Ecologix Krew: un monde sans Bhauvin est possible

Messagepar krouw2 » 31 Mai 2015, 16:52

Le premier système de nettoyage des océans va être lancé en 2016

Nombreux l’attendaient avec impatience, le projet de filtrage des océans initié par Boyan Slat à tout juste 18 ans sera bientôt d’application. Son rêve, pouvoir se débarrasser de ces fameuses îles de plastiques qui s’accumulent dans les mers et les océans du monde. Le jeune homme ne serait plus très loin de mettre en pratique un premier prototype au large…

Vous l’ignorez peut-être encore, mais il existe 5 grandes « îles » de plastique dans les océans du monde. Ces nappes sont constituées de détritus, principalement de dérivés pétroliers, émis par l’activité humaine. Et il ne s’agit là que de ce qui est visible. Nombreuses sont les particules invisibles à l’œil nu qui se faufilent dans les plus petits organismes jusqu’au plus grands prédateurs.

Boyan Slat, jeune écologiste hollandais, avait lancé son projet en 2014 grâce à une plateforme de financement participatif. En quelques semaines il aura récolté près de deux millions d’euros. Respectueux des dons réalisés par plus de 38.000 donateurs anonymes et récompensé par de nombreux prix, il n’a pas trainé pour lancer concrètement les travaux de sa machine dont la mission sera de recueillir les millions de tonnes de plastique qui polluent les océans de la planète.

En pratique, sa machine consiste en un entonnoir géant, placé en surface de l’eau, qui piègerait « naturellement » les plastiques grâce aux courants marins. Une invention qui apparaitrait relativement peu couteuse et efficace selon la théorie. De plus, le système est étudié pour ne pas gêner les écosystèmes marins.

« Prendre soins du problème des détritus des océans du monde est un des plus grands challenges environnementaux auxquels l’humanité doit faire face aujourd’hui. Non seulement ce premier test de nettoyage va contribuer à une eau et des rivages plus propres, mais c’est simultanément une étape essentielle vers notre but d’assainir la grande île de détritus du Pacifique. Ce déploiement va nous permettre d’étudier l’efficacité du système et sa durabilité dans le temps. » explique Boyan Slat sur son site internet.

Ainsi, le jeune activiste nous apprend que ce premier déploiement de son invention sera avant tout un test de faisabilité grandeur nature. La station d’épuration sera déployée courant 2016 au large des côtes de Tsushima, une île située entre le Japon et la Corée du Sud. Le système s’étendra sur deux kilomètres, devenant la plus grande structure flottante au monde. Par ailleurs, les autorités de l’île évalue la possibilité de reconvertir le plastique récupéré pour lui donner une fonction utilitaire. Le concepteur estime, peut-être de manière optimiste, que 100 kilomètres de son système placés stratégiquement suffiraient à filtrer 42% du plastique des océans en dix ans.


Si le concept apparait infiniment positif, les experts mettent en garde contre l’angélisme. Nettoyer les océans sans couper la source du problème reviendrait à placer un cataplasme sur une jambe de bois. Le laboratoire eau environnement et systèmes urbains (LEESU) avait nottamment mis en garde sur les limites du système sans action politique en amont. L’Europe rejette plusieurs millions de déchets plastiques dans l’environnement chaque année. Le système actuel de Boyan Slat propose d’en filtrer une centaine de tonnes. C’est louable, mais largement insuffisant sans action collective forte en faveur d’une profonde transformation de nos modes de production.

Sacré Sacha, il a changé de nom en toute humilité :

Hollande 2027
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Messagepar fernando » 31 Mai 2015, 17:18

Je parie qu'il ne fait pas partie des DVE.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
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Messagepar pepito_banzaï » 31 Mai 2015, 20:51

La vie est une pute qui te veut pas que du bien.
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Messagepar fernando » 08 Juin 2015, 16:56

bisou à otto



EPR Flamanville: de nouvelles et graves anomalies au cœur du réacteur

08 juin 2015 | Par Pascale Pascariello

Un rapport confidentiel de l’IRSN révèle de graves dysfonctionnements de pièces importantes de l’EPR de Flamanville (Manche). Ce document, que Mediapart a pu se procurer, pointe « de multiples modes de défaillances aux conséquences graves » sur les soupapes de sûreté. Ces nouvelles anomalies viennent s’ajouter aux défauts de fabrication de la cuve du réacteur.

Le devenir du chantier de l'EPR de Flamanville tourne au cauchemar pour Areva. Quelques semaines après la révélation de problèmes sérieux sur le fond de cuve du futur réacteur nucléaire, un rapport confidentiel de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) révèle de nouveaux et graves dysfonctionnements de pièces très sensibles de l’EPR. Ce document, que Mediapart a pu se procurer, avertit sur « de multiples modes de défaillances aux conséquences graves » sur les soupapes de sûreté, équipements servant à dépressuriser le réacteur.

Alors que le sort d’Areva a été débattu, mercredi 3 juin, à l’Élysée en présence du président François Hollande, ce nouveau rapport sur les anomalies de l’EPR plombe un peu plus l’entreprise. D'autant que ces nouvelles anomalies viennent s’ajouter aux défauts de fabrication de la cuve du réacteur, dont tous les problèmes n’ont pas été rendus publics par l’Autorité de sûreté nucléaire, comme le montre une seconde note interne de l’IRSN que Mediapart a consultée.

Dans un premier rapport de près de 80 pages, datant de février 2015 et non rendu public, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire relève des anomalies dans les équipements de contrôle de la pression du réacteur : les soupapes de sûreté. En cas de surpression du circuit primaire, dans la zone du réacteur, l’un des composants, le pressuriseur, est équipé de soupapes qui doivent s’ouvrir pour laisser partir la vapeur et faire ainsi baisser la pression.

Chauffée par le cœur nucléaire, l'eau est maintenue à haute pression dans le circuit primaire. Pour éviter une surpression qui pourrait abîmer les équipements et provoquer des fuites ou une explosion, les soupapes permettent de réguler cette pression et d'évacuer de la vapeur vers un autre circuit. Dans une centrale nucléaire, ces pièces sont déterminantes en cas d’accident. Leur dysfonctionnement a d’ailleurs été l’une des principales causes de l’accident nucléaire de Three Mile Island en mars 1979, le plus grave aux États-Unis, qui a conduit à l’arrêt du programme nucléaire américain.

Tout avait commencé à Three Mile Island par une surchauffe du réacteur, l’augmentation de la pression puis l’ouverture des soupapes. Alors qu’elles devaient toutes se refermer une fois la situation redevenue normale, une des soupapes était restée ouverte. Le circuit s’est ainsi vidangé de toute son eau et, comme à Fukushima, le cœur du réacteur a fini par fondre, provoquant des rejets radioactifs dans l’environnement. Le bon fonctionnement de ces soupapes est donc bien crucial.

-« Risques de fuites, risque d’ouverture intempestive, risque d’ouverture prématurée, modes de défaillances multiples »

À l’EPR de Flamanville, les premiers essais montrent une série de défaillances jugées graves par l’IRSN. Les pilotes censés déclencher ces soupapes ne fonctionnent pas. Pire, ils fuient fréquemment, provoquant un comportement aléatoire et incontrôlable des soupapes. L’IRSN parle même « d’ouverture intempestive » des soupapes. Le modèle de soupape dit « Sempell », retenu pour l’EPR, pose des problèmes techniques et réglementaires. Certains essais n’ont pu se poursuivre, étant donné que les soupapes se coinçaient dès la deuxième tentative.

