[01T] Politix, fonctionnaire et Cie

Messagepar fernando » 12 Août 2022, 13:01

Schröder est devenu la Bouche de Sauron, belle reconversion.

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L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, sanctionné pour ses liens avec Vladimir Poutine, lance des poursuites contre le Bundestag

Les députés allemands avaient décidé en mai de priver le social-démocrate de certains de ses avantages d’ancien chef du gouvernement en raison de ses liens avec M. Poutine et la Russie. Son avocat a annoncé vendredi qu’il venait de déposer plainte contre cette décision.

Le conflit au sommet de l’Etat se judiciarise. Gerhard Schröder, chancelier allemand de 1998 à 2005, devenu une figure encombrante pour son parti et son pays depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine en raison de ses liens personnels avec Vladimir Poutine, a lancé des poursuites judiciaires contre la Chambre des députés allemande, qui l’a privé d’une partie de ses avantages, a confirmé vendredi son avocat à l’Agence France-Presse.

Les informations concernant un recours en justice de la part de M. Schröder contre le Bundenstag sont « correctes », a ainsi affirmé son avocat, Michael Nagel. Un porte-parole du tribunal administratif de Berlin a également confirmé qu’une plainte avait été déposée.

Privé de certains de ses avantages d’ancien chancelier

En mai dernier, la chambre basse du Parlement allemand avait décidé de priver l’ancien chef de gouvernement social-démocrate de certains de ses avantages en raison de ses liens d’amitié avec M. Poutine et avec la Russie. Les députés assuraient alors « tirer les conséquences de son comportement (…) face à l’invasion russe en Ukraine », selon la commission budgétaire du Bundestag.

En tant qu’ancien chancelier, il avait notamment droit à plusieurs bureaux à la Chambre des députés et un budget lui était alloué pour employer du personnel, pour une enveloppe totale de 400 000 euros par an. Par cette décision des députés, M. Schröder a été privé des bureaux qui lui étaient alloués par l’Etat fédéral. Il a toutefois conservé sa protection policière et sa pension de retraite de chancelier.

Intervenant vendredi matin sur la radio publique régionale NDR, son avocat a jugé que cette décision était « illégale », M. Schröder n’ayant « appris tout ça que par les médias ». Me Michael Nagel a notamment fait valoir que ce dernier n’avait pas non plus eu l’occasion de s’exprimer devant la commission parlementaire chargée de statuer sur ces avantages. Le Bundestag n’a pas encore souhaité s’exprimer concernant ce dépôt de plainte.

Ami revendiqué de Vladimir Poutine et intérêts en Russie

L’ancien chancelier, âgé de 78 ans, avait noué au début des années 2000 une amitié avec le président russe, qu’il a qualifié en 2004 de « parfait démocrate ». Celui qui occupait également un siège au conseil d’administration de la compagnie pétrolière Rosneft s’était résolu à le quitter en mai et avait également annoncé renoncer à faire son entrée au conseil d’administration du géant gazier russe Gazprom, avec lequel il a des liens anciens.

Mais contrairement à la plupart des anciens dirigeants européens présents avant la guerre dans les instances dirigeantes des entreprises russes, M. Schröder a tardé à démissionner de ses différentes fonctions. Egalement très impliqué au sein de la société Nord Stream AG, il avait demandé à Berlin de reconsidérer la position du gouvernement allemand sur le gazoduc Nord Stream 2, dont le démarrage a été bloqué à l’approche de l’invasion de l’Ukraine.

Depuis, l’ancien chancelier campe sur ses positions. « Je ne renoncerai pas à mes possibilités de discussions avec le président Poutine », a-t-il prévenu le 10 juillet dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Après sa récente rencontre avec le chef de l’Etat russe à Moscou, il a aussi affirmé que la Russie souhaitait une « solution négociée » au conflit, des propos qualifiés de « dégoûtants » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

« Pourquoi devrais-je m’excuser ? », déclarait encore Gerhard Schröder dans un long entretien publié mercredi 3 août dans le magazine Stern, jugeant notamment « aberrant[e] » l’idée que l’Ukraine récupère la Crimée, annexée par la Russie depuis 2014.

