[01T] Politix, fonctionnaire et Cie

Messagepar krouw2 » 22 Mars 2018, 17:26

peut être Sarkozy ne savait pas qu'il était dictateur et a fait ça pour rendre service comme Jaouad, ou il a provoqué
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Messagepar ancien posteur » 22 Mars 2018, 18:52

rodolfo a écrit:Tain....10% de grévistes chez les feignasses......Faure hué........RIP la pensée unique.


J'ai plus de respect pour les gréviste, que pour cette soi disant sous-merde socialiste, socialiste dont le parti a préféré joue le statu quo plutôt que de traiter le problème. Ce reproche s'applique aussi a l'UMP, j'en conviens.
ancien posteur
 
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Messagepar Baratte » 22 Mars 2018, 18:54

krouw2 a écrit:peut être Sarkozy ne savait pas qu'il était dictateur et a fait ça pour rendre service comme Jaouad, ou il a provoqué

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Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
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Messagepar krouw2 » 22 Mars 2018, 19:11

pfff... a écrit:
rodolfo a écrit:Tain....10% de grévistes chez les feignasses......Faure hué........RIP la pensée unique.


J'ai plus de respect pour les gréviste, que pour cette soi disant sous-merde socialiste, socialiste dont le parti a préféré joue le statu quo plutôt que de traiter le problème. Ce reproche s'applique aussi a l'UMP, j'en conviens.


je crois que tu peux revenir très loin concernant les politicards , tous ceux qui ont décidé de faire du tout TGV. Les autres pays ont financé leurs trains grandes vitesses par la dépense publique chez nous on a demandé à la SNCF de le faire, ah merde y a un déficit. Quand l'état impose de faire le Paris-Bordeaux à perte , il exige en plus un certain nombre de trains par jour
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Messagepar Baratte » 22 Mars 2018, 19:18

J'aime bien quand t'es comme ça , krouw .
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
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Messagepar krouw2 » 22 Mars 2018, 19:24

ta gueule payday!
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Messagepar ruitos » 22 Mars 2018, 20:14

tu préférerais manger baratte ou une salade?
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Messagepar ursulet » 22 Mars 2018, 20:45

Manu a un alibi dans l'affaire Sarkozy Khadafi ?
Toi qui entre au grand Stade, abandonne tout espoir...
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Messagepar manulosc » 23 Mars 2018, 09:30

j ai rien a voir dans cette histoire
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Messagepar Baratte » 23 Mars 2018, 09:40

manulosc a écrit:j ai rien a voir dans cette histoire

Ah oué ? Et c'est qui , qui a ramené des tepus à Khadafi sous sa tente dans le parc de l'Elysée ? C'est pas DSK , ni Monseigneur Gayot , c'est bien toi , et tout le monde le sait .
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Messagepar fernando » 23 Mars 2018, 13:21

pour les usagers du tramway :

loul la phrase de Woerth à la fin




Financements libyens: Sarkozy s’enlise dans les «fake news»

22 mars 2018| Par Fabrice Arfi et Karl Laske


Au 20 heures de TF1, comme dans sa déclaration aux juges, l’ancien président a multiplié les contrevérités : il n’aurait jamais favorisé les intérêts libyens, les accusations qui le visent seraient l’œuvre d’un clan (et toutes postérieures à la guerre), il ne serait pas lié à l’intermédiaire Ziad Takieddine, et le document publié par Mediapart serait « le comble de la manipulation ». Florilège.



« Je vous demande avec toute la force de mon indignation de retenir des indices et non pas des indices graves et concordants », a imploré Nicolas Sarkozy, face aux juges d’instruction chargés de l’affaire des financements libyens, mercredi soir, au terme de ses deux jours de garde à vue dans les locaux de l’Office anticorruption (OCLCIFF) de la police judiciaire. Au détour d’une phrase, tout en niant toute implication, l’ancien président a toutefois reconnu l’existence « d’indices » afin d’obtenir de la justice un statut de témoin assisté plutôt que de mis en examen, en vain.

Les juges l’ont mis en examen pour « corruption passive, financement illicite de campagne électorale et recel de détournements de fonds publics libyens », accusé d’avoir été stipendié par une puissance étrangère, la dictature de Mouammar Kadhafi. Du jamais vu. L’ancien président est, en outre, placé sous contrôle judiciaire.

Déjà renvoyé devant le tribunal correctionnel dans l’affaire Bygmalion et sa campagne de 2012 – il a fait appel de l’ordonnance de renvoi –, et sous le coup d’une réquisition du parquet de renvoi pour « corruption active » d’un magistrat dans l’affaire « Paul Bismuth », Nicolas Sarkozy est désormais formellement mis en cause dans trois procédures judiciaires.

Sa déclaration aux juges a été mise en ligne, jeudi matin, par Le Figaro 3. Selon la formule consacrée, relayée hier par le parquet national financier, Nicolas Sarkozy « nie les faits » qui lui sont reprochés dans l’affaire libyenne. La défense de l’ancien président reste campée sur son argument initial : j’ai fait la guerre à Kadhafi, il ne peut pas m’avoir financé. « Vous croyez vraiment qu'avec ce que j'ai fait à Monsieur Kadhafi, il m'aurait fait un virement. Et pourquoi pas un chèque ? C'est grotesque », avait-il déjà rétorqué à la journaliste Laurence Ferrari, en 2012.

Invité de TF1, jeudi soir, Nicolas Sarkozy s’est présenté en victime de « la calomnie », et « d’une bande d’assassins et de mafieux ». L’ancien chef de l’État a précisé que son contrôle judiciaire lui interdisait désormais de rencontrer Claude Guéant et Brice Hortefeux. Se dissociant d’eux, il a estimé qu’il fallait distinguer les hommes – pour lesquels il avait respectivement « respect » et « tendresse » – des fonctions qu’ils ont occupées auprès de lui, en précisant que Brice Hortefeux devra « s’expliquer lui-même » de ses « rapports avec untel ou untel », et Claude Guéant qui avait certes été son « collaborateur », « s'expliquera en tant que Claude Guéant ».

Mediapart a été tout particulièrement visé – à six reprises – par l’ancien président pour ses « allégations » – traduire : ses enquêtes –, et la publication en 2012 du document libyen évoquant le financement de sa campagne, qu’il a qualifié à plusieurs reprises de « faux document » en dépit des expertises et des décisions judiciaires. Il avait développé les mêmes arguments devant les juges, mercredi soir. Florilège.

1. Nicolas Sarkozy tente d’effacer sa collaboration avec le régime libyen.
« Vous avez indiqué que j'avais travaillé en vue de favoriser les intérêts de l'État libyen, déclare-t-il d’entrée aux magistrats. Comment peut-on dire que j'ai favorisé les intérêts de l'État libyen? C'est moi qui ai obtenu le mandat de l'ONU pour frapper l'État libyen de Kadhafi. Sans mon engagement politique, ce régime serait sans doute encore en place. »

La guerre pourtant n’a pas effacé la lune de miel. Si Nicolas Sarkozy peut revendiquer, à juste titre, un rôle déterminant dans le déclenchement de la guerre en Libye, il ne peut contester six ans de collaboration étroite avec le régime. À compter de sa première rencontre avec Mouammar Kadhafi, le 6 octobre 2005, le ministre français de l’intérieur et candidat à la présidentielle a bel et bien défendu les intérêts de l’État libyen. Il a apporté sa caution personnelle à la vente de matériel de surveillance électronique de pointe à l’appareil sécuritaire libyen.


Il a promis à Abdallah Senoussi, chef des services secrets militaires et beau-frère du Guide libyen, sous le coup d’une condamnation à perpétuité dans l’affaire de l’attentat contre le DC-10 d’UTA, une révision de sa situation judiciaire.

Nicolas Sarkozy a enfin, peu après son élection à la présidence, formulé la promesse d’apporter le nucléaire au régime libyen : « Je souhaite donner une nouvelle dimension à nos relations bilatérales, par exemple par rapport à l’énergie nucléaire », déclare-t-il, lors de son entretien téléphonique avec Kadhafi, le 28 mai 2007. Deux mois plus tard, à la suite de la visite de Sarkozy à Tripoli, le président réitère sa volonté de mettre en œuvre ce deal.

« Tout de suite, les pressions de l’Élysée ont commencé pour vendre des centrales nucléaires au dictateur libyen », a résumé Anne Lauvergeon, l’ex-présidente d’Areva, dans un livre paru en 2012.