La liste des dysfonctionnements établie par l'IRSN est longue : « Risques de fuites de fluide primaire », c’est-à-dire de l’eau qui doit refroidir le réacteur, « échec à l’ouverture observé », « échec à la fermeture observé ». Au regard de la gravité des faits, l’institut tient à surligner qu’« aucune fuite n’est acceptable » et que cette multitude de défaillances peut avoir des « conséquences graves ».

Les choix d’Areva en termes de sûreté soulèvent de nombreuses questions de la part de l’IRSN qui note que, non seulement le fabricant ne s’est pas donné les moyens de détecter l’ensemble des anomalies, mais il a opté pour des modèles de soupape dont la conception est moins fiable que celle des modèles utilisés jusqu’à présent sur le parc nucléaire français. Pour les nouvelles soupapes, les constats faits par l’IRSN se passent de commentaires : « Areva responsable de la conception. Pas d’expérience d’Areva dans la conception de soupape. Pas d’implication de Sempell (le fabricant) lors des essais de qualification. »

Retard technologique

Alors que l’État fait reprendre à EDF l’activité de conception des réacteurs d’Areva, le premier électricien de France n’est pas non plus épargné par ce rapport de l’IRSN. Les conclusions révèlent qu’aucune réponse n’a été apportée par EDF sur les risques que font encourir ces défaillances quant à la sûreté nucléaire. On comprend mieux pourquoi les négociations actuelles autour du sort d’Areva peuvent faire les affaires d’EDF. En effet, en échange du partage des milliards de perte du groupe nucléaire, l’État s’apprêterait notamment à proposer à EDF de revoir à la baisse les normes de sûreté nucléaire (lire l'article de Martine Orange, « L'État fait les fonds de poche d'EDF pour sauver Areva »). Vu le nombre d’anomalies constatées sur l’EPR, cela devrait soulager EDF.

Le 7 avril, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a tenu à rendre publics les problèmes de fabrication du couvercle et du fond de la cuve du réacteur, où se produit la fission des atomes et qui constitue la seconde barrière de confinement de la radioactivité. Mais là encore, tout n’a pas été dit sur ces défauts. Car un autre rapport rendu en avril par l’IRSN à l’Autorité de sûreté nucléaire, que Mediapart a pu se procurer, pointe l’ampleur des manquements aux règles de sûreté nucléaire d’Areva.

-« L’IRSN estime que la technologie de fabrication retenue pour les calottes de cuve du réacteur Flamanville est en régression technique par rapport à celle utilisée pour le parc en exploitation »

En d’autres mots, la cuve de l’EPR est moins sûre que l’ensemble des 58 réacteurs en activité. Le rapport de l’IRSN retrace l’historique des échanges avec Areva depuis la conception de l’équipement. Le constat est accablant : dans un courrier datant de 2002, Areva fait part des changements de conception et de fabrication des équipements et cela sans tenir compte des normes de construction nucléaire.

Mais les erreurs du groupe ne se limitent pas à cela : ce changement a été décidé sans avoir réalisé au préalable une analyse comparative des technologies retenues. « La technologie de fabrication retenue pour le réacteur (EPR) est en régression technique par rapport à celles utilisées pour le parc en exploitation », note le rapport.


Le rapport de l’IRSN signale de surcroît que les anomalies de la cuve étaient connues. En cours de fabrication, des essais ont été faits par Areva. Les premiers résultats révélaient des non-conformités. Nonobstant ces sérieux défauts, le groupe a poursuivi son « bel ouvrage » comme si de rien n’était ! Les conclusions de l’IRSN ne sont pas plus optimistes : le programme d’essais pour garantir la sûreté de la cuve, proposé par Areva, n’apporte pas de garanties équivalentes à celles des 58 cuves du parc nucléaire existant. Donc, sauf à la changer, la cuve de l’EPR restera moins fiable que les autres…
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Messagepar Xylophène » 08 Juin 2015, 17:41

Pas grave.
Avec la prochaine absorption d'Areva par EDF, les Français renfloueront avec leurs factures d'électricité le bide EPR et autres erreurs stratégiques d'Atomic Anne Lauvergeon.
"Si je lance mon chapeau, si je fais l’oiseau, c’est pour ne pas mourir tout de suite, c’est pour me maintenir à la surface. Comme un nénuphar sans talent, mais nénuphar tout de même."

Armand dans "Les Nénuphars" de Michel Soutter
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Messagepar fernando » 08 Juin 2015, 17:45

C'est un gouffre monstrueux cet EPR. Et l'autre chantier en Finlande c'est le carnage aussi, ça va coûter une fortune à l'Etat.
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Messagepar Dageek » 08 Juin 2015, 19:18

C'est rien les gars, on fait des économies ailleurs, ça va d'aller
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Messagepar rhazelle » 08 Juin 2015, 20:25

il a raison le supporter de l'omerde de cambrais.
On fait des économies à droite à gauche, notamment dans certains services publics qui commencent sérieusement à tirer la tronche et à côté de ça, on a ce genre de conneries.

Jvous laisse jvais finaliser mes impôts pour payer l'aller-retour de Valls pour aller voir son Barça (démago crew).
Et la photo de ta collection de godes que John Holmes a posté l'autre jour , ça vient du Journal de Mickey ?
rhazelle
 
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Messagepar krouw2 » 10 Juin 2015, 22:27

Élevage intensif
Mise en demeure pour la ferme usine des 1000 vaches

http://www.parismatch.com/Actu/Environn ... hes-780106

L’exploitation compte en réalité 794 vaches au lieu des 500 autorisées

Suite à l’effroyable témoignage d’un salarié, la ferme-usine des 1000 vaches vient d’être mise en demeure par la préfecture de la Somme. Une première victoire pour les associations de riverains et de protection animale.

On imaginait bien que l’usine des 1000 vaches n’était pas un espace de bien-être… Mais désormais, la réalité dépasse la fiction. Tout est parti d’un mail envoyé d’abord anonymement à l’association Novissen qui lutte depuis toujours contre cette « ferme » installée à Drucat, dans la Somme. « Dans son message, un monsieur expliquait être salarié aux mille vaches, se souvient Michel Kfoury, le président d’honneur de Novissen. Il voulait nous dire des choses, nous lui avons proposé un rendez-vous. Pour prouver son identité, il nous a présenté sa fiche de paie. Puis il nous a montré des photos et nous a livré son effroyable témoignage. » Le voici :

