par fernando » 28 Juil 2015, 13:47
Les congés payés pourraient être pris dès l’embauche
Les Echos | Le 27/07 à 15:35, mis à jour à 19:30
Une proposition de loi socialiste préconise de modifier la période de calcul des congés payés. A la faveur d’une niche parlementaire, les députés espèrent la voir étudiée dès la rentrée.
Une proposition « à suivre vraiment ! Dès la rentrée », selon un tweet du député Bruno Le Roux. Sur le travail de la députée socialiste de Loire-Atlantique Marie-Françoise Clergeau, le président du groupe PS et l’ensemble de la majorité parlementaire ont déposé, la semaine dernière, une proposition de loi destinée à modifier les congés payés . Avec bon espoir qu’elle soit examinée dès septembre.
Le texte vise d’abord la période de référence. A l’exception de certains accords d’entreprise ou de branche, elle s’étend du 1er juin au 31 mai de l’année suivante. La proposition de loi PS, qui juge cette période de référence « inadaptée à la vie du travail contemporaine », préconise de la calquer sur l’année civile, du 1er janvier au 31 décembre de la même année avec comme conséquence de permettre au salarié nouvellement embauché de ne pas attendre le mois de juin pour prendre ses premières vacances.
« Un certain nombre de salariés ne peuvent pas prennent de congés la première année, constate Marie-Françoise Clergeau. Avec le calcul de la période de référence à l’année civile, l’employé pourra, à l’image des RTT, prendre ses congés cotisés dès le premier mois de travail », explique-t-elle. Selon Marijke Granier-Guillemarre, fondatrice du cabinet d’avocat dédié au droit social MGG Legal, nombreuses sont les entreprises qui ont déjà recours à ce type de calcul, « mais peu de PME s’y sont mises », note-t-elle, en raison de la complexité que cela représente pour elles.
Plusieurs propositions
Le sujet est d’autant plus complexe que la proposition de loi ne s’arrête pas à cette simple période. Le texte socialiste préconise également de permettre un report de la prise des congés dès le 1er octobre. Permettant ainsi à l’employé de « récupérer » ses congés non posés jusqu’au mois de juillet de l’année suivante. « Cette proposition de loi, si elle était votée, marquerait la fin de l’adage congés non pris, congés perdus », estime Delphine Stella-Bernad avocate associée du cabinet Capstan Avocats. En effet, la proposition de loi portée par les députés socialistes, une fois mise en place, éviterait les nombreux départs en vacances du mois de mai dans les entreprises, les salariés ne voulant absolument pas perdre leurs congés payés non posés.
Outre une volonté de faciliter pour les salariés la prise de congés payés, la proposition de loi PS tend également à mettre en conformité droit français et droit communautaire. L’article 7 de la directive européenne du 4 novembre 2003 établit en effet pour les salariés le droit à un minimum de quatre semaines de congés payés par an. Pourtant, en cas de faute lourde de la part du salarié, la loi française prévoit la suppression de l’indemnité compensatrice pour la fraction des congés payés dont le salarié n’a pas bénéficié. « Cette suppression peut avoir pour conséquence de priver le salarié de la garantie européenne de quatre semaines de droits à congés », pointe la proposition de loi.
Reste à savoir si cette proposition de loi sera bel et bien examinée à la rentrée et si le gouvernement y sera favorable. Car elle sera pour de nombreuses PME une source de complication supplémentaire.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."