Dans cet entretien, M. Schröder avance également l’hypothèse d’une neutralité militaire de l’Ukraine et d’une solution sur le modèle des « cantons suisses » pour le Donbass, sans plus de détails. Quant à la crise énergétique, il accuse de nouveau son propre pays de se priver de « se servir du gazoduc Nord Stream 2 », décision dont l’Allemagne devra « assumer les conséquences gigantesques ».


Pour l’instant toujours membre du SPD

Lâché ces derniers mois par une partie de ses collaborateurs en raison de cette position, et alors qu’une quinzaine de sections locales du Parti social-démocrate (SPD) allemand avaient exigé des sanctions à l’encontre de M. Schröder, ce dernier a tout de même été conservé au sein des rangs de sa famille politique, après une décision actée cette semaine.

« Gerhard Schröder ne s’est pas rendu coupable d’une infraction au règlement du parti, car aucune infraction n’a pu être prouvée à son encontre », a expliqué la section SPD de Hanovre (nord), le fief de l’ancien chancelier, dans un communiqué rendu public lundi. « La commission d’arbitrage estime que le domaine des relations amicales personnelles fait partie du domaine de la vie privée », a-t-elle ajouté, estimant néanmoins « souhaitable » une « prise de distance nette » vis-à-vis de M. Poutine.


Pour le chef actuel du parti, Lars Klingbeil, l’échec provisoire de l’exclusion n’enlève rien au fait que, « politiquement, Gerhard Schröder est isolé avec ses positions au sein du SPD ». La décision est « mauvaise » pour la « crédibilité du SPD », mais aussi « mauvaise pour notre pays tout entier », a jugé pour sa part Thorsten Frei, un député de l’opposition conservatrice.

Un appel de la décision, considéré par plusieurs membres du SPD, peut encore être interjeté dans un délai d’un mois. Gerhard Schröder reste aussi menacé par de possibles sanctions que pourrait prendre le Parlement européen.
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Messagepar fernando » 12 Août 2022, 13:10

le président russe, qu’il a qualifié en 2004 de « parfait démocrate »


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Messagepar Dageek » 12 Août 2022, 13:16

Ou sont les preuves pour appuyer le contraire ? Hein ?!
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Messagepar gblosc » 12 Août 2022, 13:32

Sur l'échelle des républiques africaines, c'est enéfé un parfait démocrate.
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Messagepar Giallo » 31 Août 2022, 14:41

« Emmanuel Macron promet aux députés LaREM battus aux législatives de les "aider" à retrouver un job »

Suffit seulement de traverser la rue…
ce message ne vient pas de moi
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Messagepar rodolfo » 31 Août 2022, 16:39

En face, chez McKinsey
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Messagepar fernando » 03 Sep 2022, 11:03

Ségolène Royal, elle a un emprunt à rembourser dans une banque russe, ou bieng?
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Messagepar Dogue-son » 03 Sep 2022, 14:46

elle doit chercher un poste, vu qu'ici, plus personne n'en veut.
sacrée tripotée de casseroles depuis quelques temps.

on attend maintenant avec impatience la position de Placé
I used to be a fan. Now I'm an air conditioner
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Messagepar fernando » 04 Sep 2022, 18:57

Dogue-son a écrit:elle doit chercher un poste, vu qu'ici, plus personne n'en veut.


Genre ambassadrice du climat chez Gasprom?
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Messagepar nicobungy » 04 Sep 2022, 21:23

Royal, Bayrou, les amibes de la république parmi tant d'autres.
Vivement la réintégration du DDT.
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Messagepar Dogue-son » 04 Sep 2022, 23:12

fernando a écrit:
Dogue-son a écrit:elle doit chercher un poste, vu qu'ici, plus personne n'en veut.


