[01T] Politix, fonctionnaire et Cie

Messagepar Deub » 25 Avr 2021, 17:44

Ah ouais ... Les mêmes qui rajoutent des .e. partout pour être plus inclusifs ...
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Messagepar Dageek » 25 Avr 2021, 17:59

Baltringues
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Messagepar ursulet » 25 Avr 2021, 18:10

Giallo a écrit:Bordel la campagne des écolos...

ils aiment bien se mettre en difficulté tout seuls...

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Ca sent les 2%.
Toi qui entre au grand Stade, abandonne tout espoir...
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Messagepar krouw2 » 25 Avr 2021, 19:58

Tjr l' analyse just, Bayou est donné à 33% au second tour.

A priori ils ont enlevé les boomers, il doit y en avoir un paquet à Paris et en Île-de-France qui vont voter les écolos quand même.

Les chasseurs c' est moins certain
Hollande 2027
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Messagepar gblosc » 25 Avr 2021, 20:35

Et la version "Les omnivores, eux, ont prévu de voter"
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Messagepar ursulet » 25 Avr 2021, 21:00

krouw2 a écrit:Tjr l' analyse just, Bayou est donné à 33% au second tour.

A priori ils ont enlevé les boomers, il doit y en avoir un paquet à Paris et en Île-de-France qui vont voter les écolos quand même.

Les chasseurs c' est moins certain


On verra le score national. Je sais pas qui est ce fdp.
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Messagepar Ramzy » 01 Mai 2021, 15:23

Manu t'as été voir mélenchon à porte des postes ?
Je suis venu en France sans y être invité, et à vos frais.
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Messagepar fernando » 01 Mai 2021, 20:41

ursulet a écrit:On verra le score national. Je sais pas qui est ce fdp.


Le score national, pour des élections régionales ça n'a pas beaucoup de sens.
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Messagepar Giallo » 01 Mai 2021, 21:55

Non mais Ursulet a raison, y a pas plus fort que les verts pour se tirer une balle dans le pied à coups de polémiques débiles sur les boomers, le sapin de noel, le tour de France... mis bout à bout je suis persuadé que c’est un parti repoussoir pour beaucoup de gens notamment pour ces raisons, alors que l’écologie n’a jamais été autant au cœur des préoccupations.
ce message ne vient pas de moi
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Messagepar fernando » 01 Mai 2021, 22:02

Les verts parti toujours très immature malheureusement, pas rapport aux verts allemands par exemple. Et ils vont nous faire leur spéciale présidentielle en désignant Piolle comme candidat, histoire d'être certains de faire moins de de 5%.
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Messagepar fernando » 01 Mai 2021, 22:04

Ceci dit la candidate verte aux régionales dans la région est peu connue mais elle a l'air très bien.
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Messagepar Dogue-son » 01 Mai 2021, 23:10

elle a encore rien dit, c'est pour ça
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Messagepar fernando » 01 Mai 2021, 23:11

Non c'est quelqu'un de bien
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Messagepar Deub » 01 Mai 2021, 23:57

Il y a 1h, elle avait l'air bien. Et maintenant elle est bien. Elle progresse vite !
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Messagepar fernando » 02 Mai 2021, 08:52

OK, j'vois qu'on peut pas discuter.
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Messagepar ursulet » 02 Mai 2021, 09:03

fernando a écrit:OK, j'vois qu'on peut pas discuter.


Elle est de ta famille?
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Messagepar rodolfo » 02 Mai 2021, 11:49

Est-ce-ce qu’elle trouve les sapins de Noël non écologique ?

Est-ce que la suppression de la viande à la cantine aide à lutter contre la Covid ?

Autant de questions que de réponses d’hypocrites attendues.
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Messagepar laurentlille1 » 02 Mai 2021, 11:54

Elle est très bien.
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Messagepar Giallo » 02 Mai 2021, 12:42

elle est "pour instaurer un revenu maximal autorisé pour les plus riches"

les cadres dirigeants du forum en sueur...
ce message ne vient pas de moi
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Messagepar Deub » 02 Mai 2021, 12:59

Je me suis renseigné et c'est vrai qu'elle a l'air bien.

