par une des fakes de Der » 05 Mars 2013, 20:58
ce soir Arte 20h50
The Gatekeepers
Film documentaire réalisé en 2012 par Dror Moreh
SYNOPSIS
Six anciens directeurs du service israélien de sécurité intérieure et de renseignement, le Shin Beth, dévoilent les dessous de la politique antiterroriste menée par leur pays depuis la guerre des Six Jours, en 1967. Ils tirent le bilan de leurs échecs, de leurs succès, et évoquent les actions violentes qu'ils ont dirigées - attentats ciblés, exécutions sommaires ou enlèvements. Le récit part de la retraite du Sinaï et de la guerre du Liban, retrace la montée de l'extrémisme juif, les deux intafadas et l'invasion récente de Gaza. Des archives inédites de l'armée et des documents privés appartenant à des soldats étoffent leur témoignage...
LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 02/03/2013
On aime beaucoup
En décidant d'organiser intégralement The Gatekeepers autour de la parole de six anciens dirigeants du Shin Bet, l'agence de renseignements en charge de la sécurité intérieure d'Israël, Dror Moreh a eu une brillante idée, qui détermine la valeur de son documentaire, récit de trente années de lutte antiterroriste et de gestion infructueuse de la question palestinienne. De ces six hommes d'action, pragmatiques et sans états d'âme, qui s'étaient jusqu'alors astreints au devoir de réserve, personne ne pourrait dire qu'ils manquent de patriotisme, ni qu'ils aient jamais fait preuve de pacifisme, de gauchisme ou d'idéalisme. Les missions qu'ils décrivent, dans lesquelles la torture et les exécutions se taillent une part de choix, les distinguent des habituels prêcheurs de paix. « Dans la guerre contre le terrorisme, oublie la morale », conseille d'ailleurs l'un d'eux au documentariste.
Aussi les conclusions qu'ils tirent de la gestion calamiteuse du conflit par les différents gouvernements israéliens sonnent-elles avec une force d'autant plus convaincante. Il faut les entendre critiquer vertement les politiques dénuées de perspective menées depuis trente ans et prôner un recours massif à la diplomatie. « Israël ne peut pas se payer le luxe de ne pas parler avec ses ennemis », énonce Carmi Gillon, chef du Shin Bet de 1994 à 1996. « On ne fait pas la paix avec des méthodes militaires, mais en cultivant des relations de confiance », renchérit Avi Dichter, qui le dirigea entre 2000 et 2005. Fort de la parole de ces six retraités en colère, dont les points de vue convergent étonnamment, The Gatekeepers montre la voie de la paix en s'appuyant sur le constat d'échec d'une guerre à laquelle ils participèrent.
suivi de :
Le monde après Fukushima
Société par Kenichi Watanabe
Synopsis de Le monde après Fukushima
Dans la région de Fukushima, après l'accident nucléaire survenu en 2011, la vie des habitants continue, en intégrant au quotidien la pollution radioactive. Avec gravité, ces familles d'agriculteurs ou de pêcheurs qui s'efforcent désespérément de protéger leurs enfants, poursuivent malgré tout leur activité, encadrée par des outils de contrôle. Attachés à leur terre, ils disent leur haine du nucléaire, que la propagande leur a vendu comme un fleuron de la sécurité industrielle. Une mise en abyme du monde futur, à travers des témoignages de vies fracassées.
La critique TV de télérama du 02/03/2013
Vivre dans la région de Fukushima, deux ans après la triple catastrophe survenue le 11 mars 2011, c'est renoncer à son existence « d'avant », celle où l'on ne redoutait pas d'absorber des aliments contaminés, où l'on pouvait envisager son avenir avec un optimisme raisonnable, où l'on envoyait jouer dehors, sans se ronger d'angoisse, des enfants qui ne portaient pas de dosimètre autour du cou.
C'est apprendre à composer avec la pollution radioactive, ennemi invisible dont la capacité de nuisance, malgré les leçons de l'histoire, est minimisée par les autorités, et que l'on ne peut qu'imparfaitement mesurer. Aucune indemnisation ne compensera la perte irrémédiable subie par ceux qui habitent à proximité de la zone interdite. Et l'on frémit en entendant une femme avouer qu'elle a demandé à ses deux filles de 17 et 24 ans de ne pas avoir d'enfants...
Elégiaque et militant, accompagné d'un commentaire discret mais engagé (confié à l'écrivain Michaël Ferrier), le film de Kenichi Watanabe réserve une large place à la parole des simples citoyens, dont l'inquiétude et la colère sont relayées, à Tokyo, par les participants parfois prestigieux (comme le Prix Nobel de littérature Kenzaburô Oé) des manifestations contre le nucléaire. On entend aussi l'avis de spécialistes, ainsi que les témoignages plus ou moins autocritiques de représentants de l'administration japonaise (de l'ex-préfet de Fukushima à l'ex-Premier ministre Naoto Kan) et des médias. Un retour saisissant sur un désastre « à fin ouverte », selon l'expression du sociologue Ulrich Beck, car le poison des radiations agit sans limite de temps ni d'espace.