par fernando » 16 Juil 2013, 09:24
BUT, c'est du journalisme total.
LOSC – Débat : que penser de l’attitude de Thauvin ?
Le comportement de Florian Thauvin a provoqué depuis un mois de nombreux froncements de sourcil : acheté cet hiver par le LOSC, prêté à Bastia dans la foulée, l’ailier de 20 ans n’a pas encore porté le maillot des Dogues qu’il souhaiterait déjà revêtir celui de l’OM. Alors qu’une entrevue décisive doit avoir lieu aujourd’hui entre le joueur et son entraîneur René Girard, voici deux points de vue contraires sur la conduite de l’International Espoirs.
Thauvin trahit le LOSC
Si par un accès de faiblesse du président lillois Michel Seydoux, ce qui nous paraît improbable au regard de la fermeté affichée jusqu’alors par le dirigeant, Florian Thauvin venait bel et bien à quitter le Nord cet été, ce serait quasiment une première dans l’histoire du football.
Des joueurs qui partent de leur club avant d’y avoir disputé une seule minute, on en a bien quelques exemples en tête. Mais à l’image du Parisien Hakan Yakin, licencié du PSG un mois après y avoir été recruté en 2003, l’objet du litige concernait une blessure, un fait extérieur, un imprévu.
Dans le cas de Thauvin, il n’y a rien d’autre que la volonté du joueur d’effacer la signature apposée en janvier à son contrat. Ce qui témoigne d’abord d’un dilettantisme ahurissant, ensuite d’un manque de respect pour les Dogues.
Par dilettantisme, on entend cette incapacité de Thauvin à assumer ses actes. Cette signature, c’est la sienne. Il s’est engagé avec Lille, et un engagement de la sorte ne s’annule pas d’un vulgaire Ctrl + Z. Dans le cas inverse, un contrat ne voudrait plus rien dire et les clubs devraient se soumettre aux caprices de quelques enfants gâtés changeant de club de cœur comme de chemise et sur lesquels il serait impossible de bâtir la moindre politique sportive.
Par manque de respect pour le LOSC, on voudrait également rappeler que les dirigeants nordistes ont été les seuls, en tout cas les plus enclins à croire en l’avenir du joueur, à y mettre le prix, quand celui-ci n’avait pas encore explosé (ses meilleures prestations auront lieu durant la phase retour). Une telle confiance doit, un moment ou un autre, être rendue.
S.O.
L’attitude de Thauvin est légitime
Imaginez un peu : cet hiver, vous avez réservé un bolide flambant neuf, signé l’acte de vente, pris votre mal en patience lorsque le concessionnaire vous a informé que les délais de livraisons vous contraindraient à six mois d’attente avant de tenir le volant de votre bijou. Sauf qu’à la livraison, surprise, la Porsche si désirée a laissé place à une R5. Ne vous sentiriez-vous pas lésé ?
Le cas Florian Thauvin est comparable à cette anecdote. Lorsqu’en janvier, l’ailier bastiais a accepté de rejoindre le LOSC, celui-ci disposait d’un des meilleurs effectifs de Ligue 1. Sa place, pour les années à venir, était sur le podium. Mais le club est apparemment si mal géré qu’une malheureuse sixième place l’a condamné à repartir de zéro. Lille vend ses meilleurs joueurs (Payet à l’OM, Chedjou à Galatasaray, en attendant Digne, Mavuba…) et les remplace par des anonymes. À ce rythme, c’est la 13e place qu’il disputera la saison prochaine.
En somme, n’a-t-on pas le droit d’annuler un contrat lorsqu’il y a tromperie sur la marchandise ? Ce n’est pas à Thauvin, l’un des plus grands espoirs du foot français, de payer les erreurs de gestion des décideurs nordistes, de se sacrifier pour un club devenu trop petit pour lui.
On parle de sentiments, de fidélité. Mais le LOSC, lui, ne fera pas de sentiments si le joueur peine à s’imposer ou se blesse, quand ses dirigeants chercheront alors à le refourguer au premier venu. Le football n’est pas une « grande famille », mais un milieu professionnel. Thauvin a l’occasion de toucher un meilleur salaire et de se frotter à un enjeu sportif plus intéressant (la Ligue des Champions). Qui au monde serait assez fou pour garder son R5 ?
J.D.
BUT
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."