par fernando » 14 Mars 2020, 07:44
ah ah ah, sacré Hole-Ass
Jean-Michel Aulas : « La meilleure solution serait une saison blanche » pour la Ligue 1 cette année
En cas d’impossibilité de finir la saison de Ligue 1, le titre de champion devrait rester vacant et les places européennes être allouées aux mêmes clubs que cette saison, plaide le président de l’Olympique lyonnais.
Alors que la paralysie provoquée par la pandémie de Covid-19 a gagné l’ensemble du football français et peut-être bientôt européen, le président de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, se prononce, dans Le Monde, en faveur d’une « une saison blanche », sans relégations ni attribution d’un titre de champion, en cas d’impossibilité de terminer le championnat de France en temps et en heure.
La voix du président du collège des clubs de Ligue 1 de la Ligue de football professionnel (LFP), également membre du comité exécutif de la Fédération française de football (FFF), pèsera dans le débat qui s’ouvrira dans les semaines à venir sur l’avenir du championnat. « Dans tous les cas, il faut regarder ce que disent les règlements », insiste le président de l’OL.
Jean-Michel Aulas confirme également que la piste d’un report de l’Euro à l’été 2021, afin de pouvoir éventuellement terminer les ligues nationales et Coupes d’Europe, est celle qui sera présentée mardi prochain aux 55 fédérations membres de l’UEFA.
Après la FFF jeudi, c’est au tour de la LFP, à l’unanimité des clubs, de suspendre aujourd’hui jusqu’à nouvel ordre ses compétitions. Etait-ce inéluctable ?
Je le pense. C’est la seule décision possible dans ce contexte. Après l’intervention du président de la République, j’ai, en tant que président du collège des clubs de Ligue 1, demandé immédiatement au président de la FFF ainsi qu’à la présidente de la LFP de prendre cette décision. C’est ce qui a été fait de manière démocratique en réunissant le bureau.
L’UEFA se réunit mardi prochain, et l’on parle déjà d’un report d’un an de l’Euro afin de pouvoir terminer les championnats et les Coupes d’Europe ?
C’est apparemment la solution envisagée, la plus sage et celle qui sera présentée mardi. L’UEFA aurait pu aussi demander aux ligues nationales de suspendre leurs championnats pour permettre à la compétition européenne de se dérouler dans un pays moins touché avec un peu plus de délai, ou également de faire les tours suivants en un match au lieu de deux.
Dans le pire des cas, envisagez-vous une saison blanche ?
Oui, à partir du moment où l’UEFA l’envisagerait pour l’Euro et aussi pour la Ligue des champions et la Ligue Europa, bien sûr, c’est une solution. Dans le cadre des championnats, nous sommes partis probablement, si l’on écoute les spécialistes, pour un ou deux mois d’arrêt. Cela voudrait donc dire que le championnat ne pourrait pas se terminer.
La meilleure solution serait de dire : « c’est une saison blanche », ce qui évite à ceux qui sont concernés par le bas du tableau de se retourner contre la LFP et la FFF. Le règlement stipule que c’est à l’issue du championnat que l’on descend d’une division. Une décision différente ouvrirait une brèche juridique qui coûterait très cher. Le plus logique serait alors de dire : « On annule tout et on repart sur la situation du début de saison. »
Cela posera la question de l’identité des clubs disputant les Coupes d’Europe. Repartir avec les mêmes clubs – Paris, Lille et Lyon en Ligue des champions – ne serait pas sans susciter quelques mécontentements…
Evidemment, mais le règlement, appliqué à ceux qui n’ont pas de bons résultats et auraient dû descendre, serait aussi appliqué aussi à ceux qui sont en haut du tableau et qui auraient pu jouer des qualifications européennes. Il faut être dans les premiers à la fin du championnat. Si on arrêtait le Tour de France à la douzième étape, je ne sais pas si on dirait que le Tour a sacré ses champions.
Dans tous les cas, il faut regarder ce que disent les règlements. Juridiquement, il est plus acceptable de dire que l’on repart avec la situation du début de saison. De toute façon, nous sommes face à une situation très pénalisante pour tous les clubs. Il faudrait prendre la décision la plus logique dans un contexte de pandémie inconnu jusqu’alors.
