Le stade Pierre-Mauroy pèse sur l’avenir du club de foot du Losc
L’homme d’affaires belge Marc Coucke pourrait accroître sa participation à 25 % sur fond de désengagement de Michel Seydoux
« Le grand stade n’est pas un atout. » Michel Seydoux, président du club lillois depuis 2002, avait pourtant beaucoup réclamé son nouveau stade à Lille, magnifique écrin ouvert en 2012 dans le cadre d’un PPP avec Eiffage. « C’était un des projets les plus onéreux, le loyer est hors de prix, le stade est extrêmement lourd en personnel. L’économie de ce stade et le coût de revient n’ont pas été pris en compte », déplore le président lillois, qui stigmatise aussi l’écosystème global du foot en France, « l’endroit où le joueur coûte le plus cher au monde. La macroéconomie du foot est déficitaire, le foot français est invendable ». Du coup, Michel Seydoux, qui cherche depuis longtemps à vendre le club nordiste, dont il détient 60 % au côté de Partouche, reconnaît l’exercice difficile.
L’homme d’affaires belge Marc Coucke, déjà propriétaire du club d’Ostende, vient de prendre 5 % du capital du LOSC en septembre et laisse entendre qu’il pourrait monter à 25 %. Après la vente, qui devrait être finalisée au premier trimestre, de son entreprise Omega Pharma au génériqueur américano-israélien Perrigo, il en aura les moyens. « Nous sommes entrés dans le processus de nous connaître, ce sont les fiançailles », décode Michel Seydoux, qui se veut très prudent pour l’avenir. Marc Coucke lui-même reste très circonspect. « Avec les contrats qu’il y a sur le stade, est-il possible d’avoir un club en bonne santé ? », s’interrogeait-il récemment sur RTBF Sport. La solution pourrait passer par de nouvelles discussions entre le club et la métropole lilloise, propose Michel Seydoux : « L’équilibre du stade va avec la bonne santé du club. Si celui-ci est en capilotade, ce n’est pas la peine d’espérer pour le stade ! Il faut discuter les coûts avec tout le monde », propose-t-il.
Néanmoins, Michel Seydoux se dit certain des atouts de son club, fort de 200 salariés (plus de 1.800 à 2.000 personnes chaque soir de match) pour un budget de 75 millions d’euros : un centre ultramoderne à Luchin, un savoir-faire en formation et en recherche de talents futurs « assez unique », mais aussi un environnement favorable et une zone de chalandise très forte. Sans compter un public fidèle avec ses 30.000 abonnés. « Nous avons les fondamentaux ! »
http://www.lesechos.fr/pme-regions/actu ... 095576.php