par n.iiicolas » 14 Mars 2015, 19:05
Privé de victoire depuis fin décembre, le 19e de L 1 a fait le plein d'orgueil, cette semaine, pour remporter son match de la dernière chance contre Toulouse.
POUR LENS, « la semaine de la peur » a débuté dans les vestiaires du Parc des Princes. Dépassés samedi dernier par le PSG (1-4), les joueurs artésiens, à neuf points du premier non relégable, Lorient, n'ont nourri aucun regret, mais sont restés sonnés en constatant un tel écart de niveau.
« C'était impressionnant, se souvient Jérôme Le Moigne, le capitaine. Autant à Caen (1-4, le 21 février), on était abasourdis par le fait d'avoir manqué notre match ; autant, là, on ne jouait pas dans la même catégorie. »
Pour aborder, contre Toulouse, ce que l'entraîneur Antoine Kombouaré qualifiait déjà, après la rencontre à Paris, de « match de la dernière chance », les Lensois ont repris le chemin de l'entraînement dès lundi après-midi. Le moral s'est reconstruit entre décrassage pour les titulaires et séance plus poussée pour ceux qui n'avaient pas eu le même temps de jeu. « On n'était pas abattus », certifie Jérôme Le Moigne.
La veille, le capitaine avait cherché à savoir si un club était parvenu à se maintenir en L 1 avec 22 points après vingt-huit journées. Ce qui l'a incité à afficher, dans le couloir, la photo d'un ancien joueur lensois, Yohan Demont, sous le maillot de l'AC Ajaccio. Le défenseur illustre les vingt points engrangés par le club corse (vingt-cinq points après 28 journées) lors des dix derniers matches du Championnat 2004-2005.
« Je voulais montrer que l'exploit est toujours possible, explique Le Moigne. On ne s'est pas mis autant de pression, mais on sait que la réception de Toulouse sera décisive. »
Le lendemain matin, les coéquipiers d'Ahmed Kantari, à peine débarqué dans le vestiaire de La Gaillette, le voient rebrousser chemin. Son épouse Vanessa va accoucher de son premier enfant, Ziane. La vie remet le sport à sa place.
VALDIVIA : « SI JE N'Y CROIS PLUS, JE VAIS VOIR MON PRÉSIDENT ET JE LUI DIS “J'ARRÊTE '' »
« J'ai dit aux jeunes, ce matin, expliquait Antoine Kombouaré, vendredi, qu'il fallait penser aux champions qui viennent de nous quitter (dans l'accident d'hélicoptère en Argentine), qu'on n'avait pas le droit de se plaindre. Quand on est père, je ne sais pas comment on peut se relever d'une telle catastrophe. À l'entraînement, les joueurs ont toujours la banane. Personne ne traîne des pieds. Je ne ressens pas de lassitude. »
La compétition reprend mercredi au stade François-Blin d'Avion, où l'équipe réserve (CFA) concède le nul contre Ivry (1-1). Dans le vestiaire, les joueurs sont piqués dans leur orgueil par les propos du président du TFC, Olivier Sadran, dans L'Équipe. Ils estiment les problèmes du RC Lens, cette saison, sans commune mesure avec ceux du club toulousain.
« L'après-midi, je suis allé chercher mon fils au foot, raconte le milieu Pierrick Valdivia. J'ai croisé un supporter. On les sent derrière nous. Si je n'y crois plus, je vais voir mon président et je lui dis : “ J'arrête.” On n'est pas morts. On va assumer, vous verrez ! »
Le soir, un repas est organisé entre joueurs, à Lille, avec la cagnotte des amendes. « Ces deux jours de Ligue des champions, j'étais comme un gosse devant ma télé », rigole Valdivia.
Lors du seul et unique entraînement public, jeudi matin, une cinquantaine de supporters assistent silencieusement à la séance sous un soleil radieux. Depuis les défaites contre Évian-TG (0-2, 14 février) et à Caen, les fans ne se font plus beaucoup d'illusions sur une probable relégation en L 2. L'équipe doit remporter six de ses dix derniers matches, dont les réceptions de l'OM (22 mars), de Monaco (25 avril), de Montpellier (9 mai) et des déplacements à Bordeaux (5 avril) et à Lille (2 mai). Mais, compte tenu des incertitudes financières, ils espèrent que la chute ne sera pas plus brutale.
« C'est peut-être difficile à croire, ajoute Le Moigne, mais on ne parle pas, entre nous, de mission impossible. On ne le pense pas. Quand on porte l'écusson du RC Lens, on ne peut pas lâcher et tenir ce genre de discours. À la limite, si on avait été à côté de la plaque, on se serait fait une raison. Il ne nous a pas manqué tant de choses pour faire basculer les rencontres. Peut-être un soupçon de réussite. »
JOËL DOMENIGHETTI
Les équipes probables
Le choix de l'offensive pour Kombouaré ?
LENS : COULIBALY ET LE 4-3-3 POUR RELANCER LA MACHINE ? – Les joueurs artésiens se sont entraînés hier en fin d'après-midi par temps ensoleillé. Antoine Kombouaré, qui n'a pas énormément de choix sur le plan de son effectif, pourrait revenir à un 4-3-3 face à Toulouse et relancer Adamo Coulibaly sur le côté gauche offensif. Lens a également besoin de se rassurer défensivement après avoir encaissé vingt-deux buts lors des dix matches de 2015, toutes compétitions confondues. J. D.
Je crois que le bonheur c'est d'être autiste.