L’engagement politique de Nicolas Sarkozy a consisté à soutenir le régime sur le chemin de la réhabilitation internationale, comme l’a démontré l’accueil hors du commun qu’il lui a réservé à Paris, en décembre 2007.

2. Nicolas Sarkozy prétend faussement que les éléments à charge sont tous postérieurs à la guerre.
« Je vous rappelle qu'entre 2007 et le 10 mars 2011, il n'y a aucune espèce d'allusion au prétendu financement de la campagne, a soutenu aussi Nicolas Sarkozy. Les déclarations de M. Kadhafi, de sa famille et de sa bande n'ont commencé que le 11 mars 2011, c'est-à-dire le lendemain de la réception à l'Élysée du CNT, c'est-à-dire les opposants à Kadhafi. C'est à ce moment-là et jamais avant que la campagne de calomnies a commencé. »

L’ancien président fait semblant d’oublier que la justice dispose du journal de bord de l’intermédiaire Ziad Takieddine qui, entre 2003 et 2008, recense parfois dans les moindres détails les diligences effectuées auprès des autorités libyennes, au nom de ses principaux collaborateurs, Claude Guéant et Brice Hortefeux.


Outre le document libyen de décembre 2006 révélé par Mediapart, mais qu’il rejette (voir le point 6 de cet article), Nicolas Sarkozy oublie aussi les notes manuscrites du journal de l’ancien premier ministre Choukri Ghanem qui, à la date du 29 avril 2007, une semaine après le premier tour de l’élection présidentielle française, mentionne l’envoi « à Sarkozy » de 6,5 millions d’euros, via plusieurs dignitaires du régime : 1,5 million de Bachir Saleh, le directeur de cabinet du « Guide » – récemment victime d’une tentative d’assassinat en Afrique du Sud ; 3 millions de Saïf al-Islam Kadhafi et 2 millions par Abdallah Senoussi, chef des services secrets intérieurs libyens et beau-frère de Kadhafi.

À l’époque – en 2007 – où Choukri Ghanem rédige ces lignes, la lune de miel est totale entre la France de Sarkozy et la Libye de Kadhafi, et le dignitaire libyen ne pouvait prévoir quatre ans à l’avance le déclenchement d’un conflit armé. Choukri Ghanem a été retrouvé flottant dans le Danube, à Vienne (Autriche), en avril 2012. Une mort jugée « hautement suspecte » par un proche de Hillary Clinton, l'ancienne secrétaire d'État américaine.

3. Nicolas Sarkozy rejette en bloc les témoignages venus de Libye.
« Je suis accusé sans aucune preuve matérielle par les déclarations de M. Kadhafi, de son fils, de son neveu, de son cousin, de son porte-parole, de son ancien premier ministre et par les déclarations de M. Takieddine dont il est avéré à de multiples reprises qu'il a touché de l'argent de l'État libyen », déclare-t-il aux juges. « À ma connaissance, aucun élément tangible autre que les déclarations de la famille Kadhafi, du clan, des affidés n'est susceptible d'apporter le moindre crédit à leurs propos », ajoute-t-il.

Le premier cercle de Mouammar Kadhafi a effectivement livré des témoignages concordants sur la réalité d’un financement accordé par le régime au candidat de la droite française en 2007 – même si certains des montants évoqués varient. Mais des non-kadhafistes ont également témoigné. Dans un manuscrit obtenu par Mediapart, Mohamed el-Megarief, chef de l’État libyen d’août 2012 à mai 2013, a lui aussi écrit : « Oui, Kadhafi a financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy et a continué à le financer encore après 2007. » Il précise : « 50 millions ont donc été versés pendant la campagne électorale » de 2007 de l'ancien président français. Et selon son texte, « un dernier versement » serait intervenu en 2009. Dans ce document, M. el-Megarief assure qu’un proche d’Abdallah Senoussi aurait participé à l’acheminement des fonds.

Rami el-Obeidi, ancien coordinateur du renseignement extérieur auprès du Conseil national de transition (CNT) libyen, a déclaré quant à lui que « des agents français ont directement exécuté Kadhafi », jugeant que « la menace d’une révélation d’un financement de Sarkozy en 2006-2007 a été suffisamment prise au sérieux pour que quiconque à l’Élysée veuille la mort de Kadhafi très rapidement ». Ces témoignages de deux personnalités du régime post-Kadhafi démontrent que l’affaire du financement libyen ne peut pas être considérée comme une « polémique lancée par Kadhafi et ses sbires ».

4. Nicolas Sarkozy conteste l’intervention de Ziad Takieddine auprès de lui, mais oublie celle auprès de son équipe.
« Toutes les investigations montrent que je n'ai jamais été un proche de M. Takieddine, certifie Nicolas Sarkozy. Lui-même a déclaré que je ne l'avais jamais reçu à l'Élysée. » « Je ne suis pas un intime de Takieddine », dit-il encore.

C’est la partie la plus délicate pour l’ancien président, car l’enquête a montré que l’intermédiaire qui a joué un rôle clé dans l’affaire libyenne est un proche de ses lieutenants Brice Hortefeux et Thierry Gaubert. Et depuis longtemps. Lors de la campagne Balladur, Ziad Takieddine a prélevé avec l’assentiment du gouvernement une somme de 160 millions d’euros de commissions sur les marchés d’armement. Des remises de fonds pour la campagne ont été retracées, et prouvées par la justice.


Dès 2003, Takieddine s’est remis au service du ministre de l’intérieur, par l'intermédiaire de Brice Hortefeux et Claude Guéant, dans l’objectif de la campagne de 2007.

Nicolas Sarkozy fait valoir que Takieddine « ne justifie durant cette période 2005-2011 d'aucun rendez-vous » avec lui. Il en va tout autrement de Guéant et d’Hortefeux, indissociables de Sarkozy. C’est enfin Takieddine qui introduit le ministre de l’intérieur auprès de Mouammar Kadhafi, et planifie la première phase de sa compromission avec le régime. Nicolas Sarkozy soutient que le récit par l’intermédiaire de ses remises de fonds effectuées au ministère est mensonger, car sa « description des lieux » ne correspond pas à la réalité.

Ce récit est pourtant confirmé par plusieurs éléments extérieurs à Ziad Takieddine, notamment les aveux faits par Abdallah Senoussi (l'expéditeur de l'argent) devant la Cour pénale internationale (CPI). Dans ce témoignage, Senoussi parle des mêmes dates, mêmes intermédiaires, mêmes montants et même destination de l'argent.

5. Nicolas Sarkozy « oublie » l’autre intermédiaire de l’affaire libyenne, Alexandre Djouhri, et l’appartement de Claude Guéant, mis en examen dans l’affaire.

Proche du camp chiraquien, et de Dominique de Villepin, Alexandre Djouhri n’apparaît pas dans la déclaration de Nicolas Sarkozy aux juges. Or, cet intermédiaire, au passé de voyou, interpellé en janvier dernier à Londres en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par les juges, est celui qui a réceptionné des fonds libyens qui ont compensé le paiement de l’appartement parisien de Claude Guéant. L’ancien ministre, directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, a été mis en examen pour « blanchiment » sur ces faits. Lui non plus n’apparaît pas dans la déclaration de Nicolas Sarkozy.

Alexandre Djouhri a été actif en Libye à partir de 2004, notamment à l’ombre des négociations de ventes d’avions Airbus au régime Kadhafi, d’après de nombreux éléments à la disposition des juges. Certains des agendas de Nicolas Sarkozy saisis par la justice signalent d’ailleurs une dizaine de rendez-vous entre les deux hommes. Plusieurs écoutes téléphones montrent également la grande proximité entre l’ancien voyou et le président.

6. Nicolas Sarkozy tente une diversion en accusant Mediapart en dépit des décisions judiciaires.

Quitte à se tromper d’adversaire, l’ancien président a persisté dans l’affirmation selon laquelle Mediapart aurait publié, en avril 2012, un faux document. À savoir une note datée de décembre 2006 et issue des archives du régime libyen, stipulant un accord de financement de la campagne présidentielle de 2007.

Le document, dont l’authenticité matérielle a été confirmée après trois ans et demi d’enquête judiciaire, évoquait notamment une possible réunion secrète en octobre 2006 entre Brice Hortefeux, l’intermédiaire Ziad Takieddine et le chef des services secrets militaires libyens Abdallah Senoussi – que Hortefeux a reconnu avoir rencontré en Libye avec Takieddine, mais en décembre 2005. La note ne désigne ni le lieu (à Tripoli, en Suisse, ailleurs) ni les modalités de ladite réunion (physique, par téléphone, téléconférence, etc.).

