par fernando » 23 Mars 2016, 16:26
Attentats de Bruxelles : les dernières avancées de l’enquête
Le Monde | 23.03.2016 à 13h36 • Mis à jour le 23.03.2016 à 15h12
Le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw, a donné mercredi 23 mars de nouvelles informations concernant l’avancée de l’enquête sur les attentats survenus mardi à Bruxelles, et revendiqués par l’organisation terroriste Etat islamique.
Le bilan : 31 morts, 270 blessés
Le bilan des deux attaques est de 31 morts et 270 blessés, mais pourrait « malheureusement » évoluer, selon le procureur. Le premier ministre Manuel Valls avait annoncé peu avant que dix Français comptaient parmi les blessés.
Le niveau d’alerte est maintenu au niveau 4, le plus élevé en Belgique. « Le caractère imminent de la menace est réel. Des individus associés aux attentats d’hier sont encore dans notre pays, et n’ont pas encore été interpellés », a précisé le parquet belge.
L’attentat à l’aéroport Bruxelles-Zaventem
La première explosion a eu lieu à 7 h 58 dans le hall des départs, au niveau de la rangée 11. La seconde a eu lieu quelques secondes plus tard à hauteur de la rangée 2.
Un bilan officiel a fait état de onze morts et d’une centaine de blessés.
A propos de la photo diffusée hier par la police : l’homme au milieu a été identifié grâce à ses empreintes digitales comme étant Ibrahim El Bakraoui, né en 1986 et de nationalité belge.
L’homme à gauche sur la photo n’a pas encore été identifié.
Le troisième, à droite sur la photo, portant une veste de couleur claire et un chapeau, est en fuite. Il a laissé sur place un sac qui contenait la charge explosive la plus importante. Peu après l’arrivée des équipes de déminage, ce sac a explosé, le mélange qu’il contenait étant instable, mais sans blesser personne. Cet individu est activement recherché.
Aucune arme de poing ou de guerre n’a été trouvée à l’aéroport.
L’attentat dans le métro
L’explosion a eu lieu dans la station Maelbeek, en direction d’Arts-Lois. Elle s’est produite dans la deuxième des trois rames du métro, alors que celle-ci était toujours dans la station.
Selon le bilan officiel belge, cette attaque a fait vingt morts et quelque 130 blessés.
Le kamikaze a été identifié par ses empreintes. Il s’agit de Khalid El Bakraoui, frère d’Ibrahim, né à Bruxelles le 12 janvier 1989, de nationalité belge.
Les deux hommes ont de lourds antécédents judiciaires non liés au terrorisme.
Les perquisitions et le « testament » d’Ibrahim El Bakraoui
Un chauffeur de taxi, qui a déposé les trois suspects à l’aéroport et s’est signalé à la police, a permis d’identifier le lieu d’où provenaient les terroristes : le 4 rue Max Roos, à Schaerbeek, une commune de Bruxelles.
Une perquisition sur place a abouti à la découverte de 15 kilogrammes d’explosifs de type TATP, 150 litres d’acétone, 30 litres d’eau oxygénée, des détonateurs et une valise remplie de clous et de vis, ainsi que du matériel destiné à confectionner des engins explosifs (bacs en plastique, ustensiles divers, ventilateurs).
Deux autres perquisitions rue Max Roos n’ont rien donné. Une quatrième, à Schaerbeek, a abouti à l’interpellation d’un homme, qui est actuellement entendu par les enquêteurs. Une cinquième perquisition s’est déroulée à Aaren, où un homme a été interpellé puis libéré, faute de liens avec l’enquête.
Découverte majeure : les enquêteurs ont retrouvé dans une poubelle de la même rue un ordinateur portable qui contenait le testament d’Ibrahim El Bakraoui. Il y déclare être « dans la précipitation » et « ne plus [savoir] quoi faire », « [être] recherché de partout, ne plus [être] en sécurité ». Il indique aussi que « s’[il s]’éternise », il risque de terminer « dans une cellule », comme Salah Abdeslam, arrêté vendredi à Molenbeek.
Ce testament fait ainsi clairement le lien avec cet homme, incarcéré dans une prison belge de haute sécurité, et suspecté d’être un logisticien clé des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. Dimanche, le ministre des affaires étrangères de la Belgique avait affirmé qu’il « était prêt à refaire quelque chose » à Bruxelles.
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