Genre ambassadrice du climat chez Gasprom?


voir ambassadrice au grand nord
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Messagepar rodolfo » 06 Sep 2022, 22:42

Onfrey lance son parti politique ! « Le front populaire »

J’aime bien Onfrey
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Messagepar SAV » 07 Sep 2022, 07:54

rodolfo a écrit:Onfrey lance son parti politique ! « Le front populaire »

J’aime bien Onfrey

Suite logique, depuis quelques années il fait beaucoup plus de politique qu’il ne philosophe.
Brigitte Macron 2027.
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SAV
 
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Messagepar rodolfo » 07 Sep 2022, 13:25

La philosophie au service de la politique, ça peut aider.

Surtout quand on a affaire à des idéologues en face.

Après, il a la haine de Maastricht, donc bon, j'attends de voir quand même ce qu'il propose mais pour le coup, c'est quelqu'un qui incarne plutôt bien le Gaullisme.
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Messagepar Giallo » 07 Sep 2022, 14:22

Il est toujours officiellement de gauche ? Parce que quand je l’écoute parler j’ai toujours l’impression d’écouter un mec d’extrême droite.
ce message ne vient pas de moi
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Messagepar Baratte » 07 Sep 2022, 14:47

Il voyage entre ses racines marxistes et pétainistes en jouissant pleinement dans cette transition en tant que bobo opportuniste . C'est plus clair ?
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
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Messagepar Nougets » 07 Sep 2022, 15:48

Giallo a écrit:Il est toujours officiellement de gauche ? Parce que quand je l’écoute parler j’ai toujours l’impression d’écouter un mec d’extrême droite.


rodolfo a écrit:J’aime bien Onfrey


Tu as ta réponse Giallo

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Expatrié.
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Messagepar fernando » 07 Sep 2022, 17:58

rodolfo a écrit:J’aime bien Onfrey


Onfrey Bogart?
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Messagepar fernando » 07 Sep 2022, 17:59

rodolfo a écrit:La philosophie au service de la politique, ça peut aider.


Oui, notre président en est la preuve.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
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Messagepar Giallo » 07 Sep 2022, 19:39

Baratte a écrit:Il voyage entre ses racines marxistes et pétainistes en jouissant pleinement dans cette transition en tant que bobo opportuniste . C'est plus clair ?

le pire c'est que je vois clairement ce que tu veux dire.
ce message ne vient pas de moi
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Messagepar John Holmes » 07 Sep 2022, 20:26

fernando a écrit:
rodolfo a écrit:J’aime bien Onfrey


Onfrey Bogart?


Onfrey Biensucer
"Connard =)"
ChevalierBlanc - janvier 2021
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Messagepar guinness » 07 Sep 2022, 21:28

je préfère Hughe
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Messagepar fernando » 09 Sep 2022, 20:26

Le marché européen de l'énergie, une énorme arnaque libérale.
Héritage de Jacques Delors qui, on a tendance à l'oublier, fut un libéral forcené à la tête de la commission.


« L’électricité n’est pas un bien comme un autre, c’est un service public »

Alors que la guerre en Ukraine a plongé l’Europe dans une grave crise énergétique, l’économiste Jacques Percebois revient, dans un entretien au « Monde », sur l’histoire de la dérégulation du secteur, qui a contribué, selon lui, à la situation actuelle.


Economiste de l’énergie, Jacques Percebois est professeur émérite à l’université de Montpellier et directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie (Creden). Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Transition(s) électrique(s), qu’il a écrit avec Jean-Pierre Hansen (Odile Jacob, 2017), et dans lequel, déjà, il s’interrogeait sur les difficultés de la libéralisation du secteur électrique commencée dans les années 1990.

Quelle a été la principale motivation pour créer un marché de l’électricité européen ?
A l’origine, l’idée était surtout de faire profiter le consommateur d’un prix le plus bas possible. La libéralisation du marché devait permettre d’accentuer les échanges et de faire baisser les prix. Il s’agit d’un changement de cap complet après la vague de nationalisations de l’après-guerre en raison de la nécessité de faire des investissements de long terme.