« Ce qui frappe d’abord, c’est l’état des vaches : épuisées, elles tombent de fatigue, elles sont amorphes, comme mortes, sans réaction. Elles ne réagissent pas aux gestes qu’on fait près d’elles et auxquels elles réagissent normalement. On doit utiliser un pince hanche pour les relever quand elles ne le peuvent plus ; au moins deux vaches tombent par semaine. On utilise aussi ces pinces quand elles se trouvent coincées dans leur logette et ne peuvent plus en sortir. Les vaches sont nourries par un approvisionnement fait une fois par jour, composé de maïs d’ensilage, de pulpe de betteraves, de tourteaux de soja (10 à 15%) et de tourteaux de colza. C’est une nourriture trop azotée, semble-t-il. La nourriture vient de partout, en grande quantité, de France et de Belgique. Les 5 à 10% qui sont la quantité normalement refusée par les vaches , et qui devraient être jetés car gâtés, sont systématiquement collectés, remélangés et reproposés aux animaux, cela fait de la nourriture avariée, avec des boulettes de pourri. Le silo de stockage de maïs n’est pas régulièrement nettoyé et récemment on en a sorti deux remorques de nourriture pourrie. On compte une mortalité d’environ 2 à 3 vaches et 5 veaux par semaine. (…) Les vaches sont très sales, beaucoup dans les logettes n’arrivent pas à se relever, trop faibles. Sur le troupeau on compte au moins 300 boiteries. Les pattes souffrent beaucoup à cause du sol en béton. Le béton qui est partout est l’ennemi de la vache. La cause première de la mortalité est le manque de suivi. Les vaches sont malades et ne sont pas toujours soignées. Elles vivent dans leurs excréments de façon permanente. Les logettes devraient être paillées tous les 2 jours, c’est fait tous les 15 jours ! Quand les vaches sont à bout et ne peuvent plus se lever ni marcher, le nouveau responsable de la marche de l’usine, les euthanasie parfois lui-même (jusqu’à quatre dans la même semaine) avec un produit inconnu qu’il injecte à l’animal, alors que c’est un vétérinaire qui devrait normalement le faire »…
"Le personnel est payé au SMIC, même les quelques personnes compétentes"

Quant au personnel, « il est complètement usé, selon ce témoin. Il y en a de moins en moins, 15 personnes, c’est très insuffisant pour s’occuper du troupeau. Il y a trois traites actuellement par jour. Celle du matin dure de 5h à 10h30-11h. (…) L’ambiance de travail est très mauvaise. La plupart des personnes embauchées (en dehors de 4 ou 5) sont non qualifiées pour le travail proposé avec des formations en électricité, plomberie…pour s’occuper des animaux. Le personnel se sent maltraité et non considéré. Il y a beaucoup de turn-over : toutes les semaines, 2 à 3 nouvelles personnes s’en vont ; d’autres arrivent. Le personnel est payé au SMIC, même les quelques personnes compétentes. Quand le patron vient visiter, il note les anomalies qu’il voit, et les réprimandes descendent ensuite sur le personnel. (…) Pour tout laver après la traite, le soir, il faut 1h30 à 2h. Or pour faire ce travail, ils ne sont payés que 20 minutes, pas plus. Et il ne faut pas utiliser trop d’eau, car elle coûte cher. Pour l’abreuvement aussi, le personnel doit utiliser le moins d’eau possible. Par exemple, les abreuvoirs sont noirs : ils devraient être nettoyés chaque jour, ils le sont tous les 15 jours (…). Enfin,« cela fait bien rire tout le monde quand on entend qu’il y a 485 vaches traites dans l’usine. Il y en a bien plus ! 725 environ sont en période de lactation, et passent au roto tous les jours. Ce nombre (725) a été attesté sur le compteur du roto, c’est enregistré par la machine, il suffit de vérifier ! En plus de ces 725 laitières, il y a environ 100 vaches taries et en attente de vêlage. En comptant les vaches qui vont se faire traire (plus de 700), celles qui sont à l’infirmerie et celles qui sont prêtes à vêler, on peut estimer le troupeau actuel à plus de 800 vaches, loin du chiffre officiel déclaré de 485 vaches lors du Comité de suivi ».
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En coulisse, selon un ancien salarié, des animaux élevés entre béton et excréments. © DR

L’homme, licencié depuis, confirme ses propos au magazine Reporterre, ajoutant que « les vaches ont des ongles trop long ou des sabots qui pourrissent ». Joint par Marie Astier, journaliste à Reporterre, Michel Ramery, l’entrepreneur en travaux publics qui a fondé la ferme-usine des mille vaches, balaie ces accusations : « Une vache, ça vaut de l’argent, ce n’est pas dans notre intérêt de les faire mourir, elles sont bien soignées. Quand quelqu’un perd une vache sur cinquante, ça fait mal. Mais c’est vrai qu’avec 700 vaches, on peut en perdre 14 »… Il admet en revanche qu’il y a « à peu près 500 vaches. Ou peut-être 700. Cela fait un mois que je suis parti, mais il y en a quelques une de plus qui sont arrivées. Donc mettons 700 ».

"C’est une première victoire vers la fermeture"

Publié lundi dernier sur le site du magazine Reporterre, le témoignage fait l’effet d’une bombe. Dès le lendemain, Nicole Klein, préfète de la Somme, demande aux inspecteurs de la DDPP (Direction Départementale de Protection des Populations) de réaliser un contrôle du site. Puis décide, « dans un souci de transparence », de communiquer l’intégralité de leurs constatations. On apprend donc que « l'état corporel général des vaches laitières est satisfaisant, à l'exception d'une dizaine de vaches à l'infirmerie, qui sont pour certaines maigres à très maigres(…)L'alimentation est présente et de qualité.(…) Les vaches sont dans l'ensemble bien adaptées aux modalités de couchage en logette et ne présentent pas pour la majorité d'entre elles un état de saleté anormal (…) Quelques vaches adultes ont des pieds à parer, mais dans l'ensemble les pieds sont en bon état. Il semble que l'épisode de boiterie soit maîtrisé. ». Seuls points noirs, toujours selon les services d’inspection : « sur une des 4 aires de stationnement des animaux, le système d'évacuation des urines et des excréments n'est pas satisfaisant. Il en est de même dans le couloir d'accès à l'aire d'attente de la salle de traite. La stagnation de bouses et de liquides à ces endroits n'est favorable ni au confort des animaux ni à leur état sanitaire, ces points doivent être corrigés. (…) A la date de l’inspection, un effectif de 796 vaches laitières a été constaté, soit un dépassement de 296 vaches (+ 59,2%) ». Résultat : « l’exploitant a la possibilité de faire valoir ses observations dans un délai maximal de 7 jours. A l’issue de ce délai, il lui sera notifié un arrêté préfectoral de mise en demeure visant à respecter les prescriptions de l’arrêté préfectoral du 1er février 2013 en abaissant les effectifs de vaches laitières à hauteur de 500 vaches dans les plus brefs délais ».

