par fernando » 18 Avr 2014, 14:08
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Ce jeudi, les deux forces principales se sont déchirées toute la journée, au fil d’un incroyable scénario. Bernard Gérard, député-maire (UMP) de Marcq-en-Barœul, a cru pouvoir se présenter en candidat unique de la droite et du centre, fort d’un accord conclu et signé dans la matinée avec Damien Castelain. Mais le président du puissant groupe Métropole Passions Communes (MPC) n’avait pas la même lecture du document, présenté sans lui à la presse dans l’après-midi.
Résultat: l’ambiance s’est progressivement dégradée entre les deux «alliés». Au point d’autoriser toutes les hypothèses lors du vote final pour la présidence, qui aura lieu à bulletins secrets.
Comment expliquer une telle querelle? D’abord par l’arithmétique. Malgré l’incontestable succès de la droite et du centre aux municipales (Roubaix et Tourcoing ont notamment basculé, pour un gain total de vingt sièges), aucun des trois groupes qui les représentent ne détient la majorité absolue, établie à 90 voix. Plus délicat encore, Métropole Communes Unies (MCU), présidée par Bernard Gérard, et MPC se regardent en chiens de faïence avec une cinquantaine d’élus chacun.
À leurs côtés, le GIDEC (indépendants) apporte treize ou quatorze suffrages dans la corbeille. En cas d’entente, l’affaire serait réglée comme à la parade.
Car en face, le «bloc» de gauche, partagé entre socialistes, Verts, communistes et indépendants ne peut revendiquer que 64 élus. «C’est insuffisant pour prétendre à la présidence», admet Gilles Pargneaux. Trop juste pour diriger, mais pas pour influer sur le choix du successeur de Martine Aubry. Or les socialistes se rappellent que MPC a fait partie de la majorité durant le mandat qui vient de s’écouler, Alain Bernard (maire de Bouvines) et Damien Castelain (maire de Péronne-en-Mélantois) assumant d’importantes vice-présidences, aux finances et à l’écologie urbaine. La gauche, du coup, présentera-t-elle un candidat ce matin?
«À cette heure (jeudi soir), nous n’avons pas la réponse», dévoile Gilles Pargneaux, qui a convié toutes les composantes «de progrès» à se réunir avant le début du vote.
Damien Castelain réactive sa candidature
Un tel arrangement en faveur de Damien Castelain «poserait un problème de démocratie», tempête Bernard Gérard. «Les électeurs ont envoyé un message très clair en faveur d’une nouvelle majorité à la communauté urbaine, ce n’est pas pour que le futur président soit élu avec des voix de gauche.» D’où la proposition de constituer un «ticket gagnant» formulée dans le fameux document signé par les trois présidents, de MCU, MPC et GIDEC. Un texte qui se conclut par cette phrase: «Un accord sur la candidature de Bernard Gérard à la présidence de LMCU a été décidé.» Plus de ticket, donc, mais une seule tête pour l’opposition.
L’initiative a mis en émoi les élus du groupe MPC, furieux de voir Damien Castelain soumis à une telle pression. Qui du coup a réactivé sa candidature, un temps abandonné. Malaise aussi dans les rangs de MCU, où sont inscrit 15 conseillers UDI. Parmi eux, Francis Vercamer, le maire d’Hem, qui a apporté son soutien à Damien Castelain.
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