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Messagepar gblosc » 02 Mai 2021, 13:17

Faut attacher Béru en laisse là
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Messagepar laurentlille1 » 02 Mai 2021, 13:28

Giallo a écrit:elle est "pour instaurer un revenu maximal autorisé pour les plus riches"

les cadres dirigeants du forum en sueur...


C'est intéressant pour une élection régionale...
Quel est son avis sur les emplois bidons ainsi que les contrats avec les boites de "conseil/coaching" des membres de la famille dans les conseils régionaux?
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Messagepar fernando » 02 Mai 2021, 14:05

ursulet a écrit:
fernando a écrit:OK, j'vois qu'on peut pas discuter.


Elle est de ta famille?


Non, je connais quelqu'un qui a été un de ses assistants parlementaires à Bruxelles. Il avait beaucoup de respect pour elle et nous en disait grand bien.


Voilà un portrait d'elle pour ceux qui veulent aller un peu au-delà de sapin de Noël/Tour de France/menu végétarien à la cantine.


Karima Delli, une virtuose du compromis à l’assaut des Hauts-de-France

Tête de liste d’une union écologiste, socialiste, communiste et insoumise en vue de conquérir le Conseil régional des Hauts-de-France, la députée européenne est parvenue à rassembler derrière elle grâce à un art consommé de la négociation acquis à Bruxelles. Elle en aura bien besoin pour préserver un attelage hétéroclite. Il lui faudra aussi surmonter un criant manque de notoriété.


Chez les Verts, la nuit s’annonce blanche en ce 7 juin 2009. Les résultats de l’élection européenne sont tombés quelques heures plus tôt et les écolos d’Ile-de-France arrosent dans une brasserie parisienne près du Châtelet l’ élection inespérée de trois des leurs au Parlement bruxellois : Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly et Pascal Canfin. Parmi les fêtards, Karima Delli qui figure en quatrième place sur la liste EELV. La Nordiste qui vit et travaille à Paris est tout heureuse d’avoir contribué à ce résultat historique en tractant dur durant la campagne.

A trois heures du matin, un numéro inconnu s’affiche sur le téléphone de la jeune trentenaire. « Bonjour Madame, le préfet d’Ile-de-France à l’appareil. Après comptage définitif des voix, je vous informe que vous êtes élue députée européenne. » Enormissime surprise : la liste EELV d’Ile-de-France emmenée par Daniel Cohn-Bendit recueille… 20,86 % des voix ! « Un truc qui vient du ciel… La Terre qui s’ouvre sous mes pieds… Une des premières choses qui me vient à l’esprit : comment je vais finir la thèse (d’ethnologie politique sur les logiques de pouvoir à l’intérieur du Sénat, ndlr) que je dois rendre dans deux mois ? », raconte Karima Delli à Mediacités. Hébétée, l’élue appelle aussitôt ses parents. « OK Karima, tes blagues en pleine nuit, c’est pas drôle. Laisse-nous dormir, tu veux ? », lui répond son père avant de raccrocher.

Une entrée remarquée à Bruxelles

Un mois plus tard à Bruxelles, Karima Delli fait son entrée au « Caprice des Dieux », le surnom du palace de verre qui abrite le Parlement, similaire à la boîte du fromage du même nom. A peine s’est-elle assise dans l’hémicycle que le chef du protocole accourt paniqué : « Madame Delli, on a un problème. Le règlement stipule qu’il ne peut y avoir plus de 10 invités par député ». Venus de Tourcoing, les parents de Karima Delli et ses douze frères et soeurs sont bloqués à l’entrée. Ils bénéficieront ce jour-là d’une entorse au protocole pour assister à l’intronisation de leur héroïne… Cet épisode cocasse fait le tour de l’hémicycle en quelques minutes. Les premières notes de l’Hymne à la joie n’ont pas encore ouvert la séance que la jeune femme s’est déjà fait remarquer. En politique, on appelle ça une entrée réussie.

« Madame Delli, on a un problème… »

Dans une assemblée où il n’est pas rare de croiser un député allemand en sandales Birkenstock ou une élue anglaise affublée d’un piercing, la trentenaire d’origine maghrébine dénote moins que si elle était entrée au palais Bourbon. Il n’empêche. En jean et tee-shirt blanc, la bleusaille fait gentiment sourire les notables grisonnants en costard-cravate.

