par fernando » 07 Avr 2016, 12:38
PSG : et si Samir Nasri avait raison ?
LE MONDE | 07.04.2016 à 12h01 | Par Abel Mestre
Samir Nasri peut avoir des éclairs de génie. Sur le terrain ou en dehors. Le milieu français qui évolue à Manchester City, en a encore fait la preuve récemment.
Lundi, dans un entretien à L’Equipe, le Marseillais lâchait :
« C’est vrai que [les Parisiens] ont une grosse équipe, mais je ne pense pas qu’ils seraient au-dessus des autres [en Angleterre]. Il n’y a pas de match facile en Angleterre, pas un. J’aimerais bien voir Paris jouer un lundi soir à Stoke, à West Ham ou à l’Emirates contre Arsenal… Aujourd’hui, le Big Four, n’existe plus. Il y a six, sept équipes qui peuvent être championnes. C’est plus difficile. Que le Barça soit champion ici, oui, mais Paris, ce n’est pas le Barça. »
Des propos un brin provocateurs auxquels Laurent Blanc a sèchement répondu le lendemain en conférence de presse. « J’en ai un petit peu marre d’entendre tout ça. Comment expliquez-vous que les Anglais ne soient pas présents dans le dernier carré ? L’intensité ne fait pas tout. Ils sont tellement intensifs qu’ils jouent beaucoup, mais, à un moment donné, ils se retrouvent dans un état de fatigue très avancé. Ils ont la compétitivité mais la fatigue qui va avec. »
De retour de blessure aux ischio-jambiers, Nasri n’a pas participé au quart de finale face au Paris-Saint-Germain. Mais, à la lumière de la médiocre prestation des Parisiens mercredi soir, on ne peut que se dire que son diagnostic était le bon.
Opportunisme
Les Parisiens ont en effet livré une copie brouillonne et approximative loin, très loin du niveau que l’on attend en Ligue des champions. Mercredi soir, l’on ne comptait plus les passes ratées de Blaise Matuidi, les mauvais centres d’Angel Di Maria et les occasions manquées – dont un penalty – de Zlatan Ibrahimovic.
En face, Manchester City ne brillait certes pas, mais il a su profiter des faiblesses de son adversaire avec une certaine intelligence de jeu et une bonne dose d’opportunisme.
Résultat : avec un score de 2-2, le PSG est en ballottage défavorable pour le match retour à Manchester et pourrait bien ne pas dépasser ce fameux plafond de verre des quarts de finale de la Ligue des champions. Qui est l’objectif affiché du président qatari du club, Nasser Al-Khelaïfi.
Pourtant, avant le match, l’optimisme était majoritaire. Et on peut le comprendre : titré en championnat depuis le 13 mars et la 30e journée, les stars de l’équipe de la capitale n’ont qu’un objectif autour duquel se concentrer : la C1.
De plus, le PSG avait évité les trois « grosses » équipes présentes, à savoir le Bayern Munich, le FC Barcelone et le Real Madrid. A cela, il faut ajouter les nombreuses absences chez les Citizens (outre Nasri, Yaya Touré et Vincent Kompany) qui donnaient, sur le papier, l’avantage aux hommes de Laurent Blanc.
La domination de Paris en France est telle que certains se posaient même la question de savoir si Paris remporterait la Premier League, championnat qui serait plus à la hauteur du talent parisien. Gérard Houllier, lui, en est certain : « Paris aurait tout pour être champion en Angleterre : la vitesse, le talent et surtout un grand collectif. Le talent peut faire gagner des matchs, mais seul le collectif permet de remporter un championnat. Si Paris était anglais, il s’adapterait sans souci au rythme et à la densité locale », a ainsi expliqué l’ancien coach de Liverpool au Parisien, début mars.
Espérons que la fameuse « réalité du terrain » mercredi soir aura ramené certains à la raison.
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