Dogue-son a écrit:Je suis bien devenu fan de la Juventus rien qu'en regardant les déboulés de Boniek et les buts de Platini dans les rares minutes du foot étranger de Stade 2.
On le sait bien qu t'es un gros footix ^^
Le Temps a écrit:Le fan moderne, ce révolutionnaire
En rupture avec les modes de consommation traditionnels, le fan nouvelle génération oblige l’industrie du sport à se réinventer. Encourager son équipe au stade n’est plus la seule manière d’agir sur le contenu .
Ce n’était qu’une légère dépression, mais suffisamment révélatrice pour avoir été perçue comme un crash. Pour la saison 2016-2017, l’audimat de la Premier League, première division de football anglaise, a chuté de 14% auprès du diffuseur local Sky TV. L’opérateur admettait alors au Financial Times que l’audience globale de la compétition était à la hausse, mais que ses plus jeunes représentants se tournaient possiblement vers de nouvelles plateformes de visionnage.
Depuis, le signal faible a évolué en tendance de marché tangible, et alarmante. Son directeur a récemment déclaré que seulement 14% de l’audience de la formule 1 a moins de 25 ans. Dans une étude parue à l’automne 2018 intitulée Lost in transition?, le cabinet d’audit PwC identifie le mode de consommation des millennials – polyactifs, affranchis des grilles horaires et multimédiatiques – comme la menace majeure pesant sur l’industrie du sport. Celle-ci est obligée de s’adapter et sa nouvelle offre dessine le portrait-robot du fan moderne en cinq grandes mutations.
1. De passif à actif
Autonome, le fan moderne veut être à même de choisir précisément ce qu’il regarde, quand et comment. Sur un terrain médiatique toujours plus fractionné, il se tourne d’abord vers les plateformes de streaming de type «Over-the-top» (OTT), qui court-circuitent les opérateurs traditionnels. La plus connue est DAZN, souvent qualifiée de Netflix du sport, mais il en existe d’autres. «Plutôt que de subir les choix du diffuseur, les fans peuvent maintenant suivre en tout temps la course du pilote de leur choix ainsi que sélectionner les angles de vue», commente Murray Barnett, directeur du sponsoring et des partenariats commerciaux de la formule 1 à Londres, dont la préoccupation majeure est le renouvellement de son audience.
Après l’Olympic Channel inaugurée en 2016 par le CIO, la Premier League et l’UEFA ont récemment annoncé s’être à leur tour lancés dans l’OTT. Mais cette prise de contrôle dépasse largement les frontières du live. Armé de plusieurs écrans, le fan moderne semble avoir un appétit insatiable pour le contenu sportif, reflets ou analyses, qu’il consomme autant qu’il crée lui-même via une multitude d’outils numériques. «Grâce à la technologie mobile et aux réseaux sociaux, tout le monde est devenu son propre média», assène James Kirkham, de l’agence créative COPA90, qui conseille Nike, Pepsi ou encore Visa, et touche plus de 750 millions de personnes chaque mois à travers ses contenus sportifs. Ainsi, la voix du fan moderne se veut portante, potentiellement capable de parler à une audience de masse. James Kirkham l’affirme: «Hier récepteur passif, il a brisé le schéma linéaire pour se muer en véritable acteur de l’écosystème communicationnel sportif.»
2. De subjectif à objectif
Si talk-shows et consultants pèsent toujours au sein du paysage médiatique sportif, ils ne sont pas «next gen» pour autant. Influencé par les jeux vidéo où les données chiffrées sont à la source de tout, le fan moderne a soif de statistiques, la nouvelle monnaie sociale. «La stat est devenue un standard, elle sert de caution à ceux qui interagissent à travers le sport», estime Matthieu Lillle-Palette, senior vice-président d’Opta, la société leader sur le marché des données sportives. Hier, on se tenait aux avis parfois laborieux d’experts. Aujourd’hui, la performance a été «factualisée.» Lorsqu’il s’agit d’évaluer la qualité d’un joueur de football, les algorithmes de mesure de valeur, comme ceux de Transfermarkt ou de l’Observatoire du football, arbitrent les débats.
Est-ce la fin de la «discutabilité» du sport, élément central de son succès populaire? «Si le fan moderne raffole de statistiques, c’est d’abord pour pouvoir y appliquer sa propre expertise, souligne Matthieu Lille-Palette. Les données n’expliquent pas tout, elles peuvent être sources d’interprétations diverses et variées. A mon sens, elles alimentent plus qu’elles n’annihilent le débat.» Dans son arsenal statistique, Opta dispose d’une unité stratégique précisément consacrée à l’engagement des fans. Son but n’est pas d’amasser du data, mais bien de le faire parler. «Nous avons une équipe éditoriale formée pour raconter des histoires sur la base des données froides», ajoute Matthieu Lille-Palette.
