par fernando » 31 Mai 2024, 13:06
Des supporters de Lyon ont semé la terreur au stade Pierre-Mauroy
Lors de la finale de la Coupe de France au stade Pierre-Mauroy, les salariés de la société chargée de la restauration ont été pris à partie par des supporters lyonnais. Ils ont dû se barricader dans leurs points de vente.
Villeneuve-d’Ascq. Sièges arrachés, toilettes saccagées… et salariés traumatisés ? La finale de la Coupe de France entre l’OL et le PSG, samedi dernier au stade Pierre-Mauroy, a visiblement causé un peu plus que des dégâts matériels.
des « ignobles incidents »
Dans un mail adressé lundi à ses employés et que La Voix du Nord a pu consulter, Lucas Pariente, le patron de la société Topivo, le prestataire qui s’occupe des espaces restauration dans l’enceinte nordiste, exprime sa « solidarité » et sa « compassion » après des « ignobles incidents » dont certains vacataires ont été victimes. Il offre également l’accompagnement de sa société aux cas où certains salariés souhaiteraient porter plainte. Que s’est-il passé ? Selon le témoignage de Justine (1), une employée de Topivo, son point de vente, situé du côté des supporters de Lyon, est tombé à court de bières avant même le début de la rencontre. « C’est là que ça a dégénéré : les supporters lyonnais ne nous lâchaient plus, ils ont commencé à nous insulter, à s’énerver alors que le match n’avait pas encore commencé », raconte la jeune femme de 18 ans.
« Ils se sont déchaînés »
À 20 h 50, consigne est donnée au personnel de s’enfermer dans les points de vente. Dans une vidéo tournée par Justine, on voit des supporters de l’OL frapper sur le store baissé. La tension retombe au coup d’envoi. Mais à la mi-temps, les supporters lyonnais sont de retour : « ils se sont déchaînés sur notre point de vente et ceux aux alentours, qui étaient fermés aussi ». Débute alors ce qu’elle qualifie de « cauchemar » ou de « carnage ».
Alors que le match a repris, certains continuent de taper sur le volet et d’insulter le personnel : « même la sécurité n’arrivait pas à la calmer ». Elle ajoute avoir entendu des insultes racistes comme « bougnoules ». Dans le point de vente, ils sont une douzaine à s’être retranchés en retrait dans la cuisine, par sécurité, et parce que les forces de l’ordre s’apprêtent « à gazer les supporters ».
Une des collègues de Justine fond en larmes, terrorisée. En tout, ils vont rester cloîtrés plus de 1 h 30. Le calme est enfin revenu, et les salariés de Topivo sont autorisés à rentrer chez eux avant la fin de leur service. Contacté par La Voix du Nord, Lucas Pariente indique qu’il se réserve le droit de porter plainte.
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