La situation après la 28e journée
Après la vingt-huitième journée, le classement de Ligue 1 est le suivant :
1er : Paris-Saint-Germain
2e, qualifié pour la Ligue des champions : Olympique de Marseille
3e, qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue des champions : Stade rennais
4e, qualifié pour la Ligue Europa : Lille
18e et barragiste pour une relégation en Ligue 2 : Nîmes
19e et 20e, relégués en Ligue 2 : Amiens et Toulouse
Le calendrier du football mondial, et particulièrement européen, est surchargé par l’accumulation de compétitions. Cette crise est-elle une opportunité de le repenser ?
Il faut absolument en profiter pour poser le problème en collaboration avec l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) et la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPro) au niveau mondial. J’en parlerai dès lundi avec Philippe Piat [président de la FIFPro]. Il y a trop de matchs, trop de gens qui ne pensent qu’à eux à la FIFA, à l’UEFA et au sein des ligues nationales.
Actuellement, les joueurs des clubs de haut niveau peuvent disputer jusqu’à 60 à 70 matchs. Un joueur ne devrait pas en faire plus de cinquante par an. Il faut moins de compétitions internationales, des championnats nationaux à dix-huit clubs et, comme ce qui a été engagé en France notamment, plus de Coupe de la Ligue, au moins pour les équipes qualifiées en coupes d’Europe.
Cette paralysie du football peut-elle mettre certains clubs en danger ?
Est-ce que les assurances de perte d’exploitation vont marcher au regard d’une épidémie qui n’était pas connue avant ? Nos juristes sont en train de travailler sur ces questions.
L’activité économique est à l’arrêt, les flux s’arrêtent. Dans ce contexte, c’est vrai que les clubs sportifs vont être en difficulté. Dans le football encore plus puisque, comme vient de l’annoncer la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le déficit net du football français est de 200 millions d’euros et le résultat d’exploitation déficitaire approche les 800 millions.
Cela va générer des scénarios très difficiles pour ceux qui vivent au-dessus de leurs moyens. Je ne parle pas de nous, car l’Olympique lyonnais a d’excellents résultats et je ne pense pas que nous serons mis en difficulté.
Les supporteurs turinois ont été autorisés à se rendre à Lyon en février, votre équipe de jeunes s’est déplacée mardi 10 mars en Italie dans le cadre de la Youth League, la Coupe d’Europe des moins de 19 ans. Les autorités et l’UEFA ont-elles tardé à prendre conscience du problème ?
Il est toujours difficile de critiquer un organisme avec autant de pouvoir. On a tout fait pour que nos jeunes n’aillent pas en Italie jouer à Florence contre l’Atalanta, une équipe impactée puisque Bergame est dans un foyer épidémique. Pour moi, c’était une erreur et je peux d’autant plus le dire que l’on a gagné le match.
Ces jeunes joueurs ont-ils été suivis depuis leur retour à Lyon ?
On ne les a pas mis en quarantaine mais on les a surveillés et ils n’ont pas présenté de symptômes. On a d’ailleurs distribué des thermomètres à tous, pas seulement à l’équipe de Youth League.
Comment va s’organiser le quotidien de votre club désormais ?
On a mis en place un cordon sanitaire autour du centre d’entraînement pour les équipes masculines et féminines. On en a aussi mis un au niveau des académies de jeunes, de manière à isoler l’ensemble de nos athlètes indépendamment de leur statut professionnel ou amateur.
Compte tenu des décisions de la FFF et de la LFP, en relation avec les représentants du personnel, on a décidé de mettre en repos jusqu’à mardi prochain les équipes pros et les académies à partir de cet après-midi. Nous ne leur avons pas imposé l’obligation de s’entraîner pendant ces quelques jours, même individuellement. Mardi, après la fameuse réunion à l’UEFA, il y a aura à nouveau une concertation et des décisions prises au niveau français. Nous aviserons en conséquence.
Comment avez-vous sensibilisé les joueuses et les joueurs ?
Nous leur avons donné une formation vendredi matin sur les gestes à faire et ceux à éviter. Les médecins sont intervenus pour distribuer les produits pour se désinfecter. Dans l’enceinte de notre centre, on a une forme de contrôle et de responsabilité.
Là, on va libérer tout le monde et les joueurs, comme le public, sont très stressés. A l’issue de l’allocution présidentielle, j’ai reçu plein d’appels de joueurs et de coachs. Une angoisse s’est créée. Pour nos étrangers, il y a une psychose supplémentaire car certains n’ont pas leur famille sur place.
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