A tous les SNCFistes

Messagepar Giallo » 15 Juin 2014, 23:20

fernando a écrit:Sérieux?

ouais, une membre d'un syndicat qui disait "à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.... il faut reporter les épreuves du bac".
ce message ne vient pas de moi
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Messagepar fernando » 15 Juin 2014, 23:33

Nom de dieu la CGT Sncf et Sud Rail ils vivent vraiment sur une autre planète O_o
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
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fernando
 
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Messagepar basmainforme » 16 Juin 2014, 09:06

hier, genre vers minuit et demi, ils ont passé une pub ridicule dans laquelle ils disaient qu'ils mettraient en place un dispositif exceptionnel avec :
priorité d'acces au trains pour ceux qui passent des exams
covoiturage
des hommes en gilet rouges pour les guider

minuit et demie, pour des gamins qui vont se lever à 6h...

z'ont honte de rien comme meme
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Messagepar dickadmin » 16 Juin 2014, 09:08

Genre, t'as pas attendu le dernier jour avant de t'y mettre, en te disant qu'en révisant toute la nuit ça devrait passer ?
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Messagepar basmainforme » 16 Juin 2014, 09:35

si, mais j'etais pas devant la télé, enfin, y'avait pas coupe du monde
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Messagepar bitadmin » 16 Juin 2014, 14:33

Pas de sortie de crise. La grève à la SNCF est reconduite pour 24 heures, a annoncé la CGT-Cheminots, lundi 16 juin.
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Messagepar basmainforme » 16 Juin 2014, 14:35

serieux vont reussir a me faire louper mon train vendredi a ce train (lolilol) la !
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Messagepar ChevalierBlanc » 16 Juin 2014, 14:45

basmainforme a écrit:serieux vont reussir a me faire louper mon train vendredi a ce train (lolilol) la !


ça te sort un peu de de ton train train quotidien (lolilool x 2).
"les gens du nord ont dans leurs cœur le soleil qui non pas dehors" Manu le 4 avril 2016
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Messagepar King Kong » 16 Juin 2014, 15:01

Du coup on ne parle plus de ces fdp d'intermittent du spectacle
"Je pars avec le sentiment d'avoir bien fait mon travail" françois rebsamen
King Kong
 
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Messagepar ChevalierBlanc » 16 Juin 2014, 15:03

King Kong a écrit:Du coup on ne parle plus de ces fdp d'intermittent du spectacle


Nando, Basmain et moi sommes intermittents alors ferme un peu ta grande gueule svp !
"les gens du nord ont dans leurs cœur le soleil qui non pas dehors" Manu le 4 avril 2016
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Messagepar Giallo » 16 Juin 2014, 15:04

ChevalierBlanc a écrit:
basmainforme a écrit:serieux vont reussir a me faire louper mon train vendredi a ce train (lolilol) la !


ça te sort un peu de de ton train train quotidien (lolilool x 2).


les blagues vont bon train ici...
ce message ne vient pas de moi
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Messagepar basmainforme » 16 Juin 2014, 15:30

Suis en train de me demander si on se fout quand meme pas un peu de notre gueule ici...
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Messagepar boban » 16 Juin 2014, 15:32

Alors c'est quoi ce bordel avec la SNCF encore??? désolé mais je prend le wagon en marche...
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Messagepar basmainforme » 16 Juin 2014, 15:33

boban a écrit:Alors c'est quoi ce bordel avec la SNCF encore??? désolé mais je prend le wagon en marche...


les mecs commencent à derailler
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Messagepar boban » 16 Juin 2014, 15:35

Nan mais sérieux , je ne veux pas rester à quai...
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Messagepar ChevalierBlanc » 16 Juin 2014, 15:44

boban a écrit:Nan mais sérieux , je ne veux pas rester à quai...


Déconne pas boban, tu es l'une des locomotives de ce forum !
"les gens du nord ont dans leurs cœur le soleil qui non pas dehors" Manu le 4 avril 2016
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Messagepar krouw2 » 16 Juin 2014, 15:45

King Kong a écrit:Du coup on ne parle plus de ces fdp d'intermittent du spectacle


Ils vont pas nuire à ton quotidien
Hollande 2027
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Messagepar otto » 16 Juin 2014, 22:07

:)
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Messagepar otto » 16 Juin 2014, 22:08

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Messagepar otto » 16 Juin 2014, 22:15

Sont pas les seuls à faire grève...