En France, c’est la loi de 1946, qui, votée avec l’accord des communistes, notamment, engendre la nationalisation de 1 300 entreprises et la création d’Electricité de France (EDF). L’entreprise ressemble alors à une sorte d’administration avec un monopole d’importation et d’exportation, de transport, de production et de distribution. Il faut attendre 1974 pour que soit accéléré le programme nucléaire au moment des chocs pétroliers, avec 58 réacteurs. A cette époque, les Français sont très satisfaits d’EDF. L’entreprise a une bonne cote et symbolise le service public bien géré.

Le but n’était-il pas aussi d’accroître les interconnexions entre pays ?
Dès la fin des années 1950, il y avait un début d’interconnexion entre les pays, et ce, afin de permettre un secours mutuel, avec un marché spot confidentiel, au jour le jour, avec un prix toutes les heures, à Bâle [Suisse]. C’est ce que l’on a appelé « l’étoile de Laufenbourg », dans le sud de l’Allemagne, qui comptait trois branches principales d’interconnexion sur l’électricité entre l’Allemagne, la France et la Suisse. Aujourd’hui, 30 pays sont interconnectés en Europe et même au-delà, avec la Norvège et la Turquie. Ce qui représente 520 millions d’habitants.

Comment l’idée d’un grand marché s’est-elle installée ?
Plusieurs raisons vont changer la donne. Tout d’abord, un motif juridique, avec le rappel, dans les années 1980, par la Commission européenne, de la nécessité de respecter l’article 90 du traité de Rome [1957, débuts du Marché commun], lequel prévoit que l’électricité doit être considérée comme une marchandise et que la concurrence doit s’appliquer à tous.

Les industriels, pour des raisons de compétitivité, réclament dès cette époque la suppression des barrières à l’entrée des marchés des autres pays. Les patrons allemands, entre autres, qui voulaient acheter de l’électricité à EDF ne le pouvaient pas, car ils devaient passer par leurs monopoles nationaux.

Sur ce constat, en 1986, Jacques Delors, alors président de la Commission européenne, demande à l’économiste Paolo Cecchini de rédiger un rapport sur le « coût de la non-Europe ». Il en conclura que, pour l’Europe, le fait de ne pas disposer d’un marché unique sur le gaz et l’électricité représente un manque à gagner compris entre 3 % et 7 % du produit intérieur brut [PIB]. L’ouverture du marché des télécoms à la concurrence, dans les années 1990, et sa réussite, dans le sens où elle a permis d’accéder à un tas de services dans la téléphonie mobile, a également ouvert la voie.

Il y avait aussi un contexte historique…
Oui, l’époque est alors très libérale. De nombreux pays regardaient avec intérêt ce qui se faisait de l’autre côté de la Manche. En 1984, Margaret Thatcher sera d’ailleurs la première à mettre fin au monopole public de l’électricité. Les syndicats s’étaient opposés au programme de la première ministre britannique, qui voulait que les compagnies d’électricité utilisent du gaz moins coûteux en lieu et place du charbon, afin de baisser les prix. Les syndicats ont fini par s’incliner. La Dame de fer a rompu le monopole public pour casser le pouvoir syndical. Les pays européens ont suivi cette voie libérale.

Qu’a changé la directive de l’électricité de 1996 ?
Cette première directive va bouleverser la donne. Elle supprime, dans un premier temps, le monopole d’importation-exportation, puis celui de la production et de la fourniture d’électricité, de sorte que tous les acteurs doivent pouvoir produire et vendre de l’électricité. Elle ouvre ensuite le réseau à la concurrence. S’il n’est, bien sûr, pas question de remettre en question des monopoles naturels, en doublant par exemple les lignes de haute tension, il faut permettre aux tiers d’y accéder par le biais de droits de péage.

Dans la foulée, une commission de régulation voit le jour, avec la naissance de la Commission de régulation de l’énergie [CRE] en France. Tandis qu’un marché spot est créé. Si certains ont trop d’électricité à vendre, ils doivent pouvoir l’échanger. Ce marché reste cependant facultatif, sachant qu’il est aussi possible de négocier son électricité en dehors du marché.