Nicolas Sarkozy utilise une phrase extraite d’un procès-verbal de décembre 2015, rédigé avant les expertises : « La réunion évoquée par cet écrit n'a pas pu se tenir à la date indiquée, ce qui semble confirmer que le contenu pourrait être mensonger […] Il existe donc une forte probabilité pour que le document produit par Mediapart soit un faux. » Pour Nicolas Sarkozy, ce document serait le « comble de la manipulation ».

En réalité, par deux fois, les juges d’instruction en charge de la plainte déposée par Nicolas Sarkozy, puis la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, soit une demi-douzaine de magistrats au total, ont contredit l’ancien président de la République, en délivrant à deux reprises un non-lieu en faveur de Mediapart. Continuer à affirmer qu’un document est faux, alors que la justice en a décidé autrement relève donc de la diffamation.

Quoi qu’il en soit, s’agissant de la supposée réunion d’octobre 2006, les magistrats de la cour d’appel de Paris écrivent, dans un arrêt rendu le 20 novembre 2017, qu’« aucun élément intrinsèque de la note arguée de faux, ni aucun autre élément qui serait ressorti des investigations de l’instruction ne permet d’avoir connaissance des modes d’organisation qui auraient pu être ceux de la réunion ni non plus de son lieu ». Les magistrats en concluent qu’il n’est « donc pas possible à l’issue de toutes les investigations entreprises de conclure formellement que cette réunion était impossible et n’a pas eu lieu ». Soit l’inverse des affirmations de Nicolas Sarkozy.

En réalité, l’enquête judiciaire consécutive à sa plainte pour faux s’est finalement retournée comme un boomerang contre lui. De nombreux témoins entendus (diplomates, militaires, experts, agents des services de renseignements, hauts fonctionnaires…) ainsi que plusieurs expertises techniques sont venus conforter l’authenticité du document [voir ici tout le récit de l'enquête].

7. Nicolas Sarkozy brandit déjà la prescription pour s’en sortir.

À défaut d’avoir convaincu les juges sur le fond, Nicolas Sarkozy a tenté une diversion procédurière, c’est-à-dire de pure forme, en misant sur une supposée prescription des faits. Il a tenté d’expliquer aux magistrats – de toute évidence en vain – qu’ils ne pouvaient enquêter sur des faits de « financement illicite de campagne électorale ».

« S'agissant du financement illégal de la campagne 2007, j'ignorais qu'il existât un réquisitoire supplétif du chef de ce délit, y compris au début de ma garde à vue, puisque quand les enquêteurs m'ont présenté les motifs de la garde à vue, ce délit n'y figurait pas », a-t-il d’abord affirmé. Pour sa défense, l’ancien président met en avant le principe de l’autorité de la chose déjà jugée – c’est l’avantage d’être cerné par les affaires. Il dit : « J'ai fourni aux policiers qui m'ont interrogé une décision de non-lieu définitive sur le chef du délit de financement illégal de parti politique comme de financement illégal de campagne électorale puisque votre collègue M. Gentil avait longuement enquêté sur la campagne 2007, non pas pour savoir si elle avait été financée par les Libyens, mais par Mme Bettencourt. Je précise que ce n'est pas moi qui ai bénéficié d'un non-lieu pour ce délit puisque je n'avais pas été mis en examen pour cela. Mais ce délit a été écarté par le juge Gentil pour la campagne 2007. »

Et d’ajouter : « J'ai également communiqué un article commentant ce non-lieu et indiquant qu'en tout état de cause, pour le parquet de Bordeaux, les faits étaient prescrits et ce dès 2013. S'ils étaient prescrits en 2013, que doit-on dire pour 2018 ? »

Les juges et le parquet national financier ont manifestement une autre interprétation, qui ne manquera pas d’être discutée tout au long de la procédure par les avocats de Nicolas Sarkozy. Comme Mediapart l’a déjà rapporté, l’Office anticorruption de la police judiciaire (OCLCIFF) a rendu en septembre 2017 un premier pré-rapport de synthèse accablant dans le dossier libyen.

Ce rapport soulignait « la matérialisation des soupçons de financement libyen », l'existence des « mallettes de Ziad Takieddine », du « cash de Claude Guéant », mais relevait aussi « l’absence de sincérité des comptes de campagne » et l’« ampleur de la circulation d’espèces en marge de la campagne ».

Éric Woerth, ancien trésorier de la campagne présidentielle et actuel président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a dû reconnaître les faits (qu’il démentait vigoureusement durant l’affaire Bettencourt…) lors d’une audition comme mis en cause devant les enquêteurs en charge des financements libyens. Tout en essayant de minimiser les montants en jeu, Éric Woerth a affirmé que les sommes provenaient de dons anonymes envoyés par voie postale. Des explications jugées « captieuses » par la police, c’est-à-dire qui visent délibérément à tromper, le chef du courrier de l’UMP de l’époque ayant réfuté les affirmations de Woerth.

Dans la foulée de la remise de ce rapport, le juge Tournaire a réclamé en septembre dernier au Parquet national financier (PNF) l’élargissement de son enquête à des faits de « financement illégal de campagne électorale » auquel le PNF a fait droit avant la garde à vue de Nicolas Sarkozy.
Dernière édition par fernando le 23 Mars 2018, 14:23, édité 1 fois.
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Messagepar fernando » 23 Mars 2018, 13:24

tain la droite franssaise comême, quel ramassis de crapules : Sarkozy, Guéant, Hortefeux, Copé, Fillon, Balkany, et avant leurs mentors Chirac et Pasqua...
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Messagepar krouw2 » 23 Mars 2018, 13:45

et encore on ne sait toujours pas qui a financé la droite libérale qui a gagné en 2017
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Messagepar ancien posteur » 23 Mars 2018, 15:51

fernando a écrit:tain la droite franssaise comême, quel ramassis de crapules : Sarkozy, Guéant, Hortefeux, Copé, Fillon, Balkany, et avant leurs mentors Chirac et Pasqua...


Pas plus que la gauche. Quand Aubry va au Senegal pendant sa campagne des primaires, c est pas seulement a visée culturelle. Pierre Emmanueli avait une vraie amitié pour un dictateur Ivoirien (GBabo). Mais Khadafi putain...
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Messagepar fernando » 23 Mars 2018, 17:03

Beaucoup d'hommes politiques franssais de droite comme de gauche se sont fait financer leur carrière par des dictateurs africains (Omar Bongo Crew).

La crapulerie n'est pas l'apanage de la droite, m'enfin j'ai l'impression que si on fait un décompte des affaires politico-financières depuis 30 ans, ils mènent largement aux points.
Les réseaux françafricains, c'est avant tout l'héritage du gaullisme. La gauche a trempé aussi dedans (en particulier Roland Dumas), mais beaucoup moins simplement du fait qu'ils ont été beaucoup moins longtemps au pouvoir.
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Messagepar Giallo » 23 Mars 2018, 17:05

à droite c'est presque plus difficile de trouver un haut-responsable sans affaire sur le dos que l'inverse.
ce message ne vient pas de moi
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Messagepar Baratte » 23 Mars 2018, 17:06

krouw2 a écrit:et encore on ne sait toujours pas qui a financé la droite libérale qui a gagné en 2017

Je pourrais te raconter l'histoire d'un bossu et de sa bande de voleurs qui confiaient leur butin au ramassis de crapules dont parle Nando , et qui comme toutes les mouches à merde ont changé d'âne et en ont trouvé un plus jeune et encore plus puant que les autres , mais ça te ferait de la peine .
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Messagepar ancien posteur » 23 Mars 2018, 18:42

fernando a écrit:Les réseaux françafricains, c'est avant tout l'héritage du gaullisme. La gauche a trempé aussi dedans (en particulier Roland Dumas), mais beaucoup moins simplement du fait qu'ils ont été beaucoup moins longtemps au pouvoir.


Tu ne peux pas quantifier.Et Mitterrand s est très bien accommoder de ces réseaux pendant 15 ans, qui mélangent barbouzes et intérêts particuliers, tout comme le centriste VGE pendant 7 ans. Tout comme Jospin pendant 5 ans. 15+5=20. +7 ça fait un quart de siècle.