A lire aussi: L214 ne fait pas dans le bétail

« C’est une première victoire vers la fermeture, se félicitent Michel Kfoury et Francis Chastagner, président de l’association Novissen, reçus ce matin à la préfecture de la Somme. Michel Ramery a toujours dit qu’avec un cheptel de seulement 500 bêtes, ce serait la faillite ». De son côté, l’association de protection animale L214 a porté plainte pour mauvais traitement auprès du Procureur de la République d’Amiens. « Nous demandons aux autorités d’ordonner la fermeture de cet élevage qui n’aurait jamais dû voir le jour », explique Brigitte Gothière, porte-parole de L214. A bon entendeur…

Pour rappel, selon la carte publiée en février dernier par la Confédération paysanne, 29 projets de ferme-usine sont à l’étude ou déjà à l’œuvre en France. Alors que 90% des Français s’opposent à l’élevage intensif, le projet sur le point d’aboutir est celui de la « ferme » des 1 000 veaux. Saint-Martial-le-Vieux (Creuse) prépare l’ouverture d’une usine d’engraissement de 8 000 m2 pouvant entasser 1 400 animaux. Sans accès à l’extérieur, reclus dans un box au sol bétonné, les veaux devront doubler leur poids en 200 jours. Ils seront égorgés à l’âge de 15 mois à l’abattoir d’Ussel (Corrèze) selon le rite halal, la viande étant destinée aux marchés méditerranéens. Coût du projet : 1,8 millions d’euros… dont 1,2 million d’euros d’aides publiques. Il est urgent de dire stop.
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Messagepar Xylophène » 10 Juin 2015, 22:53

rhazelle a écrit:il a raison le supporter de l'omerde de cambrais.
On fait des économies à droite à gauche, notamment dans certains services publics qui commencent sérieusement à tirer la tronche et à côté de ça, on a ce genre de conneries.

Jvous laisse jvais finaliser mes impôts pour payer l'aller-retour de Valls pour aller voir son Barça (démago crew).


Le pire, c'est qu'avec les plus de 9 milliards que coûte ce bidule (dernière estimation en date, bientôt 10 ou 11 probablement), on aurait pu investir dans les économies d'énergie pour, in fine, ne pas avoir besoin de construire un EPR : isolation thermique de milliers de logements (35% des logements ont le chauffage électrique en France), rénovation de l'éclairage public de centaines de communes françaises, etc.
On aurait ainsi pu filer du taf à des dizaines de PME du bâtiment et redonner du pouvoir d'achat à des milliers de Français mais, non, fallait encore une fois que l'Etat se laisse faire les poches par les grands groupes (Areva, Bouygues, etc.), histoire de faire les malins sur le soit-disant savoir-faire français dans le nucléaire.

Moralité de l'histoire : soit on est face à une absence totale de bon sens à la tête de l'Etat français, soit on a affaire à un ramassis de margoulins qui dilapident le magot de l'argent public au profit des "copains" des grands groupes, dans tous les cas, ce pays va vraiment dans le mur.
"Si je lance mon chapeau, si je fais l’oiseau, c’est pour ne pas mourir tout de suite, c’est pour me maintenir à la surface. Comme un nénuphar sans talent, mais nénuphar tout de même."

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Messagepar otto » 12 Juin 2015, 18:56

Et la cour des Comptes qui évalue à 114 € le prix de production d'un MWh avec l'EPR alors qu'avec les centrales actuelles, le prix de production du MWh est de 59,8 €...
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Messagepar fernando » 12 Juin 2015, 21:41

Xylophène a écrit:
rhazelle a écrit:il a raison le supporter de l'omerde de cambrais.
On fait des économies à droite à gauche, notamment dans certains services publics qui commencent sérieusement à tirer la tronche et à côté de ça, on a ce genre de conneries.

Jvous laisse jvais finaliser mes impôts pour payer l'aller-retour de Valls pour aller voir son Barça (démago crew).


Le pire, c'est qu'avec les plus de 9 milliards que coûte ce bidule (dernière estimation en date, bientôt 10 ou 11 probablement), on aurait pu investir dans les économies d'énergie pour, in fine, ne pas avoir besoin de construire un EPR : isolation thermique de milliers de logements (35% des logements ont le chauffage électrique en France), rénovation de l'éclairage public de centaines de communes françaises, etc.
On aurait ainsi pu filer du taf à des dizaines de PME du bâtiment et redonner du pouvoir d'achat à des milliers de Français mais, non, fallait encore une fois que l'Etat se laisse faire les poches par les grands groupes (Areva, Bouygues, etc.), histoire de faire les malins sur le soit-disant savoir-faire français dans le nucléaire.

Moralité de l'histoire : soit on est face à une absence totale de bon sens à la tête de l'Etat français, soit on a affaire à un ramassis de margoulins qui dilapident le magot de l'argent public au profit des "copains" des grands groupes, dans tous les cas, ce pays va vraiment dans le mur.


Le lobby nucléaire est très influent à la tête de l'Etat. Depuis des décennies y'a une oligarchie d'ingénieurs haut placés qui sortent tous du même corps (les mines il me semble?) qui décident de la politique énergétique de la France et qui arrivent à convaincre tous les gouvernements quels qu'ils soient.
M'enfin ça v peut être changer un jour, le mythe du nucléaire bon marché et atout compétitif pour la Fransse a bientôt vécu. Entre l'EPR, le démantèlement des vieilles centrales et le recyclage des déchets, on va se faire présenter toutes les factures en même temps.

Comme tu le dis, cet argent aurait pu être investi de manière bcp plus efficace dans le domaine énergétique...
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Messagepar Xylophène » 12 Juin 2015, 22:53

fernando a écrit:Entre l'EPR, le démantèlement des vieilles centrales et le recyclage des déchets, on va se faire présenter toutes les factures en même temps.


Recyclage...stockage dans des coins paumés, tu veux dire.

Le recyclage des déchets nucléaires, c'est pour dans 1000 ou 2000 ans.
"Si je lance mon chapeau, si je fais l’oiseau, c’est pour ne pas mourir tout de suite, c’est pour me maintenir à la surface. Comme un nénuphar sans talent, mais nénuphar tout de même."

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Messagepar SAV » 16 Juin 2015, 15:41

Zahia qui s'engage en faveur du végétarisme, c'est pas banal.
Image
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Messagepar Der » 16 Juin 2015, 16:07

Elle est plus crédible que Krouw...
On se fait des bisous et on s'encule.
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Messagepar ChevalierBlanc » 16 Juin 2015, 16:08

Der a écrit:Elle est plus crédible que Krouw...


Ouai mais y'a moins de viande.
"les gens du nord ont dans leurs cœur le soleil qui non pas dehors" Manu le 4 avril 2016
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Messagepar SAV » 16 Juin 2015, 16:09

Der a écrit:Elle est plus crédible que Krouw...

Tu dis ça parce que t'as jamais vu krouw en vrai.
Brigitte Macron 2027.
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Messagepar Der » 16 Juin 2015, 16:25

Nan mais vous avez pas vu les gros guillemets autour du mot crédible.
C'est comme sur l'aut' topic où vous parlez de Clara Morgane. Elle, elle est tout de suite crédible (malgré sa vilaine peau).
On se fait des bisous et on s'encule.
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Messagepar krouw2 » 16 Juin 2015, 19:31

un bout de viande qui avale des saucisses, très crédible
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Messagepar rhazelle » 16 Juin 2015, 20:23

c'pas faux, et dieu sait si elle a du se les faire bouffer les escalopes.

neness de rognon au festival graveleux de montargis.
Et la photo de ta collection de godes que John Holmes a posté l'autre jour , ça vient du Journal de Mickey ?
rhazelle
 
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Messagepar krouw2 » 17 Juin 2015, 00:38

vu dans le grand journal, elle a passé son temps à regarder la caméra et montrer ses seins, moué
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Messagepar krouw2 » 17 Juil 2015, 00:26

http://positivr.fr/danemark-eoliennes-electricite/

Et pendant ce temps, le Danemark produit 140% de ses besoins en électricité… grâce au vent !