Aujourd’hui le couplage existant entre les prix de l’électricité et ceux du gaz est pointé du doigt. Pourquoi les prix sont-ils formés de la sorte ?
Cela s’est imposé du fait de la loi du marché. Avant, lorsque EDF faisait des investissements dans des centrales hydrauliques, de fioul ou nucléaires, ses dirigeants établissaient un prix moyen, variable selon les heures creuses et pleines, selon le coût estimé. Cette façon de procéder n’a plus eu de sens dès lors que les prix n’étaient plus régulés. A partir du moment où ceux-ci évoluent toutes les heures, un système d’enchères s’est mis en place. On appelle cela le « système de l’ordre de mérite ».

Chaque opérateur n’accepte de faire tourner sa centrale que lorsque celle-ci est rentable, et donc couvre au moins ses coûts de combustible. Or, il se trouve que c’est le coût de fonctionnement de la dernière centrale dont le marché a besoin qui fait le prix et que, compte tenu de la forte demande, ce sont les centrales à gaz, les plus coûteuses concernant un combustible dont les prix ont explosé du fait de la guerre en Ukraine, qui sont mobilisées en dernier.

Cette crise n’était-elle pas prévisible ? N’avait-on pas déjà assisté à des signes avant-coureurs ?
Dans le passé, à plusieurs reprises déjà, le marché a prouvé son inefficacité. A tel point que des décisions ont été prises, quitte à faire des entorses au système libéral. Cela aurait dû être interprété comme un dysfonctionnement.

Je m’explique. Dans les années 2000, par exemple, le prix de l’électricité qui sortait des centrales à gaz défiait toute concurrence. Les rivaux d’EDF gagnaient alors des parts de marché. Ils étaient aux anges ! La Commission européenne ne trouvait alors rien à redire. Mais, en 2004, lorsque la situation s’est renversée [les concurrents d’EDF achetaient leur électricité thermique produite avec du gaz et devaient alors la payer plus cher que celle produite à base de nucléaire ; ils ne pouvaient plus rivaliser], la Commission est intervenue. Elle a mis le gouvernement français sous pression, arguant du fait que la concurrence ne fonctionnait pas puisque les entrants ne pouvaient plus gagner des parts de marché.

En réaction, le gouvernement français a créé en 2008 la commission Champsaur. Celle-ci a rédigé un rapport, en 2009, qui a donné lieu à la loi Nome, un an plus tard, visant à favoriser la concurrence. C’est ainsi qu’est née l’Arenh, ou l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique.

Quelles ont été les conséquences de l’Arenh ?
On a forcé EDF à vendre à prix coûtant son électricité à ses concurrents, afin de les aider à vendre sur le marché français. D’abord, 100 térawattheures [TWh] à 40 euros le mégawattheure [MWh], puis à 42 euros. Certains fournisseurs alternatifs, comme Total ou Engie, ont investi, mais beaucoup de concurrents se sont contentés d’acheter l’électricité sur les marchés de gros et de la revendre au détail aux clients. Ces fournisseurs étaient de fait des revendeurs du nucléaire d’EDF et proposaient des prix peu différents des prix réglementés d’EDF.

Ce marché de l’électricité avait l’objectif de faire émerger les énergies renouvelables. Y est-il parvenu ?
La deuxième exception aux règles du marché est effectivement intervenue dès lors que l’Europe s’est préoccupée d’environnement, et qu’elle a voulu favoriser les énergies renouvelables. Certains ont plaidé en faveur de la mise en place de prix d’achat garantis.

Quelqu’un qui se lançait dans un investissement éolien ou autre pouvait, sur quinze ans, être rémunéré à hauteur de 150 ou 200 euros le MWh, voire davantage, contre 50 euros sur le marché. Et la différence était compensée par une taxe, la TICFE, une taxe intérieure sur la consommation finale d’énergie. Elle était de 22 euros par MWh, avant d’être supprimée par l’Etat cette année pour limiter la hausse du tarif réglementé de vente. Mais le fait de financer les énergies renouvelables en dehors du marché a plutôt eu pour effet de perturber ce même marché.

