Cheeeuuuuurrrrrrr le rouquemoute !!!
Rachida Dati, profession flingueuse
VIDÉO. Au "Monde", l'ex-ministre de la Justice s'est confiée sur son parcours, sa relation avec Sarkozy. Tout en éparpillant "façon puzzle" Hortefeux et NKM.
« Moi, je gère les merdes derrière ! » Dieu seul sait combien de fois Emmanuelle Dauvergne a-t-elle dû déminer les très nombreuses sorties de sa patronne Rachida Dati. Elle a toujours été comme ça, Rachida. Elle « dynamite » avec un franc-parler qu'elle utilise autant face caméra qu'en coulisses, quand elle s'adresse aux journalistes ou à ses collègues de la droite. De Nicolas Sarkozy à Brice Hortefeux en passant par Nathalie Kosciusko-Morizet, ils ont tous fait les frais de cette « grande gueule » de la politique française. Inimitable.
Des anecdotes, Rachida Dati en a à raconter. C'est ce qu'elle a fait au Monde , qui lui consacre un long papier dans le cadre de sa série « Têtes brûlées ». Bon nombre de politiques la craignent. Alors elle distille, elle « ventile » comme l'écrivait Audiard, mais de façon réfléchie. « Je connais les secrets des uns, des autres. Je ne suis pas une grenade dégoupillée, mais je sais l'envers du décor », raconte-t-elle à Gérard Davet et Fabrice Lhomme, auteurs de l'article, à qui l'ancienne garde des Sceaux a accepté de se confier à une seule condition : « Ne me faites pas passer pour une dingue ! »
« Jean-Claude Dusse »
Sa gouaille, elle en a fait une force politique. Une sorte de carapace sur laquelle bon nombre d'attaques personnelles ont glissé. Comme lorsque le Tout-Paris lui prête moult aventures. « Même Sarko, on a dit qu'on avait couché ensemble, mais c'est absurde ! Je ne suis pas du tout son type. Il me tapait dans le dos comme un copain de régiment, et moi je l'appelais Jean-Claude Dusse », du nom du personnage incarné par Michel Blanc dans Les Bronzés.
Bonjour, le guignol
La relation entre l'ancien chef de l'État et sa garde des Sceaux est des plus irrationnelle. Elle l'adore autant qu'elle l'a menacé par le passé. Comme lorsqu'elle met au monde sa fille Zohra au début de l'année 2009. À l'époque, la sarkozie se méfie de Rachida Dati qui la soupçonne d'alimenter les ragots sur le couple présidentiel. L'entourage du président de la République mobilise alors les services de renseignements pour découvrir l'identité du père de la fille Dati. L'ancienne magistrate prévoit de porter plainte et menace de vider son sac dans la presse. Au téléphone avec Nicolas Sarkozy, elle explose : « Vous avez les doubles des clés de chez moi, allez-y, foutez-moi de la cocaïne, ce sera comme les Irlandais de Vincennes. » Sur RTL, Rachida Dati demande la tête de Pierre Charon, Brice Hortefeux et du patron du renseignement Bernard Squarcini.
Souffre-douleur
« Après cette histoire, je me suis mangé du Hortefeux matin, midi et soir », s'esclaffe Rachida Dati dans les colonnes du Monde. Dans un SMS de 2013, révélé il y a un an par Mediapart, elle menace l'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy de révélations pouvant l'embarrasser et le qualifie de « voyou » et de « sale facho ». Pendant la présidentielle, elle en rajoute une couche : « Il fallait se réconcilier, je montais dans l'avion avec lui, mais je le saluais en disant Bonjour, le guignol puis je disais vous ne trouvez pas que ça sent le nazi ici ? »
Un autre jour, en attendant un ascenseur, les tensions entre les deux atteignent leur paroxysme.
« Je lui dis : Alors le facho, ça va ? Il me répond : Ça va, intrigante. Là, je me retourne et je lui mets un coup de poing dans la gueule et il se mange le miroir », raconte-t-elle avant de torpiller son autre souffre-douleur préférée : Nathalie Kosciusko-Morizet. « Humainement, je ne l'aime pas. L'armoire de mon bureau a pour moi plus d'intérêt qu'elle. » Brute, sans filtre, indomptable. Elle est comme ça Rachida Dati.