Il faut dire qu’en 2009, Karima Delli est davantage connue comme activiste que comme femme politique. Elle milite alors au sein des collectifs « Jeudi Noir » et « Sauvons les riches » qui dénoncent le mal logement et les inégalités salariales. Quand elle prend le micro en public, c’est pour remettre un diplôme de « fils à papa » à Jean Sarkozy ou pour offrir une montre à sept euros à Jacques Séguéla après la saillie du publicitaire affirmant qu’on a raté sa vie sans Rolex à 50 ans. Ou encore pour moquer Christine Boutin, alors ministre du Logement, en parodiant le tube de David et Jonathan « Est-ce que tu viens pour les vacances », en compagnie de son pote Julien Bayou, actuel secrétaire nationale d’EELV.

Une candidate qui « coche toutes les cases »

Karima Delli flirte alors avec l’aile gauche d’EELV qu’elle a rejoint en 2005 au sein d’une motion intitulée « écologie populaire » visant à réconcilier… classes populaires et écologie. « Pour prouver que l’écologie, c’est pas qu’un truc de bobos », assume-t-elle toujours aujourd’hui.

« Signataire de la bonne motion pour équilibrer la tendance réalo de Cohn-Bendit, femme, jeune, beurette, issue d’un milieu populaire… elle cochait toutes les cases pour que le parti la pousse en avant », se souvient, cynique, un ancien membre de l’équipe dirigeante d’EELV. Deux ans à peine après son adhésion à EELV, elle est en effet suppléante aux législatives de 2007 dans la 10e circonscription du Pas-de-Calais et co-secrétaire fédérale des jeunes Verts. « Karima, c’est la gauche du parti, mais pas la version triste et déprimante, précise une ancienne cadre d’EELV qui a quitté le parti au lendemain des élections régionales de 2015. L’écologie, pour Karima, c’est un truc de bande. Elle embarque. C’est un esprit positif. »

Cet esprit positif, Karima Delli va en user avec dextérité pour prendre ses marques au Parlement européen. La néo-députée hyperactive comprend vite qu’à Bruxelles le vrai pouvoir réside autant dans la volonté de changer les choses que dans la capacité à dégager des compromis avec ceux qui ne sont pas d’accord avec vous. Pour peser, il faut s’allier. « En France, il y a la droite et la gauche, c’est très frontal. A Bruxelles, aucun parti n’est majoritaire à lui seul. Vous êtes obligés de travailler avec les autres. Vous apprenez l’intelligence collective », analyse aujourd’hui Karima Delli.

La « méthode Blandin »

La Nordiste applique alors la « méthode Blandin », du nom de celle qui fut son mentor en politique. En 2004, l’ancienne présidente de la région Nord-Pas-de-Calais (1992- 1998), devenue sénatrice en 2001, embauche une Karima Delli alors en DEA de sciences politiques à l’Institut d’Etudes Politiques de Lille après un BTS en action commerciale. L’étudiante au parcours atypique était venue l’interviewer pour un mémoire sur les femmes au Sénat. La sénatrice, qui cherchait une collaboratrice, la retient pour le job… en dépit de quelques réticences internes. « A EELV, on m’enjoignait de prendre plutôt des adhérents au parti, mais elle m’avait paru tellement volontaire », se souvient l’ex-patronne de région.

La méthode Blandin ? Explication de texte par la principale intéressée : « Au Sénat, j’étais la seule sénatrice écolo, j’allais voir Pierre Paul ou Jacques en leur disant : “Je ne vous demande pas d’être OK avec moi mais sur ce point précis, est-ce qu‘on pourrait pas travailler ensemble pour l’intérêt général ?” Et comme ça, j’arrivais à dégager au coup par coup une majorité ».