Il y a des records qui ont du sens, qui font du bien et qui donnent un maximum d’espoir. Dans le genre, celui que le Danemark a explosé vendredi dernier, le 10 juillet 2015, est de toute beauté !

Ce jour là, ce beau pays scandinave a réussi à produire 140% de ses besoins en électricité… rien qu’avec du vent. Autrement dit, non seulement ses éoliennes ont fourni suffisamment d’énergie pour tout le pays, mais en plus, elles ont pu en distribuer aux pays voisins ! 80% du surplus a été distribué à parts égales entre l’Allemagne et la Norvège qui pourront stocker celui-ci pour un usage ultérieur. Et la Suède a reçu le reste pour ses besoins. C’est pas beau ça ? Franchement ?

Alors certes, il a fallu une météo favorable et pleine de vents pour atteindre un tel résultat, mais il prouve bien que les énergies renouvelables ont bel et bien un avenir. Et ce n’est pas étonnant que la preuve en soit apportée par le Danemark.

De ce point de vue, ce pays est en effet un modèle. Il croit depuis longtemps à l’éolien et ne cesse de se donner les moyens de le développer. En offshore notamment, c’est à dire en pleine mer, là où le vent est le plus généreux.

Le Danemark parvient déjà à produire en moyenne 39% de ses besoins grâce au vent. Mais dès 2020, soit dans cinq ans à peine, ce chiffre franchira la barre des 50% !

Ces belles performances commencent d’ailleurs à susciter la jalousie des autres pays européens encore trop timides dans le domaine. Tant mieux. Car aucune source d’énergie renouvelable n’est à négliger. Il en va de la santé de notre planète après tout. Et donc, de l’avenir de nos enfants.

Le Danemark peut-être tranquille : tant que le vent soufflera ce pays aura la lumière. La France, elle, a besoin d’uranium… ce qui est un tantinet plus compliqué à récolter !
Hollande 2027
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krouw2
 
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Messagepar Der » 17 Juil 2015, 11:55

Le danois ment, le danois est allemand.
On se fait des bisous et on s'encule.
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Der
 
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Messagepar laurentlille1 » 17 Juil 2015, 14:31

Lol le titre racoleur.

Et donc pour les 61% qui restent, ils font comment les danois?

"quant à la production d'électricité, elle repose pour 49,3 % sur des centrales thermiques à combustibles fossiles (surtout charbon : 34,4 % et gaz naturel : 13,6 %)"

Et grâce au vent, ce sont leurs voisins européens qui prennent toutes les retombées de leur fumée de charbon... Bravo le Danemark.
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laurentlille1
 
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Messagepar fernando » 27 Juil 2015, 13:33

Le grand bétonnage, une bombe climatique

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Center Parcs, autoroutes, zones d’activités commerciales : au nom du développement de l’activité économique, l’État mène une politique de destruction du territoire aux conséquences irréversibles. L’effet sur le climat est catastrophique : selon un calcul inédit de Mediapart, 100 millions de tonnes de CO2 sont émises chaque année, soit près de 20 % de toutes les émissions nationales, par ce bétonnage endémique.

Depuis la création de Mediapart, je reçois chaque mois des lettres d’opposants à des constructions de lotissements, de supermarchés, de parkings, de routes. La plupart sont de petits projets qui passent inaperçus au niveau national. Quelques hectares, quelques tonnes de ciment. Incapable de tout traiter, je les conserve dans un dossier dédié à côté de mon bureau, et dans les archives de mon ordinateur. Ce sont les témoignages d’une inquiétude diffuse, souvent sans grand moyen d’action, face au bétonnage continu et croissant du territoire national depuis 40 ans.

Chaque année, le développement de projets d’activité commerciale (centres commerciaux, centres de loisir, zones logistiques, entrepôts de stockage de la grande distribution…), d’infrastructures de transport (routes, lignes ferroviaires à grande vitesse…) et surtout de logements, détruit entre 50 000 et 100 000 hectares de terres et d’espaces agricoles en France. Les sols artificialisés, c’est-à-dire qui ont perdu leur état naturel, recouvrent 9,3 % du territoire (en métropole). Ils ont augmenté de près de 70 % en 30 ans – moins depuis la crise de 2008 –, soit beaucoup plus vite que la population. L’équivalent d’un département disparaît tous les dix ans sous le béton. Plus d’un hectare sur deux est consommé par l’habitat individuel.

Ce grand bétonnage cause des dommages irréversibles aux terres agricoles. Entre 2006 et 2014, l’artificialisation s’est faite pour deux tiers à leurs dépens. Chantier après chantier, disparaissent les plaines, la beauté paysagère. Les oiseaux migrateurs perdent les mares où ils avaient l’habitude de se désaltérer. Des grenouilles, des campagnols, des tritons, des moineaux voient leur habitat rogné par les aires de parking. Le territoire se fragmente, s’imperméabilise et empêche les sols de résister aux inondations. Le cycle de l’eau se perturbe, créant un risque de pénurie, alors que la température se réchauffe, inexorablement.


Cette destruction du territoire est aussi une bombe climatique. Selon un calcul inédit réalisé pour Mediapart, le bétonnage du territoire français émet 100 millions de tonnes de CO2 chaque année. Cela représente 20 % de toutes les émissions de gaz carbonique du pays. C’est gigantesque. C’est presque autant que tous les rejets annuels des transports en France.

Et pourtant c’est un chiffre tabou. Les émissions de CO2 du bétonnage en France sont invisibles. Elles ne sont pas mesurées. Elles ne sont pas suivies et ne font l’objet d’aucune politique de réduction. Les données de base sont éparpillées dans les tableaux de l’inventaire national des gaz à effet de serre. Chaque année, le Centre d’études sur la pollution atmosphérique, le Citepa, recense toutes les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire national. Il les classe par secteur d’activité (énergie, agriculture, déchets…), selon la présentation habituelle des États. Dans son état « naturel », le sol est un capteur de CO2, alors que recouvert de béton ou de ciment, il perd sa capacité de stockage. Les experts du Citepa prennent donc en compte le changement d’usage des sols comme source de CO2 : 12,6 millions de tonnes pour la France entière en 2013 (voir le détail en Prolonger). Mais ils ne calculent pas les émissions dues aux chantiers, à la voirie induite, aux caractéristiques du bâti sur ces terrains artificialisés. Bref, à toutes les activités qui se produisent sur les hectares en voie de dénaturalisation.

Myriade de petits projets

Pour obtenir le vrai bilan climatique du grand bétonnage, Mediapart a fait appel à une spécialiste des bilans carbone en France, Hélène Le Teno, ingénieure et directrice entreprise du cabinet de conseil Auxilia. Elle a patiemment agrégé les rejets de dioxyde de carbone nécessaires à la fabrication du béton et des matériaux de chantier, ceux des travaux, et enfin ceux des voiries (tunnels, métros, routes…) pour s’y rendre, une fois les constructions achevées. « Je ne prends pas seulement en compte la destruction du milieu mais aussi ce qui est construit sur le sol », explique-t-elle (voir le détail de son calcul en Prolonger). Elle obtient ainsi l’estimation d’environ 100 millions de tonnes de CO2 annuels pour le bétonnage en France. C’est une évaluation prudente, qui ne tient pas compte des émissions de gaz à effet de serre produites par l’usage de ces sites, par exemple de toutes les voitures et de tous les camions qui vont rouler sur les nouveaux tronçons routiers et polluer l’atmosphère d’autres substances dangereuses (particules fines, dioxyde d’azote…).



