarde n’accède au ministère des finances.
Ils pointent en particulier la tentative de médiation cherchée par Nicolas Sarkozy à l’été 2004, quand il était lui-même ministre des finances ; ou encore « le début des négociations » en faveur de l’arbitrage « à la mi-février 2007 », c’est-à-dire avant même l’élection présidentielle. En somme, le magistrats suggèrent que s'il y a eu une escroquerie en bande organisée, comme le retient l’instruction pénale, Christine Lagarde ne faisait pas partie de la… bande !
« Une légèreté peu admissible »
Au titre des « éléments à décharge », les magistrats relèvent d’ailleurs « une absence de relations personnelles avec les acteurs du dossier ». « Aucun élément du dossier n'établit ni même ne suggère que Mme Lagarde ait entretenu des relations personnelles avec M. Tapie, M. Rocchi [le président du CDR, l’organisme en confrontation judiciaire avec Tapie], Me August [l’avocat du CDR] ou les arbitres, contrairement à MM. Sarkozy, Richard [à l’époque, directeur de cabinet de Christine Lagarde et aujourd’hui PDG d’Orange] et Guéant [à l’époque, secrétaire général de l’Élysée] », dit l’ordonnance, qui ne se prive pas de relever les amitiés ou connivences multiples dont profitait Bernard Tapie.
Ce n’est qu’une incise dans cette ordonnance, et elle ne concerne pas Christine Lagarde, mais elle est particulièrement intéressante. Au titre de ces proximités dont a joué Bernard Tapie, les magistrats relèvent en particulier celles-ci :
« Sarkozy et Tapie se sont rencontrés à plusieurs reprises, et notamment les 30 juillet et 17 novembre 2007, soit, respectivement, la veille du renouvellement de la proposition d'arbitrage et le lendemain de la signature du compromis d'arbitrage ; […] des liens d'amitié anciens existaient entre MM. Richard et Sarkozy qui se sont rencontrés, notamment, le 20 août 2007 […] ; du tutoiement ressortant de leurs relations écrites et téléphoniques, se déduit une forme de proximité entre M. Richard et M. Tapie ; […] ainsi, le 9 juillet 2008, […], ce dernier a adressé à M. Richard une note, en le tutoyant, pour lui transmettre, notamment, les deux consultations de M. Fadtaflah qu'en outre, la retranscription de leurs échanges téléphoniques témoigne de la familiarité de leurs rapports (D2838, D2623) ; […] il résulte des déclarations de Me August que celui-ci connaît très bien et de longue date M. Richard, dont il a indiqué avoir été le témoin de mariage ; […] la nature des relations de MM. Guéant et Tapie se déduit des nombreux courriers que ce dernier a adressés et des multiples rencontres entre les deux hommes, comme celle du 30 juillet 2007. »
En bref, Christine Lagarde n’avait pas ce type de relation avec Bernard Tapie, et les magistrats retiennent donc cela à sa décharge. Mais une fois ces précautions prises, c’est une avalanche de griefs, tous plus sévères les uns que les autres.
Premier grief, l’ordonnance relève que l’arbitrage a résulté d’une « décision mal préparée ». « Prise rapidement en raison, sans doute, de l'agitation de M. Tapie qui souhaitait un accord proche, la décision de recourir à un arbitrage n'a été précédée ni d'une expertise juridique sur la possibilité d'arbitrer ni d'une étude approfondie du dossier malgré sa complexité et les conséquences importantes qu'il pouvait avoir sur les finances publiques », relève l’ordonnance.
