[01T] Politix, fonctionnaire et Cie

Messagepar bijams » 11 Nov 2016, 16:06

Trump a courgetté tout le monde et c'était très loulant.
Leur meilleur série US et de loin.
Avatar de l’utilisateur

bijams
 
Retour

Messagepar Baratte » 13 Nov 2016, 11:35

Y a une couille dans le potage . Sorry .
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
Avatar de l’utilisateur

Baratte
 
Retour

Messagepar krouw2 » 13 Nov 2016, 22:52

manulosc a écrit:de quelle portos parle tu c est important de savoir



on s en fout ..n' importe lequel c 'est un bouc émissaire
Hollande 2027
Avatar de l’utilisateur

krouw2
 
Retour

Messagepar manulosc » 15 Nov 2016, 12:23

sinon premier tour de la primaire a droite ce dimanche
Avatar de l’utilisateur

manulosc
 
Retour

Messagepar Baratte » 15 Nov 2016, 12:27

manulosc a écrit:sinon premier tour de la primaire a droite ce dimanche

Macron va l'emporter haut la main .
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
Avatar de l’utilisateur

Baratte
 
Retour

Messagepar gblosc » 15 Nov 2016, 12:56

manulosc a écrit:sinon premier tour de la primaire a droite ce dimanche

Tu vas voter pour ta copine Marine Manu ?
Avatar de l’utilisateur

gblosc
 
Retour

Messagepar manulosc » 15 Nov 2016, 13:04

c est pas ma copine
Avatar de l’utilisateur

manulosc
 
Retour

Messagepar gblosc » 15 Nov 2016, 13:52

Mais tu voteras pour elle dimanche ?
Avatar de l’utilisateur

gblosc
 
Retour

Messagepar manulosc » 15 Nov 2016, 13:54

non
Avatar de l’utilisateur

manulosc
 
Retour

Messagepar gblosc » 15 Nov 2016, 14:19

Pourquoi ?
Avatar de l’utilisateur

gblosc
 
Retour

Messagepar manulosc » 15 Nov 2016, 14:25

parce que
Avatar de l’utilisateur

manulosc
 
Retour

Messagepar SAV » 15 Nov 2016, 15:07

manulosc a écrit:sinon premier tour de la primaire a droite ce dimanche

Nathalie for president
Brigitte Macron 2027.
Avatar de l’utilisateur

SAV
 
Retour

Messagepar Baratte » 15 Nov 2016, 16:55

SAV a écrit:
manulosc a écrit:sinon premier tour de la primaire a droite ce dimanche

Nathalie for president

Si elle décide de légaliser l'herbe ailleurs que dans les boutiques du 8° , je viens jeter un coup d'oeil à son programme , sinon , qu'elle se faire fister par une bande de hell's angels .
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
Avatar de l’utilisateur

Baratte
 
Retour

Messagepar ancien posteur » 15 Nov 2016, 16:55

Recevoir de l argent de Khadafi....................................................................

"À quelques jours du premier tour de la primaire de la droite et du centre, ce n'est pas une bonne nouvelle pour Nicolas Sarkozy. Dans un entretien réalisé et enregistré par le site d'investigation Mediapart et l'agence Premières Lignes, Ziad Takieddine passe aux aveux. L'homme d'affaires, proche du régime de Mouammar Kadhafi, reconnaît avoir servi d'intermédiaire en transportant à trois reprises de l'argent liquide libyen jusqu'au ministère de l'Intérieur français, place Beauvau, entre novembre 2006 et janvier 2007. Le Franco-Libanais affirme avoir remis au total la somme de 5 millions d'euros destinée au ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, dans le cadre du financement de sa campagne présidentielle....."