Mais kadhafi putain.....
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Messagepar fernando » 25 Mars 2018, 19:51

tiens krouw pour ton aller en tramway demain matin

Sarko il n'était au courant de rien de ce que faisaient Guéant et Hortefeux, c'est pas banal. Comme pour Bygmalion, tout s'est passé à l'insu de son plein gré. Il est très crédule en fait ce garçon.

Sa ligne de défense lui a sans doute été dictée par son avocat Me Manu :
j'ai rien avoir avec sa





Argent libyen: Nicolas Sarkozy en difficulté devant les policiers


Mediapart révèle le contenu des auditions de Nicolas Sarkozy face aux policiers lors de sa garde à vue, les 20 et 21 mars. Nous dévoilons aussi l'ensemble de ses déclarations devant les trois juges qui l'ont mis en examen. L'ex-président y apparaît acculé, se défaussant sur ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux.

Nicolas Sarkozy a eu le temps de se préparer. Contrairement à ce qu’il a laissé entendre, jeudi 22 mars, sur TF1, l’ancien président de la République était informé depuis le 7 février dernier de sa future audition « en qualité de mis en cause » par les enquêteurs de l’Office anticorruption (OCLCIFF), dans l’affaire des financements libyens. Mais malgré le mois et demi de préparation dont il a pu profiter, l’ex-chef de l’État a montré des signes de faiblesse patents face aux policiers lors des six interrogatoires qu’il a subis en garde à vue les 20 et 21 mars, puis face aux juges d’instruction Serge Tournaire, Aude Buresi et Clément Herbo.

Ces derniers lui ont finalement signifié, le 21 mars à 16 h 37, dans les locaux mêmes de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine), une triple mise en examen pour « corruption passive », « financement illicite de campagne électorale » et « recel de détournements de fonds publics libyens » [voir sous l'onglet “Prolonger” de cet article les termes précis de la mise en examen].

En un mot, Nicolas Sarkozy est formellement soupçonné par la justice d’avoir été stipendié par une puissance étrangère, et non des moindres : la dictature libyenne de Mouammar Kadhafi (1942-2011). Une première dans l’histoire de la République.


Le parquet national financier (PNF) a requis un placement sous contrôle judiciaire qui interdit à Nicolas Sarkozy d’entrer en contact avec Claude Guéant, Ziad Takieddine, Alexandre Djouhri, Bachir Saleh (ancien directeur de cabinet de Kadhafi), Moussa Koussa (l'ancien chef des services secrets extérieurs libyens), Brice Hortefeux, Bernard Squarcini (ex-chef des services secrets intérieurs), Cécilia Ciganer-Attias (son ex-épouse jusqu'à fin 2007), Boris Boillon, Dominique de Villepin ou Michel Scarbonchi (ex-eurodéputé), mais aussi de se rendre au Qatar, en Afrique du Sud, aux Émirats arabes unis, en Tunisie, en Égypte et en Libye.

Les juges d’instruction ont confirmé le placement sous contrôle judiciaire de l’ancien président, mais nous ne savons pas à cette heure si les termes de celui-ci sont en tous points conformes aux réquisitions du PNF.

Dès les premières minutes de son audition, le 20 mars à 8 heures du matin, Nicolas Sarkozy a tenu à « contester la nécessité d’une garde à vue », dénonçant « une manipulation grossière d’une ampleur inégalée et qui a eu pour conséquence de [le] faire perdre à l’élection présidentielle de 2012 de 1,5 % et à la primaire […] de novembre 2016 ». « Ce n’est pas dans mes habitudes, mais je veux dire la force de ma colère et la profondeur de mon indignation. Sept ans qu’on me poursuit sur la base de déclarations de voyous, de repris de justice et d’assassins », a-t-il affirmé devant les policiers.

Sur la forme, Nicolas Sarkozy a montré la même force dans ses démentis que celle dont il a fait preuve lors de son passage au 20 heures de TF1 au lendemain de sa mise en examen. Mais sur le fond, au fil des auditions et jusqu’à son interrogatoire de première comparution devant les juges, il a laissé transparaître un embarras certain face aux questions précises et circonstanciées qui lui étaient opposées, donnant au bout du compte l’impression que tout ce qui a pu être fait de répréhensible dans l’affaire libyenne l’a été dans son dos, hors de sa vue et de sa connaissance.


Cela est particulièrement vrai s’agissant, par exemple, de l’intermédiaire Ziad Takieddine, déjà mis en examen dans le dossier après avoir avoué qu’il avait transporté, en 2006 et 2007, trois valises de cash libyen au profit de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant pour un montant total de 5 millions d’euros. « Un menteur doublé d’un fou », a dit Nicolas Sarkozy devant les enquêteurs.

Les juges ont rétorqué : « Vous avez émis des jugements très négatifs sur Ziad Takieddine. Or, des documents découverts dans le cadre d'une autre affaire tendent à montrer que celui-ci a joué un rôle dans les négociations entre la France et la Libye dans le cadre de vos visites en Libye comme ministre de l'intérieur, puis président de la République. Il était notamment en contact avec Claude Guéant et Brice Hortefeux. On peut difficilement concevoir que vous ayez ignoré ces éléments. »

Manifestement embarrassé, Nicolas Sarkozy a renvoyé la balle judiciaire dans le camp de ses deux fidèles lieutenants, quitte à les mettre en difficulté. « Que Brice Hortefeux à titre personnel ait pu le fréquenter, c’est sa décision », a-t-il d’abord déclaré au sujet de son ami de quarante ans, ancien ministre de l’intérieur. « Je ne sais pas quand, et combien de fois, [Ziad Takieddine] a vu M. Guéant, il s’en expliquera », a-t-il ensuite dit de celui qui fut longtemps son bras droit, directeur de cabinet au ministère de l’intérieur, directeur de campagne durant l’élection de 2007, puis secrétaire général de l’Élysée après 2007.

« Je suis sans doute celui qui a le moins côtoyé M. Takieddine […]. Il est juste que je sois responsable de ce que j’ai fait. Et si jamais Brice Hortefeux ou Claude Guéant disait “c’est Nicolas Sarkozy qui nous l’a demandé”, vous pourriez considérer que cela relève de ma responsabilité, mais ce n’est pas vrai, ils ne l’ont jamais dit », a poursuivi Nicolas Sarkozy, qui semble théoriser ici les vertus de l’omerta en politique. Cette posture lui a d’ailleurs valu cette réflexion des magistrats : « Nous vous rappelons que c’était dans le cadre de leurs fonctions et alors qu’ils étaient sous votre autorité hiérarchique. »

Face aux enquêteurs de la PJ, Nicolas Sarkozy a assuré n’avoir rencontré Ziad Takieddine personnellement qu’à deux reprises : une fois en 2002, présenté par l’ancien président de l’Assemblée nationale Philippe Séguin, et une deuxième fois en 2003, au ministère de l’intérieur, dans le cadre des négociations d’un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite. Sur ce marché, dit “Miksa”, Ziad Takieddine devait percevoir 350 millions d’euros de commissions occultes, ainsi que Mediapart l’a déjà rapporté.


De nombreux documents récupérés par les policiers prouvent formellement l’intervention de Ziad Takieddine auprès de Claude Guéant pour ce contrat saoudien. « Vous m’apprenez l’existence de ces notes et je n’en savais rien », a botté en touche Nicolas Sarkozy devant les policiers.

S’agissant de ce même contrat saoudien, l’ex-président a également assuré que Brice Hortefeux, alors proche collaborateur place Beauvau, n’avait « jamais » été associé aux négociations. Entendu au même moment sous le statut de « suspect libre », Brice Hortefeux a pourtant reconnu l’inverse : « Les autorités saoudiennes ont fait savoir qu'elles souhaitaient connaître l'entourage du ministre de l'intérieur, son principal collaborateur, son directeur de cabinet et un proche, en l'occurrence moi. Ce qui, m'avait-on expliqué, était une pratique courante. »

La contradiction est d’autant plus embarrassante que ce contrat avait été perçu en son temps comme une possible pompe à finance sarkozyste dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007. L’équipe du président Jacques Chirac à l’Élysée, alors en guerre ouverte avec le clan Sarkozy, avait mis un terme brutal aux négociations. Or c’est de cet échec saoudien qu’est né le rapprochement entre le cabinet Sarkozy et la dictature libyenne, toujours grâce à l’intermédiaire Ziad Takieddine et toujours dans la perspective de l’élection de 2007, selon l’enquête judiciaire.

La relation entre la Libye et Nicolas Sarkozy a d’abord été l’histoire d’une lune de miel sans commune mesure à l’échelle internationale (l’accueil fastueux du dictateur à Paris en décembre 2007, la vente d’armes, la promesse du nucléaire, etc.), suivie d’une guerre qui, déclenchée à la hâte en mars 2011, a conduit huit mois plus tard à l’élimination du tyran.

Mais c’est aussi, à la lecture de ses auditions devant les policiers et les juges, une histoire de perte de mémoire récurrente pour Nicolas Sarkozy sur un certain nombre de points précis du dossier.

Entendue, une ancienne traductrice du Quai d’Orsay a assuré avoir accompagné « après vérification » à trois reprises Nicolas Sarkozy en Libye, deux fois en tant que ministre de l’intérieur et une en tant que président de la République. Seulement voilà, il n’y a que deux voyages officiels de Sarkozy en Libye. Face aux policiers, Nicolas Sarkozy n’a étrangement pas fermé la porte à un voyage secret à Tripoli : « À ma connaissance, je n’ai retrouvé aucune trace d’un troisième voyage, mais sinon qu’on me dise à quelle date et dans quel cadre, et je pourrais réviser ma position. »

Par la suite, l’ancien président français s’est montré en difficulté face aux éléments matériels présentés par les policiers qui prouvent les diligences de Ziad Takieddine au profit de Claude Guéant sur le dossier libyen, entre 2005 et 2007. Guéant a d’ailleurs lui-même reconnu en audition les interventions de Takieddine : « Honnêtement, il a joué un rôle car il était en liaison très fréquente avec le beau-frère de Kadhafi, qui s’appelait Abdallah Senoussi et il me donnait de temps à autre un peu la température, le climat du côté libyen », avait-il avoué aux enquêteurs, tout en démentant tout financement.

Nicolas Sarkozy, lui, tombe des nues : « Jamais Claude Guéant ne m’a informé de ses contacts avec Takieddine. » Claude Guéant était pourtant à l’époque le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, c’est-à-dire son collaborateur le plus proche, son numéro 2, sa doublure.

Plus embarrassant encore, les policiers ont interrogé Nicolas Sarkozy sur une note préparatoire à un déplacement de Guéant à Tripoli en septembre 2005, note rédigée par Takieddine et dans laquelle il était question d’une discrétion nécessaire pour aborder « l’autre sujet important, de la manière la plus directe » avec les Libyens. Question des enquêteurs : « Que concernait ce sujet si important et qui nécessite autant de discrétion ? » Nicolas Sarkozy ne sait pas.
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fernando
 
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Messagepar fernando » 25 Mars 2018, 19:53

et tiens pour ton retour en tram

Ca commence à sentir le roussi pour la Sarokozie comême



En Libye, des dépositions accablantes

Lors de sa garde à vue, l’ancien président a été confronté aux « résultats préliminaires » de l’enquête ouverte par le bureau du procureur général de Libye. Celui-ci a annoncé « la volonté » de l’État libyen post-Kadhafi de se constituer partie civile, en France. Les dignitaires libyens interrogés chargent l'ancien président français.


Mis en cause par la justice française depuis mercredi soir, Nicolas Sarkozy l’est désormais aussi par les juges libyens. Le 6 novembre dernier, le bureau du procureur général libyen a transmis au juge d’instruction Serge Tournaire un rapport contenant un résultat préliminaire de « l’enquête sur les faits présumés de financement de la campagne électorale de M. Nicolas Sarkozy pour la présidence française dans les années 2006-2007 » initiée par la division des investigations du bureau du procureur, en exécution d’une demande d’entraide judiciaire transmise par le magistrat parisien « aux autorités libyennes compétentes » en janvier 2014.

« À ce stade, nous tenons à vous faire part de la volonté de l’État de Libye de se constituer partie civile devant les autorités compétentes de votre État, celui-ci estimant être victime dans le cadre de l’instruction ouverte par vos soins concernant les faits présumés de financement de la campagne électorale du candidat à la présidence française Nicolas Sarkozy », notent les magistrats libyens, Ibrahim Messaoud Ali, substitut général, et Al-Seddik Ahmed Essour, avocat général et chef de la division des investigations.

Les interrogatoires effectués à l’établissement pénitencier d’Al-Hadba remontent à plus d’un an. Abdallah Senoussi, le beau-frère de Mouammar Kadhafi et ancien chef du renseignement militaire, Abdallah Mansour, ancien chef des services de renseignement intérieur et neveu du Guide, et Baghdadi Al-Mahmoudi, ancien premier ministre, ont été entendus par les substituts du procureur général, respectivement les 2 janvier 2017 et 14 décembre 2016.

« Je suis accusé sans aucune preuve matérielle par les déclarations de M. Kadhafi, de son fils, de son neveu, de son cousin, de son porte-parole, de son ancien premier ministre et par les déclarations de M. Takieddine dont il est avéré à de multiples reprises qu'il a touché de l'argent de l'État libyen », a résumé Nicolas Sarkozy devant les juges peu avant sa mise en examen, avant de qualifier, jeudi sur TF1, ses accusateurs de « voyous » et « d’assassins ». Il est vrai qu’Abdallah Senoussi a été condamné à une peine de prison à perpétuité dans l’affaire de l’attentat contre le DC10 d’UTA en 1989. Mais c’est précisément ce qui l’avait conduit à soutenir un rapprochement avec la France et l’équipe de Nicolas Sarkozy dès 2005, dans l’espoir d’obtenir une révision de son procès, ou à tout le moins une levée de son mandat d’arrêt.

Depuis leur déposition, Senoussi, Mansour et Baghdadi ont été exfiltrés, fin mai 2017, du centre pénitentiaire d’Al-Hadba lors d’une attaque de la brigade « Révolutionnaires de Tripoli » avec d’autres détenus importants, Saadi Kadhafi, le frère de Saïf al-Islam Kadhafi, et Abouzeid Dorda, ex-chef de la sécurité extérieure. Ils sont depuis retenus dans un lieu tenu secret. Ces détenus ont été condamnés à mort – à l’exception d’Abdallah Mansour – le 28 juillet 2015. Virtuellement amnistiés par la Chambre des représentants de Tobrouk, non reconnue à Tripoli, leurs recours pourraient être pris en compte par la Cour suprême, dans le contexte d’ouverture de la future élection présidentielle – pour laquelle Saïf al-Islam Kadhafi, libéré par la milice qui le retenait, s’est d’ores et déjà déclaré candidat.

L’évolution de la situation politique intérieure a, semble-t-il, facilité la réponse des autorités libyennes. « L’enquête a permis de constater que l'ancien régime a, par le biais de plusieurs responsables sécuritaires et politiques, apporté son soutien à la campagne électorale du candidat à la présidence française Nicolas Sarkozy en 2006-2007 en fournissant des fonds à celui-ci par l'entremise de son directeur de campagne électorale Claude Guéant et d'un homme d'affaires d'origine libanaise nommé Takieddine », résume le bureau du procureur.

Selon la synthèse des magistrats libyens, Abdallah Senoussi, Baghdadi Al-Mahmoudi ainsi que l’ancien président du Conseil de transition Mustafa Abdeljalil auraient contesté l’authenticité du document diffusé par Mediapart concernant le déblocage du financement de la présidentielle – dont on sait qu’il a été validé par des experts de la justice française –, mais aucun détail n’est donné sur leur réfutation. « Les deux premiers déclarent cependant qu'un soutien a bel et bien été apporté à la campagne électorale du candidat à la présidence française Nicolas Sarkozy en 2006-2007 et que cet appui matériel et moral s'est poursuivi au-delà », notent les magistrats.

La déposition la plus explosive a été recueillie le 2 janvier 2017 auprès d’Abdallah Senoussi. L’ancien dignitaire, âgé de 67 ans, avait déjà été entendu en septembre 2012 assez brièvement par un juge de la Cour pénale internationale (CPI). « Pour ce qui est du soutien apporté à des personnalités occidentales pour leur permettre d'accéder au pouvoir, la somme de 5 millions d'euros a été versée pour la campagne du Président français Nicolas Sarkozy en 2006-2007 », avait-il déclaré en précisant avoir « personnellement supervisé le transfert de cette somme » par le biais d’un « intermédiaire français », « en la personne du directeur de cabinet du ministre de l'intérieur » et d’un dénommé Takieddine.