Les cheminots suédois entament leur deuxième semaine de grève ... contre l'opérateur français Véolia !

Face au désastre de la privatisation sauvage du rail en Grande-Bretagne, la Suède est montrée en modèle au sein de l'Union européenne d'une « libéralisation contrôlée ». La grève actuelle montre bien qu'on a affaire à un mythe, éclairant en ces temps de « réforme ferroviaire » en France.
On va avoir droit dans la presse aux poncifs sur la « culture du conflit » en France, idéologique et particulariste, face aux mythifiés pays nordiques où règne une « culture du compromis », empreinte de pragmatisme et d'intérêt général.
Manque de chance, au moment où le mouvement se construit en France contre la réforme ferroviaire, la Suède connaît une grève dans le secteur du rail qui paralyse déjà depuis deux semaines toute la partie méridionale du réseau et menace désormais de s'étendre à tout le pays.
Tout a commencé en 1988 par la séparation de l'infrastructure confiée à BV (Rail national suédois) et maintenu dans le giron public, et un opérateur SJ (Chemins de fer suédois) public, fragmenté en 2001 en sept entreprises, une partie d'entre elles privatisées depuis.
Il a fallu néanmoins attendre 2010 pour que le gouvernement décide de mettre fin au monopole public de SJ sur le transfert de passagers intérieur.
Depuis 2010 : une série d'opérateurs privés ont fait leur apparition, comme la Deutsche Bahn allemande dans les lignes du nord ou le luxembourgeois CFL pour le fret à partir du Goteborg.
Toutefois, le principal investisseur reste le français Veolia qui s'est emparé en quelques années de plusieurs lignes de trains inter-régionaux (ex : Stockholm-Goteborg), des lignes trans-frontalières avec la Norvège ainsi que la majeure partie du réseau méridional suédois.

Quelle conséquence de cette introduction de la concurrence pour les salariés ?

La réponse vient du mouvement de grève lancé ce lundi 2 juin sur la « ligne sud » (Södra Stambanan) reliant Malmo à Linkoping, la 4 ème plus importante en taille du pays, paralysant le trafic pour 75 000 passagers.
La mobilisation est partie de 250 travailleurs, allant des contrôleurs aux conducteurs de train : ce qu'ils reprochaient à Veolia, d'avoir résilié leur contrat à temps plein, avec droits garantis pour les ré-embaucher par la suite en contrat « zéro heure ».
Des contrats « zéro heure » qui, rappelons-le, permet à l'employeur de confier des tâches à la mission à un salarié, payé à la tâche … et bien sûr non-payé entre-temps, soumis à la volonté despotique de son patron. La précarité ultime.
Le syndicat réputé combatif SEKO (Syndicat des services et communications) dénonce cette situation et pose deux revendications :
limiter le nombre de travailleurs temporaires autorisés à être utilisés dans l'année (maximum de 40 000 h), qu'une année d'emploi temporaire conduise à un recrutement en contrat stable.
Ces revendications, pourtant modestes, ont pour l'instant reçu une fin de non-recevoir de la part de la confédération patronale ALMEGA et de l'entreprise française Veolia.
Le mouvement va entrer désormais dans sa deuxième semaine de grève, il devrait s'étendre : « Nos négociateurs n'ont pas avancé, donc nous devons étendre l'action et faire monter la mobilisation » a confié le dirigeant syndical Erik Sandberg au journal suédois The Local.
Des trains ont déjà cessé de circuler sur la ligne Malmo-Stockholm, le syndicat a annoncé son intention de lancer un mouvement de grève à Stockholm à partir du 20 juin, si il n'obtenait pas satisfaction, en pleine période de vacances estivales.
Le mouvement de grève qui impliquait à l'origine 250 salariés en touche à présent plus de 1 260.
Certes, le patronat, la presse locale essaient de monter les usagers contre les cheminots utilisant l'argument économique (« 2 millions de pertes par jour ») … et celui éculé de l'écologie (la pollution causée par la hausse du trafic sur le port d'Oresund, si!).
Toutefois, cette campagne médiatique que nous connaissons si bien en France ne semble pas marcher en Suède. Car, bien que l'expérience soit courte, la dégradation du service est déjà sensible depuis l'ouverture à la concurrence.
Le système ferroviaire suédois, réputé pour être un des plus efficaces, fiables, égalitaires d'Europe, semble se déliter dangereusement : retards de plus en plus fréquents, hausse des tarifs, sous-investissement, inégalités entre régions.
Ainsi, les compte-rendus mettent en avant le soutien apporté par les usagers de Malmo, principale ville du sud du pays frappée par la grève, aux travailleurs en lutte
Un sondage récent dans le quotidien suédois Dagens Nyheter montre même le haut niveau de conscience de la population suédoise, dépassant les mots d'ordre du syndicat des transports.
En effet, 70 % des Suédois se déclarent favorables à la ré-introduction du monopole public sur les chemins de fer.Un camouflet pour les partisans zélés de la privatisation du rail !
Serait-ce tabou de dire que les « réformes ferroviaires » de libéralisation-privatisation ont conduit à des échecs, qu'elles unissent cheminots et usagers dans la volonté de retour au monopole public ? Vive la lutte des cheminots suédois !
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otto
 