3. Du réel au virtuel
Pour le fan moderne, les frontières entre réel et virtuel sont infimes, si bien qu’il ne cesse de naviguer d’un univers à un autre sans forcément toujours faire la différence. Ainsi, le personnage fictif Alex Hunter, un footballeur de la franchise FIFA, anime son propre compte Twitter et des maillots floqués de son nom se vendent via la boutique (physique) du Real Madrid. En mars dernier, le directeur des contenus de la Liga, Roger Brosel, a même avoué se baser sur les standards du gaming pour paramétrer la production des images du championnat espagnol de football. «Les fans de sport âgés de 30 ans ou moins ont été éduqués par les jeux vidéo, soutient James Kirkham. Grâce aux bases de données et aux expériences toujours plus réalistes du gaming, ils ont acquis des connaissances encyclopédiques sur le sport qu’ils transfèrent du monde digital au monde physique et vice versa.» Les célébrations d’Antoine Griezmann lors de la dernière Coupe du monde, directement inspirées du jeu en ligne Fortnite (comptant plus de 200 millions de joueurs à la fin de 2018), attestent encore de la prise d’influence de ces tiers-lieux digitaux, territoires d’expression du fan moderne.
4. De l’événementiel au permanent
A l’ère du FoMO (acronyme de «Fear of missing out», la peur de rater quelque chose dans un monde hyperconnecté), le fan moderne consomme le sport en continu à la façon d’un feuilleton. Les réseaux sociaux ont passé sous la porte des vestiaires et par-dessus les portails des résidences des athlètes, tandis que les documentaires en immersion pullulent sur les plateformes de streaming (Sunderland 'Til I Die sur Netflix ou All or Nothing Manchester City sur Amazon Prime). Les matchs, qui déjà s’étalent désormais sur plusieurs jours, ne représentent plus que les traits d’union d’un mouvement de fond qui ne se stoppe jamais. «La nouvelle génération de fans est connectée de manière permanente, déclare Murray Barnett, notre mission est donc de la maintenir engagée bien au-delà des circuits.»
Récemment, la formule 1 a mis sur pied une série de Fan Festivals dans les plus grands centres-villes du monde – Miami, Milan ou encore Shanghai – permettant aux amateurs d’être au contact des voitures et des coureurs en période hors Grand Prix. Sur ce marché sans frein, les créateurs de contenu ne connaissent aucun répit: «Chez Opta, on travaille sans relâche pour développer de nouveaux outils analytiques et autres algorithmes de mesure, confirme Matthieu Lille-Palette. La demande pour de nouveaux moyens permettant de mieux comprendre le sport ne fléchit jamais.»
5. Du fanatisme au divertissement pop
Les préoccupations du fan moderne semblent être à mille lieues des revendications identitaires portées par les mouvements ultras. A l’heure où clubs et compétitions sont des marques plus au moins globalisées, les préférences sont davantage créées par le marketing que par les performances, encore moins par la proximité géographique. «Nous disposons d’une base de plus de 500 millions de fans, dont les habitudes de consommation sont forcément très diverses, expose Murray Barnett. Nous nous devons donc de proposer une offre étendue.» Alors, la catégorie reine des compétitions automobiles a récemment demandé à Lewis Hamilton de balader Usain Bolt autour d’un circuit, ou encore invité le chanteur d’opéra Placido Domingo à donner un concert avant le Grand Prix de Mexico. «La formule 1 est en train de pivoter d’une marque de sport automobile à une véritable plateforme de divertissement», finit par dire Murray Barnett.
En football, la collaboration entre la licence Nike Jordan et le PSG ou la Juventus Night, organisée en décembre dernier à Brooklyn lors d’un match de NBA, ne représentent que deux initiatives parmi tant d’autres. Le fan moderne n’a pas honte de changer de club ou de sport selon les circonstances. Il perçoit le sport comme une abondante source de divertissement pop, avec des protagonistes rivaux mais interdépendants, un peu sur le modèle des super-héros Marvel, qui sont tour à tour alliés ou adversaires, protagonistes ou secondaires. James Kirkham note d’ailleurs que l’attachement aux athlètes stars, ces nouveaux héros, «dépasse largement l’attachement que les fans pourraient ressentir pour une équipe».
https://www.letemps.ch/sport/fan-modern ... utionnaire
Libé a écrit:Le Qatar a encore injecté 156 millions d'euros dans BeIn Sports
Malgré ses 4 millions d'abonnés revendiqués et une réduction de ses pertes financières, le bouquet de chaînes sportives qatari reste très déficitaire.
A BeIn Sports, les fins d’année sont souvent prodigues. Dans les dernières semaines de 2016, l’Etat du Qatar, actionnaire du bouquet de chaînes sportives, avait injecté 600 millions d’euros dans l’entreprise pour combler ses pertes. Rebelote le 31 décembre 2018 : d’après nos informations, l’émirat a apporté 156 millions d’euros frais dans les comptes à l’occasion d’une nouvelle augmentation de capital. Celle-ci a été entièrement souscrite par BeIn Europe Ltd, la société londonienne qui contrôle à 100 % la filiale française du groupe de médias qatari. Contactés par Libération, les dirigeants de BeIn Sports n’ont pas répondu.
Ces grands mouvements financiers sont devenus une habitude pour l’entreprise. Deux recapitalisations avaient déjà eu lieu en mars 2013 et en septembre 2015 pour un montant cumulé de 800 millions d’euros. Au total, depuis sa création en 2012, l’activité française de télévision sportive payante aura coûté plus de 1,6 milliard d’euros au Qatar… Une somme gigantesque – un puits sans fond, exerçant une compétition antiéconomique, disent les rivaux – qui a permis au bouquet de chaînes sportives de s’installer dans l'environnement audiovisuel français. Pendant la Coupe du monde de football de l’été 2018, il a dépassé les 4 millions d’abonnés, dernier chiffre officiel confirmé par la direction.
Fortement déficitaire
La croissance du service est constante. Mais elle ne suffit toujours pas à atteindre le point d’équilibre financier. D’où l’injection fin 2018 de 156 millions d’euros. D’après des documents consultés par Libération, cette enveloppe sera affectée, après une opération juridique de réduction de capital annulant l’augmentation de capital, à hauteur de 86 millions d’euros d’euros sur «le compte "report à nouveau"» et de 70 millions sur «un compte de réserves indisponibles intitulé "réserves spéciales provenant de la réduction de capital"». En clair, les 86 millions d’euros serviront à effacer l’ardoise des pertes nettes les plus récentes et les 70 millions d’euros à anticiper les prochaines.
Neuf ans après son éclosion, BeIn Sports France reste donc une entreprise fortement déficitaire (en neuf mois en 2015, la boîte avait perdu 142 millions d'euros net, dernier chiffre publié). Les 600 millions d’euros lâchés fin 2016 par le Qatar ont été avalés en deux petites années, nécessitant le nouvel apport en cash récent de 156 millions d’euros. Mais la baisse des besoins financiers le montre, la société continue de se rapprocher, tout doucement, de l’équilibre. Elle profite simultanément de la hausse de son parc d’abonnés et de la diminution de ses dépenses en droits sportifs. Depuis septembre 2018, elle ne diffuse plus la Ligue des champions et de la Ligue Europa de football, retransmises en intégralité par le bouquet RMC Sport du groupe Altice (propriétaire de Libération). Ce dernier débourse 350 millions d’euros par an pour cette exclusivité. Autant dire que BeIn Sports réalise ici une économie très importante.
Garder les abonnés
Le problème pour BeIn est que la non-détention de ces droits prestigieux lui fait courir le risque d’une fuite de ses abonnés. La pérennité de son modèle économique et la perspective de la rentabilité restent donc incertaines. D’autant que le fonds de commerce de BeIn Sports, la diffusion de la Ligue 1 de football, va rapetisser à partir de la saison 2020-2021. Victime de l’entrée en force de l’espagnol Mediapro sur le marché français, l'antenne qatarie n’aura plus alors que deux matchs du championnat de France à proposer par journée (le samedi à 21 heures et le dimanche à 17 heures). Pas sûr que cela soit suffisant pour gagner, enfin, de l’argent.
https://www.liberation.fr/france/2019/0 ... ts_1713125
laurentlille1 a écrit:Ce qui est bien avec leur vente par lots, c'est que même en étant abonné à tous les bouquets, t'es même pas certain de voir ton match vu le nombre d'horaires possibles et de chaînes.
laurentlille1 a écrit:Ce qui est bien avec leur vente par lots, c'est que même en étant abonné à tous les bouquets, t'es même pas certain de voir ton match vu le nombre d'horaires possibles et de chaînes.
Et RIP Mediapro, qui va s'abonner à cette merde sérieusement?
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