par fernando » 28 Sep 2016, 13:54
On attend l'analyse de basmainforme
La Deutsche Bank, grand corps malade de la finance mondiale
27 septembre 2016 | Par martine orange
Menacée d’une amende record de 14 milliards de dollars par la justice américaine, la Deutsche Bank est en grande difficulté. En refusant de se porter garant de cette institution au cœur de la machine économique allemande, Berlin a déclenché une déroute boursière pour la banque. La banque, qui détient un portefeuille de 42 000 milliards de dollars de produits dérivés, fait peur à tout le monde.
Une phrase, une simple phrase, distillée ce week-end, a suffi à relancer la spéculation autour de la Deutsche Bank. Mais une phrase impensable pour les milieux financiers : l’Allemagne refuse d’être le garant en dernier ressort du géant financier. Dimanche, le magazine allemand Focus rapportait qu’Angela Merkel excluait toute aide du gouvernement allemand pour renflouer la Deutsche Bank. La perspective que Berlin pourrait ne pas aider sa principale banque, en difficulté, a déclenché une déroute sur les marchés. Lundi, le cours de la Deutsche Bank a chuté de 6,9 %, tombant à son plus bas niveau depuis 21 ans. Mardi, la banque a recommencé son parcours boursier chaotique, baissant encore de plus de 2 % dans la séance avant de se reprendre. La barre symbolique des 10 euros est désormais le test pour les marchés.
En un an, la Deutsche Bank a vu son cours chuter de plus de 56 %. Sa capitalisation boursière du géant allemand est désormais à peine de 14,5 milliards d’euros, deux fois moins que celle d’Uber, alors que son bilan (1 600 milliards d’euros) représente plus de la moitié du PIB allemand.
Depuis, les responsables de la Deutsche Bank tentent de calmer les esprits, démentant toute réunion avec le gouvernement. La banque, menacée par une amende record de 14 milliards de dollars (12,5 milliards d’euros) par la justice américaine, est en capacité de faire face seule et n’a pas besoin de l’aide de l’État, assurait un porte-parole de la banque. Sans réellement convaincre.
La confidence de la chancelière faite à Focus avait pour but de mettre un terme aux rumeurs qui agitent Berlin depuis l’annonce de l’amende record réclamée par la justice américaine. Si les responsables politiques n’ont officiellement pas réagi à cette information, en coulisses, ils ne parlent que de cela. 3 Les scénarios s’échafaudent pour imaginer les moyens de secourir la Deutsche Bank, si nécessaire, comme sur la façon de répondre aux États-Unis à ce qui est clairement perçu comme une mesure de rétorsion : beaucoup analysent les 14 milliards de sanctions imposés à la banque allemande comme une réponse aux 13 milliards réclamés à Apple, poursuivi pour évasion fiscale par la Commission européenne.
Lundi, Hans Michelbach, un des responsables de la CDU, proche d’Angela Merkel, tentait de préciser la ligne arrêtée par la chancelière. 3 « Il est inimaginable que nous aidions la Deutsche Bank avec l’argent des contribuables. Cela serait un tollé public. Le personnel politique perdrait toute crédibilité si le gouvernement franchissait cette ligne. » Avant d’ajouter : « Vous ne pouvez pas comparer la Deutsche Bank à Lehman Brothers. La banque est en position de faire face à la situation par ses propres moyens. »
Justement si. Cela fait des mois que des observateurs financiers comparent la trajectoire de la Deutsche Bank à Lehman Brothers, symbole de la crise financière de 2008, en se demandant si le géant allemand ne va pas être à l’origine d’une nouvelle crise. Le refus affiché du gouvernement allemand d’aider la banque renforce encore la comparaison : en 2008, le gouvernement américain aussi avait refusé, au nom de l’aléa moral, de se porter au secours de Lehman Brothers, estimant que le système était suffisamment résistant pour faire face à une faillite bancaire. On connaît la suite.
L’histoire se répète rarement. Les menaces que fait peser la Deutsche Bank sur le système financier international, n’en sont pas moins réelles. Le géant bancaire allemand est devenu le grand corps malade de la finance mondiale : à la fois too big to fail, too big to jail et too big to help. Il illustre toutes les dérives passées mais aussi la faiblesse de tous les remèdes imaginés depuis la crise de 2008, comme les contradictions des politiques européennes.
Un passé qui ne passe pas
En découvrant dans le Wall Street Journal du 16 septembre 3 les montants de l’amende que le département américain de la justice avait l’intention de réclamer, le président de la Deutsche Bank, John Cryan, est tombé à la renverse. 14 milliards de dollars ! Quelques semaines auparavant, des rumeurs plus rassurantes circulaient pourtant : le montant de l’amende américaine pourrait être autour de 2,5 milliards de dollars, assurait-on alors. Une somme que la banque pouvait largement honorer. Mais 14 milliards de dollars, c’est autant que sa capitalisation boursière.