Il ne serait pourtant pas difficile à l’État de surveiller les gaz à effet de serre du bétonnage : les projets d’activité commerciale font l’objet d’autorisation des préfets de région et de départements. Ils pourraient remonter chaque année le nombre d’hectares autorisés à la destruction. Ce suivi n’existe pas. Quant aux nouveaux logements, ils disposent de permis de construire délivrés par les mairies, et recensés dans la base de données Sitadel. Cette absence de coordination statistique fabrique l’invisibilité des effets climatiques de la destruction du territoire. Aucun outil n’est mis en place pour contrôler la consommation des espaces, alors qu’une multitude d’indicateurs sont utilisés chaque jour pour administrer la France. C’est plus que le signe d’une indifférence à ce saccage environnemental : le reflet d’une vision de l’aménagement du territoire inchangée depuis les Trente Glorieuses, et selon laquelle il est toujours bon d’ériger des bâtiments. Sans conscience que ces constructions diverses sont aussi des destructions du patrimoine et des richesses nationales.

Les grands projets d’aménagement, dits « grands projets inutiles et imposés » par leurs opposants, comme le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le tunnel ferroviaire du Lyon-Turin, le grand stade de Lyon, le centre commercial Europa City… ne sont pas les seuls en cause. Il y a toute la myriade de petits projets autorisés chaque jour : un nouveau centre de logistique, l’agrandissement d’un centre commercial, l’extension d’un parking. C’est la nappe diffuse, quotidienne, du bétonnage qui mite le territoire dans l’indifférence généralisée.

Depuis l’élection de François Hollande, comme sous le mandat de Nicolas Sarkozy – malgré les promesses du Grenelle de l’environnement – les projets d’aménagement pullulent. Près d’Agen, une « technopole » géante de 600 hectares3 (300 pour la zone d’activité, 300 pour les rocades et barreaux routiers) doit voir le jour à Sainte-Colombe-en Brulhois, sur des terres alluviales, très fertiles. Dans l’Allier, un projet de golf et de villas à Montcombroux-les-Mines doit dévorer 300 hectares. Dans la plaine de Gonesse, en région parisienne, le groupe Immochan veut développer un projet de centre commercial et de divertissement (dont une piste de ski), Europa City, sur 300 hectares. Non loin de là, en Seine-et-Marne, Pierre et Vacances s’associe à Disney pour créer un village nature sur 260 hectares. À Roybon dans l’Isère, un Center Parcs doit s’implanter sur 60 hectares. Et à Notre-Dame-des-Landes, la zone réservée pour le projet d’aéroport il y a 40 ans couvre 1 700 hectares (mais l’aérogare sera plus petite).



Projet de nouvelle gare à Créteil, dans le cadre du Grand Paris (DR).Projet de nouvelle gare à Créteil, dans le cadre du Grand Paris (DR)..



L’énorme chantier du Grand Paris, avec les 68 nouvelles gares du Grand Paris Express, va lui aussi artificialiser des pans entiers du territoire francilien. A priori, l’augmentation de l’offre de services de transports collectifs permet de réduire l’usage de la voiture individuelle et donc de réduire le CO2 des routes. Sauf qu’en réalité, tout dépend du calibrage des sites, de l’importance des travaux et des conditions d’accès à ces nouvelles rames. Au vu de l’immensité du chantier à venir, 40 années d’utilisation des nouvelles installations pourraient être nécessaires pour compenser tout le CO2 qui aura été émis pour la construction des sites (c’est ce qu’on appelle le « temps retour sur carbone »), selon une estimation du cabinet Carbone 4. Il faudrait attendre presque un demi-siècle pour que leur effet soit bénéfique pour le climat. Ils pointent en particulier le problème du creusement des tunnels, très émetteurs (environ 40 000 tonnes de CO2 par km souterrain). « Le projet de transport et l’urbanisation collatérale sont par eux-mêmes source d’émissions. Les émissions absolues de la région Ile-de-France sont susceptibles d’augmenter par apport de la population et développement d’activité économique », préviennent-ils. Selon eux, du point de vue climatique, il faut choisir des infrastructures légères, des raccordements tram/train et la rénovation des lignes existantes, plutôt que la multiplication de gares somptueuses et d’un maillage excessif sous nos pieds.

Le drame, c’est que les critères d’émission de CO2 ne contraignent pas les décisions d’aménagement du territoire. D’ailleurs, quel argument les contraint vraiment ? Les préfets sont les maîtres d’œuvre de ces projets, signent les avis des autorités environnementales et délivrent les autorisations de travaux. L’État est juge et partie. Pour le barrage de Sivens, « la procédure a bien été légale, mais elle est loin d’avoir été démocratique », résume Ben Lefetey, porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, dans son livre Sivens, un barrage pour la démocratie.

La tenue de la COP 21, le sommet sur le climat, au Bourget en décembre a inscrit la question climatique dans l’agenda politique national. Les déclarations d’intention fusent sur le climat et se radicalisent à l’approche de la conférence. François Hollande a récemment déclaré 3qu’un accord permettant de contenir le réchauffement planétaire à 2 °C « signifierait refuser d’accéder à 80 % des ressources fossiles encore disponibles » et qu’il faut préserver les terres agricoles car elles « pourraient stocker 7 à 8 gigatonnes de CO2, tout en stimulant la fertilité des sols : cela nous permettrait de nourrir l’humanité ». Et en même temps, son gouvernement relance le plan autoroutier (3,2 milliards d’euros de travaux). Tandis que son secrétaire d’État à la réforme territoriale, André Vallini, déclare que « pour que la France reste la France, nous devons continuer à construire des aéroports, des barrages, des autoroutes, des lignes de TGV, des équipements de tourisme ».

Laurent Fabius en couverture du magazine Décisions Durables (juin 2015).Laurent Fabius en couverture du magazine Décisions Durables (juin 2015).

Manuel Valls appelle « tous les pays à se fédérer contre le réchauffement » et accorde le label grande cause nationale3 à la coalition climat 21, qui regroupe des dizaines de mouvements, associations et syndicats. Et, en même temps, veut lancer les travaux à Notre-Dame-des-Landes, pose la première pierre du village nature de Pierre et Vacances et Euro Disney en Ile-de-France, et signe un accord avec le premier ministre chinois Li Keqiang pour développer les Center Parcs en Chine. Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture, annonce un programme de recherche pour améliorer les stocks3 de matière organique des sols (« 4 pour 1 000 »). Et en même temps, signe le prolongement de l’autorisation de défrichement de la zone où veut se construire le Center Parcs de Roybon. Laurent Fabius, aux affaires étrangères, est le ministre de la COP 21. Et en même temps, il promeut EuropaCity3, le giga-centre commercial d’Immochan dans le Val-d’Oise (300 hectares d’artificialisation).