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/11/15/01016-20161115ARTFIG00176-ziad-takieddine-affirme-avoir-remis-5-millions-d-euros-a-sarkozy-et-gueant-pour-la-campagne-de-2007.php
ancien posteur
 
Retour

Messagepar Baratte » 15 Nov 2016, 17:24

Hum , j'sens que rodolfo va encore hurler à l'acharnement et au complot médiatique ... 'fin là c'est quand même l'organe de presse officiel des ripoublicains qui relaie l'info .
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
Avatar de l’utilisateur

Baratte
 
Retour

Messagepar fernando » 15 Nov 2016, 17:44

Une fois de plus, un tissu de mensonges éhonté!
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
Avatar de l’utilisateur

fernando
 
Retour

Messagepar fernando » 15 Nov 2016, 17:54

la version longue


Takieddine: «J’ai remis trois valises d’argent libyen à Guéant et Sarkozy»


Dans un entretien filmé avec Mediapart, Ziad Takieddine, l’homme qui a introduit Nicolas Sarkozy auprès de Mouammar Kadhafi, avoue avoir apporté au ministère de l’intérieur, fin 2006 et début 2007, plusieurs valises d’argent liquide préparées par le régime libyen, pour un montant total de 5 millions d’euros. « J’ai découvert des choses qui ne méritent plus d’être cachées », déclare-t-il, en annonçant son intention de « raconter exactement les faits à la justice ».

Il mime la scène en même temps qu’il parle : « C’est une valise comme ça. Ça s’ouvre comme ça. Et l’argent est dedans. » Ziad Takieddine, l’intermédiaire qui a introduit Nicolas Sarkozy auprès de Mouammar Kadhafi dès 2005, révèle pour la première fois dans un entretien filmé avec Mediapart et l'agence Premières Lignes qu’il a personnellement remis à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy, fin 2006 et début 2007, plusieurs valises contenant de l’argent liquide préparées par le régime libyen, pour un montant total de 5 millions d’euros.

Ce témoignage en forme d’aveu a été recueilli une première fois le 18 octobre, puis enregistré face caméra samedi 12 novembre, chez lui à Paris. Ziad Takieddine décrit avec précision la livraison des valises d’argent libyen au ministère de l’intérieur, place Beauvau. Il déclare les avoir remises à deux reprises à Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre, dans son bureau, puis une troisième fois, en janvier 2007, à Nicolas Sarkozy en personne, dans l’appartement privé du ministre de l’intérieur.


« J’ai découvert des choses qui ne méritent plus d’être cachées », déclare Ziad Takieddine, qui se dit « libre de parole » et prêt à témoigner devant la justice pour « raconter exactement les faits de l’intérieur ». « Je veux dénoncer l’État mafieux dans lequel on est en train de vivre. Je n’en peux plus », déclare-t-il, évoquant ce qu’il a « vu depuis 1993 jusqu’à aujourd’hui ».

Lors de l’enquête sur l’affaire Karachi et les ventes d’armes au Pakistan et à l’Arabie saoudite entre 1993 et 1995, Takieddine, qui servait de go-between aux politiques et industriels français, avait déjà avoué aux juges avoir remis des fonds au clan Balladur dans la perspective de la présidentielle de 1995. Renaud Donnedieu de Vabres, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire – collaborateurs respectifs des ministres François Léotard et Nicolas Sarkozy et du premier ministre Édouard Balladur – ont d’ailleurs été renvoyés devant le tribunal correctionnel par la justice dans ce dossier, qui a été dépaysé à Lyon.

Dans l’affaire libyenne, Ziad Takieddine a, dès l’origine, servi d’introducteur à Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur, en préparant sa première visite à Tripoli et sa rencontre initiale avec Mouammar Kadhafi, en octobre 2005. À raison d’un ou deux voyages en Libye par mois à compter de cette date, il s’est chargé de la signature de nombreux contrats sécuritaires ou pétroliers, en concertation permanente avec Claude Guéant, comme l’ont montré des documents déjà publiés par Mediapart.

Les valises d’argent que Ziad Takieddine s’accuse d’avoir transportées à Paris lui auraient été remises à Tripoli par l’un des chefs des services secrets libyens, Abdallah Senoussi, un proche de Mouammar Kadhafi dont il était le beau-frère par alliance.