« Elle est gentille; mais qu’est-ce qu’elle est gentille ! »

Pour mettre à son tour en œuvre le procédé, Karima Delli possède, à en croire Marie-Christine Blandin, une arme absolue : « Quand il fallait trouver une salle, organiser un colloque, caler un repas au dernier moment, elle déplaçait des montagnes sans jamais brusquer les gens. Les huissiers, les serveurs du restaurant, les maîtres d’hôtel… tout le monde connaissait Karima au Sénat. Et ils n’arrêtaient pas de me répéter : “elle est gentille; mais qu’est-ce qu’elle est gentille !” »

Au parlement européen, Karima Delli s’aperçoit qu’il existe un autre prérequis que le talent diplomatique pour gagner en influence et en notoriété : se spécialiser. Devenir incollable dans son domaine. Elle s’inscrit dans deux commissions, celle du développement régional et celle de l’emploi et des affaires sociales. Consciencieuse à l’extrême, hyper organisée – un stylo noir pour les infos à retenir, un bleu pour les urgences, un rouge pour corriger les discours et un crayon de bois pour les contacts -, l’élève modèle se plonge dans ses dossiers. Et le travail paye. En novembre 2012, l’écologiste est nommée rapporteure d’un texte sur le logement social.

Une « première étoile » décrochée haut la main

En « décrochant un rapport » – l’équivalent d’une première étoile dans l’enceinte bruxelloise – Karima Delli commence à émerger de la masse des 751 eurodéputés. Négociatrice en chef d’une future loi européenne, la voici chargée de dégager des compromis tous azimuts : au sein de son groupe écologiste ; au sein de sa Commission parlementaire ; au sein du Parlement ; auprès des ministres du Logement des Vingt-huit ! Une ESF (Ecole de Souplesse et de Finesse) hyper soutenue. Un vrai test de crédibilité.

Après les réunions officielles, Karima la médiatrice peut ainsi rester des heures en tête à tête avec certains récalcitrants pour dégoter la formulation qui mettra tout le monde d’accord. « Pour ne froisser personne, je n’ai pas mis de définition de logement social dans le texte », se souvient-elle. Avec au bout, la victoire : le rapport est voté à la majorité simple (353 voix sur 751) en juin 2013. Après son adoption par l’exécutif européen quelques mois plus tard, les Etats sont contraints d’utiliser 4 % des fonds européens de développement régional (Feder) pour rénover les logements sociaux.Karima Delli Rapport logement socialAu printemps 2014, à la veille de remettre son premier mandat en jeu, Karima Delli a beaucoup grandi. L’ingénue s’est assagie. Lors de ses interventions, le président de séance n’est plus obligé de lui demander de parler moins vite afin que les interprètes puissent traduire ses propos. « En 2009, on a vu débarquer une militante associative à la naïveté rafraîchissante qui voulait pousser les murs sur le mode “si ça ne se fait pas, c’est qu’on ne veut pas”, se souvient le correspondant à Bruxelles d’un grand média français. Mais à la différence de ces élus européens qui deviennent députés-fonctionnaires lorsqu’ils s’aperçoivent de l’énergie nécessaire pour faire bouger les choses, elle a compris comment utiliser tous les espaces possibles pour verdir des textes sans être aux manettes. »

« C’est agréable de discuter avec elle, même quand on n’est pas d’accord »

A 35 ans, voilà Karima Delli capable d’échanger sans acrimonie avec un représentant de la CDU (le parti conservateur allemand) ou avec un membre de lobby patronal. Pour faire avancer l’écologie pas à pas. « C’est agréable de discuter avec elle, même quand on n’est pas d’accord. Elle lève le poing à la tribune, mais quand on discute en face à face, elle est beaucoup plus nuancée », confie un ancien député européen du PPE (Parti populaire européen), amusé de la voir au côté des Insoumis pour conquérir les Hauts-de-France. « Elle est capable de discuter avec tout le monde sans tomber dans la chamaillerie politique », résume la Tourquennoise Katy Vuylsteker, secrétaire régionale EELV qui a pu observer son art de la dialectique et du compromis pour convaincre fin 2020 écologistes, socialistes, communistes et Insoumis de se ranger derrière elle.

Pour se ressourcer, l’élue européenne rentre régulièrement à Tourcoing le week-end pour voir ses frères, ses sœurs et ses neveux. Avec un revenu mensuel dépassant les 8 500 euros, Karima Delli gagne désormais six fois plus que ses parents – lui ouvrier textile, elle mère au foyer. Sans que cela n’affecte ses habitudes. Elle continue à troquer ses vêtements. Eux, s’enorgueillissent de la réussite de cette fille prodigue, à qui ils ont inculqué l’amour du labeur et de la débrouillardise.

