par une des fakes de Der » 22 Fév 2013, 10:19
Marseille : Des liens avec le grand banditisme ?
Des procès verbaux révélés vendredi par RMC mettraient en évidence des liens concrets entre Marseille et le grand banditisme. José Anigo serait au cœur de ces relations.
Commissions sur les transferts, pressions, vente de l’OM. Depuis 2011, la police enquête sur des liens présumés entre Marseille et le grand banditisme. En janvier 2013, une perquisition avait même eu lieu au siège de l’OM. RMC indique ce jeudi que des écoutes téléphoniques permettent de mettre clairement en évidence des transferts de fonds à destination du milieu corso-marseillais, notamment sur les sommes versées lors des départs de joueurs du club phocéen. Un homme est au cœur de cette affaire : José Anigo. Placé sur écoute téléphonique lors de l’été 2011, le directeur sportif du club phocéen possède des relations proches du grand banditisme comme son ami Richard Deruda ou les agents Jean-Christophe Cano et Christophe D’Amico. Le premier nommé aurait fait pression sur José Anigo pour placer son fils Thomas dans un club : « José, t’es en train de me faire fumer, t’es en train de me faire péter la casserole. Je crois que si j’étais à côté José, je crois que je fais une connerie [...] La peur, je la connais pas dans des problèmes comme ça [...] Le football quand ça t’arrange hein. Attends que je te rafraîchisse la mémoire. »
Le directeur sportif marseillais aurait alors prévu de tout arrêter : « Selon comment ça va se passer dans les trois ou quatre jours qui arrivent, je m’arrête définitivement [...] J’ai assez d’argent pour vivre aujourd’hui, pour qu’on m’emmerde plus. Je ne veux plus avoir affaire à ces gens. Y’a plus personne qui va me tenir par les couilles [...] J’en ai marre. Eux, ils se démerderont tous tant qu’ils sont avec leur merde. » Anigo ne prendra finalement pas cette décision mais le lendemain, il se déplacera avec un ami boxeur pour se rendre à un rendez-vous avec Deruda. Juste au cas où. Les enquêteurs s’intéressent également aux transferts de l’OM et plus précisément aux commissions versées. Pour celui d’André-Pierre Gignac de Toulouse à Marseille en 2010, José Anigo aurait échanger à plusieurs reprises « des propos équivoques sur les modes de règlements » avec D’Amico et Cano, qui représentaient alors le joueur. Pour le transfert de Nicolas N’Koulou en juin 2011, José Anigo aurait informé au téléphone à l’agent du joueur Maxime Nana de la surévaluation du joueur auprès de ses dirigeants. Nana se serait alors énervé, arguant « qu’il y a des choses qu’il ne faut pas dire au téléphone ». Les enquêteurs comprennent alors que le sujet tourne autour des rétro-commissions.
Même problème pour le transfert de Lucho Gonzalez à Porto. Cette fois-ci, c’est Luc Dayan qui est mandaté par la famille royale du Qatar pour l’achat de l’Argentin. « Anigo évalue son prix à 12,8 millions d’euros avant de préciser à son interlocuteur que si une grosse partie du paiement s’effectue en cash, la vente pourrait se faire à 9 millions d’euros », explique les procès-verbaux. Interrogé dans L’Equipe, José Anigo avait nié ce type de méthode : « cash, ça veut dire en un seul paiement. Moi comme beaucoup d’autres, pour dire comptant, je dis cash. Penser que cash, c’est de l’argent qui va me revenir, c’est faire fausse route. Vraiment. » Autre homme mis en cause dans cette affaire, l’ancien président de Marseille Pape Diouf. Lors d’une conversation téléphonique avec l’agent Philippe Piola, José Anigo aurait déclaré : « Sur les transferts que (Pape Diouf) faisait, il était rémunéré parce qu’il y avait les primes. C’est-à-dire que quand il a acheté par exemple un mec à 1 million, s’il le vendait 3 millions, il avait un pourcentage sur la plus-value [...] Quand on vend Nasri 16 millions, je ne m’explique pas tellement comment il reste 10 millions dans les caisses du club.
Dans cette même déclaration de mars 2012, José Anigo et Philippe Piola aurait clairement évoqué la vente de l’OM, aujourd’hui propriété de Margarita Louis-Dreyfus : « Si tu connais quelqu’un un jour qui veut racheter le club, moi je sais que dans un an, un an et demi au maximum, elle va le vendre [..] C’est ce que m’a dit Vincent (Labrune, président de l’OM) l’autre jour. Il m’a dit de manière précise, si un mec arrive avec 90 millions, c’est exactement ce que Robert (Louis-Dreyfus, ancien propriétaire) a mis dans le club en réalité. Pour qu’il re-rentre dans ses sous. 94 ou 95 à peu près pour qu’il retrouve sa surface financière investie. » Une vente qui pourrait avoir lieu après la livraison du nouveau Stade Vélodrome selon José Anigo. Ouverte en 2011, l’enquête pour « extorsion en bandes organisées et associations de malfaiteurs » pourrait connaître des rebondissements dans les prochains jours après ces révélations. Des conditions pas franchement idéales pour l’OM pour préparer sereinement les deux prochains chocs face au PSG.