Ziad Takieddine, le 12 novembre 2016, dans son appartement parisien. © Pedro Da Fonseca/Premières Lignes Ziad Takieddine, le 12 novembre 2016, dans son appartement parisien. © Pedro Da Fonseca/Premières Lignes

Le 9 mai 2012, Takieddine avait déjà déclaré aux juges « tout à fait crédibles » les « informations révélées par la presse au sujet du financement de la campagne de M. Nicolas Sarkozy de 2007 à hauteur de 50 millions d’euros ». Un an plus tard, le 18 décembre 2013, il avait expliqué sur procès-verbal qu’à l’issue de la première visite de Nicolas Sarkozy, en 2005 à Tripoli, Abdallah Senoussi lui avait fait part de l'appétit financier de Nicolas Sarkozy dans la perspective de l'élection de 2007.

Un an plus tôt, en 2006, lorsque les Libyens demandent à Ziad Takieddine d’opérer des remises d’espèces à Paris, c’est sous couvert de l’activité des services spéciaux libyens, que supervise Abdallah Senoussi, raconte aujourd'hui l’homme d’affaires franco-libanais.

« Mon commentaire est simple, a réagi Claude Guéant, sollicité par Mediapart. Je n’ai jamais reçu d’espèces du gouvernement libyen, non plus de quiconque d’autre du reste. Je n’en ai pas davantage vu passer. Le prétendre est mensonger et diffamatoire. » Contacté, l’entourage de Nicolas Sarkozy n’a pas voulu réagir.

Les faits avoués aujourd’hui par Takieddine avaient déjà été évoqués par Abdallah Senoussi dans le cadre d’une procédure secrète devant la Cour pénale internationale (CPI), dont Mediapart a révélé la teneur le 7 novembre dernier. Or, Takieddine avait confié exactement le même récit au journaliste Nicolas Vescovacci (lire notre Boîte noire), quelques jours plus tôt, le 18 octobre, à une date où l’intermédiaire ne pouvait pas connaître matériellement l’existence du PV de Senoussi devant la CPI.

Lors de son audition devant la CPI le 20 septembre 2012 (récemment transmise aux juges français), l’ancien dignitaire libyen affirmait avoir « personnellement supervisé le transfert » d’une somme de 5 millions d'euros, « pour la campagne du président français Nicolas Sarkozy en 2006-2007 ». Il précisait que ce transfert avait été réalisé « via un intermédiaire français, en la personne du directeur de cabinet du ministre de l’intérieur » et « un second intermédiaire, le nommé Takieddine, un Français d’origine libanaise installé en France ».

« À ce propos, je dois préciser que Sarkozy m’a, en personne, demandé d’éviter que Saïf Kadhafi ou Bachir Saleh ne soient mis au courant, avait ajouté Senoussi. Et jusqu’à la livraison de la somme, rien n’a en tout cas filtré. Mais je confirme que cette somme a bien été réceptionnée par Sarkozy. » C’est donc ce récit que Ziad Takieddine confirme désormais, au risque de s’auto-incriminer devant la justice.
« C’est une valise avec un zip en cuir marron »

Abdallah Senoussi était, côté libyen, l’un des artisans du rapprochement Kadhafi-Sarkozy. Il espérait que la France pourrait l’amnistier, ou en tout cas revenir sur la condamnation à perpétuité prononcée contre lui à Paris, en 1999, dans l’affaire de l’attentat contre le DC-10 d’UTA. Nicolas Sarkozy et son équipe en avaient non seulement accepté le principe, mais ils avaient confié le dossier à Thierry Herzog, l’avocat personnel du ministre devenu président, comme Mediapart en avait apporté la preuve ici.

Les listings des déplacements de Ziad Takieddine, désormais entre les mains de la justice, confirment ses nombreux allers et retours Paris-Tripoli entre novembre 2006 et janvier 2007 : les 16-17 et 27 novembre 2006, le 6 décembre 2006, les 15 et 26-28 janvier 2007. Sous réserve des vérifications que ne manqueront pas de faire les enquêteurs, ces voyages rendent matériellement possibles les transferts de fonds évoqués par Takieddine.

LA PREMIÈRE VALISE

La première remise d'espèces remonterait à novembre 2006. C’est Abdallah Senoussi qui aurait demandé à Takieddine d’opérer ces versements d’argent.