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Messagepar krouw2 » 16 Juin 2014, 22:40

l'expression pris en otage c'est d'un relou, j'ai un pote qui s'est fait braquer au crédit mut, un flingue sur la tempe, il peut plus bosser en face à face
Hollande 2027
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Messagepar otto » 17 Juin 2014, 07:11

Clairement relou en effex. Mais c'est une des expressions à utiliser lorsqu'on parle de la sncf. Genre si tu l'utilises pas, taperdu :/
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Messagepar fernando » 17 Juin 2014, 13:17

Long article (didn't read, lol) pour se faire une idée. Même Mediapart a du mal à venir au secours des cheminots de manière aussi véhémente que d'habitude.

Dans cette grande entreprise publique où la culture de mobilisation reste ancrée, la grève reste une façon de ressouder les rangs en période d'incertitudes. « La corporation cheminote menacée de délitement par la nature des restructurations permanentes éprouve très régulièrement le besoin de ressouder ses rangs autour de grandes revendications mobilisatrices », explique le chercheur Marnix Dressen. Au risque de provoquer l'incompréhension d'une partie du pays, gênée dans ses déplacements.


Ce passage résume un peu tout l'article, ils fear pour leur statut de cheminot à l'avenir même si ce n'est pas l'objet de la réforme, donc ils font grève.
Adaptation douloureuse à l'évolution du contexte national et international, comme à France Telecom y'a quelques années.

Réforme ferroviaire: pourquoi ça coince

17 juin 2014 | Par Mathieu Magnaudeix



Septième journée de grève à la SNCF ce mardi, alors que les députés entament la discussion de la controversée réforme ferroviaire. Que prévoit exactement cette loi ? Que veulent la CGT et Sud ? Pourquoi le conflit dure-t-il ? Analyse d'une réforme qui réorganise l'entreprise et accompagne l'ouverture à la concurrence du rail.


Les députés entament ce mardi 17 juin l'examen de la réforme ferroviaire, sur fond de vive contestation. Depuis une semaine, deux syndicats importants de la SNCF, la CGT et Sud-Rail (53 % des votes aux élections professionnelles de mars 2014 3), reconduisent la grève pour protester contre cette loi qu'ils jugent dangereuse, pour les cheminots et pour les usagers. La CFDT et l'Unsa (38 % à elles deux 3), plus modérées, ne s'associent pas au mouvement. Laurent Berger, de la CFDT, dénonce une « mise en scène » 3 et l'Unsa parle de « course à l'échalote » 3 entre CGT et Sud. En face, Manuel Valls et le chef de l'État montrent les muscles et jouent l'opinion, profitant de la relative impopularité des cheminots, volontiers présentés comme rétifs au changement ou arc-boutés sur leurs supposés privilèges.

Dans les médias, le mouvement est surtout analysé par ses conséquences : retards des bacheliers aux épreuves, voyageurs TGV énervés, banlieusards lessivés par des heures de transports de plus. Les causes du conflit paraissent en revanche assez nébuleuses. « Je regrette que cette grève continue car nous n'en voyons pas le sens », a lancé Manuel Valls sur France Info 3. Pourtant, ce mouvement, dont la durée tient à la détermination d'une partie de la base, en dit long sur le moral des cheminots, leurs inquiétudes, la concurrence infernale dans laquelle évolue la SNCF, immense entreprise publique de 250 000 salariés aux statuts divers.


