par manulosc » 17 Jan 2015, 11:21
Dans une métropole lilloise polluée, le GPL belge offre un bol d’air… financier
Entre 0, 30 et 0, 40 euros le litre ! Alors que Lille vient d’être classée deuxième ville la plus polluée de France, notamment à cause des véhicules diesel, des automobilistes se tournent à nouveau vers le GPL, ce carburant qui n’émet quasi-pas de particules fines, et est à un prix incroyable en Belgique !
Nous sommes à cent mètres de la frontière française, vendredi, à la station Total de Rekkem en Belgique, près de l’A22. Pierre arrive de Marcq-en-Barœul avec une Vel-Satis, dotée d’un moteur 2 litres turbo de 180 chevaux. On imagine que chaque plein lui crée des sueurs froides. Mais Pierre se gare devant la pompe GPL affichant 0,367 € le litre ! Dix minutes et 50 litres plus tard, il passe à la caisse et paye… 18 euros, avec lesquels « je fais 500 km » ! Vous avez bien lu…
Le Marcquois fait partie des heureux « gépéhélistes » de la métropole lilloise qui s’approvisionnent aux pompes GPL belges, moins chères de 30 à 40 centimes au litre (0,75 euros en France). Côté belge, la chute actuelle du pétrole fait s’effondrer le prix du GPL beaucoup plus vite. « Pour le GPL, nos clients sont Français à 90 %, explique-t-on dans la station de Rekkem. En ce moment, on a des files de Français, surtout le week-end. »
« C’est imbattable, il n’y a pas photo, reprend Pierre. Moi j’ai trois voitures GPL à la maison, j’ai commencé en 2000 et j’en suis très content. » Pour le budget mais aussi pour le côté écolo de ce carburant quasi sans particules fines, au contraire du diesel. « J’y pense évidemment aussi. Quand je fais du vélo le soir avenue Foch à Marcq, je sens bien les odeurs de gasoil, c’est affreux. Il faudrait que plus de gens s’équipent en GPL. Les bus transpole roulent bien au gaz (de ville). Mais on manque aussi de publicité pour le GPL et d’installateurs. »
L’un d’eux est Didier Dubois du garage Auto GPL Passion à Roubaix. Il transforme chaque année une vingtaine de véhicules essence en GPL (2 900 € pour un quatre cylindres). « Peut-être 10 % de clients le font pour l’environnement, mais c’est d’abord pour l’intérêt financier. En plus, dans le Nord, la carte-grise GPL est gratuite. »
Pourquoi, alors, si peu de métropolitains s’y mettent ? « On a un déficit d’image. Il y a eu beaucoup de gens persuadés que le GPL ne marche pas. C’est faux : le GPL, c’est super à condition d’utiliser du matériel haut de gamme et de le faire monter par des pros. » Ils ne sont plus que quelques-uns aujourd’hui dans le Nord.
la voix du nord