« La Deutsche Bank n’a pas l’intention d’accepter de potentiels dommages civils s’approchant de près ou de loin des chiffres cités. Les négociations commencent juste », déclarait très rapidement John Cryan. De son côté, le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, insistait pour que le traitement réservé à la banque allemande soit « équitable » par rapport à celui des banques américaines. Une manière de rappeler que Goldman Sachs, poursuivi dans la même affaire, n’avait eu à payer que 5 milliards de dollars à la justice américaine.
Les poursuites engagées par le département américain de la justice relèvent d’une vieille affaire, celle des subprimes. La Deutsche Bank se voit reprocher d’avoir trompé ses clients en leur vendant des produits titrisés [residential mortgage backed security (RMBS)], adossés à des créances immobilières à la qualité douteuse, voire totalement pourries entre 2005 et 2007. Dans son livre The Big Short, Michael Lewis avait longuement décrit les dérives de la finance qui allaient mener à la crise des subprimes. Goldman Sachs et la Deutsche Bank y menaient la danse : elles étaient à l’initiative de pratiquement tous les produits que le monde allait découvrir avec stupéfaction en 2008.
Mais il a fallu attendre de nombreuses années avant que les régulateurs imposent des sanctions. Après avoir infligé une amende de 13 milliards de dollars à JPMorgan en 2013 puis de 16,6 milliards de dollars à la Bank of America en 2014, les régulateurs ont transigé avec Goldman Sachs en lui imposant 5 milliards de dollars en janvier 2016 3. Et le tour de la Deutsche Bank est arrivé.
Dans ses comptes 2015, la banque allemande a bien anticipé la menace de poursuites judiciaires : elle a provisionné 5,4 milliards d’euros pour les amendes éventuelles. La somme est bien insuffisante pour faire face à l’amende évoquée par la justice américaine. Surtout, ces provisions étaient destinées à faire face à toutes les actions judiciaires et litiges pendants : il y en a plus de 6 000. Au cours de ces deux dernières années, elle a déjà versé plus de 11 milliards de dollars d’amendes et de pénalités pour éteindre une partie des poursuites.
Prêts toxiques, évasion fiscale, manipulation du Libor, manipulation sur le marché des changes et des matières premières… Le nom de la Deutsche Bank a été associé à tous les scandales financiers révélés après la crise de 2008. La Deutsche Skandal-Bank titrait l’hebdomadaire de Spiegel en décembre 2012, en menant une enquête au canon contre la banque et ses pratiques indignes.
Officiellement, la banque n’a rien coûté aux contribuables allemands à l’inverse de certaines banques régionales mais elle a dirigé en sous-main une partie de la question grecque et européenne et a pesé, comme bien d’autres, pour que rien ne change dans la régulation. À Berlin, Angela Merkel regrette peut-être d’avoir été si compréhensive, d’avoir préféré laisser faire le temps plutôt que d’imposer un nettoyage en règle des bilans et une séparation des activités bancaires.
Car les changements ont été menés avec beaucoup de circonspection. Le mythique président de la Deutsche Bank, le Suisse Josef Ackermann, qui propulsa la banque à la tête des géants financiers mondiaux en l’engageant dans toutes les aventures avouables et inavouables, en promettant des retours de 25 %, a dû quitter la présidence en 2013. Le duo qui lui a succédé, le Britannique Anshu Jain et Jürgen Fitschen, n’a pas tenu deux ans, emporté par les mauvais résultats et le scandale des bonus qu’ils s’étaient octroyés au même moment.
Le Britannique John Cryan qui a pris leur suite en 2015 est dans une position tout aussi inconfortable. Depuis son arrivée, il a supprimé plus de 9 000 emplois. Il a vendu ou arrêté les activités les plus dangereuses comme le trading pour compte propre ou sur les marchés des métaux et de l’électricité. Il tente de céder des filiales étrangères, en Chine et en Russie notamment. Mais il peine à redresser la barre. En 2015 la banque, pour la première fois de ses 146 ans d’existence, a accusé une perte de 6,7 milliards d’euros. Cette perte était liée en grande partie aux pénalités judiciaires passées et à venir. En juillet, sa filiale américaine n’a pas passé pour la deuxième fois les tests de résistance imposés par les régulateurs américains, l’obligeant à renoncer à verser un dividende à ses actionnaires.