Ce que prévoit la loi

La réforme ferroviaire 3 que les députés discutent à partir de mardi a été examinée lors du Conseil des ministres du 16 octobre 2013. Elle était souhaitée par le président de la SNCF Guillaume Pepy, nommé par Nicolas Sarkozy mais classé à gauche (il a travaillé avec Martine Aubry). Elle comprend 19 articles et vise, selon le gouvernement, à « moderniser en profondeur l’organisation du système de transport ferroviaire français ». Principale mesure : la réunion au sein d'une seule entreprise de la SNCF, qui exploite le réseau, et de Réseau ferré de France (RFF), qui le gère et l'entretient. Depuis la loi Pons de 1997 3, les deux entités sont séparées. Une division en partie factice (la SNCF assurait en fait une grande partie des attributions de RFF) qui, selon le gouvernement, « se traduit par des surcoûts et des difficultés à coordonner les travaux et les circulations ferroviaires, préjudiciables à la qualité de service ». La loi vise aussi à endiguer l'endettement du système ferroviaire (plus de 40 milliards d'euros).

Selon le rapporteur de la loi 3, le député PS Gilles Savary, elle vise par ailleurs clairement à « préparer l'ouverture du système ferroviaire à la concurrence ». Bruxelles souhaite en effet (c'est le « quatrième paquet ferroviaire européen » en cours de discussion) que le marché européen du rail soit totalement ouvert à la concurrence à partir de 2022 dans toute l'Europe – cela dit, les États souhaitent garder des marges de manœuvre importantes pour organiser cette concurrence. Dans cette perspective, la loi pose le principe d'un futur « cadre social harmonisé » entre les cheminots et les salariés des opérateurs privés, existants ou à venir.

RFF-SNCF, ça n'a jamais marché

La séparation entre l'opérateur SNCF et le gestionnaire du réseau date de février 1997. À l'époque, il s'agit surtout pour la France, qui tente alors de se plier aux critères de Maastricht, de masquer dans une structure de "défaisance" la dette déjà colossale du système ferroviaire. Outre les voies ferrées, RFF endosse alors 20 milliards d'euros de passif financier. En dix-sept ans, la dette de l'ensemble du système a plus que doublé, à cause du coût d'entretien d'un immense réseau en très mauvais état (ce qui explique de nombreux retards ou fermetures temporaires de liaisons), ou encore de la construction de nouvelles lignes (quatre nouveaux tronçons 3 à grande vitesse seront inaugurés d'ici 2017 : Paris-Strasbourg, Paris-Bordeaux, Paris-Rennes et Paris-Montpellier ; quant au futur Lyon-Turin, il n'est toujours pas financé, etc.).


La réforme est une tentative de contenir cette dette qui flambe. Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, assure que la réorganisation fera gagner 1,5 milliard d'euros par an 3 en supprimant doublons et chevauchements inefficaces. De quoi stabiliser la dette, mais pas la réduire. Plus prosaïquement, c'est une façon de régler des bisbilles récurrentes entre les deux structures, comme l'a prouvé l'incroyable quiproquo des quais de gare à raboter pour les futurs trains express régionaux (TER).

La loi propose donc de « réunifier » SNCF (rebaptisée SNCF Mobilités) et RFF (devenu SNCF Réseau) au sein d'une même holding, sur le modèle de la Deutsche Bahn allemande – au grand dam de la commission européenne 3, guère friande de telles structures accusées d'être un frein à la concurrence.

Rien n'assure toutefois que malgré la fusion, trois entreprises seront plus efficaces que deux. « À part multiplier les postes d’encadrement et les heures de réunions entre tout ce petit monde, quelle utilité ? » s'interroge le cheminot Sylvain Boulard dans un post où il explique ses raisons de faire grève 3. Pour les députés Front de gauche, c'est le risque d'un « éclatement du système » 3. « Le projet de loi est fait pour pousser encore plus loin le cloisonnement et l'étanchéité entre activités (…) pour préparer la structuration en sociétés privées », craint la CGT. Pour Sud-Rail, le « service public ferroviaire doit être assuré par UNE entreprise publique intégrée, gérante de toute l’exploitation et toute l’infrastructure... ». « Nous savons – nous ne le cachons nullement – que l’ouverture du marché à la concurrence, engagée depuis 2000, sera réalisée à terme, rétorque le rapporteur de la loi Gilles Savary. Nous préparons la SNCF à cet environnement ouvert, dans lequel elle devra se battre en France et, surtout, à l’étranger (…) Loin de démanteler la SNCF, nous conservons toutes ses compétences. »