Mai 2014 : la campagne des premières difficultés

Pour sa deuxième campagne européenne en vue des élections de mai 2014, la Roubaisienne mène la liste EELV dans la circonscription nord-ouest, sa région natale. Quelques mois plus tôt elle a opportunément publié « La politique ne me fait pas perdre le Nord », un essai dans lequel elle déclare sa flamme à Septentrion. « Le Nord, c’est ce qu’il y a de plus grand. Les conquêtes sociales, l’énergie, ne jamais baisser les bras… », débite-t-elle encore aujourd’hui à Mediacités. Il faut savoir s’accommoder de quelques clichés pour draguer les électeurs

Chose rare au sein des Verts, sa désignation comme tête de liste fait alors l’unanimité. Le fruit d’un premier mandat sans fautes. Et d’un positionnement atypique. « C’était un électron libre. Sans troupes, sans base… elle ne faisait d’ombre à personne. Un atout chez les Verts », s’amuse un responsable des campagnes de l’époque. « Elle n’aime pas le pouvoir. Et les Verts aiment les gens qui n’aiment pas le pouvoir », analyse de son côté Marie-Christine Blandin.

« Elle ne faisait d’ombre à personne. Un atout chez les Verts »

Forte de son expérience européenne, Karima Delli bat campagne avec assurance. Au risque de trop en faire ? « Elle tenait des discours un peu mégalo comme si elle était en charge des politique du monde… et ça partait parfois en live. Autour de la table, on faisait tous comme si de rien n’était, mais c’était gênant… », se souvient, vachard, un de ses colistiers. « Karima, c’est une éponge. Elle intègre des tas de trucs et les ressort de manière très spontanée, ce qui peut donner l’impression que ce n’est pas très construit », la dédouane une proche.

Son numéro 2 sur la liste, le Picard François Veillerette, se souvient, lui, de son habileté pour parler avec tout le monde. Notamment lors d’une entrevue avec des agriculteurs picards pas vraiment acquis à la cause écolo : « Elle les écoutait, posait des questions. Et repérait les leviers pour trouver une solution. » Le dialogue, toujours, comme arme de séduction massive. Sur le fond, idéalistes et idéologues sont plus circonspects. Le 25 mai 2014, Karima Delli engrange 7,16 % des voix. Un score décevant qui lui permet toutefois de sauver son siège d’eurodéputé. Pour ce cru européen 2014, c’est le FN qui crée la surprise.

Brevet de ténacité

Pour son deuxième mandat au Parlement européen, Karima Delli s’inscrit dans la commission transports. « Pour finir la boucle de la ville en transition après le social et le logement », explique-t-elle aujourd’hui. « J’y rentre avec un but : comprendre pourquoi personne ne s’occupe des pics de pollution. J’arrache le rapport sur la mobilité urbaine durable ». Deuxième étoile. Au terme de ses travaux, l’écologiste conclut qu’il faut sortir du diesel. Le rapport a du mal à passer. Elle est convoquée par plusieurs commissaires qui lui demandent de mettre la pédale douce sur une industrie qui fait vivre des centaines de milliers de personnes en Europe. Même au sein du groupe écolo, l’activisme de Karima Delli provoque des remous. Les Verts allemands lui rappellent que l’automobile reste une activité vitale pour leur économie.

Coup de pouce du destin, le Dieselgate éclate en septembre 2015. L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) révèle que le groupe Volkswagen trafique les moteurs de ses véhicules pour minimiser les émissions polluantes lors des tests d’homologation. Karima Delli exulte. « Des tas de gens se sont rendus compte que j’avais raison ». A l’hiver 2015, elle bataille pour que les parlementaires votent une commission d’enquête sur le scandale. Elle réussit à convaincre Guy Verhofstadt, le président des députés libéraux et démocrates, après une entrevue tendue dans son bureau.
– « Vous êtes qui ? », l’accueille l’ancien premier ministre belge.
– « Si vous ne me suivez pas, vous aurez à rendre des comptes comme ceux qui n’ont rien fait pour l’amiante », l’avertit Karima Delli.
En décembre, les députés approuvent la création de la commission d’enquête (par 354 voix en faveur, 229 contre, et 35 abstentions) dont Karima Delli devient vice-présidente. Troisième étoile.