« Si la sanction imposée par le département américain de la justice dépasse les 4 milliards de dollars, la banque n’aura plus les fonds propres nécessaires et sera obligée de refaire une augmentation de capital », prévient une étude de Citi. « Il devrait être évident à tous les membres du Département américain de la justice que la Deutsche Bank ne peut supporter une amende de 14 milliards de dollars (...). Au-delà de 4 milliards, cela mettrait une pression sur ses fonds propres », analyse Lionel Laurent, éditorialiste chez Bloomberg. « Aussi curieux que cela paraisse, ce n’est pas une mauvaise position pour négocier pour la Deutsche Bank. Car c’est une des plus grandes banques européennes et une des institutions les plus systémiques », poursuit-il, rappelant ce que le monde financier sait mais que les autorités judiciaires américaines semblent avoir oublié : la Deutsche Bank peut se transformer en une grenade dégoupillée.
La banque la plus systémique du monde
D’ordinaire, le Fonds monétaire international (FMI) ne se prononce jamais sur la solidité d’une banque, laissant ce soin aux différents régulateurs. L’avertissement n’en a été que plus frappant. En juin, un rapport de l’institution internationale 3 a passé en revue l’ensemble du secteur bancaire allemand. Ses conclusions ont frappé tous les esprits : la Deutsche Bank, selon lui, est la banque la plus systémique du monde, avant HSBC et Crédit suisse, en raison de sa taille, de ses métiers, et de ses interconnexions avec le reste du système financier international.
Un chiffre est répété par de nombreux analystes tant il impressionne : les engagements de la Deutsche Bank sur les produits dérivés sont estimés à 42 000 milliards de dollars. À ce niveau-là, il n’y a plus de comparaison possible. Et encore, il a diminué. Juste avant la crise financière, ces engagements étaient allés jusqu’à 75 000 milliards de dollars.
Depuis, les financiers se sont un peu calmés et la Deutsche Bank a renoncé à certaines activités et a commencé à démonter un peu la pyramide. Mais pas tant que cela. Car la banque allemande, comme nombre de ses homologues, est prise en étau. Le modèle traditionnel de banque de détail est mis à mal par la politique de taux zéro des banques centrales : l’intermédiation n’est plus suffisamment rémunérée et l’épargne est rongée. Pour assurer une certaine rentabilité des capitaux aux investisseurs, la banque allemande comme les autres, plus que les autres même compte tenu de sa situation, est poussée à prendre de plus en plus de risques, de garder les activités les plus spéculatives.
Même s’il s’agit de valeur notionnelle – c’est-à-dire que les engagements réels de la banque sur les dérivés ne correspondent qu’à un petit pourcentage (entre 1 et 5 %) de la valeur faciale affichée, ces positions ont encore des allures de bombe atomique financière. Même si les défaillances ne touchent qu’1 % des engagements réels de la banque, la perte se chiffre déjà à plusieurs dizaines de milliards. Des pertes que la banque, selon les observateurs financiers, n’est plus en position d’assumer, bien qu’elle ait passé tous les tests de résistance imposés par la Banque centrale européenne.
Que peut-il se passer si la déroute boursière de la Deutsche Bank se poursuit ? Les crédits, les contreparties répondraient-elles encore ? Comment envisager même une nouvelle augmentation de capital - la banque a déjà levé plus de 20 milliards d'euros depuis 2010- dont la banque a besoin si l'Etat allemand lui retire la garantie implicite dont bénéficie toute banque? Toute la finance a désormais les yeux rivés sur le géant allemand. La Deutsche Bank est désormais une banque qui fait peur.
À l’épreuve des nouvelles règles bancaires européennes
Le 1er janvier 2016, les nouvelles règles de la réglementation bancaire européenne sont entrées en vigueur. Des règles écrites sous l’inspiration directe de Berlin. Désormais, le système dit du bail-out n’est plus de mise : les finances publiques ne doivent plus venir au secours des banques mal en point, comme cela s’est fait en Irlande, en Espagne, et ailleurs pendant la crise financière de 2008. Ce sont les actionnaires, les créanciers et en dernier ressort les déposants qui doivent encore payer pour sauver leur banque, sur le modèle (bail-in) de ce qui s’est fait à Chypre.
Un fonds de garantie a été constitué au niveau européen pour jouer le rôle de garant en dernier ressort. Mais il n’a d’européen que le nom : chaque pays se porte garant seul de ses banques. L’Allemagne a exigé cette séparation, refusant de se porter garante des banques des autres pays, afin de ne pas payer pour eux.
Refusant de tirer les leçons de la crise de 2008, les responsables européens ont renoncé à imposer la séparation des activités bancaires. Une réglementation renforcée, une surveillance rapprochée et une consolidation des bilans devaient suffire, à les entendre. Parmi les nouveaux mécanismes mis en place, les régulateurs ont particulièrement recommandé l’adoption d’obligations convertibles en actions (contingent convertible bonds ou CoCo) aux banques pour consolider leur bilan. Ces obligations sont destinées à offrir un matelas supplémentaire aux banques. Elles sont rémunérées à des taux élevés, autour de 6 % en moyenne. Mais en contrepartie, ce sont les premiers produits appelés en cas de difficulté et transformés en actions.