Il révèle cette fois que le ministre français alors délégué à l’intérieur, Brice Hortefeux, venu accompagné de Ziad Takieddine, lui a remis en décembre 2005 « une feuille sur laquelle étaient saisis un nom de banque et un numéro de compte » pour le versement des fonds, une somme de 7 millions d’euros. « Cette somme a effectivement été virée en plusieurs fois par la Libyan Foreign Bank sur instruction de la Banque centrale de Libye et à la demande de la direction du renseignement », expose Senoussi. Un circuit financier qui avait déjà été révélé à Mediapart par l’ancien directeur de cabinet de Saïf al-Islam Kadhafi, Mohamed Ismaïl.

Abdallah Senoussi livre son récit complet de l’affaire, à partir de la prise de contact avec l’équipe du ministre de l’intérieur, candidat déclaré à la présidentielle :

« Le Guide m'a demandé si l'on pouvait établir le contact avec Sarkozy, collaborer avec lui et lui fournir un appui matériel pour faire réussir sa campagne électorale. Je lui ai promis de faire de mon mieux. J'ai appelé mon fils Mohamed, aujourd'hui décédé, qui poursuivait ses études en Grande-Bretagne. Mon fils avait de très bonnes relations avec plusieurs personnalités et hommes d'affaires européens et, grâce à son titre de séjour, pouvait se déplacer facilement à travers l'Europe. Deux jours plus tard, Mohamed m'a rappelé pour m'informer qu'on pouvait appeler Nicolas Sarkozy. Un ami à lui répondant du nom de Takieddine, un Druze d'origine libanaise, qui était en très bons termes avec Nicolas Sarkozy, avait mis celui-ci dans la confidence concernant la coopération et le renforcement des liens entre nous, et celui-ci s’était montré partant. »

« [Brice Hortefeux] m'a tendu une feuille avec un nom de banque et un numéro de compte »
« J’en ai informé Mouammar Kadhafi. Takieddine m’a ensuite appelé de la part de mon fils Mohamed pour me dire que Sarkozy était favorable à un rapprochement et que lui, Takieddine, souhaitait se rendre en Libye afin de me rencontrer pour que nous puissions coordonner tout cela. Peu de temps après, Takieddine (…) est arrivé par l’Aéroport international de Tripoli et je l’ai rencontré le lendemain dans mon bureau, rue AI-Zawiya. (…) Il m’a indiqué (…) s’être entretenu avec Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur de Chirac et candidat proclamé à la présidence. Il lui avait rapporté que la partie libyenne souhaitait collaborer avec lui lorsqu’il accédera au pouvoir en France, au regard du poids de la France au sein du Conseil de sécurité et de la volonté de la Libye de rompre son isolement international imposé par les résolutions du Conseil de sécurité. Nous avions besoin de la France pour empêcher toute autre tentative de nous isoler davantage, elle qui est membre permanent du Conseil de sécurité et qui est présente sur le continent africain.

« Takieddine m’a affirmé que sa relation avec Nicolas Sarkozy était forte et qu’il avait, par le passé, joué les intermédiaires dans plusieurs affaires entre Sarkozy et plusieurs autres États, dirigeants et hommes politiques, comme le roi Fahd, le prince Sultan Ben Abdelaziz ou les dirigeants pakistanais, notamment dans le contrat d’armement par la France du Pakistan, entre autres. Takieddine a ajouté que Nicolas Sarkozy lui avait dit qu’il avait besoin d'un soutien financier de la Libye dans sa campagne électorale et lui avait demandé de nous transmettre ses souhaits, Sarkozy chiffrant le montant dont il aurait besoin pour sa campagne électorale à 20 millions d'euros. Je lui ai alors proposé que Nicolas Sarkozy rencontre le camarade Mouammar Kadhafi et je l’ai assuré de notre disposition à entamer une coopération bilatérale pour faire réussir sa campagne électorale. »

Selon Senoussi, Takieddine a par la suite mis au point les détails de la venue du ministre, en s’assurant que l’invitation emprunte « les voies diplomatiques officielles ». Avec le feu vert de Kadhafi, Senoussi demande au ministre libyen de l’intérieur « d’adresser une invitation à son homologue Nicolas Sarkozy pour une visite en Libye ». L’intermédiaire revient en Libye pour y récupérer « l’invitation en mains propres ». Quatre jours plus tard, le directeur de cabinet de Sarkozy – et son futur directeur de campagne – Claude Guéant se déplace à Tripoli, avec Takieddine, et s’installe deux jours à l’hôtel Corinthia, pour de « longues discussions ».

« Nous l’avons sollicité pour une coopération sécuritaire et technique, ce à quoi il a répondu par l’affirmative. En contrepartie, il m’a indiqué qu’il attendrait notre soutien au président Sarkozy pour faire réussir sa campagne électorale, et que Sarkozy était favorable pour coopérer avec nous au plus haut point. »

Les trois hommes s’emploient à préparer la première visite de Nicolas Sarkozy à Tripoli, le 6 octobre 2005.

« À son arrivée en Libye, Sarkozy a été reçu par le ministre de l’intérieur Nasr Al-Mabrouk. Il avait été convenu que dès son atterrissage, il se rendrait sous la tente du colonel Mouammar Kadhafi pour s’entretenir avec lui, un accueil réservé aux dirigeants de haut rang. C’était un message clair au soutien apporté à Sarkozy. Sarkozy était accompagné de l’interprète officielle de Chirac, d’où les réserves émises concernant un échange direct à propos du soutien matériel que nous apporterons pour faire réussir la campagne de Sarkozy. Après sa rencontre avec le Guide, il a rendu visite à l’Association islamique Al-Dawa après un déjeuner à l’hôtel Corinthia, où il logeait au quinzième étage.

« Une petite heure avant la prière du coucher du soleil, Nicolas Sarkozy m’a appelé pour m’annoncer qu'il m’attendait à son hôtel. Je lui ai demandé s’il serait en compagnie d'entrepreneurs et de journalistes et il a répondu par l’affirmative. Je lui ai alors confié que je voulais qu’il devienne président en France et que ma présence sur la photo pourrait par conséquent nuire à son élection, vu l'image négative dont je jouissais à l’époque dans l'opinion française. Il s’est montré désolé, pensant qu’il allait vraiment me rencontrer, et a dit le regretter. J’ai répondu que mon contact avec lui se fera à travers Claude et Takieddine, et que nous étions toujours engagé dans ce que Takieddine lui avait transmis. J’ai essayé de convaincre Mouammar Kadhafi de financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur du montant précité demandé par celui-ci, soit 20 millions d'euros, mais il s’est montré contrarié et s’y est opposé. En fin de compte, après moult efforts de ma part, il a donné son accord pour 7 millions, pas plus. »


Dans les semaines qui suivent, le second homme clé de l’affaire côté français fait son apparition : Brice Hortefeux, le lieutenant de Nicolas Sarkozy, alors ministre délégué aux collectivités territoriales.

« J'ai alors dit à Takieddine de faire venir publiquement une personnalité officielle dans l'organigramme de campagne de Sarkozy ou faisant partie de son groupe de soutiens pour nous accorder sur les procédés du financement de la campagne électorale. Le ministre délégué à l’intérieur à cette époque, qui deviendra par la suite ministre de l'Immigration de Sarkozy et, plus tard, ministre de l’intérieur, est en effet venu en Libye en marge d'un sommet des ministres de l’intérieur de l'Union européenne et de l'Union africaine, tenu à l’hôtel That Al-Emad à Tripoli, dédié aux questions de l'immigration clandestine, dont le colonel Mouammar Kadhafi en personne a ouvert les travaux.