Les craintes des syndicats : plus de concurrence, plus de compétitivité

« La SNCF va être complètement éclatée et incapable de répondre aux besoins de transport, (…) il y aura des milliers de camions supplémentaires sur les routes, de plus en plus de gares et de lignes fermées », prévient Thierry Nier, secrétaire fédéral de la CGT cheminots. La loi ne prévoit pourtant pas de fermeture de gares ou de réductions de dessertes. Elle ne dit d'ailleurs rien non plus de la façon de redresser l'activité Fret de la SNCF, moribonde.

Mais si une partie des cheminots sont si inquiets, c'est parce que leur environnement quotidien change très vite : le service public se veut désormais ultra-rentable et concurrentiel. « Depuis 1983, la SNCF a perdu 100 000 cheminots, soit un tiers de l’effectif, alors qu’elle transporte 400 millions de voyageurs supplémentaires par an », résume Gilles Savary. La SNCF est devenue un groupe mondial, en compétition dans de nombreux pays du globe pour l'exploitation de dessertes régionales, de réseaux urbains, ou dans le cadre de marchés d'ingénierie.


Elle compte aujourd'hui 250 000 salariés, dont 144 000 seulement ont le statut de cheminot. Les autres sont des contractuels de droit privé (environ 10 000), ou encore salariés du millier de filiales que compte désormais l'entreprise (environ 100 000, employés à des conditions moins avantageuses et avec plus de flexibilité). Parmi ces filiales, certaines sont connues du grand public, comme ID-TGV, voyages-sncf.com ou les autocars low-cost IDBUS, lancés en 2012. D'autres le sont beaucoup moins. Comme VFLI 3, une filiale qui taille des croupières à l'activité fret de la SNCF, ou Sféris 3, spécialiste de l'entretien du réseau en concurrence avec l'activité infrastructures de la SNCF (l'actuelle SNCF Infra). D'après la CGT, un tiers des embauches se fait d'ailleurs hors statut cheminot – ce que la direction dément. Selon un cadre cité par Les Échos 3, les filiales servent à « vider le statut cheminot à la petite cuillère ». Une sorte de dumping interne pour contourner le vieux statut maison afin de faire des économies et gagner en compétitivité.

Dans le même temps, le secteur ne cesse de se libéraliser. Le fret (transport de marchandises) est ouvert à la concurrence depuis 2006. Selon l'Autorité de régulation des activités ferroviaires 3 (ARAF, le gendarme du marché ferroviaire dont la loi muscle d'ailleurs les attributions), les opérateurs privés représentent déjà 32 % du marché (autant qu'en Allemagne, qui a pourtant ouvert ce marché douze ans plus tôt). Fret SNCF, l'opérateur historique, en crise structurelle, est concurrencé par EurocargoRail (filiale de la Deutsche Bahn), Europorte (filiale du groupe Eurotunnel), Colas Rail, ou une filiale de la SNCF comme VLFI.

Les transports internationaux de voyageurs sont ouverts à la concurrence depuis décembre 2009. En pratique, la SNCF les assure tous encore, via des coopérations avec des opérateurs d'autres pays (Eurostar, Thalys, Alleo, Lyria). Depuis décembre 2011, la compagnie privée Thello (Trenitalia/Transdev) propose toutefois des Paris-Venise et des Paris-Rome via Milan.

Les trains express régionaux (TER) sont toujours conduits et entretenus par la SNCF. Mais les régions, autorités organisatrices de transport à travers des délégations de service public, consacrent 6 milliards d'euros par an au ferroviaire et doivent gérer un trafic de plus en plus important. Elles militent pour gérer elles-mêmes leurs transports 3, et réclament une loi 3 qui leur permettrait de faire appel (à titre expérimental, dans un premier temps) à des opérateurs privés ou à des régies. Certains opérateurs, comme la filiale de trains régionaux de la Deutsche Bahn, les courtisent d'ailleurs activement 3 pour les encourager à sauter le pas.