Dès février, le monde financier a découvert les premiers effets pervers de cette nouvelle réglementation. Des rumeurs insistantes ont commencé à circuler sur les marchés
financiers, selon lesquelles la Deutsche Bank aurait des difficultés de liquidités et ne serait pas en mesure d’honorer le paiement des coupons obligataires de 350 millions d’euros, dus en avril. Malgré les démentis de la direction de la banque, la réaction de panique a été immédiate. Les porteurs de ces obligations se sont empressés de vendre, quitte à les brader, leurs titres obligataires, faisant fondre les réserves de la banque. Il a fallu plusieurs semaines pour que la Deutsche Bank reprenne la situation en main.
Le scénario de février est en train de se répéter. Les hedge funds sont à la manœuvre et spéculent sur les problèmes à venir du géant allemand. Tandis que le cours boursier de la banque dégringole, les CDS (credit default swap) de la Deutsche Bank – ces produits de couverture désormais connus pour leur effet déflagrateur depuis le début de la crise de l’euro – affichent une courbe ascensionnelle. Ils sont désormais plus haut qu’en février. Dans le même temps, les porteurs d’obligations convertibles en actions recommencent leur opération de liquidation. Les CoCo se négocient à peine à la moitié de leur valeur nominale.
Il ne faut pas longtemps à un banquier pour comprendre la signification de tous ces chiffres : cette pente donne l’indice de la défiance du monde financier.
Le dilemme d’Angela Merkel
En affichant une position de fermeté, Angela Merkel avait sans doute plusieurs calculs en tête. D’abord engager un bras de fer détourné avec les autorités judiciaires américaines afin de les mettre face à leurs responsabilités, de ne pas leur faire croire que le gouvernement allemand pourrait se substituer à un moment ou à un autre à la banque. Frapper inconsidérément la Deutsche Bank pourrait être le déclencheur d’un nouveau séisme financier, semble rappeler en sous-texte le gouvernement allemand.
Mais cette intransigeance a aussi une visée nationale et européenne. Face à un électorat qui se détourne, Angela Merkel entend renouveler les promesses faites : les banques ne seront pas sauvées à nouveau par les contribuables. D’autant que l’addition dans le cas de la Deutsche Bank pourrait être très élevée.
Ce rappel à la règle se veut aussi à l’adresse de tous les responsables européens : Berlin ne transige pas avec ses principes, quoi qu’il lui en coûte. Céder sur la Deutsche Bank reviendra à céder sur tout, dans l’optique de la chancelière. Comment refuser après au premier ministre italien Matteo Renzi, qui n’a pas manqué d’insister ces derniers jours sur la dangerosité de la Deutsche Bank, de pouvoir à son tour utiliser les finances publiques pour sauver le système bancaire italien ? Comment ramener à la discipline les gouvernements européens qui, au goût de Berlin, en prennent déjà beaucoup trop à leur aise ? Toute la patiente construction qu’Angela Merkel a édifiée en Europe depuis le début de crise serait mise à bas, selon son analyse.
Mais il y a des réalités économiques qui peuvent parfois balayer des considérations politiques. Si la situation de la Deutsche Bank continue de se dégrader, Berlin pourra-t-il refuser longtemps de ne pas apporter son aide à cette banque, qui est au cœur de sa machine économique et qui a assuré depuis des années le recyclage de tous les excédents commerciaux allemands ? Angela Merkel acceptera-t-elle de courir le risque d’une crise majeure ?
« Je ne crois pas un instant que l’Allemagne refuserait d’intervenir si la Deutsche Bank était vraiment en danger. C’est trop important pour l’économie allemande », a assuré Andreas Uterman, responsable des investissements du groupe d’assurance Allianz, à Bloomberg. De nombreux analystes rejoignent ce point de vue : la Deutsche Bank est trop importante pour l’Allemagne et pour le monde financier pour que Berlin se permette de la laisser tomber.
Alors que la banque allemande est désormais sous le feu de la spéculation, la pression risque de s’accentuer pour tester les limites de la banque mais aussi celle du gouvernement allemand. Cela peut durer quelques jours et s’éteindre. Mais cela peut aussi empirer.
Le risque est que la situation échappe à tout le monde, que le gouvernement allemand tarde à réagir. Les précédents de la crise grecque ne sont guère rassurants en ce domaine. Par dogmatisme et par calcul politique, Angela Merkel a temporisé tant et plus face à Athènes, jusqu’à ce que la zone euro dans son ensemble soit en danger. Cette crise, qui aurait pu être résolue avec une dizaine de milliards et une garantie de prêteur en dernier ressort, s’est soldée par l’effondrement d’un pays sans remède véritable, une zone euro mise à mal, et un rejet de l’Europe. Si les mêmes erreurs étaient refaites avec la Deutsche Bank, le coût en serait encore plus élevé.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."