par une des fakes de Der » 23 Oct 2012, 12:50
Suicide d'une enseignante à Béthune qui invoque ses conditions de travail
Classe surchargée, emploi du temps, hiérarchie, une enseignante d'un lycée professionnel de Béthune, dans le Pas-de-Calais, est morte dimanche, par suicide, imputé à des conditions de travail difficiles, a annoncé mardi 23 octobre un syndicat.
La sœur de cette enseignante de 48 ans en secrétariat et bureautique au lycée professionnel André-Malraux a trouvé sur l'ordinateur de la défunte un brouillon de courrier électronique dans lequel elle évoque sa souffrance professionnelle, a expliqué Sylvie Vinsard, secrétaire académique et nationale du syndicat enseignant Action et démocratie.
"Dans ce message, qui était destiné au secrétaire départemental d'Action et démocratie, qui est aussi enseignant dans son établissement, elle expliquait que ça n'allait pas cette année parce qu'elle avait des classes surchargées à trente-six [élèves], qu'elle avait un emploi du temps assez lourd et qu'elle se sentait oppressée par la hiérarchie de l'établissement", a indiqué Mme Vinsard.
PERSONNE DE L'ÉDUCATION NATIONALE AUX OBSÈQUES
Elle craignait également que son poste soit supprimé à la prochaine rentrée scolaire, ce qui l'aurait contrainte à redevenir titulaire sur zone de remplacement, c'est-à-dire destinée "à parcourir les deux départements du Nord-Pas-de-Calais, (..) ce qu'elle ne voulait pas", selon la syndicaliste. "Elle avait déjà vécu cette situation pendant près de dix ans, précédemment, se retrouvant à faire de longs déplacements. Elle avait la phobie des embouteillages", a-t-elle souligné.
"Si la classe n'est pas remplie à trente-huit [élèves] à la rentrée, le rectorat n'ouvre pas la section complète. (...) Cette année, le poste de cette enseignante n'a pas été supprimé parce que les mesures de carte scolaire étaient déjà faites depuis mars. Mais à la rentrée prochaine, si cette politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux était poursuivie, elle allait de nouveau se retrouver en mesure de carte scolaire et perdre son poste", a précisé la responsable syndicale.
Mariée et mère d'un garçon de 14 ans, l'enseignante a passé une semaine dans le coma après son geste suicidaire, le 15 octobre, et est morte dimanche à l'hôpital. "Sa sœur nous a indiqué que sa dernière volonté était que personne de l'éducation nationale ne soit présent à ses obsèques", a souligné Sylvie Vinsard. Action et démocratie a l'intention de déposer un préavis de grève pour le 12 novembre, à sa mémoire. Interrogé par l'AFP, le rectorat n'était pas en mesure de réagir dans l'immédiat.