par fernando » 02 Juil 2021, 11:00
Cet ouvrage devrait notamment bien se vendre dans cette localité.
Canicule historique au Canada : le village aux 49,6 °C détruit par le feu
Lytton avait atteint ce record mardi 29 juin. Vingt-quatre heures plus tard, la localité a été dévastée par l’un des très nombreux incendies qui se sont déclarés en raison de la vague de chaleur.
Vingt-quatre heures après avoir battu le record historique de chaleur au Canada, le village de Lytton, en Colombie-Britannique, a été détruit par le feu. Il était 18 heures, mercredi 30 juin, quand Jan Polderman, le maire, a signé une proclamation ordonnant à tous les résidents d’évacuer les lieux. Quelques heures plus tard, le village était en cendres.
A 260 kilomètres de Vancouver, Lytton, 250 habitants, se remettait à peine de la canicule causée par le dôme de chaleur installé depuis le début de la semaine au-dessus du nord-ouest du Canada. Pendant trois jours, la température y avait atteint un record national, avec des mesures de près de 30 degrés supérieures aux moyennes saisonnières. Le 29 juin, le thermomètre est monté jusqu’à 49,6 degrés, un record absolu pour une localité située à plus de 50° de latitude nord.
Personne n’a vu venir l’incendie. « J’ai remarqué une fumée blanche à l’entrée sud, et, en quinze-vingt minutes, toute la ville était engloutie par les flammes », a décrit le maire, interrogé par la chaîne canadienne CBC. Les habitants se sont enfuis dans toutes les directions. Certains ont posté les images de leur trajet sur les réseaux sociaux. « On ne voit même pas la route, dit une automobiliste en traversant la fumée. Oh mon dieu, le train est détruit ! L’épicerie ! » En comptant les habitants des communautés indigènes des environs, ce sont plus de 1 000 personnes qui ont dû quitter précipitamment leurs maisons. « Avec juste les vêtements qu’ils avaient sur le dos », a expliqué la conseillère municipale Lilliane Graie, dans un courriel envoyé à la presse.
« Une tempête de feu »
Le feu n’a pratiquement rien laissé de cette localité fondée en 1858, dans la foulée de la ruée vers l’or de la rivière Fraser. Jeudi, le représentant de la circonscription au Parlement canadien, Brad Vis, a annoncé que le village, situé à la confluence des rivières Thompson et Fraser, et fier d’être l’une des capitales canadiennes du rafting, avait été détruit à 90 % : de la clinique au détachement de la police montée canadienne en passant par le Musée de l’histoire chinoise, construit sur les vestiges d’un temple datant de 1881.
Le ministre de la sécurité publique de la province, Mike Farnworth, a indiqué craindre que l’incendie n’ait fait des victimes, un certain nombre d’habitants n’ayant pas pu être joints par leurs proches. Jeudi, les autorités essayaient de recenser les déplacés, une tâche compliquée par le fait que les tours de télécommunications ont été endommagées et l’électricité coupée. « Ce qui est arrivé est incompréhensible, a réagi John Haugen, l’un des responsables de la nation indigène de Lytton, cité par l’agence Associated Press. Les gens sont angoissés à l’idée de ce qui va leur arriver. »
Le responsable administratif du comté, Scott Hildebrand, a émis l’hypothèse que le feu ait pu avoir été allumé par une étincelle échappée du chemin de fer. Le premier ministre de la province, John Horgan, s’est abstenu de confirmer, dans l’attente des résultats de l’enquête. Il s’est entretenu avec le premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui doit présider, vendredi, une réunion sur les conditions météorologiques extrêmes en Colombie-Britannique et dans l’ouest du pays, la vague de chaleur se déplaçant vers l’Alberta.
Lytton n’est pas un phénomène unique. De nombreux incendies se sont déclarés en raison du dôme de chaleur et du vent sec qui souffle sur la région. Soixante-deux nouveaux départs de feux ont été signalés en Colombie-Britannique pendant les dernières vingt-quatre heures, et 29 000 éclairs secs. Les réseaux sociaux ont montré des images satellites spectaculaires de nuages de fumée, ou pyrocumulonimbus, eux-mêmes traversés d’éclairs susceptibles d’allumer de nouveaux foyers. Les capteurs ont saisi 770 117 éclairs au-dessus de la Colombie-Britannique et de l’Alberta en quinze heures, entre le 30 juin après-midi et le matin du 1er juillet. Le spécialiste des phénomènes climatiques extrêmes Daniel Swain a tweeté n’avoir jamais rien vu de pareil : « C’est littéralement une tempête de feu produisant des milliers d’éclairs et presque certainement d’innombrables feux. »
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