Sans supprimer le statut particulier des 144 000 cheminots (qui leur garantit notamment 3 l'emploi à vie, une retraite pas encore alignée sur le régime général, la possibilité de partir à 50 ans pour les agents nés avant 1967 3, des règles de mobilité et d'avancement, etc.), la réforme ferroviaire crée un « cadre social commun à tous les travailleurs de la branche ferroviaire ». Objectif : préparer le terrain à une future négociation entre l'UTP (patronat des transports publics, auquel appartient la SNCF) au sujet d'une convention collective unique 3 entre les cheminots, les salariés de la SNCF et ceux des entreprises concurrentes. « L’ensemble des entreprises de la branche ferroviaire seront ainsi soumises à un régime homogène en matière de durée du travail », promet le gouvernement.

Formellement, le statut cheminot (le "RH0001" dans le jargon maison 3) n'est pas mis en cause. « Ce cadre social harmonisé, c'est la destruction de nos métiers, la remise en cause de nos accords », s'inquiète pourtant la CGT-cheminots, qui craint un détricotage social en cascade 3.

Le contexte interne

Ces éléments mis à part, le contexte social et syndical de la SNCF explique aussi la durée du mouvement – le plus long depuis la réforme des retraites de 2010.

Dans cette grande entreprise publique où la culture de mobilisation reste ancrée, la grève reste une façon de ressouder les rangs en période d'incertitudes. « La corporation cheminote menacée de délitement par la nature des restructurations permanentes éprouve très régulièrement le besoin de ressouder ses rangs autour de grandes revendications mobilisatrices », explique le chercheur Marnix Dressen. Au risque de provoquer l'incompréhension d'une partie du pays, gênée dans ses déplacements.

Alors que la sécurité à la SNCF est un véritable dogme, les défauts de signalisation et autres problèmes techniques sur le réseau sont par ailleurs perçus par certains cheminots comme le signe d'une crise des valeurs internes. À ce titre, l'accident mortel de Brétigny-sur-Orge (juillet 2013) a pu servir de révélateur. Comme un récent rapport indépendant l'a montré, la SNCF paraît avoir de lourdes responsabilités : de très nombreux boulons servant à retenir le rail étaient défectueux ou manquants 3. La CGT a vu dans cet accident mortel (un événement rarissime à la SNCF) le signe d'une « déstructuration » 3 de l'entreprise.

Côté syndical, l'éclatement n'aide guère à apaiser le paysage social. L'hégémonie historique de la CGT est un peu plus remise en cause à chaque élection professionnelle (par Sud, mais aussi par l'Unsa en pleine ascension). Ce qui explique ses atermoiements (son leader, Gilbert Garrel, a paru indécis, et la confédération CGT le soutient du bout des lèvres), mais aussi son intransigeance actuelle.

Enfin, le rapport de force créé par le gouvernement (« Il faut savoir terminer un mouvement », a lancé François Hollande, paraphrasant le communiste Maurice Thorez en 1936) entraîne en retour un sursaut de mobilisation dans les assemblées générales. En décembre 1995, les cheminots étaient à la tête du mouvement de contestation du plan Juppé de réforme de la Sécurité sociale. Les temps ont changé mais ils savent que leur capacité de nuisance et de mobilisation inquiète n'importe quel pouvoir.
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fernando
 
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Messagepar pepito_banzaï » 17 Juin 2014, 13:46

Pour changer un peu.
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La vie est une pute qui te veut pas que du bien.
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Messagepar krouw2 » 17 Juin 2014, 13:50

zavékavotéagoche
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Messagepar fernando » 17 Juin 2014, 20:04

Je dois prendre le train avec 2 changements demain, je sens de la crainte.
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Messagepar W » 17 Juin 2014, 20:07

Viens de voir un cheminot se faire poutrer par 3-4 CRS, ayévlakejbande : )
It's art. You don't need pants.
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Messagepar boban » 17 Juin 2014, 20:29

fernando a écrit:Je dois prendre le train avec 2 changements demain, je sens de la crainte.


Fais gaffe y'a footresalle jeudi 26, ne prend pas de risque de rater ça...
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boban
 
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Messagepar krouw2 » 18 Juin 2014, 12:08

gréve remise....

jusqu'à demain
Hollande 2027
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Messagepar matcheu » 18 Juin 2014, 13:08

Fils de chiens de cheminots de mes couilles.
Heureusement qu'on est tous fous sinon on deviendrait tous dingues.
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matcheu
 
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