par fernando » 01 Fév 2021, 22:54
L’appel d’offres pour les droits télé de la Ligue 1 s’est révélé infructueux
Toutes les offres étaient inférieures au prix de réserve, alors que Canal + et BeIn Sports avaient décidé de ne pas participer. La situation continue d’empirer pour le football français.
Le Monde avec AFP
La situation continue d’empirer pour le football français. Après une interminable journée de délibérations au siège parisien de la Ligue de football professionnel (LFP), le verdict est tombé, implacable et cruel : l’appel d’offres pour la réattribution de l’essentiel des droits télévisés de Ligue 1 et de Ligue 2 s’est révélé infructueux, a annoncé, lundi 1er février, le président de l’UNFP, le syndicat des joueurs, Philippe Piat, qui est aussi membre du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP).
Le géant du commerce en ligne Amazon, la plate-forme de streaming DAZN et le groupe Discovery avaient pourtant tous formulé une offre, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources ayant connaissance du dossier, mais celles-ci étaient insuffisantes. « Les offres des candidats étaient inférieures aux prix de réserve, fin du match », avait indiqué le patron de l’UNFP, en quittant la Ligue, lundi, sans révéler de nom.
Cet appel d’offres infructueux est un coup dur de plus pour les clubs professionnels, qui anticipent déjà des pertes de 1,3 milliard d’euros en fin de saison, entre pandémie et crise des droits télévisés.
Désormais, les négociations se feront de gré à gré pour attribuer les droits, a précisé Philippe Piat, membre du comité de pilotage de l’appel d’offres. De son côté, la LFP s’est donné « quarante-huit heures de réflexion pour définir les prochaines étapes de la commercialisation de ses droits », fait-elle savoir dans un communiqué.
Boycott de Canal+ et BeIN Sports
Les candidats à la reprise des droits de diffusion télé du football français avaient jusqu’à lundi pour se faire connaître. Selon les informations de L’Equipe et Franceinfo, les deux principaux diffuseurs de ces dernières années, Canal+ et BeIN Sports, avaient décidé de ne pas participer à l’appel d’offres pour reprendre les droits télé de la Ligue 1 et de la Ligue 2 de toute ou partie des matchs délaissés par Mediapro.
Ce dernier avait été déclaré défaillant en décembre. Le groupe sino-espagnol avait remporté le précédent appel d’offres, en 2018, pour plus de 800 millions d’euros par an et détenait les droits de diffusion de 80 % de la L1 et de la L2. Mais il s’était montré incapable de régler ses échéances cet automne et a négocié son retrait. Jean-Michel Roussier, le directeur éditorial de Téléfoot, avait participé à l’appel d’offres en son nom propre dans des modalités qui restent à éclaircir, selon L’Equipe.
Mediapro avait logiquement confirmé à l’AFP ne pas faire partie des candidats, même si sa chaîne Téléfoot continue toujours de diffuser les rencontres dans cette période de transition, et ce, au moins jusqu’au 3 février.
A très court terme, il va falloir décider dans l’urgence des modalités de diffusion de la journée de championnat prévue le week-end prochain et marquée par le clasico de la Ligue 1, opposant Marseille au Paris-Saint-Germain, dimanche 7 février. Une prolongation de Téléfoot sera-t-elle une option ? Le groupe M6 en a d’ailleurs profité pour proposer à nouveau ses services « afin de ne pas priver le public du match », selon son patron, Nicolas de Tavernost.
Recours de Canal+
Pour la Ligue de football professionnel (LFP) et les clubs, l’absence d’offre de la part de Canal+ et de BeIN Sports constituait quasiment le pire scénario.
Cette inquiétude va devenir d’autant plus forte que la LFP et Canal+ sont en plein conflit juridique sur les modalités de l’appel d’offres et que BeIN, via son absence d’offres lundi, semble s’être définitivement rangée du côté de la chaîne cryptée. Canal+, qui diffuse les 20 % restants de la Ligue 1 pour 330 millions d’euros par an, estime, en effet, avoir « surévalué » la valeur de ces matchs dans le contexte de 2018 et souhaite que l’intégralité des rencontres soit remise en concurrence dans un appel d’offres global.
Le groupe a porté un recours devant le tribunal de commerce de Paris en ce sens, avec une audience programmée le 19 février qui pourrait invalider la procédure a posteriori. Et l’Autorité de la concurrence a confirmé, lundi, à l’AFP avoir également été saisie par Canal+, sans plus de précisions, comme le rapportait le quotidien Le Figaro ces derniers jours.
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