« Un jour, M. Senoussi me demande si je peux être celui qui transporte ces sommes à Claude Guéant, de l’intérieur. À ce moment-là, je dis “si c’est bon, c’est bon”. Mais comment faire rentrer ça en France? Il me dit : “Le ministère de l’intérieur sera informé et donc tu rentres, il n’y a pas de problème” », raconte Takieddine. La première fois, c’est Hameda Senoussi, le frère d’Abdallah, qui se présente avec l’argent en espèces. Abdallah Senoussi explique à Takieddine : « Voilà, il t’amène une valise pour que tu la ramènes en France demain à Monsieur Guéant. »

Cette valise contient à peu près 1,5 million d'euros « en billets de cinq cents », et « quelques liasses de deux cents ». Des billets « totalement neufs ! », selon Takieddine.

L’intermédiaire a ouvert la valise et regardé ce qu'il y avait à l'intérieur. « Je n’ai pas compté, j’ai ouvert et j’ai vu, précise-t-il. Je me suis fait un plan dans ma tête pour savoir ce que j’allais mettre dessus pour cacher, si j’avais de la place. Il [Senoussi] me dit : “Ne vous inquiétez pas, de toute manière les services sont prévenus… Vous rentrez avec, vous le livrez à M. Guéant et vous nous confirmez quand c’est reçu !” »

L’intermédiaire est conduit à l'aéroport de Tripoli par l'officier de sécurité d’Abdallah Senoussi qui reste avec lui jusqu'à l’embarquement. Il prend un vol Tripoli-Paris « des plus classiques et normaux », le vol quotidien affrété par la compagnie Afriqiyah Airways. Il arrive à Paris. Son chauffeur l’attend à l’aéroport. Il passe les contrôles sa valise à la main, « comme n’importe quel passager ».

Les Libyens l’ont assuré qu’il passerait la frontière sans problème : « Tout le monde est avisé. Ils vous attendent. Donc je leur fais confiance. J’ai confiance en Senoussi. »

« Dans ma voiture, je téléphone à M. Guéant, poursuit Takieddine, et je lui donne rendez-vous immédiatement. » Il est reçu immédiatement. Il se rend place Beauvau, au ministère de l'intérieur.

« Et je sors de la voiture avec la valise. Et je rentre par la porte principale. Je donne mon nom. Je sais que je suis attendu. Je rentre directement. On m’accompagne chez Monsieur Guéant. » L’intermédiaire a sa valise à la main. « C’est une valise avec un zip en cuir marron. C'est un grand sac marron. »

Ziad Takieddine connaît les lieux. « Je rentre, explique-t-il. Vous allez en face vous avez les escaliers principaux où vous avez le grand bâtiment. Et le bâtiment collé et une autre entrée à droite. Au premier étage, c’est le bureau de Monsieur Guéant. »

Il fait son entrée dans le bureau du directeur de cabinet. « Il sort de derrière son bureau, poursuit Takieddine. On parle un tout petit peu. Il voit où j’ai laissé la valise. Et voilà. » Guéant « s’attendait » à cette remise, d’autant qu’elle s’effectue sans commentaire si l’on en croit l’intermédiaire.

Takieddine laisse la valise dans le bureau : « À côté de l'armoire là, je la laisse, dit-il. À lui de se débrouiller. Je n’ai pas à savoir où il va la mettre… » Claude Guéant ne l'ouvre pas devant son visiteur. Aussitôt la valise déposée, Takieddine ne songe qu’à « partir, fuir… ». « Ça ne m’intéresse pas du tout. Je sors, je monte dans ma voiture. Et je suis allé déjeuner. Et voilà. »

LA DEUXIÈME VALISE

Le deuxième voyage s’effectue sur le même mode. Mais chez Abdallah Senoussi, l’intermédiaire constate que tout est prêt. « C’était la même valise. Et moi d’ailleurs j’ai dit : “Est-ce que vous avez des valises destinées à ce genre… parce que c’était la même !” »

Cette fois, l’intermédiaire évalue son contenu à deux millions d’euros. À l’arrivée à l’aéroport, il appelle encore Claude Guéant. « J’avais un numéro de téléphone sur lequel il me répondait tout le temps. [C’est] un numéro de téléphone qu’il a conservé jusqu’à la présidence et après… où il m’avait promis de ne jamais le changer pour moi… »

« J’ai transporté un total de 5 millions d’euros »

À l’arrivée au ministère, il y a un léger changement : « