par fernando » 09 Juil 2013, 10:35
Gasland
Mardi 9 juillet de 20:50 à 22:35 sur Arte
SYNOPSIS
Le point de départ de «Gasland» est une lettre adressée à Josh Fox, le réalisateur, lui proposant 100 000 dollars pour pouvoir forer des puits d'exploitation du gaz de schiste sur sa propriété, en Pennsylvanie. Sachant que George W Bush, en 2005, a dispensé les industries de l'énergie du respect des lois environnementales protégeant l'air et l'eau, et que la multinationale Halliburton, qui fut dirigée par l'ex-vice-président Dick Cheney, est pionnière dans l'exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique, Joh Fox, pour savoir à quoi il s'expose, entrerpend d'enquêter à travers le pays, armé d'une caméra, de son banjo et d'une curiosité naïve mâtinée d'humour noir...
Gasland pourrait n'être qu'un réquisitoire de plus contre l'industrie américaine, sa soif de profit, son action dévastatrice sur l'environnement, ses tentatives de corruption du monde politique. Grâce à la personnalité de son réalisateur, il est plus que cela. Metteur en scène de théâtre, Josh Fox est un drôle de mélange alliant la radicalité d'un Michael Moore, sans ses travers idéologiques, à la fausse candeur de notre John Paul Lepers national. Les hasards de la vie en ont fait le héraut d'une révolte contre une industrie gazière avide de faire flamber les dollars en exploitant les gaz de schiste grâce à une nouvelle technique de forage, efficace mais très polluante : la fracturation hydraulique horizontale.
Son film montre les ravages de cette méthode sur l'écosystème et dénonce l'absence de scrupules des industriels de l'énergie. Il lui a valu d'être inscrit sur la Terror Watch List du Department of Homeland Security (l'équivalent du ministère de l'Intérieur aux Etats-Unis), mais aussi la reconnaissance de milliers d'associations et de citoyens américains. Josh Fox a tourné Gasland caméra à l'épaule sur le mode du journal intime. Son film possède un côté amateur, avec ses cadrages approximatifs, ses zooms trop rapides et ses plans décalés. Des défauts assumés qui lui confèrent une authenticité et une sincérité indéniables. Fox reconnaît avoir voulu réaliser un documentaire « mainstream » pour toucher le grand public, mais il n'a pas non plus renoncé à une touche artistique personnelle. Adepte du cinéma expérimental, il revendique une influence godardienne, qui lui inspira chaque jour durant le montage cette question existentielle : « What would Godard do ? » (« Que ferait Godard à notre place ? »). Au final, Josh Fox fait de Gasland le film très personnel d'une révolte authentique et généreuse. Il n'en est que plus convaincant.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."