par fernando » 09 Mai 2016, 10:49
Faire de la poly-trique autrement
Le député Denis Baupin accusé d’agressions et de harcèlement sexuels
LE MONDE | 09.05.2016 à 10h20 • Mis à jour le 09.05.2016 à 10h32
Sandrine Rousseau, Isabelle Attard, Elen Debost, Annie Lahmer et plusieurs autres femmes liées par leur métier au parti Europe Ecologie-Les Verts témoignent, dans une enquête publiée lundi 9 mai par Mediapart et France Inter, de faits d’agressions et de harcèlement sexuels de la part du député ex-EELV de Paris Denis Baupin.
Des centaines de SMS au contenu déplacé, et répétés malgré les refus des collaboratrices ou salariées, tentative de baiser forcé, attouchements… Les faits pourraient tous être caractérisés d’agressions ou de harcèlement sexuels, en raison notamment de la position de supérieur hiérarchique de Denis Baupin, dirigeant historique des Verts, lequel a quitté EELV le 18 avril.
Le vice-président de l’Assemblée nationale n’a pas souhaité répondre à ces accusations formulées par Mediapart et France Inter, qui dénoncent ce genre de faits sur une période allant de 1998 à 2014.
Aucune plainte déposée
Aucune femme n’a porté plainte, par peur d’être pénalisée dans sa carrière, par culpabilité de n’avoir pu réagir, mais aussi parfois découragée, par son propre parti, de s’exprimer publiquement, souligne Mediapart. L’épouse de Denis Baupin, la ministre du logement Emmanuelle Cosse, est l’ex-secrétaire nationale d’EELV.
Le 9 mai 2015, après la publication par un collectif de femmes journalistes politiques d’une tribune dénonçant le sexisme en politique, la présidente de la commission féminisme du parti, Dominique Trichet-Allaire, aurait interpellé ses camarades sur des témoignages recueillis en interne. Une adresse mail est créée quelques jours plus tard pour permettre aux journalistes de dénoncer certains comportements.
Mais, pour plusieurs victimes, l’élément déclencheur est un tweet de Denis Baupin, publié le 8 mars à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes :
#mettezdurouge contre les violences faites aux femmes. Des députés s'engagent
Pour Elen Debost, adjointe à la jeunesse EELV de la mairie du Mans – qui dit avoir été victime de « plusieurs mois de SMS d’incitation sexuelle » de la part de Denis Baupin – et Sandrine Rousseau, porte-parole du parti – qui raconte avoir été plaquée contre un mur et saisie par la poitrine par le député de Paris tentant de l’embrasser –, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Sur Twitter resurgit également un tweet du député exprimant sa fierté d’avoir voté en 2012 la loi contre le harcèlement sexuel.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."