par fernando » 16 Jan 2015, 20:48
Pendant ce temps-là, dans le monde musulman, on préfère manifester contre Charlie Hebdo que contre Al-Qaida, Daesh, Boko Haram, etc, etc...
Dans plusieurs pays musulmans, des milliers de manifestants contre les caricatures de Mahomet
Le Monde.fr avec AFP | 16.01.2015 à 19h32
Entre 2 000 et 3 000 personnes ont manifesté vendredi à Alger pour dénoncer la publication du dernier numéro de Charlie Hebdo, certains scandant le nom des frères Kouachi, les auteurs présumés de l'attaque contre l'hebdomadaire français.
La « une » du dernier Charlie Hebdo, où Mahomet est représenté la larme à l'œil et tenant une pancarte « Je suis Charlie », continue de provoquer la colère dans le monde musulman, deux jours après sa publication. Plusieurs milliers de fidèles ont manifesté contre ce dessin, vendredi 16 janvier, après la grande prière, à travers une dizaine de pays au Moyen-Orient.
Cette nouvelle représentation du prophète musulman avait fait réagir dès sa sortie, mercredi, suscitant déjà de nombreuses critiques de gouvernements ou instances musulmanes en Egypte, à Jérualem ou encore au Sénégal. La Tunisie, le Maroc et l'Algérie n'ont pas autorisé la diffusion de l'hebdomadaire satirique.
Au Niger, un centre culturel français incendié
Le centre culturel français de Zinder, la deuxième ville du Niger, a été incendié vendredi par des manifestants en colère. Une cinquantaine de personnes en ont « cassé la porte » d'entrée, puis ont « mis le feu » à la cafétéria, à la médiathèque et à des locaux administratifs, malgré des « tirs de sommation » de « deux policiers » présents pour protéger le complexe, a rapporté Kaoumi Bawa, le directeur du centre.
2 500 manifestants dans la capitale jordanienne
Le plus important rassemblement de ce vendredi a eu lieu à Amman, où 2 500 manifestants, membres des Frères musulmans ou d'organisations de jeunesse, ont défilé sous haute surveillance et dans le calme, arborant des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire « l'atteinte au grand Prophète relève du terrorisme mondial ».
Le Front de l'action islamique, principal parti de l'opposition et organe politique des Frères musulmans en Jordanie, avait déclaré mercredi que « l'atteinte à la personne du Prophète (...) est une atteinte à tous les musulmans à travers le monde ». Le roi Abdallah II, qui avait participé dimanche à la marche de Paris contre le « terrorisme », a depuis qualifié Charlie Hebdo d'« irresponsable et inconscient ».
Manifestation palestinienne à Jérusalem-Est
Le site sensible de l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, partie palestinienne annexée et occupée par Israël de la Ville sainte, a été le lieu d'une manifestation de quelques centaines de musulmans palestiniens. « L'islam est une religion de paix » et « Mahomet sera toujours notre guide », pouvait-on lire sur des banderoles. « Français, bande de lâches », ont scandé des manifestants.
Le grand mufti Mohammad Hussein, qui dirigeait la prière à laquelle environ 35 000 personnes ont pris part, n'a pas évoqué Charlie Hebdo dans son prêche. Il avait dénoncé mercredi comme une « insulte » aux musulmans la « une » de l'hebdomadaire et condamné « le terrorisme sous toutes ses formes ».
Des milliers de personnes réunies à Alger
Entre 2 000 et 3 000 personnes, dont des femmes et des enfants, ont manifesté à Alger pour « défendre le prophète Mahomet » à la suite d'appels sur les réseaux sociaux, relais d'une campagne de protestation lancée dès la publication de Charlie Hebdo mercredi. Les manifestants ont convergé de plusieurs mosquées de la ville vers la place du 1er-Mai et la place des Martyrs, le parcours habituel des manifestations à Alger, qui sont pourtant interdites depuis 2001.
Plus d'un millier de manifestants à Dakar, le drapeau français brûlé
Au moins un millier de manifestants ont protesté à Dakar. Un drapeau français a été brûlé devant l'ambassade de France, dans le centre de la capitale sénégalaise, par un groupe de manifestants qui ont scandé des slogans à la gloire du prophète Mahomet et contre Charlie Hebdo. La police a lancé des bombes lacrymogènes pour disperser la foule, qui criait « Allah akbar ».
« Au diable Charlie », « Ne touche pas à mon prophète », « La liberté de blasphémer tue la liberté d'expression », pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes.
Des manifestations dans cinq villes du Pakistan
Environ deux cents manifestants anti-Charlie Hebdo se sont rassemblés devant le consulat de France à Karachi, et d'autres rassemblements avaient lieu à Islamabad, la capitale du pays, à Lahore, à Peshawar et à Multan, où un drapeau tricolore français a été brûlé.
A Karachi, des heurts violents entre policiers et manifestants ont fait des blessés, dont un grave. Un photojournaliste qui travaille pour l'Agence France-presse a été atteint d'une balle dans un poumon, puis admis d'urgence dans un hôpital, où il a subi avec succès une intervention chirurgicale. Il serait « hors de danger dans l'immédiat », d'après l'hôpital.
Des centaines de musulmans rassemblés au Soudan
A Khartoum, quelques centaines de fidèles ont brièvement manifesté après la grande prière, dont certains ont scandé : « Expulsez l'ambassadeur de France, victoire au prophète de Dieu ». Sur une banderole on pouvait lire : « Le gouvernement français doit présenter des excuses (...) ».
Appel à des « manifestations pacifiques » au Qatar
Au Qatar, l'Union mondiale des oulémas, dirigée par le prédicateur Youssef Al-Qaradaoui, considéré comme l'éminence grise des Frères musulmans, a appelé à des « manifestations pacifiques » et a critiqué le « silence honteux » de la communauté internationale sur cette « insulte aux religions ». Les autorités du pays, qui avaient fermement dénoncé l'attentat contre Charlie Hebdo, ont « condamné la nouvelle publication de dessins offensants pour le prophète Mahomet », publication qui, selon elles, alimente « la haine et la colère ».
Condamnation politique à Bahreïn
A Bahreïn, le ministère des affaire étrangères a condamné l'acte « honteux de republier des dessins insultant » le Prophète, soulignant qu'une telle attitude « créera des circonstances favorables à la propagation de la haine et du terrorisme ».
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