2017 : Karima présidente

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Karima Delli vise désormais la tête de la Commission transports et du tourisme, la TRAN. Ça tombe bien, l’alchimie complexe qui préside à l’attribution des places au sein des commissions du Parlement réserve la présidence aux Verts. Forte de ses succès, Karima Delli est choisie par son groupe. « C’est quelqu’un qui s’engage à fond. Elle est vraiment opiniâtre », salue le belge Philippe Lamberts, successeur de Daniel Cohn-Bendit à la tête du groupe écolo au Parlement. Et voilà Karima Delli à la tête de l’une des plus importantes instances du Parlement au budget dépassant les 40 milliards d’euros.

Après une période de flottement, Madame la présidente ose affronter les relais du lobby de l’automobile, les défenseurs des transporteurs routiers. Sans détours. Et sans esclandres. Grâce à une recette désormais bien rodée : cette spontanéité qui finit par amadouer même les plus sceptiques. « Elle met les pieds dans le plat avec humour. Et n’hésite pas à taquiner ses adversaires et instaure une ambiance de camaraderie dans des séances d’ordinaire très guindées », raconte Fanny Roux journaliste spécialiste des transports au bureau bruxellois du média Contexte.

Son application au travail compte bien sûr. « Être diplômé d’une grande école, ancien ministre… Au Parlement européen, on s’en fout. Pour se faire une place, il faut bosser », résume un membre de la Commission. Mais la qualité de ses assistants joue aussi un grand rôle. « Au Parlement il y a trois sortes de députés : ceux qui ont des bons assistants, ceux qui ont des assistants moyens et ceux qui, en arrivant, héritent de ce qui reste », décrypte un Bruxellologue. Députée depuis 8 ans, Karima Delli a la chance d’être très bien entourée.

La tentation Macron

Au printemps 2018, les partis commencent à réfléchir à la composition de leurs listes en vue des élections européennes 2019. Emmanuel Macron a deux problèmes. Primo, son mouvement manque de candidats expérimentés. Deuxio, une partie de ses électeurs, urbains et diplômés sont sensibles à la défense de l’environnement. Le président donne l’ordre de racoler les élus écolos. Ses chasseurs de têtes, nantis d’un permis de braconner, ciblent Karima Delli. La prise de guerre idéale : chevronnée, femme, issue de la diversité, milieu populaire… A pas de loup, les Marcheurs approchent l’eurodéputé. Ne serait-elle pas intéressée pour jouer les premiers rôles sur la future liste Renaissance soutenue par Emmanuel Macron ? Et qui sait, si les élections tournent en faveur des europhiles, ne ferait-elle pas une très bonne présidente de Parlement ?

Karima Delli ne dit pas oui. Mais ne dit pas non. Au même moment, Pascal Durand, élu eurodéputé à ses côtés en 2014 et dont elle fut très proche, cède aux sirènes du macronisme. L’ancien secrétaire national d’EELV (2012-2013) est lassé de l’attitude puérile des Verts français, incapables selon lui d’assumer les compromis nécessaires pour faire avancer l’écologie politique. Et puis, Emmanuel Macron n’est-il pas le plus européen des hommes politiques français depuis Daniel Cohn-Bendit ? En septembre 2017, après le discours du Président sur l’Europe à la Sorbonne , Karima Delli confie à un proche : « il est super. Ça fait du bien d’avoir un type aussi investi sur les questions européennes ».

Karima Delli partage ses états d’âme avec sa mentor Marie-Christine Blandin. « Je comprends qu’elle se soit posé la question, se remémore l’ancienne sénatrice. La tentation d’être reconnue est toujours forte, surtout qu’à l’époque EELV était déjà traversé par des égos. » Et cette guerre des chefs fatigue Karima Delli. Parce qu’elle y a participé. Et qu’elle y a laissé des plumes. On l’a oublié, mais à l’automne 2016, l’eurodéputée a participé à la primaire écologiste pour être candidate à l’élection présidentielle. Parce que son candidat naturel Nicolas Hulot s’était désisté, explique-t-elle alors. Opposée à Yannick Jadot, Michèle Rivasi et Cécile Duflot dont elle ne supporte pas l’arrivisme et le côté donneuse de leçons, elle termine bonne dernière avec 9,82 % des voix. Et appelle à voter Jadot au second tour.



