par une des fakes de Der » 12 Sep 2012, 16:01
Lumière sur le feuilleton Debuchy : récapitulation et révélations
On a tous en tête le feuilleton Debuchy de cet été, le latéral droit du LOSC ayant même tenté de faire le forcing pour quitter son club formateur avec qui il est sous contrat jusqu’en 2015. Finalement, le joueur est resté chez les Dogues. Nous vous proposons une synthèse de ce dossier tout en éclairant certains points encore bien sombres jusqu’ici.
Un bon de sortie à 8 millions d’euros seulement
Alors que certains ont évoqué dès la fin de saison un départ du dernier Ch’ti de l’effectif, d’autres ont prétendu qu’il resterait à Lille pour « raisons personnelles ». Comprendre par là que l’entourage familial du joueur (en particulier sa femme) était très réticent à un départ. La réalité se situa finalement entre les deux.
Debuchy, de son côté, avait exprimé à ses dirigeants dès le mois d’avril son souhait de découvrir un plus grand championnat et donc de quitter le Nord. La discussion s’était alors conclue sur un « accord verbal » selon lequel Michel Seydoux accepterait de laisser filer son latéral droit si 8 millions d’euros lui parvenaient sur le bureau. Agent, joueur et dirigeants étaient donc parfaitement au clair sur la situation. Le montant convenu était même alors un geste des dirigeants, qui décidaient ainsi de ne pas faire monter les enchères, ceci pour « services rendus au club » par le natif de Fretin, alors qu’ils auraient logiquement pu prétendre à plus pour un joueur de son calibre. En pratique, les enchères se feraient donc sur le salaires et différentes primes à la signature, pour autant que la destination soit tout proche de Lille, restreignant donc à première vue à Londres le lieu du nouveau club.
Trois clubs pour un seul intérêt concret
Ainsi, trois noms de club sont souvent apparus dans la liste des prétendants dans les différents médias. L’Inter, Valencia et enfin Newcastle se seraient donc montrés intéressés. L’Inter préparait un départ probable (et désormais acquis) de Maicon, Valencia comptait renforcer son flanc droit en jouant la carte Adil Rami pour attirer son ex-coéquipier, alors que Newcastle comptait faire de même par l’intermédiaire de Yohan Cabaye.
De ces trois noms, deux furent rapidement écartés : Milan (Inter) et Valence étant bien trop éloignés de Lille, Debuchy se vit refuser catégoriquement par ses proches d’envisager un départ dans ces deux clubs. De plus, bien qu’on ait lu pendant plusieurs semaines dans les médias prétendument spécialisés que Valencia était toujours sur le coup, le club hispanique avait toutefois déjà bouclé avant le début du mercato un dossier au même poste, João Pereira du Sporting Portugal, rendant ainsi complètement caduc un quelconque intérêt des Chés pour Debuchy.
La complicité entre Cabaye et Debuchy a beaucoup influé sur l’envie de ce dernier de rejoindre Newcastle (Photo : nufcfans.co.uk)
Restait alors Newcastle. Certes, l’Angleterre semble plus proche que l’Espagne ou l’Italie, mais Newcastle se situe toutefois à 5h de train depuis Lille alors qu’il n’y a pas de liaison aérienne directe entre les deux villes, rendant cette option tout autant longue (via Paris). Et c’est là qu’intervient Yohan Cabaye, ex-Lillois, lui aussi originaire du Nord et artisan du doublé de 2011 et exilé depuis chez les Magpies. Ainsi, sous l’impulsion de son coéquipier chez les Bleus, Mathieu Debuchy s’est laissé séduire par l’aventure anglaise, trouvant un compromis (jet ? ) lui permettant de revenir sur Lille tous les week-ends et ainsi obtenir finalement l’aval de Madame pour un départ. Newcastle semblait par ailleurs apte à débourser les 8 millions d’euros dont il était question dans l’accord oral du mois d’avril.
Pourquoi Debuchy n’est pas parti à Newcastle ?
Dès lors, pourquoi, bon Dieu, Mathieu Debuchy porte-t-il encore le maillot du LOSC aujourd’hui ? Car bien que Newcastle était prêt à débourser ces 8 millions, finalement, seuls 5 ont été destinés au bureau présidentiel de Michel Seydoux, les 3 millions restants ayant été négociés pour terminer dans les poches de Mathieu Debuchy (prime de signature), son agent et éventuellement encore Cabaye (commission). Le LOSC refusa logiquement cette offre que Rudi Garcia avait d’ailleurs commentée ironiquement en déclarant que le board anglais s’était sûrement trompé de joueur pour transmettre une offre si faible. Et Mathieu Debuchy, très certainement mal conseillé par son agent, décida d’insister auprès de ses dirigeants pour accepter l’offre des Magpies, pourtant très en deçà de ce qui avait été convenu en avril. Une insistance qui contraste beaucoup avec ses déclarations du début de l’année, lorsqu’il se disait prêt à découvrir le Grand Stade avec son club formateur. Mais alors, quelle mouche a pu piquer Debuchy ? À en croire Michel Seydoux, le coupable est tout trouvé : « Si mouche il y a, elle s’appelle Yohan Cabaye. Et peut-être son environnement proche (ndlr : agents et conseillers). Mathieu était parti pour rester toute sa vie à Lille. Ce n’est pas un aventurier du football, sinon cela se saurait. Son amitié avec Yohan et les moments passés en équipe de France ont dû jouer. » Et ces déclarations prennent d’autant plus de poids lorsqu’on connaît la classe habituelle du président lillois, très peu adepte des paroles fracassantes et toujours très respectueux de ses anciens joueurs.
Toujours au LOSC, Debuchy « tire-t-il la gueule » ?
Au final, ni Newcastle, ni Debuchy, ni le LOSC n’a fait de concession supplémentaire, engendrant un statu quo dans ce dossier. Debuchy est donc toujours lillois, malgré une rumeur fantaisiste en fin de mercato qui l’envoyait au Real Madrid. Le joueur a-t-il digéré cette issue ? À en croire Rudi Garcia, cela semble être le cas : « Il viendra bientôt vous le dire s’il le souhaite, mais je pense que oui. Je le trouve bien. » Le coach des Dogues a définitivement clos le débat en soulignant que si Newcastle le voulait vraiment, le club anglais aurait fait le nécessaire, c’est-à-dire faire parvenir 8 millions d’euros sur le bureau du président lillois. On ne peut être plus clair.