par Giallo » 30 Déc 2022, 10:51
La polémique grandit autour des propos tenus par Michel Houellebecq sur les musulmans
Le recteur de la Mosquée de Paris a critiqué fermement, ce jeudi 29 décembre, la distinction faite par l'écrivain Michel Houellebecq entre "Français de souche" et "musulmans", dans une revue littéraire.
La polémique grandit autour des propos tenus par l'écrivain Michel Houellebecq sur les musulmans. Après le communiqué de la Grande Mosquée de Paris, publié mercredi 28 décembre, c'est le recteur de la Mosquée qui est monté au créneau ce jeudi sur la chaîne BFM-TV pour dénoncer l'analyse du prix Goncourt 2010 dans la revue Front populaire en novembre dernier.
Le recteur de la Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a dénoncé jeudi 29 décembre les propos "violents" et "extrêmement graves" de Michel Houellebecq à l'égard des musulmans parus dans la revue, et annoncé son intention de porter plainte.
Une plainte sera déposée la semaine prochaine
La plainte n'avait pas été déposée ce jeudi. Contacté par l'AFP, l'avocat de la Grande Mosquée, Basile Ader, a assuré qu'elle le sera "en début de semaine prochaine".
L'entretien incriminé est le fruit d'une longue conversation avec le fondateur de la revue Front populaire, le philosophe Michel Onfray dans laquelle l'auteur du roman Soumission présente les musulmans comme une menace pour la sécurité des Français non musulmans.
"Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n'est pas que les musulmans s'assimilent, mais qu'ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu'ils s'en aillent", y affirme Michel Houellebecq.
Il prédit également des futurs "Bataclan à l'envers" à l'égard des musulmans, en référence aux attentats djihadistes du 13 novembre 2015.
"Jeter comme ça l'anathème sur l'ensemble d'une composante de la population française, l'excluant totalement, c'est extrêmement grave", a déclaré Chems-eddine Hafiz sur BFM-TV, dénonçant le fait d'opposer "Français de souche" et "musulmans".
"J'aurais souhaité que des hommes de ce niveau-là, que ce soit Michel Onfray ou Michel Houellebecq, qu'ils s'élèvent contre [les] terroristes. Mais qu'ils amalgament le terrorisme à l'islam, je trouve ça inacceptable", a encore dit le recteur, souhaitant "montrer que les musulmans sont des citoyens à part entière et (que) lorsqu'ils sont touchés dans leurs droits, ils réagissent".
Une plainte contre le citoyen Houellebecq, pas l'écrivain
Il a précisé qu'en voulant assigner M. Houellebecq, il ne visait pas l'écrivain, "qui est protégé par la liberté d'expression", mais le citoyen s'exprimant dans une revue. Dans un communiqué, le responsable de la Mosquée indique qu'il va déposer plainte pour des propos présumés être "une provocation à la haine contre les musulmans".
Les positions controversées de Michel Houellebecq ne sont pas nouvelles. Il avait déjà été poursuivi, mais relaxé en première instance comme en appel, lors d'un procès pour incitation à la haine après avoir déclaré en 2001: "La religion la plus con, c'est quand même l'islam".
Front populaire, fondée en 2020, est une revue de commentaires politiques qui se veut opposée aux élites, au président Emmanuel Macron, au libéralisme économique et à l'Union européenne, et favorable à une démocratie plus directe, souverainiste.
ce message ne vient pas de moi