A votre avis, quelle est la raison majeure qui puisse expliquer l’échec de ce marché ?
Il y a un consensus aujourd’hui pour dire que cette approche n’a pas été un grand succès. Même les plus libéraux reconnaissent que le marché seul ne peut pas tout. Il n’envoie pas les bons signaux pour les investissements de long terme. Fixer le prix en fonction du coût variable d’une énergie sans se préoccuper du long terme ne peut pas fonctionner.

L’électricité n’est pas un bien comme un autre, c’est un service public. Nous n’avons pas tenu compte des contraintes de réseaux et du fait que, par sa nature physique, l’électricité ne se stockait pas. Il y a par ailleurs une contradiction interne au libéralisme débridé de l’Europe. Les politiques énergétiques sont une prérogative nationale, tandis que la Commission européenne se préoccupe avant tout d’organiser la concurrence par le marché. Les choix nationaux, et donc les coûts de production, étant différents, il est difficile de faire converger les prix au niveau du consommateur.

Que pensez-vous des propositions de la Commission européenne pour réformer le marché ? Faut-il désormais moins de marché ?
La Commission va chercher à limiter le gain des centrales qui ne fonctionnent pas au gaz (nucléaires, renouvelables, au charbon), soit en bloquant les prix de marché pour ces centrales, soit en bloquant leurs revenus, mais cela ne réglera pas le problème à long terme.

Il va falloir moins de marché et plus de régulation, en particulier pour planifier des investissements de production. La gestion à flux tendus n’est pas durable. Dans l’électricité, il faut des surcapacités pour faire face aux situations exceptionnelles, et le marché n’aime pas cela. C’est pourtant la prime d’assurance qu’il faut accepter de payer pour éviter le black-out.
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Messagepar nicobungy » 09 Sep 2022, 20:57

Delors et Monnet ont créé l'Europe, on aurait dû se méfier !

A un moment, il va falloir traduire en justice ces branquignols pour la casse du bien commun payé avec l'argent des citoyens.

Allez Fabien! Défonce les !
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Messagepar rodolfo » 12 Sep 2022, 22:49

Fabien Roussel, s’il continue comme ça il va devenir interessant.

Il me reste des t-shirts « Les jeunes avec Balladur » d’ailleurs pour lui.
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Messagepar krouw2 » 13 Sep 2022, 02:10

je m'attendais à tout sur ce forum, j'étais blasé des trucs de paydays, des matches remis, des arbitres FDP, mais 2 posts sur le communimse dont un de Rodolfo, je crois vraiment que les modos s'amusent avec des comptes
Hollande 2027
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Messagepar fernando » 13 Sep 2022, 22:30

nicobungy a écrit:Delors et Monnet ont créé l'Europe, on aurait dû se méfier !

A un moment, il va falloir traduire en justice ces branquignols pour la casse du bien commun payé avec l'argent des citoyens.

Allez Fabien! Défonce les !


Vidéo à voir et à faire tourner.

Le marché européen de l'énergie et l'ARENH c'est une incroyable arnaque sur le dos des contribuables.
La concurrence libre et faussée au service de l'enrichissement d'une poignée, et au détriment de tout le monde.
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Messagepar guinness » 14 Sep 2022, 19:24

on n'est plus à cela près....
je m'étonne qu'il n'y a pas encore une révolution, et certains critiquent les GJ
:-D
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Messagepar rodolfo » 19 Sep 2022, 08:02

Alors comme ça Quaterneens boxait sa femme tranquillement derrière les caméras….

Entre les ecolos qui veulent que l’on mette un Burkini pour aller à la piscine et les LFI qui tapent leurs femmes, elle est belle la Nupes !
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Messagepar Giallo » 19 Sep 2022, 08:58

rodolfo a écrit:Alors comme ça Quaterneens boxait sa femme tranquillement derrière les caméras….

Entre les ecolos qui veulent que l’on mette un Burkini pour aller à la piscine et les LFI qui tapent leurs femmes, elle est belle la Nupes !

il a même pas écrit son communiqué en langue inclusive... salaud de blanc hétéro cisgenre...
ce message ne vient pas de moi
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