par Der » 29 Sep 2015, 16:55
Tiens au fait, un article sur le blog du Monde qui fait parler la presse espagnole:
20 septembre 2015
Les secrets de jeunesse de Pau Gasol
Que l'Espagne gagne ou perde ce soir (19h00) en finale contre la Lituanie, Pau Gasol sera sans doute élu meilleur joueur de l'Eurobasket tant il a porté sur ses épaules sa sélection, qui n'a joué que pour lui. Avant la finale, il survole le classement des meilleurs marqueurs (25,6 points par match), est quatrième rebondeur (8,4) et meilleur contreur (2,3). Limiter son impact sera la clé de la victoire pour les Baltes et leur pivot NBA Jonas Valanciunas.
C'est, à 35 ans, une renaissance pour le totem espagnol, sur la lancée de sa saison avec les Chicago Bulls, la meilleure personnellement depuis son deuxième titre NBA avec les Los Angeles Lakers en 2010.
Gasol joue désormais à l'économie. Il est plus facile de durer lorsqu'on est un pivot, soulignait Vincent Collet cette semaine, d'autant plus lorsque le but de l'équipe est de vous ménager : "Leur défense le protège beaucoup, il a peu de déplacements latéraux à effectuer. Ensuite, il a une science du jeu incomparable et des mains... Ça, ça ne disparaît pas au fil des années. Celui-là, même dans les matches vétérans, il fera mal !"
Il y a ensuite, un professionnalisme extrême décrit par son ami Tony Parker : "Dans la façon dont il prend soin de son corps, dans son régime, il est exemplaire. Et il n'a jamais eu de grosse blessure."
Collaboration avec l'ancien médecin de l'équipe cycliste ONCE
En janvier, le journal espagnol Marca s'interrogeait comme nous sur les raisons de la renaissance de Pau Gasol et dévoilait l'importance de son staff médical attitré, chargé de prévenir les lésions, de soigner ses pieds, de prolonger sa carrière. Cette saison, il a passé des examens très poussés pour évaluer l'usure de ses articulations et savoir quels points sensibles de son corps il devait protéger en priorité.
Il s'est aussi rapproché d'un physiologiste espagnol, Nicolas Terrados, afin d'étudier son métabolisme et sa production énergétique, et de l'optimiser. (Les hispanophones liront avec intérêt cet article expliquant leur collaboration) Gasol a passé des analyses de sang après plusieurs matches cette saison et a fait parvenir ses résultats au médecin espagnol, lequel lui a notamment fait faire de légères modifications dans son régime. "Nous voulons l'aider à récupérer et à garder son énergie le plus longtemps possible", avait expliqué Nicolas Terrados à Marca.
Nicolas Terrados s'y connaît en matière d'énergie. Pendant le Tour de France 1998, les policiers français avaient trouvé dans sa chambre des boîtes de corticoïdes, d'anabolisants, de stimulants et des gélules de caféine. Il était alors, pour la dixième saison consécutive, le médecin en chef de l'équipe cycliste ONCE, qui a régné sur le cyclisme mondial pendant la décennie EPO.
Cette découverte lui avait valu d'être condamné (30 000 francs d'amende) lors du procès Festina, mais Terrados avait été innocenté en appel. Des experts médicaux avaient soutenu son explication selon laquelle les quantités et produits trouvés étaient légitimes dans le cadre d'une surveillance médicale de l'équipe.
La consommation d'EPO au sein de l'équipe dirigée par Manolo Saiz ne fait plus de doute depuis que Laurent Jalabert, son leader, a été reconnu positif en 1998 à l'issue des analyses rétroactives effectuées par le laboratoire de Châtenay-Malabry et révélées par la commission sénatoriale sur la lutte antidopage en 2013. Dès les interrogatoires du procès Festina, le coureur suisse de l'équipe Alex Zülle, ancien leader de la ONCE et vainqueur de deux Tours d'Espagne sous ces couleurs, avait décrit les méthodes de Nicolas Terrados :
"Je reconnais l'usage d'EPO depuis quatre ans à peu près (...) La première fois, je courais pour l'équipe espagnole ONCE. (...) Je peux affirmer qu'une vingtaine de coureurs consommait de l'EPO sous le contrôle des docteurs Terrados et d'un dénommé José.
Nicolas Terrados a toujours démenti avoir fourni des produits dopants aux coureurs de la ONCE.
Il n'a plus officié dans le cyclisme après 1998 et créé le centre de médecine sportive d'Avilès, dans les Asturies, où Pau Gasol lui a rendu une visite amicale au mois d'août. Nicolas Terrados a également travaillé durant la saison 2011-12 pour l'équipe de football du FC Séville.
La collaboration entre Terrados et Gasol n'a pas suscité la moindre émotion dans le monde du basket, où le dopage n'est pas une question.
Un programme de contrôles minimaliste
Le programme de contrôles antidopage de la FIBA pendant cet Euro est assez risible. "Toutes les équipes ont été contrôlées au moins une fois", dit-on à la Fédération internationale. Les contrôles ont commencé début janvier et un passeport biologique des athlètes a été établi, ajoute-t-on. Pendant l'Euro, 120 échantillons devaient être collectés dont 48 urinaires, 48 sanguins dans le cadre du passeport biologique et 24 pour la détection de l'hormone de croissance - la FIBA ne précise pas la méthode.
Deux-cent quatre-vingt huit joueurs participent à la compétition. La plupart n'ont donc pas été contrôlés. En ce qui concerne l'équipe de France, pendant la phase finale, aucun joueur n'a été contrôlé après le huitième-de-finale contre la Turquie, un a été tiré au sort après le quart-de-finale et deux après la demi-finale. "De toute façon, il faudrait être vraiment idiot pour se faire attraper", dit, désabusé, le médecin des Bleus Serge Petuya.
Avant la compétition, 12 des 13 joueurs de l'équipe de France en préparation à Rouen avaient été contrôlés par l'Agence française de lutte contre le dopage.
On se fait des bisous et on s'encule.