par fernando » 10 Mai 2016, 17:09
La ligue des dauphins
dauphin
Pour la seconde fois en 3 ans, la finale de la Ligue des Champions va opposer les 2 équipes madrilènes. Alors que l'Europe du football n'a jamais été aussi vaste (le Kosovo a été admis cette semaine comme le 55ème membre de l'UEFA), sa compétition de clubs majeure n'a jamais parue aussi étroite, réduite à une opposition entre les deux clubs phares de la capitale espagnole (à quoi bon jouer la finale à Milan... y déplacer 60 000 spectateurs madrilènes est une hérésie en termes d'empreinte carbone !).
L'histoire se répète
Plus singulier encore, pour la troisième année consécutive, le vainqueur de la ligue des champions ne sera pas... un champion. En 2014, les deux clubs madrilènes étaient les dauphins du FC Barcelone (à l'issue de la saison 2012/2013). Bis repetita en 2016 : les deux clubs madrilènes sont encore les dauphins du FC Barcelone (à l'issue de la saison 2014/2015). Variante en 2015 : le FC Barcelone, vainqueur de la ligue des champions, était le dauphin de l'Atlético Madrid (à l'issue de la saison 2013/2014). A ce rythme, il faudra songer à renommer la compétition : cette ligue est devenue celle des dauphins.
Atrophie continentale
Depuis l'ouverture, en 1992, de la coupe d'Europe à des "non champions", la compétition n'a cessé de se rétrécir : les clubs fréquentant le dernier carré sont de moins en moins variés et subséquemment les pays de leur rattachement le sont aussi peu. Le système de répartition des recettes (principalement issues des droits TV), qui favorise, aussi bien dans les championnats nationaux qu'au niveau continental, les clubs ayant eu les meilleurs résultats accentue jusqu'à l'absurde la concentration de l'élite du football européen.
Leicester en selle
Seule lueur d'espoir dans cette dérive auto-entretenue : le championnat national le plus riche (la Premier League) a aussi le système de répartition des recettes le plus égalitaire : Le ratio des droits TV obtenus entre le premier et le dernier est de 1,5 (contre 3,4 en France et 11 en Espagne). Il faut sans doute y voir là l'une des explications du succès surprise de Leicester : le championnat anglo-gallois est celui où l'émergence d'un champion "nouveau" est la plus vraisemblable. Au regard des droits TV alloués, Leicester a toutes les cartes en main pour devenir, dès demain, un rival des 3 clubs espagnols qui squattent la finale de la ligue "dite" des champions.
L'ascendant de Griezmann sur Neuer
Enfin, sans être superstitieux (mais en étant chauvin), il existe une autre raison de se réjouir. Lors de la demi-finale qui vit le Bayern de Munich vaincre l'Atlético Madrid mais être éliminé, l'action décisive fut le "un contre un" gagné par Antoine Griezmann contre le gardien allemand Manuel Neuer. A un mois de l'Euro, le léger ascendant pris par l'éblouissant attaquant français sur le phénoménal goal allemand résonne déjà comme une promesse.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."