Celle-ci observe qu’il aurait été facile à Christine Lagarde d’être éclairée sur la bonne marche à suivre : « Elle aurait pu l'être par la consultation de la direction des affaires juridiques du ministère de l'économie et des finances ou par celle, même officieuse, du Conseil d'État. »
Au lieu de cela, la ministre des finances « a arrêté sa décision sans solliciter des services compétents de son ministère l'établissement du rapport de synthèse qui lui aurait permis d'être pleinement éclairée sur la garantie donnée par l'État au Crédit lyonnais pour le contentieux Adidas. […] Elle ne s'est pas davantage préoccupée ni des recommandations faites par M. Burgelin, procureur général honoraire, dans le cadre de la médiation qui lui avait été confiée par la cour d'appel de Paris, selon lesquelles il fallait éviter tout enrichissement des époux Tapie, ni de la note élaborée par MM. Cieutat, Coulon et Rouvillois et remise à M. Breton [ministre des finances jusqu’à l’alternance de 2007], cette note concluant à la nécessité de ne pas accorder aux liquidateurs du groupe Tapie une somme supérieure à celle allouée par la cour d'appel de Paris par arrêt du 30 septembre 2005 et, en tout état de cause, de n'effectuer aucun versement en numéraire aux époux Tapie. »
Pour mémoire, cette note avait été révélée par Mediapart en mars 2013. Elle peut être retrouvée ici : Affaire Tapie : Mediapart retrouve la note disparue de Bercy.
Deuxième grief, les magistrats en concluent que la décision d’aller à l’arbitrage a aussi été « mal encadrée ». Ils observent en effet que « l'historique du dossier aurait pu conduire la ministre à exiger un encadrement plus strict de l'arbitrage ; que le CDR, qui n'était, en principe, pas demandeur, aurait pu imposer ses conditions sur les préjudices à prendre en considération et sur leur plafond ; qu'aucune condition n'a été posée sur ce point, laissant ainsi le champ libre à M. Tapie, ce qui a conduit M. Breton à déplorer que l'arbitrage n'ait pas été encadré “en se référant strictement aux recommandations énoncées par les trois hautes personnalités” ».
Les magistrats sont donc, là encore, sévères. Car quand bien même Christine Lagarde aurait-elle commis une faute, mais de bonne foi, en acceptant le principe de l’arbitrage, au moins aurait-elle dû veiller à ce que les indemnités éventuelles soient plafonnées. Or, devant les magistrats, « Mme Lagarde s'est bornée à déclarer à ce propos qu'elle ne connaissait “pas la manière dont les plafonds ont été fixés”, ce qui relève, à tout le moins, d'une légèreté peu admissible », affirme l'ordonnance.
« Une légèreté peu admissible » : la formule cinglante souligne que Christine Lagarde, même si elle ne peut être soupçonnée de faire partie de la bande organisée, a donc une grande responsabilité, par cette négligence coupable, dans l’octroi des 403 millions d’euros indus à Bernard Tapie.
Troisième grief : les magistrats notent que Christine Lagarde avait pourtant toutes les raisons de se méfier de cet arbitrage, puisque la direction de Bercy en charge du dossier, l’Agence des participations de l’État (APE), a multiplié les notes pour la mettre en garde, elle comme ses prédécesseurs, contre un éventuel recours à l’arbitrage. Toutes les notes sont ainsi énumérées, dont une note en date du 1er août 2007, soulignant que l’arbitrage « n'est justifié ni du point de vue de l'État, ni du point de vue du CDR et pourrait même être considéré comme une forme de concession inconditionnelle et sans contrepartie faite à la partie adverse ».