C’est le festival de la dissonance cognitive. Elle crée de la confusion là où l'on aurait besoin de clarté sur les arbitrages économiques et d’une vision cohérente. Le sujet du climat semble servir de rideau de fumée pour que se poursuive une politique de développement de courte vue et bloquée au XXe siècle.
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Messagepar fernando » 05 Août 2015, 17:51

Obama présente un plan ambitieux contre le réchauffement climatique

Le président américain a dévoilé son plan contre le réchauffement climatique. Il prévoit de réduire de 32 %, d'ici à 2030, les émissions de CO2 provenant de la production d'électricité, par rapport au niveau de 2005.


À six mois de la COP21, Barack Obama a dévoilé un plan de grande ampleur contre le réchauffement climatique. Alors que son premier mandat avait été marqué par l’échec de son projet de loi Cap and Trade, qui voulait instituer un marché national du carbone, bloqué par le Congrès, le président américain semble vouloir faire du climat l’une des priorités de sa fin de mandat. Le plan « Clean Power » imposera ainsi aux centrales électriques de réduire de 32 % d'ici 2030 leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2), par rapport au niveau de 2005. Il s’agit de « l'effort le plus important » jamais effectué par les États-Unis dans la lutte contre le changement climatique, selon Obama.

« Il n'y a pas de défi qui représente une plus grande menace pour notre avenir et pour les générations futures que le changement climatique. La plupart du temps, les problématiques auxquelles nous faisons face sont temporaires et nous pouvons nous attendre à ce que les choses s'améliorent si nous y travaillons dur », a déclaré Barack Obama ce lundi 3 août 2015 en présentant son plan. « Mais voilà l'un des rares cas, de par son ampleur, de par sa portée qui, si nous ne le réglons pas, ne pourra pas être inversé. Et nous ne pourrons probablement pas nous adapter suffisamment », a ajouté le président américain.

Les centrales électriques sont responsables de 40 % des émissions américaines de dioxyde de carbone. Dans son projet initial présenté l'an dernier, l'administration Obama avait fixé à 30 % le plafond de réduction des émissions de carbone des centrales.

L’objectif de réduire de 32 % d'ici 2030 leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) équivaut à supprimer de la circulation 166 millions de voitures, a indiqué l’agence américaine de l’environnement. Le détail du plan est à lire sur le site de l’agence3.

La Maison-Blanche a estimé que ce plan marquait3 « le coup d'envoi d'une offensive tous azimuts en faveur du climat » de la part du président et de son administration. L'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton, actuellement favorite dans la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2016, a vanté les mérites du plan d'Obama. « C'est un bon plan, et en tant que présidente, je le défendrai », a-t-elle déclaré dans un communiqué3.

Pour le Washington Post, le président américain donne ainsi l’exemple aux autres nations à la veille de la COP21. C'est « la plus grande décision contre le réchauffement climatique jamais prise par le pays », s'est enthousiasmé le quotidien dans son éditorial3.

Les adversaires à ce plan ambitieux n'ont cependant pas tardé à donner de la voix. Le lobby pro-charbon a commencé depuis un an à organiser la riposte aux décisions qui s'annonçaient, comme le raconte le NewYork Times3. Un réseau de juristes et de lobbyistes est ainsi sur le pont depuis des mois et a indiqué qu'il attaquerait le plan devant la Cour suprême. Le New York Times explique en effet comment, cette fois, Obama pourra se passer de l'avis du Congrès. En s'appuyant sur le Clean Air Act, promulgué en 19703, une loi qui donne à l'agence américaine de l'environnement un pouvoir de régulation contre tout polluant nuisible à la santé, l'administration américaine a non seulement le pouvoir de réguler les émissions de dioxyde mais même l'obligation de le faire.

Les républicains, à l’instar du gouverneur de Virginie occidentale Patrick Morissey, ont aussi dénoncé un plan échafaudé par des « bureaucrates extrémistes » qui « affaiblira » l’économie américaine. Les lobbyistes l’ont choisi pour être la tête de pont de ce mouvement, alors que son État connaît le plus fort taux de chômage du pays. « C’est le triomphe d’une idéologie aveugle » qui affectera en priorité « les classes populaires et la classe moyenne », s’est également insurgé le sénateur républicain du Kentucky Mitch McConnell.


L'Union européenne a, elle, immédiatement salué le plan Obama3 et ses « efforts sincères » pour réduire ces émissions. Dans un communiqué publié ce mardi, le chef de l'État français salue « le courage » de son homologue américain. « Le plan est une étape clé dans la décarbonisation de l'économie américaine. Il marque une rupture en fixant pour la première fois un objectif de baisse des émissions de CO2 dans la production d'énergie. » Pour François Hollande, le plan américain constitue « une contribution majeure au succès de la Conférence de Paris sur le changement climatique ».
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Messagepar fernando » 15 Sep 2015, 20:26

Le miracle américain de l'huile de schiste, qui a tant compté dans le rebond de l’économie américaine après la crise de 2008, est en train de s’achever. Le monde financier, qui avait jusqu’alors soutenu le secteur sans trop y regarder, commence juste à réaliser la situation. La banque américaine Citigroup a publié le 11 septembre une note qui a fait grand bruit dans les milieux financiers, sonnant l’alarme chez tous ceux qui n’avaient pas encore pris la mesure du danger. « L’accès facile au capital a été le moteur essentiel de la révolution du pétrole de schiste. Mais trop de capital a conduit à trop de production et les prix se sont effondrés. (…) Le secteur fait face maintenant à des tensions financières, révélant le sale secret de l'huile de schiste : de nombreux producteurs dépendent des injections de capital pour poursuivre leurs activités car ils consomment largement plus que leur cash-flow. (…) Les marchés ont largement répondu à leurs besoins de financement de 2009 à la mi-2015. Mais ils sont en train de durcir leurs conditions, réduisant l’accès à la liquidité pour certains producteurs et leur capacité à exploiter leurs gisements. Avec déjà huit faillites annoncées depuis le début de l’année, les producteurs les plus faibles vivront ou mourront, selon les caprices de leurs financiers », écrit-elle.

À partir d’octobre, la grande période de renouvellement et de renégociation des lignes de crédit va commencer. Beaucoup s’attendent à ce que les financiers, brûlant facilement ce qu’ils ont adoré, imposent des conditions drastiques aux producteurs, exigent des remboursements anticipés, liquident leurs participations au plus vite, quitte à pousser les sociétés à la faillite. Des dizaines de milliers d’emplois ont déjà été supprimés depuis le début de l’année. Les cités minières qui avaient poussé comme des champignons dans le Dakota ou le Colorado sont en train de se vider à la même vitesse. Reverra-t-on des villes fantômes comme à la fin de la ruée vers l’or, comme le redoutent certains ?

Les appétits pour l'exploitation de gaz et d'huile de schiste sont, en tout cas, bien morts. Alors qu'il y avait urgence, à en croire certains, à lancer l'exploitation de ces gisements non conventionnels en Europe, que les pétroliers et les lobbies faisaient miroiter à la Pologne, à la France, à l'Allemagne, à l'Ukraine, les milliards qu'ils allaient pouvoir engranger, que toutes les oppositions étaient qualifiées de passéistes, le sujet a brusquement disparu des écrans radars. La modernité, comme on nous la présentait, est à géométrie variable.
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Messagepar fernando » 24 Oct 2015, 15:10

On va tous crever

A Bonn, le brouillon final pré-COP21 reste loin des objectifs

24 octobre 2015 | Par Jade Lindgaard

La dernière session de négociation, à Bonn, en Allemagne, sur le climat avant l’ouverture de la COP21 a débouché sur la parution d’un brouillon final largement rallongé. Un texte où tout le monde se reconnaît, mais qui ne décide plus rien.

