par fernando » 04 Nov 2017, 13:03
Marcelo Bielsa« ne partage pas les méthodes de Luis Campos»
Le match face à Metz a été relégué au second plan. Hier, dans une drôle de conférence de presse, le coach du LOSC a longuement parlé de sa situation et de ses relations avec le conseiller sportif.
Par Christophe Kuchy | Publié le 04/11/2017
Marcelo Bielsa avait prévenu qu’il ne pourrait pas fournir de réponse brève, et il a en plus assuré ne « pouvoir faire référence qu’à la partie de la vérité » qu’il pouvait communiquer. Le monologue a donc duré plus d’un quart d’heure. La question : quelles sont ses relations avec Luis Campos, conseiller sportif du président ?
Premier temps, le recrutement. Une étape où les deux hommes sont sur la même longueur d’onde. « Durant six mois, nous avons mis en place la politique de transferts et toutes les décisions prises l’ont été avec son accord et le mien. »
Quelques particularités toutefois, dans les deux sens : Ballo-Touré et Soumaré, venus de la réserve de Paris sur les conseils de Campos mais sans que le coach ne les connaisse (« deux réussites exceptionnelles parce qu’ils ont un énorme potentiel »), mais aussi Mendes, Koffi et Ié, trois joueurs qui n’étaient pas sur la liste initiale de 120 noms de recrues potentielles.
Le premier, observé par Bielsa en 2015 au moment où l’entraîneur était courtisé par São Paulo, où il fut très proche de signer. Le second, remarqué pendant les matchs internationaux où la cible des attentions lilloises était le futur Lyonnais Bertrand Traoré. Le dernier, fruit d’une opportunité et qui, via vidéos, a séduit Bielsa et son staff dans la fenêtre de quatre heures nécessaire pour devancer Porto.
Démonstration de force
Les échecs : Duverne mais aussi Traoré, Bony et Mangala, qui auraient, selon le coach, refusé de venir dans le Nord.
Second temps, la façon de fonctionner. Et c’est là que les vues avec le Portugais, qu’il n’a plus croisé pendant deux mois après la clôture du marché des transferts, divergent. « Je lui ai dit que les principes qui le guidaient étaient opposés aux miens et qu’il n’était pas bon d’avoir deux sources de pouvoir au sein de l’équipe première. Quand le pouvoir est divisé, il perd de la consistance. » Au milieu de ce différend, qui n’a pas débouché sur l’éviction de l’un ou l’autre, Bielsa a alors demandé un droit de regard sur toute personne dont le travail est lié à l’équipe première.
Et l’Argentin, citant notamment un article parlant de rébellion des joueurs, d’enfoncer le clou : « Je ne partage pas les méthodes qu’il pense qu’il faut appliquer mais je dois vivre avec. Je ne partage pas la façon dont il gère le public, la presse et l’opinion publique, mais je ne dépends de personne pour consolider mon autorité. » Une démonstration de force, et la confirmation de la fraîcheur des relations.
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