La loyauté, malgré tout

Désormais au sein des Verts, Karima Delli n’est plus cette inconnue qu’on aime à soutenir parce qu’elle ne fait d’ombre à personne. Elle compte quelques ennemis parmi les Duflotistes et vit mal le fait d’être critiquée, elle qui a fait du consensus sa marque de fabrique. Après deux semaines d’hésitation, Karima Delli laisse finalement Emmanuel Macron de l’autre côté du Rubicon. « Je ne pouvais pas le croire sur l’écologie. Je n’aurais pas été bien dans mes baskets », avance-t-elle aujourd’hui. « Même si elle voit comme tout le monde les travers des Verts français, Karima sait à qui elle doit son élection. C’est quelqu’un de loyal », assure Philippe Lamberts, co-président du groupe écolo au Parlement depuis 2014 qui ne désespère pas de faire revenir Pascal Durand au bercail.

Karima Delli reste fidèle aux Verts… qui le lui rendent mal. Pour l’élection européenne de mai 2019 , elle est sixième sur la liste menée par Yannick Jadot. Un véritable camouflet pour la présidente de Commission qu’elle est. Karima Delli doit laisser sa quatrième place à Marie Toussaint, une Lilloise inconnue de 32 ans à l’origine de la campagne de justice climatique « l’Affaire du siècle », soutenue par le camp Duflot. Le parti met en avant le renouvellement propre à l’organisation. Les Verts ont-ils voulu faire payer à Karima Delli ses hésitations macronistes ? Est-ce la perspective de cette relégation sur la liste qui a amené la jeune quadra à réfléchir aux propositions de LREM ? A -t-elle feint l’hésitation pour faire monter les enchères et bénéficier d’une bonne place sur la liste ? Ici, les versions divergent selon les interlocuteurs. Karima Delli botte en touche : « promis, je vous le raconterai un jour », nous dit-elle.
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Messagepar Dogue-son » 02 Mai 2021, 15:38

Passionant
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Messagepar laurentlille1 » 02 Mai 2021, 15:45

On sent que l'écologie c'est vraiment une conviction chez elle.
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Messagepar Dogue-son » 02 Mai 2021, 15:55

c'est l'apparatchik version beurette sympa.
elle a donc 3 idées, combattre le mal logement, combattre l'inégalité salariale et interdire le diesel
et tout ça à la tête d'une coalition de gens qui ne peuvent se blairer et dont la seule idée commune et de reprendre le pouvoir et retrouver ses passe-droits
entre ça, l'assureur caméléon véreux, le frontiste débile et le LREM inconnu, ça promet
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Messagepar laurentlille1 » 02 Mai 2021, 16:09

Le candidat le plus représentatif de la région c'est quand même lui:
"José Evrard: À 75 ans, ce fils d’un mineur du Pas-de-Calais a longtemps été militant au Parti communiste français, puis il a adhéré au Front national en 2013."
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Messagepar Dogue-son » 02 Mai 2021, 16:15

Ah oui, c'est vrai qu'on a aussi un candidat DLF
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Messagepar fernando » 02 Mai 2021, 17:28

Dogue-son a écrit:et tout ça à la tête d'une coalition de gens qui ne peuvent se blairer et dont la seule idée commune et de reprendre le pouvoir et retrouver ses passe-droits


spa gagné

L’union de la gauche mise à mal par la guerre des ego dans les Hauts-de-France

Le candidat « insoumis » à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a refusé de défiler, le 1er-Mai à Lille, avec les « faux jetons » avec qui il a signé un accord pour les régionales.

Il est 10 heures, samedi 1er mai à Lille. D’un côté, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, trône sur une plate-forme à deux mètres du sol, à l’arrière d’un camion arrêté entre une boucherie et un salon de thé de la populaire rue des Postes. Entouré des deux députés « insoumis » du Nord, Ugo Bernalicis et Adrien Quattenens, il s’adresse, haut et fort, à quelques centaines de supporteurs. Il s’attaque au micro « aux profiteurs de la crise qui se gavent d’argent public » et appelle à la résistance. « Je souhaite que le 1er mai 2022, je revienne vous voir comme président de la République, ayant rétabli les huit heures de travail, les 35 heures et la retraite à 60 ans », lance-t-il à la foule.