Quatrième grief, les magistrats soulignent que Christine Lagarde a signé le 10 octobre 2007 des instructions lançant la procédure d’arbitrage, mais dans des conditions obscures car on ignorait encore à l’époque si l’ex-Crédit lyonnais prendrait ou non à sa charge un dédit de 12 millions d’euros lié à cette affaire. Les magistrats relèvent ainsi l’inconséquence du comportement de la ministre, pourtant en charge de veiller aux finances publiques. « Interrogée à ce propos, relèvent-ils, Mme Lagarde n'a pas contesté avoir donné de telles instructions, mais a déclaré qu'elle avait dû signer la note rapidement car le conseil d'administration de I'EPFR devait se réunir le jour même ; qu'elle a ajouté que ces instructions ne lui avaient pas paru claires, qu'elle n'avait pas lu les notes de I'APE visées en référence, notamment celle du 3 octobre 2007 qui l'informait du refus du Crédit lyonnais, et que la question des 12 millions d'euros lui était apparue secondaire. »
Terrible aveu : la ministre lance un arbitrage, mais sans fixer de plafonds, et elle confirme ses instructions, sans savoir si 12 millions d'euros seront ou non à la charge des finances publiques, car cela lui semble… « secondaire » ! On en vient à se demander combien de dizaines sinon de centaines de millions d'euros sont nécessaires pour que la patronne du FMI accorde un peu de son attention à une question dont elle est en charge…
« Ces explications apparaissent peu convaincantes, sinon affligeantes »
Les magistrats fulminent donc contre une ministre inconséquente (ou incompétente ?) qui prend à la légère des décisions graves. Et les mots qu’ils emploient sont là encore d’une exceptionnelle sévérité :
« Ces explications apparaissent peu convaincantes, sinon affligeantes, au regard de l'enjeu que représentait ce dossier pour les finances publiques ; que tout signataire de document, a fortiori un ministre, est censé en avoir pris connaissance dans son intégralité et en avoir mesuré la portée ; que soutenir, d'une part, qu'elle n'avait pas eu le temps de lire les notes de l’APE visées en référence de ses instructions, dont elle a estimé qu'elles ne lui étaient pas apparues claires, d'autre part, que l'engagement de la banque de garantir le paiement de 12 millions d'euros était “secondaire”, alors qu'il en avait été pris acte dans les deux lettres adressées le 17 mars 1999 par le ministre de l'économie et des finances aux présidents du CDR et de la banque, témoigne d'une précipitation et d'une légèreté constitutives de graves négligences de la part d'un ministre chargé de la conduite des affaires de l'État. »
Des explications « affligeantes » : là encore, les mots des magistrats pèseront lourd, quand Christine Lagarde comparaîtra devant la Cour de justice de la République, mais dès à présent, ils risquent aussi de faire des ravages dans les instances dirigeantes du FMI…
Cinquième grief, les magistrats relèvent que le 23 octobre 2007, de nouvelles instructions sont données. Ces instructions sont celles qui donnent le véritable coup d’envoi de l’arbitrage, puisque Bercy précise dans ces instructions que si le Crédit lyonnais ne prend pas en charge ces 12 millions d’euros, l’État acceptera de se substituer à lui. Or, pendant l’instruction, Christine Lagarde a fait valoir que son directeur de cabinet, Stéphane Richard, s’était substitué à elle, au moyen de la griffe ministérielle, pour signer ce document.
Ce qui n’a pas convaincu les magistrats : « Mme Lagarde ne peut, dès lors, se retrancher derrière une prétendue ignorance des instructions qu'elle a données et qu'il lui appartient d'assumer, même si elle ne les a pas signées elle-même ; qu'en conséquence, et comme on l'a relevé ci-dessus, l'abandon de l'engagement du Crédit lyonnais à l'égard de l'État, tel qu'il avait été consacré par son prédécesseur le 17 mars 1999, à seule fin d'ouvrir la voie à un arbitrage dont la banque était exclue et qui faisait courir un risque accru pour les finances publiques, constitue une faute caractérisant, à tout le moins, une négligence d'une particulière gravité. »
« Une faute d’une particulière gravité » : encore une fois, ce sont des accusations très lourdes que portent les magistrats.