« Ce soir-là, j'ai reçu à mon domicile le ministre français alors délégué à l’intérieur accompagné de Ziad Takieddine. À l'issue de notre discussion, il m'a tendu une feuille sur laquelle étaient saisis un nom de banque et un numéro de compte, m'indiquant que c’était le compte sur lequel devront être virées les sommes d'argent versées par nous en soutien à la campagne électorale de Sarkozy. Je ne me souviens plus de quel pays il s'agissait, peut être l'Allemagne ou la Grèce. Cette somme a effectivement été virée en plusieurs fois par la Libyan Foreign Bank sur instruction de la Banque centrale de Libye et à la demande de la direction du renseignement. Les fonds provenaient des comptes de la direction du renseignement ouverts à la Banque centrale de Libye, sur instruction de M. Ahmed Ramdane secrétaire de la présidence (…) pour le paiement de la somme de 7 millions d'euros sur le compte de la direction du renseignement militaire et ce, au titre du financement du soutien à la campagne de Sarkozy, tout cela sur ordre de Mouammar Kadhafi. »

« Ils allaient envoyer l’avocat du président français pour me défendre dans l’affaire d’UTA »
« J’ignore si des justificatifs officiels existent ou non, mais nul doute que de tels virements ont eu lieu. Ziad Takieddine m’a informé que les sommes ont été reçues sur le compte en question et qu'il a procédé personnellement à la remise de l’argent en espèces à Nicolas Sarkozy, dans son bureau, en plusieurs fois. »


Abdallah Senoussi n’a pas été plus précis, mais l’un de ces versements a effectivement été retrouvé lors de l’enquête. Opéré par la Libyan Foreign Bank vers un compte baptisé Rossfield, ouvert par Ziad Takieddine à la Deutsche Bank, il avait été signalé par un autre témoin retrouvé par Mediapart, Mohamed Ismaïl, le directeur de cabinet de Saïf al-Islam Kadhafi. Entendu le 20 mars, Brice Hortefeux, qui a confirmé s'être rendu au domicile du dignitaire, a déclaré n'avoir remis « aucune référence de compte à M. Senoussi ».
Lors de son audition, Abdallah Senoussi dit qu’il n’a « pas connaissance du versement d’autres sommes, directement ou indirectement, à Sarkozy ou à son entourage », si ce n’est qu’il a appris que « Bachir Saleh, qui dirigeait le Libyan Africa Investment Portfolio, avait fourni un appui matériel pour faire réussir, de son côté, la campagne de Sarkozy »… Plusieurs dignitaires semblent avoir géré parallèlement des contributions à la campagne. Ce que l’ancien premier ministre, Choukri Ghanem, signalait dans son carnet en 2007, évoquant celles de Bachir Saleh, de Saïf al-Islam Kadhafi et d’Abdallah Senoussi.

En outre, Ziad Takieddine lui aurait demandé « de ne pas informer Saïf al-Islam Kadhafi, ni Bachir Saleh du soutien que nous lui apportions dans le cadre de sa campagne électorale ». D’autant que, selon Senoussi, Bachir Saleh « entretenait des relations étroites avec un groupe de contacts parmi lesquels une personne de nationalité algérienne liée à Chirac et à ses conseillers ». L’ancien dignitaire évoque ici l’intermédiaire rival de Takieddine, Alexandre Djouhri – actuellement détenu à Londres, dans l’attente de l’examen du mandat d’arrêt délivré par la France –, qui avait déjà entrepris son rapprochement avec le futur président.

L’un des enjeux du rapprochement franco-libyen aux yeux d’Abdallah Senoussi était aussi d’obtenir la révision de sa situation judiciaire, ayant été condamné par contumace en 1999 dans l’affaire de l’attentat contre le DC10 d’UTA. Les notes de Ziad Takieddine font abondamment référence à cette recherche d’arrangement, impliquant l’avocat et ami de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog. Le beau-frère de Kadhafi le confirme sur procès-verbal :

« Un ou deux ans après l’accession au pouvoir de Sarkozy, Claude est venu dans le bureau d'Al-Baghdadi Al-Mahmoudi à l’époque, me présentant un document du gouvernement français selon lequel ils allaient envoyer l'avocat du président français afin de lui donner mandat pour me défendre dans l'affaire d'UTA et faire tomber l'accusation qui pèse sur moi, au motif qu'ils ne trouvent aucune preuve de mon implication et qu'une telle inculpation vise en vérité Kadhafi. L'avocat est en effet venu en Libye accompagné d'autres confrères, à bord d'un avion privé, et ils se sont entretenus avec le président de la cour suprême Abderrahmane Abou-Touta et d'autres personnes parmi lesquelles l'avocate Azza Al-Makhour. J'ai donné pouvoir à cet avocat et j’ignore ce qu'il en est advenu. »

Ce pouvoir délivré à Me Thierry Herzog a été retrouvé par la justice dans les archives de Takieddine. Questionné sur ce point lors de sa garde à vue, Nicolas Sarkozy a précisé que le Libyen avait contacté son avocat, qui avait rejeté sa demande « étant l’avocat du président de la République ». En réalité, plusieurs documents figurant dans les archives de Takieddine prouvent que l’avocat a bien pris des contacts et engagé des réflexions juridiques au sujet de la situation d’Abdallah Senoussi, entre 2006 et 2009.

Auditionné lui aussi le 2 janvier 2017, Abdallah Mansour, 64 ans, l’ancien chef du renseignement intérieur, va livrer une révélation d’ampleur concernant la « disparition » des preuves du financement octroyé à l’équipe Sarkozy, en précisant que Bachir Saleh avait été détenteur d’un dossier, avant qu’il ne soit perdu. Cette « disparition » de documents entre les mains de l’ancien directeur de cabinet de Kadhafi pourrait expliquer sa prise en charge par les services spéciaux français au moment de la chute du régime, l’exfiltration de sa famille de Libye vers Paris, puis sa deuxième exfiltration, de Paris vers le Niger, en mai 2012, par l’équipe de Nicolas Sarkozy, à la veille de l’élection présidentielle. Bachir Saleh a été récemment victime d’une tentative d’assassinat en Afrique du Sud, dont ses proches assurent qu’elle est en lien avec « l’affaire ».

« Lors des événements de 2011, j'ai entendu Saïf al-Islam Kadhafi dire qu'il s’apprêtait à parler aux médias du financement libyen de la campagne électorale et à dévoiler tous les éléments de preuve présents dans les archives de l’État. Mais après les déclarations de de Saïf al-Islam Kadhafi, les dossiers ont disparu.

« Madame Mabrouka al-Charif, qui était vice-directrice du protocole de Mouammar Kadhafi, m'a dit que celui-ci était contrarié et furieux de la disparition des documents qui apportent la preuve du financement libyen de la campagne électorale de Sarkozy et que le dossier s’était perdu entre Ahmed Ramdane et Bachir Saleh, chacun des deux prétendant que c'est chez l'autre que les documents se trouvaient. Je tiens à confirmer que des fonds ont bien été versés en soutien à la campagne électorale de Sarkozy, tant sous forme d’espèces que par virements bancaires. Cela s'est fait au vu et au su de Achour Tribel, ancien secrétaire général du Trésor au ministère de l’intérieur mais aussi de Ramdane, [et du] directeur de cabinet de Saïf al-Islam, Mohamed Ismaïl. »

« Bachir Saleh avait remis à Guéant des billets en dollars et en euros dans une valise trop petite »

Entendu le 14 décembre 2016, l’ancien premier ministre Baghdadi Al-Mahmoudi, 70 ans, avait été remis aux autorités libyennes en juin 2012 après avoir évoqué, selon ses avocats tunisiens, un financement politique de la campagne de Nicolas Sarkozy lors de sa comparution devant la cour d’appel de Tunis. Questionné par le bureau du procureur de Libye, Baghdadi assure désormais n’avoir jamais tenu ces propos à l’époque. Il dit aux juges libyens que c’est Bachir Saleh qui a « versé des sommes d'argent provenant des fonds de la présidence », puis des affaires étrangères afin « d’aider Sarkozy dans sa campagne électorale ». Son récit fait jouer à Claude Guéant un rôle de premier plan.

« Sarkozy est entré en scène comme ministre de l’intérieur et a commencé à travailler avec nous sur les questions politiques et sécuritaires. Avec le lancement de la campagne électorale, vers la fin du mandat de Chirac, le parti en lice auquel appartenait le candidat Sarkozy a désigné une personnalité politique membre du parti, Guéant, pour diriger la campagne électorale. Guéant s'est mis à contacter certains de ses amis, comme Bachir Saleh en Libye, pour leur demander de soutenir Sarkozy et de l’aider dans sa campagne électorale, tant par un financement matériel que par un soutien moral au niveau de notre communication, en lui fournissant le soutien des communautés arabes établies en France.

« Bachir Saleh a exposé la situation à Mouammar Kadhafi, qui a donné son aval. Bachir Saleh a alors commencé à verser des sommes d'argent provenant des fonds de la présidence, en sa qualité de directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi. Il remettait l'argent à Guéant mais le montant de ces sommes était minime, parfois un million, parfois deux ou trois millions de dollars.

