Osimhen, le parcours du combattant d’un jeune attaquant

Messagepar fernando » 02 Oct 2019, 10:28

Ligue des champions : à Lille, Victor Osimhen, le parcours du combattant d’un jeune attaquant

Sorti de la misère grâce au football, le co-meilleur buteur de Ligue 1 est l’une des révélations du début de saison. Il emmènera encore l’attaque de Lille mercredi soir en Ligue des champions face à Chelsea.


En français, son nom veut dire « Dieu est bon ». Pendant longtemps, Victor Osimhen, né à Lagos (Nigeria) il y a près de vingt-et-un ans (il les aura en décembre), a dû se questionner sur la pertinence d’un patronyme si éloigné de son quotidien.

Dernier d’une fratrie de sept, il a grandi à Lagos, à côté d’Olusosun, l’une des plus grandes décharges du monde. La nourriture était rare. Quand il y en avait. Sa mère travaillait sans relâche, vendant notamment des sachets d’eau aux automobilistes coincés dans les bouchons d’une ville surpeuplée. Tout jeune, Victor l’accompagnait parfois, accroché à son dos.
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Aujourd’hui, le jeune Nigérian évolue à mille lieues de ce contexte. Devenu joueur de football professionnel, aligné à la pointe de l’attaque de l’équipe de Lille, il affole les terrains hexagonaux, co-meilleur buteur de la Ligue 1 (six buts). Tout comme il avait enflammé, la saison passée, le championnat belge avec le club de Charleroi.

Mercredi soir, face à Chelsea, pour le deuxième match de la phase de poules de la Ligue des champions, le LOSC se reposera encore, pour une large part, sur son attaquant, impliqué dans plus de 70 % des réalisations de l’équipe depuis le début de cette saison.

Une volonté à toute épreuve

Et dire que, jusqu’au 21 septembre 2018, Victor Osimhen n’avait jamais trouvé le chemin du but chez les seniors ! Car, si le football a très tôt été sa passion et s’il a affiché précocement ses qualités techniques ballon au pied, il lui a fallu faire preuve de beaucoup de pugnacité. Une volonté à toute épreuve qui est le fil rouge de sa jeune carrière.

Sélectionné pour la CAN des moins de 17, il termine meilleur buteur. On est en 2015 et l’histoire s’accélère. Le Nigéria dispute la Coupe du monde de cette même catégorie et l’adolescent explose les compteurs.

Tout a commencé après la mort de sa mère, suivie de la perte d’emploi de son père, qui ont conduit Andrew, son grand frère, à abandonner une carrière naissante dans le football et ranger les crampons pour vendre des journaux. Victor, lui continue à fouler les terrains et, à 14 ans, décide de se concentrer sur le sport, seul passeport à ses yeux pour une vie meilleure.

L’histoire bascule le jour où les yeux d’Emmanuel Amunike se posent sur lui. Amunike, légende locale, a notamment offert la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 1994 au Nigéria en marquant deux buts en finale. Il est alors surtout le sélectionneur des moins de 17 ans et à la recherche des meilleurs talents locaux pour composer son équipe. Mis à l’essai comme des centaines d’autres gamins, Osimhen le convainc en quelques minutes – au moins autant grâce à une combativité de tous les instants que pour son talent balle au pied.

Sélectionné pour la CAN des moins de 17, il marque quatre fois et termine meilleur buteur. On est en 2015 et l’histoire s’accélère. Son pays dispute la Coupe du monde de cette même catégorie d’âge six mois plus tard et l’adolescent explose les compteurs. Sa campagne, lancée par un plat du pied gauche face aux États-Unis qu’il fête en allant se jeter aux pieds de son sélectionneur en guise de déférence, se termine avec dix buts – record toujours en vigueur – dont le premier de la finale, et un titre mondial.

Malaria et quarantaine

Courtisé par toute l’Europe et un temps proche d’Arsenal, il choisit, début 2017, Wolfsbourg et la Bundesliga. Mais, entre blessures, concurrence et manque de confiance, cette expérience allemande n’est pas probante. Les galères se poursuivent jusqu’à l’été 2018 : rentré au pays pendant la trêve, il y contracte la malaria, est mis en quarantaine à son retour et manque la période de préparation d’avant-saison.

Proposé en prêt à Bruges et Zulte Waregem par son agent, de nationalité belge, il inspire trop d’inquiétudes : les médecins des deux clubs lui prédisent plusieurs mois pour revenir au niveau. Charleroi tente sa chance et découvre vite qu’une fois remis d’un déséquilibre musculaire au niveau des ischio-jambiers, le Nigérian sera apte.

« Victor était identifié depuis pas mal de temps par Luis Campos (en charge de la direction sportive) et était la priorité à ce poste. » Christophe Galtier, entraineur du LOSC

L’affaire prend trois semaines. Et le staff du club wallon découvre immédiatement un joueur aux qualités énormes, presque incongrues à ce niveau. Dans les coulisses, on sait que la recrue a tout du coup de maître. En septembre, l’attaquant ouvre son compteur contre Waasland-Beveren. Il ne sortira (quasiment) plus du onze titulaire.

L’AC Milan vient aux nouvelles en janvier 2019, mais Victor Osimhen, qui se sent redevable et ne souhaite pas forcer un départ, reste en Belgique. Dix-neuf buts en championnat plus tard, Charleroi lève son option d’achat (3,5 millions) et le vend à Lille (autour de 15 millions, bonus compris). « Il était identifié depuis pas mal de temps par Luis Campos (en charge de la direction sportive) et était la priorité à ce poste », dira Christophe Galtier, son nouvel entraîneur.
Des enchaînements supersoniques

Depuis, la France a appris à connaître ce joueur puissant et véloce, capable d’enchaînements supersoniques et grand fan de l’Ivoirien Didier Drogba. Mais il y a aussi ce qu’elle ne voit pas, ou moins : les vacances écourtées après la Coupe d’Afrique cet été (où il n’entra qu’une fois en jeu) pour immédiatement s’imposer avec son club malgré un père très malade au pays, les multiples courses pour harceler les défenses adverses, l’investissement à l’entraînement et la bonne attitude même quand il est sur le banc.

Et si la réussite s’en va ? Et si, comme face à l’Ajax (défaite 3-0), la réception de Chelsea devait rappeler que le garçon est peut-être encore un peu tendre, que l’échantillon de ses bonnes performances est finalement assez réduit ?

Philosophe, Victor Osimhen insiste sur le fait qu’il « essaie de marquer, seulement » et qu’il « préfère les victoires d’équipe à [son] ambition personnelle ». Il rappelle aussi sans cesse qu’il « continue à travailler ». « Une partie de ma vie a été un combat pour survivre. Mais c’est tout ce que je suis aujourd’hui au final. C’est difficile de classifier tout ça mais chaque évènement a créé ma personnalité », raconte-t-il cette semaine dans un entretien à France Football. Son histoire lui a appris que la volonté peut donner vie aux rêves les plus inaccessibles.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
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Messagepar Mrjo » 02 Oct 2019, 10:52

Malaria, merde...
Il aura donc des crises par moment, non ?
Mrjo
 
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Messagepar laurentlille1 » 02 Oct 2019, 11:31

J'espère que ce n'est pas dangereux pour ceux qui se rendent au stade, surtout les pauvres des premiers rangs.
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laurentlille1
 
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