par fernando » 15 Mars 2014, 11:55
Le vol MH370 a bien continué de voler après sa disparition des radars
Le Monde.fr avec AFP | 15.03.2014 à 01h45 • Mis à jour le 15.03.2014 à 10h08
Le premier ministre malaisien Najib Razak s'est exprimé lors d'une conférence de presse, samedi 15 mars, après les dernières informations parues concernant un possible détournement du vol MH370 de Malaysian Airlines, disparu une semaine auparavant.
« En dépit de toutes les informations publiées par les médias concernant un détournement, nous étudions encore toutes les possibilités qui ont conduit le vol MH370 à être détourné de son trajet initial », a assuré le premier ministre. Pour autant, Najib Razak a confirmé que, « sur la base de nouvelles informations fournies par les communications satellites, nous pouvons dire avec une grande certitude que les communications de l'appareil ont été désactivées juste avant qu'il n'atteigne la côte est de la Malaisie. (...) Peu après, le transpondeur a été coupé », a-t-il décrit.
DEUX « COULOIRS » PRIORITAIRES
« Cet appareil (...) dont il est confirmé qu'il s'agit du vol MH370 (...) a ensuite fait demi-tour (...) avant de tourner vers le nord-ouest. (...) Ces mouvements correspondent à ceux d'actions délibérées [commises] à bord de l'avion », a indiqué le premier ministre, qui a expliqué qu'une partie de l'enquête allait maintenant se focaliser sur les personnalités des passagers et des pilotes.
Les dernières communications enregistrées entre l'avion et des satellites ont eu lieu « 6 heures » après la disparition des écrans radars du Boeing, a encore précisé le premier ministre. Il a enfin expliqué que les recherches allaient désormais se focaliser sur deux « couloirs prioritaires », qui excluent la mer de Chine : l'un entre le Kazakhstan et la Thaïlande, l'autre entre l'Indonésie et l'océan Indien.
« Clairement, nous entrons dans une nouvelle phase de l'enquête », a-t-il conclu, sans laisser la possibilité aux journalistes du monde entier présents dans la salle de poser des questions.
PERQUISITION CHEZ LE COMMANDANT DE BORD
Après la conférence de presse du premier ministre, une perquisition a eu lieu au domicile du pilote du vol MH370. Des policiers sont arrivés au domicile du capitaine Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, samedi après-midi, peu après la fin de la conférence de presse de Najib Razak.
Quelques heures plus tôt, l'AFP avait évoqué le détournement par une personne « expérimentée » du Boeing 777, sachant éviter les radars civils.
Il s'agit « forcément [d']un pilote expérimenté, compétent et en activité », a expliqué à l'AFP un haut responsable militaire. Cette théorie se base sur des données relevées par un radar militaire, non publiées, a ajouté le militaire sous couvert de l'anonymat.
Auparavant, une source officielle avait déclaré à l'agence AP que le vol MH370 de Malaysia Airlines avait été « détourné » par une ou plusieurs personnes.
CHANGEMENTS D'ALTITUDE
L'avion, disparu il y a une semaine peu après avoir décollé de Kuala Lumpur, aurait changé plusieurs fois de direction et d'altitude après avoir perdu contact avec les tours de contrôle, avait rapporté, vendredi 14 mars, le New York Times.
Selon le quotidien, qui citait des sources proches de l'enquête américaine, l'avion serait d'abord monté jusqu'à 45 000 pieds (13 700 mètres d'altitude), bien au-dessus de la limite autorisée pour un Boeing 777. Des signaux radars enregistrés par l'armée malaisienne ont montré ensuite que l'avion serait descendu de manière irrégulière jusqu'à une altitude de 23 000 pieds, soit en dessous de la hauteur de croisière, à l'approche de Penang, une île malaisienne très peuplée.
SIGNAUX SATELLITES
L'appareil, qui se dirigeait alors vers le sud-ouest, aurait repris de l'altitude et changé sa course vers le nord-ouest en direction de l'océan Indien. De même, le Wall Street Journal évoquait jeudi le fait que l'avion avait continué de transmettre un signal automatique à des satellites pendant plusieurs heures après avoir disparu des radars.
Un porte-parole de la société britannique Inmarsat, qui gère ces satellites utilisés en temps normal par Boeing pour communiquer avec ses appareils pendant leur vol, avait confirmé au New York Times la persistance de ces signaux.
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