Sixième grief, les magistrats relèvent, avec force détails, que Christine Lagarde a renoncé, en juillet 2008, à l’exercice d’un recours en annulation de la sentence arbitrale dans des conditions proprement surréalistes. Elle a bien organisé une réunion à Bercy avant de prendre sa décision, mais n’y ont été conviés que ceux qui étaient partisans de ne pas faire de recours, tandis que l’APE ou certains avocats de l’État, partisans d’un recours, n’ont pas été convoqués. « En définitive, pointent les magistrats, Mme Lagarde a fait montre d'une précipitation qu'aucune raison sérieuse ne paraît pouvoir justifier, comme le relève le ministère public ; […] au regard de l'importance de l'enjeu pour les finances publiques, son comportement apparaît révélateur, dans la meilleure des hypothèses, d'une légèreté susceptible de caractériser la négligence qui lui est reprochée. »
Les magistrats de la commission d’instruction de la CJR se font même un malin plaisir de relever, en passant, que le procureur général près la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, a parsemé son réquisitoire en vue d’un non-lieu en faveur de Christine Lagarde d’erreurs factuelles, réquisitoire dont ils ont donc décidé de prendre l’exact contre-pied (lire Affaire Tapie : le procureur général Marin absout Christine Lagarde).
En conclusion, les magistrats font valoir que « les négligences multiples commises, à cette occasion, par un ministre ayant par ailleurs l'expérience, tout à la fois, des contentieux financiers et de la procédure d'arbitrage, sont difficilement explicables, si ce n'est par la volonté d'imposer des choix déterminés à l'avance ; qu'en toute hypothèse, le comportement de Mme Lagarde ne procède pas seulement d'une incurie et d'une précipitation critiquables, mais aussi d'une conjonction de fautes qui, par leur nature, leur nombre et leur gravité, dépassent le niveau d'une simple négligence ».
En fin d’ordonnance, ils en tirent donc les conclusions. Ils observent que « du fait des fautes ci-dessus énumérées, constitutives d'autant de négligences graves », Christine Lagarde a « permis que soit détournée par des tiers la somme de 403 millions d'euros, versée par I'EPFR [l’établissement public actionnaire à 100 % du CDR] aux liquidateurs des sociétés du groupe Tapie et aux époux Tapie en exécution des sentences arbitrales des 7 juillet et 27 novembre 2008 ». Pour ces raisons, la commission d’instruction a donc ordonné le renvoi de Christine Lagarde devant la CJR. L’ordonnance prend soin de préciser que les faits reprochés à l’ex-ministre des finances sont « prévus et réprimés par les articles 432-16 et 432-17 du code pénal ».
L’article 432-16 du code pénal3 édicte ceci : « Lorsque la destruction, le détournement ou la soustraction par un tiers des biens visés à l'article 432-153 résulte de la négligence d'une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, d'un comptable public ou d'un dépositaire public, celle-ci est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. » L’article 432-17 du même code pénal précise que les peines suivantes peuvent être prononcées, à titre « complémentaire » : « L'interdiction des droits civils, civiques et de famille. […] L'interdiction, […] soit d'exercer une fonction publique ou d'exercer l'activité professionnelle ou sociale dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise, soit […] d'exercer une profession commerciale ou industrielle, de diriger, d'administrer, de gérer ou de contrôler à un titre quelconque, directement ou indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d'autrui, une entreprise commerciale ou industrielle ou une société commerciale. Ces interdictions d'exercice peuvent être prononcées cumulativement. »
Formidable débat donc que celui ouvert par cette ordonnance : un ministre, qui est censé être en charge de l’intérêt général, peut-il prendre prétexte de son indolence ou de sa méconnaissance, réelle ou feinte, des dossiers dont il a pourtant la charge, pour se dégager de ses responsabilités ? Peut-il même tirer argument du fait que la décision est venue des sommets de l’État et que, par solidarité, il a dû s’incliner ? C’est une leçon civique qui transparaît de cette ordonnance : un ministre est responsable de ce qu’il fait comme de ce qu’il ne fait pas.
C’est dire si l’avenir judiciaire de Christine Lagarde s’est brutalement assombri. Et pas seulement son avenir judiciaire…
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."