« Puis Mouammar a commencé à avoir des doutes sur le montant des sommes versées par Bachir Saleh en soutien à la campagne électorale de Sarkozy, et sur le fait que celui-ci ne délivrait pas l’intégralité des sommes, d'autant qu'un différend opposait Bachir Saleh à Abderrahmane Chalgham, ministre des Affaires étrangères libyennes, contrarié de n’avoir pas été mis au fait d'un financement qui aurait dû, selon lui, passer par les Affaires étrangères.

« II l’avait fait savoir à l'occasion d’un appel téléphonique et d'une réunion avec Mouammar Kadhafi. En présence d’Abderrahmane Chalgham, il m’a été demandé d’enquêter sur la véracité des affirmations de Bachir Saleh. J’ai demandé à Bachir Saleh de me rejoindre et me suis entretenu avec lui en présence d’Abderrahmane Chalgham. Bachir Saleh nous a dit qu’à l'occasion d’un déplacement en France, il avait, dans un hôtel parisien, rencontré Guéant, qu’il connaissait et avec qui il était en relation. Celui-ci lui avait soumis l’idée d’un financement de la campagne électorale de Sarkozy.

« Bachir Saleh a entamé les remises d'argent à Guéant lors de leur rencontre à Paris. Une fois, dans un hôtel parisien, il avait remis à Guéant des billets en dollars et en euros qu'il avait déposés dans une valise, mais cette valise étant trop petite, il a dû s'asseoir dessus pour parvenir à la fermer. Il a en tout cas confirmé livrer ces sommes. Il m’a dit que Guéant s'occupait de redistribuer l'argent pour la campagne électorale de Sarkozy.

« Nous avons alors décidé de poursuivre notre soutien à cette campagne par l’entremise de Bachir Saleh et l’argent a été dès lors retiré sur le budget du ministère des affaires étrangères au titre du soutien politique. Abderrahmane Chalgham était parfaitement au courant de ces pratiques. C'est lui qui a ordonné le déblocage des sommes au profit de Bachir Saleh lorsqu’elles ont commencé à être retirées sur le budget du ministère des affaires étrangères. Les documents qui justifient tout cela existent évidemment. Lorsque Sarkozy a remporté l’élection, il a, dans ses premières prises de parole, déclaré que son premier voyage à l’étranger sera réservé à la Libye en signe de reconnaissance et de gratitude pour ce pays.

« Mais il se trouve qu’il s’est rendu en Tunisie avant de venir en Libye. Avant sa visite en Libye, M. Guéant est devenu directeur du Palais de l’Élysée, directeur de cabinet de Sarkozy. Nous l’avons rencontré et il nous a informés que Sarkozy allait se rendre en Libye, qu’ils étaient totalement ouverts à la coopération dans tous les domaines et surtout dans le domaine militaire. »

Selon l’ancien premier ministre, l’ex-épouse du président français, Cécilia Sarkozy, qui a été associée au processus de libération des infirmières bulgares en juillet 2007, était informée du financement libyen de la campagne présidentielle de son mari. « Je signale qu’elle était au courant de tous les financements de la campagne électorale de Sarkozy effectués par la partie libyenne avec la complicité de Bachir Saleh et de Guéant. »

Questionné sur la traçabilité de ces versements, Baghdadi Al-Mahmoudi affirme que « ces sommes font partie de la réserve du secrétariat [de la présidence – ndlr] et sont exemptes de tout contrôle ». « Les sommes provisionnées au titre du soutien politique dans le budget propre au ministère des affaires étrangères font, quant à elles, l’objet d'une inscription au registre, expose-t-il, et sont soumises au contrôle financier du ministère des Affaires étrangères mais aussi à celui des Finances, de telle sorte qu’elles figurent dans le budget final du ministère des Finances. Il est possible de remonter à ces documents. Cela vous permettra de faire le constat des montants alloués, des personnes impliquées et des destinataires de l’argent. »

L’enquête entre les mains du bureau du procureur de Libye permettra peut-être de reconstituer le dossier « égaré » par Bachir Saleh.
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Messagepar ancien posteur » 25 Mars 2018, 21:12

Un ou deux ans après l’accession au pouvoir de Sarkozy, Claude est venu dans le bureau d'Al-Baghdadi Al-Mahmoudi à l’époque, me présentant un document du gouvernement français selon lequel ils allaient envoyer l'avocat du président français afin de lui donner mandat pour me défendre dans l'affaire d'UTA et faire tomber l'accusation qui pèse sur moi, au motif qu'ils ne trouvent aucune preuve de mon implication et qu'une telle inculpation vise en vérité Kadhafi. L'avocat est en effet venu en Libye accompagné d'autres confrères, à bord d'un avion privé, et ils se sont entretenus avec le président de la cour suprême Abderrahmane Abou-Touta et d'autres personnes parmi lesquelles l'avocate Azza Al-Makhour. J'ai donné pouvoir à cet avocat et j’ignore ce qu'il en est advenu. »

Ce pouvoir délivré à Me Thierry Herzog a été retrouvé par la justice dans les archives de Takieddine. Questionné sur ce point lors de sa garde à vue, Nicolas Sarkozy a précisé que le Libyen avait contacté son avocat, qui avait rejeté sa demande « étant l’avocat du président de la République ». En réalité, plusieurs documents figurant dans les archives de Takieddine prouvent que l’avocat a bien pris des contacts et engagé des réflexions juridiques au sujet de la situation d’Abdallah Senoussi, entre 2006 et 2009.


Hmmmm....Herzog....
ancien posteur
 
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Messagepar krouw2 » 25 Mars 2018, 23:01

merci Nando, hâte de regarder l'épisode 2 demain
Hollande 2027
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Messagepar Baratte » 26 Mars 2018, 08:30

Je pense qu'il va falloir extrader le nabot vers la Lybie . Les enquêteurs et les juges vont sûrement vouloir l'entendre . Avec Hortefeux et Guéant comme gardes du corps . Le trio devrait être chaleureusement accueilli .
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
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Baratte
 
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Messagepar krouw2 » 26 Mars 2018, 12:12

bon ok il est mal mais franchement le secret de l'instruction en France n'existe plus. Le mec qui est auditionné et le lendemain tu sais tout ce qu'il a dit
Hollande 2027
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Messagepar fernando » 30 Mars 2018, 13:35

Comme dirait Balkany, c'est de l'acharnement judiciaire




Affaire Paul Bismuth: Sarkozy renvoyé en correctionnelle


Nicolas Sarkozy vient d’être renvoyé en correctionnelle pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes Bismuth, ainsi que l’avocat Thierry Herzog et l’ex-magistrat Gilbert Azibert.

Encore une mauvaise nouvelle sur le front judiciaire pour Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l’État vient d'être renvoyé en correctionnelle pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite Paul Bismuth, comme l'a annoncé Le Monde ce 29 mars. L'ancien haut magistrat Gilbert Azibert est également renvoyé en correctionnelle des mêmes chefs, ainsi que Thierry Herzog, avocat et ami de Nicolas Sarkozy, par ailleurs renvoyé pour violation de secret professionnel (Gilbert Azibert l'étant pour recel de cette violation), selon des sources proches du dossier. C'est donc un nouveau procès à risques qui se profile pour l'ex-président, alors qu'il vient tout juste d'être mis en examen dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, et qu'il est déjà renvoyé en correctionnelle dans l'affaire Bygmalion.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
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fernando
 
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Messagepar fernando » 01 Avr 2018, 15:55

Soutien aux snipers de Tsahal qui ont courageusement défendu la frontière israélienne allongés derrière une but face une à une foule désarmée à 500m de là.
16 morts et 1400 blessés.
Ils ont été à juste titre félicités par Netanyaou pour leur sang-froid et leur maîtrise.
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Messagepar fernando » 01 Avr 2018, 15:56

« Les soldats israéliens ont fait ce qui était nécessaire. Je pense que tous nos soldats méritent une médaille, a déclaré dimanche le ministre de la défense, Avigdor Lieberman, sur la radio militaire israélienne. Pour ce qui est d’une commission d’enquête, il n’y en aura pas. »
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Messagepar John Holmes » 01 Avr 2018, 16:22

Une bien belle nation...
"Connard =)"
ChevalierBlanc - janvier 2021
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Messagepar krouw2 » 01 Avr 2018, 16:22

Quel parti pris ! Ils ont provoqué avec des pierres et des pneus
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Messagepar gblosc » 01 Avr 2018, 18:36

Euh aussi ils étaient 500 personnes énervés à faire pression sur la barrière ?
Moi je dis -2 pts au LOX mini.
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