A quelques dizaines de mètres de là, au rond-point des Postes, Karima Delli, la discrète candidate de l’union de la gauche (Europe Ecologie-Les Verts, Parti socialiste, Parti communiste, Génération·s et LFI) aux régionales dans les Hauts-de-France, accompagnée de l’ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon, de la sénatrice (EELV, Paris) Esther Benbassa, de l’ancienne ministre socialiste Laurence Rossignol et de l’une des candidates EELV à la présidentielle Sandrine Rousseau, attend que les mélenchonistes débloquent la rue pour entamer la manifestation du 1er-Mai. Et permettre aux photographes d’illustrer le moment.

Le député communiste du Nord, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, ne défile pas à leurs côtés, mais il est venu les saluer, le temps d’une photo. « Je suis heureux d’accueillir des amis et camarades qui viennent de Paris », dit le candidat proposé à l’élection présidentielle. Même Mélenchon ? « Je n’ai jamais eu de hache de guerre ou de couteau entre les dents », répond-il.

Fabien Roussel préfère partager la colère des salariés de Cargill à Haubourdin et Bridgestone à Béthune, victimes de plans sociaux, ou de ceux de Carrefour à Lomme, qui s’opposent au passage du magasin en location-gérance. « Chez eux, c’est la colère qui domine et pas des perspectives politiques. Alors ça suffit d’être là, ensemble, ce qu’il faut surtout, c’est une loi antidélocalisation par exemple. »

Pour la première fois depuis l’annonce de l’accord régional, la maire (PS) de Lille, Martine Aubry, est publiquement aux côtés de Karima Delli. Et elle s’exprime, brièvement, sur l’union de la gauche dans les Hauts-de-France. « A l’échelle régionale, elle est formellement faite, dit l’ancienne ministre. Maintenant, il faut que nos militants soient mobilisés. C’est dur pour tout le monde, comme pour le PCF par rapport à LFI. »

« C’est pas la fête à Mélenchon »

La France insoumise fait le grand écart en ce 1er-Mai. Le député LFI Ugo Bernalicis vient marcher quelques minutes aux côtés de Karima Delli et de Martine Aubry. Mais pas Jean-Luc Mélenchon, retranché derrière un cordon vert tenu par son service d’ordre. « Ici, c’est le 1er-Mai, c’est pas la fête à Mélenchon. On est là pour soutenir les travailleurs. S’il veut nous voir, il sait où on est », s’agace Martine Aubry.

Il faut attendre midi et un long va-et-vient de tractations entre les équipes de Mme Delli et de M. Mélenchon pour que la candidate nordiste se décide à aller saluer le candidat à la présidentielle. La rencontre dure moins de deux minutes, le temps d’une photo, et elle est houleuse. « Qu’est-ce que je suis content de vous voir !, lance avec ironie Jean-Luc Mélenchon à Karima Delli et Esther Benbassa. On vous soutient aux régionales et vous nous envoyez balader aux départementales. Vous êtes des faux jetons, les autres n’oseront pas vous le dire, moi, je vous le dis ! Esther, toi, t’es une courageuse, mais tous ceux-là, c’est tous les mêmes. Ils te disent une chose, ils en font une autre. C’est bon ? Vous avez fait la photo ? Au revoir, et merci. »


Karima Delli s’exfiltre rapidement de cette scène orageuse, rappelant combien l’union de la gauche, même dans les Hauts-de-France, reste à construire. Fidèle à son habitude, Karima Delli n’entre pas dans la polémique. « C’est Jean-Luc… », dit-elle avec calme. Dès 9 heures, elle avait assuré : « Ça va bien se passer avec tout le monde. » Mais pour la photo de famille annoncée la veille, aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, Martine Aubry, Raphaël Glucksmann (Place publique), Benoît Hamon, Fabien Roussel et neuf autres personnalités politiques, il faudra revenir plus tard. La candidate de l’union de la gauche aux régionales repart de cette manifestation du 1er-Mai avec un album photo un peu décousu. A l’image de la gauche.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
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fernando
 
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Messagepar Dogue-son » 02 Mai 2021, 17:45

quelle surprise^^
I used to be a fan. Now I'm an air conditioner
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Dogue-son
 
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