Mondial 2022 : Vinci accusé de « travail forcé » au QatarLe Monde.fr avec AFP | 24.03.2015 à 09h29 • Mis à jour le 24.03.2015 à 12h11
L'association Sherpa affirme mardi 24 mars avoir déposé plainte contre Vinci Construction pour « travail forcé », « réduction en servitude » et « recel » à l'encontre des migrants employés sur ses chantiers au Qatar en vue du Mondial 2022. Des accusations réfutées par l'entreprise.
« Le groupe français, représenté par sa filiale qatarie QDVC, a remporté plusieurs millions d'euros de contrats en vue de l'événement, et emploie directement et par le biais de nombreux sous-traitants de droit qatari des milliers de travailleurs sur place », explique dans un communiqué l'association. « Les enquêtes menées sur place concluent à l'utilisation par ces entreprises de menaces diverses pour contraindre une population vulnérable à des conditions de travail et d'hébergement indignes et à une rémunération dérisoire », affirme Sherpa, ajoutant :
« Les passeports sont confisqués par l'entreprise et les travailleurs subissent des menaces s'ils revendiquent leur droit à de meilleures conditions de travail ou de logement, s'ils désirent démissionner ou changer d'employeur. »
Démenti de Vinci
De son côté, le géant français de la construction « réfute totalement les allégations » et a annoncé dans un communiqué son intention de « porter plainte pour diffamation ». Se disant « indigné par les accusations portées » contre lui, le groupe « invite sur place sans délai les représentants de Sherpa et tous les journalistes qui souhaitent se rendre compte par eux-mêmes de la vie sur nos chantiers ».
« Au Qatar, comme dans tous les pays dans lesquels Vinci intervient, le groupe respecte le droit local du travail et les droits fondamentaux », assure l'entreprise. Tous les « collaborateurs » de la filiale qatarie ont un « libre accès » à leur passeport et « les temps de travail et de repos sont strictement respectés ».
Sherpa, association française créée en 2001 « en vue de protéger et défendre les populations victimes de crimes économiques », dit avoir fait face à « de nombreux obstacles » au cours de son enquête. Vinci rétorque avoir « ouvert la porte de [ses] chantiers aux syndicats, aux ONG internationales et aux journalistes ».
La plainte a été déposée au parquet de Nanterre, indique le quotidien Le Parisien, qui a révélé son existence.
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Tous les « collaborateurs » de la filiale qatarie ont un « libre accès » à leur passeport
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