Un texte où tout le monde se reconnaît, mais qui ne décide plus rien. La dernière session de négociation, à Bonn, avant l’ouverture de la COP21, le sommet sur le climat qui s’ouvre au Bourget le 30 novembre, a débouché sur la parution d’un nouveau brouillon d’accord (à lire ci-dessous, en anglais).

Il est beaucoup plus long (55 pages) que le document sur la table au début de la semaine. Mais ce dernier a été rejeté par les 134 pays en développement regroupés au sein du G77 + la Chine, car il ne tenait pas compte de leurs propositions. Le nouveau texte a intégré leurs demandes, ainsi que celles d’autres blocs. Tout en gardant la même structure thématique (atténuation, adaptation, finances…), il déroule pour chacune d’elles plusieurs options, parfois parfaitement contradictoires, et plus de 1 500 crochets entourant des phrases non consensuelles.

L’ONU a beau se réjouir que « les gouvernements du monde se reconnaissent complètement dans ce brouillon équilibré qui sera le point de départ pour la négociation finale », on est toujours aussi loin de la signature d’un accord à Paris en décembre. La perspective d’une discussion sereine, bordée, facilitée par la bonne volonté de tous et portée par le désir universel d’y arriver a fini de voler en éclats ces derniers jours en Allemagne.

Laurence Tubiana, l’envoyée spéciale de la France pour la préparation de la COP21, a reconnu à demi-voix la difficulté, citée par le quotidien économique indien Business Standard : « Les négociateurs n’ont fait aucun compromis. Ils attendent le moment final. Ce n’est pas ce que j’avais espéré. » « Nous sommes extrêmement préoccupés par le rythme » des négociations, lui a fait écho Amjad Abdulla, au nom de l'Alliance des petits États insulaires. Et même la chef de la délégation de l’Union européenne, Elina Bardram : « Sur beaucoup de dossiers, nous sommes encore loin de l'objectif. »

D’un point de vue purement quantitatif, la situation est moins désespérée qu’avant le sommet de Copenhague, en 2009, qui avait démarré avec un projet de textes de près de cent pages. Mais le nœud du drame est ailleurs : les objectifs de réduction des gaz à effets de serre que se sont fixés les États ne permettent pas de contenir le réchauffement de l’atmosphère à 2 °C (voir ici et l’analyse de Michel de Pracontal). Sur la question clef des financements, le désaccord est de plus en plus manifeste. Les pays riches ont promis 100 milliards de dollars chaque année pour aider les États pauvres à agir et s’adapter au dérèglement climatique. Selon une récente évaluation de l’OCDE, ils sont en bonne voie d’y parvenir : en 2014, 63 milliards de dollars ont été mobilisés par les finances publiques, les banques multilatérales de développement et le secteur privé. Par ailleurs, la Chine s’est engagée à verser 3 milliards de dollars.

Mais le G77 conteste ce chiffrage, jugé trop favorable aux pays industrialisés : « Aucun mandat n’a été donné à l’OCDE » pour réaliser ce calcul, a protesté Nozipho Mxakato-Diseko, déléguée sud-africaine et porte-parole du groupe, qui dénonce les doubles comptes de fonds, ainsi que le mélange des prêts aidés et conventionnels. « C’est un enjeu de vie ou de mort… et nous sommes mortellement sérieux », a-t-elle tonné lors d’une conférence de presse.

Le G77 veut que les pays riches s’engagent, de façon contraignante et chiffrée, à revoir tous les deux ans à la hausse les montants alloués à la finance climat, à partir du plancher de 100 milliards de dollars annuels en 2020, en fonction des besoins et des demandes des nations en voie de développement. Et que cet argent soit majoritairement constitué de subsides publics.

C’est exactement ce que refusent les États-Unis – et dans une moindre mesure l’Europe – qui comptent sur la finance privée pour atteindre l’objectif des 100 milliards de dollars. Or sans accord sur les finances climat, les pays en développement rejetteront l’accord de Paris. Pour Alix Mazounie du Réseau Action Climat, sur les financements, « les options dessinent de faux choix. Il faut tout remettre en perspective. La question n’est pas faut-il ou non des engagements financiers, mais quelles formes prennent-ils ».

Le G77 et les pays les plus vulnérables sont d’autant plus fébriles sur ce sujet qu’ils n’ont pas réussi à sécuriser ce qu’ils avaient gagné sur les « pertes et assurances » : dans la précédente version du projet d’accord, un article entier était consacré à ce mécanisme garantissant une aide financière et technologique particulière pour les pays les plus vulnérables, touchés par les catastrophes environnementales (cyclones, inondations, sécheresses…). Une option du nouveau texte propose purement et simplement de le supprimer.

Par ailleurs, il n’y a pas non plus d’accord sur les objectifs à long terme, la différenciation (tous les pays ne doivent pas faire les mêmes efforts), et les mécanismes de révision (à la hausse de la réduction du CO2).

À Bonn, la semaine de négociations a connu plusieurs coups de chaud : le G77 a dénoncé un nouvel apartheid (voir notre article) ; jeudi soir, une réunion stratégique a démarré sans attendre les délégués du G77, provoquant l’ire de la représentante du Venezuela Claudia Salerno et de la porte-parole sud-africaine : « Nous ne sommes pas un problème que vous pouvez ignorer pour tenir votre emploi du temps. »

Pour Mithika Mwenda, secrétaire général de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique, qui regroupe mille collectifs dans 45 pays africains : « Les États-Unis entraînent les pays les plus riches à alléger les efforts les concernant, et menacent la politique climatique mondiale. »

De leur côté, les ONG ont manqué s’étouffer en découvrant que Total et d’autres compagnies pétrolières avaient été autorisés à déposer des projets sur les énergies fossiles dans le portail de l’ONU sur les solutions pour le climat. Elles ont surtout protesté toute la semaine contre leur exclusion des réunions de négociation – à la demande du Japon. Pour Maxime Combes, d’Attac (membre de la Coalition climat 21, comme le RAC) : « La session de négociations de l'ONU qui s'achève à Bonn illustre une fois de plus l'urgent besoin d'un ouragan citoyen pour éviter le chaos climatique que préparent, en toute connaissance de cause, les États. »

Que va-t-il se passer maintenant ? Laurent Fabius, en tant que futur président de la COP21, a invité 75 ministres à une « pré-COP » à Paris les 6, 7 et 8 novembre. D’autres réunions sont prévues pendant le G20 en Turquie à la mi-novembre. Aucune de ces échéances n’est officiellement une négociation (forcément à 196 parties...). Mais une bataille diplomatique discrète, et en petits comités, va se dérouler chaque jour d’ici l’ouverture de la COP21.
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Messagepar SAV » 26 Oct 2015, 21:18

Bon sinon viande rouge, charcut' et viande transformée classées cancérigènes par l'OMS.
Cheur les viandars.
Brigitte Macron 2027.
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Messagepar Dageek » 26 Oct 2015, 21:36

Encore un coup du lobby pro muslim qui s en prend à notre saucisson
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