par fernando » 10 Jan 2018, 11:50
Frédéric Paquet, le nouveau directeur général de Saint-Étienne
Avec son mètre quatre-vingt-douze et la centaine de kilos qui vont avec, Frédéric Paquet a une carrure et les épaules larges. Assez pour remettre un peu d'ordre dans la maison verte ? Hier, Saint-Étienne a nommé l'ancien dirigeant lillois - champion de France durant l'ère Rudi Garcia en 2011 - directeur général du club. Il remplace Michel Saez et prendra ses fonctions le 19 janvier. Roland Romeyer, président du directoire de l'ASSE, pourra prendre un peu de recul dans la gestion d'un quotidien pas vraiment facile cette saison, entre la démission d'Oscar Garcia mi-novembre, l'intermède raté de Julien Sablé et l'enchaînement des mauvais résultats.
Ces derniers temps, celui qui est aussi coactionnaire avait fini par s'épuiser nerveusement, craquant même le 15 décembre en essayant d'entrer sur le terrain lors de la déroute face à Monaco (0-4). Romeyer peut lever le pied : Paquet a déjà prouvé qu'il pouvait s'occuper de tout lors de son passage au LOSC, où Michel Seydoux était souvent accaparé pas ses activités à Paris. Ce manager, aux « pouvoirs élargis », selon le communiqué de l'ASSE, vient pour remettre de l'ordre en interne et il aura aussi la mission de s'occuper des négociations financières sur les transferts ou les contrats.
Après avoir quitté Lille en 2015, au bout de quatorze années au club, l'ancien président de la Fédération française de football américain, passé par le rugby (Stade Français, Colomiers), était parti monter un projet autour du golf aux États-Unis. Le revoilà plongé dans la Ligue 1. Avant de prendre sa décision, Romeyer a consulté du monde et notamment Seydoux. L'ancien propriétaire du LOSC a vanté les qualités du personnage, décrit à son époque nordiste comme un bon gestionnaire, doté d'une grande capacité d'analyse, d'un esprit très cartésien et d'une force de travail énorme.
Il n'a pas laissé que des bons souvenirs à Lille
Bernard Caïazzo, l'autre coactionnaire, le connaît pour l'avoir fréquenté aux réunions des instances, où il n'hésitait pas, parfois, à s'opposer à Jean-Michel Aulas, le patron de l'OL. C'est son passé de joueur de foot américain peut-être : Paquet n'a pas peur de l'affrontement. Ses méthodes parfois brutales et ses coups de gueule contre les salariés, les journalistes, les joueurs également, n'ont pas laissé que des bons souvenirs à Lille. Dans le Nord, il avait fait le ménage autour de lui pour devenir le véritable patron opérationnel après avoir grimpé tous les échelons (directeur du marketing, directeur des opérations et responsable de la sécurité, directeur général de l'association, directeur du développement...).
Avec le temps, il s'était fait pas mal d'ennemis. Si Claude Puel l'avait sorti du vestiaire, Rudi Garcia entretenait avec lui une relation privilégiée, mais elle s'était vraiment gâtée sur la fin. Paquet s'était aussi fâché à mort avec son ami Xavier Thuilot, dont il avait pris la place en 2009, ou avec Mickaël Landreau, l'ancien gardien aujourd'hui entraîneur de Lorient. À Saint-Étienne, il arrive dans un rôle qu'il connaît et proposé d'abord à Alain Roche. Mais l'ancien Parisien se sentait plus l'âme d'un directeur sportif, un poste occupé aujourd'hui par Dominique Rocheteau, que d'un DG. « La nomination de Frédéric Paquet marque une étape importante dans la phase de transformation que nous estimons indispensable pour l'avenir du club, lequel passe aussi par l'arrivée d'un investisseur puissant », expliquent Romeyer et Caïazzo dans un communiqué commun. C'est le prochain défi, bien plus difficile pour Saint-Étienne : trouver un nouvel actionnaire aux reins solides pour faire passer le club, seizième en L1, dans une autre dimension.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."