par fernando » 15 Jan 2019, 10:08
La Pologne en état de choc après l’assassinat au couteau du maire de Gdansk
Des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes du pays lundi soir, en hommage à Pawel Adamowicz, poignardé dimanche lors d’un événement public.
Des milliers de Polonais ont participé, lundi 14 janvier dans la soirée, à des rassemblements contre la violence organisés dans plusieurs villes après la mort du maire de Gdansk, Pawel Adamowicz, lundi en début d’après-midi. L’édile avait été poignardé, dimanche soir peu avant 20 heures, lors d’un événement public, par un repris de justice dont les motivations restent peu claires.
Personnalité libérale très populaire, maire depuis 1998, Pawel Adamowicz se trouvait, au moment de l’attaque, sur un podium dressé à l’occasion d’une manifestation caritative destinée à recueillir des fonds pour une organisation finançant l’achat d’équipements pour des hôpitaux.
Son agresseur, un habitant de bGdansk de 27 ans qui venait de purger une longue peine de prison pour des attaques à main armée, a été mis en examen pour meurtre, a déclaré le parquet. L’homme, interpellé aussitôt après le crime, et dont l’état mental doit être examiné, n’a pas reconnu les faits. Il risque la réclusion à perpétuité.
Un jour de deuil national proclamé
Dans la soirée, des milliers de personnes ont décidé de se rassembler en silence dans le centre historique de Gdansk pour rendre hommage à M. Adamowicz.
« Cher Pawel, je veux te promettre que pour toi, pour nous, nous défendrons notre Gdansk, notre Pologne et notre Europe contre la haine et le mépris. Nous te le promettons. Adieu Pawel », a déclaré à la foule Donald Tusk, président du Conseil européen. L’ancien premier ministre libéral était arrivé sur place dans la soirée pour rendre hommage à son ami et ancien allié politique. « Tu as toujours été là où il fallait montrer un visage bon et courageux et s’opposer au mal », a encore déclaré M. Tusk, lui-même originaire de cette ville de la côte baltique.
Des rassemblements semblables ont eu lieu dans d’autres villes du pays, à Varsovie, Cracovie (Sud), Poznan et Wroclaw (Ouest).
Le président polonais, Andrzej Duda, en rendant hommage à M. Adamowicz, « un grand homme politique », a annoncé que le jour de ses obsèques, dont la date doit être décidée par la famille, serait proclamé journée de deuil national.
Solidarité
Un enregistrement vidéo de l’attaque, publié sur YouTube, montre l’homme faisant irruption sur le podium. Après avoir attaqué l’élu avec un grand couteau, il gesticule triomphalement en levant les bras et en agitant son arme, puis il s’empare du micro pour dire qu’il a été jeté en prison, alors qu’il était innocent et qu’il a été « torturé » par la Plate-forme civique, principal parti d’opposition et soutien de la candidature d’Adamowicz aux municipales de l’automne 2018 – une élection que ce dernier avait remporté avec plus de 64 % des voix. « C’est pourquoi Adamowicz meurt », ajoute-t-il.
Peu après l’attaque, la quasi-totalité des responsables politiques polonais, au pouvoir et dans l’opposition, ainsi que plusieurs hauts responsables européens, avaient exprimé leur solidarité avec M. Adamowicz.
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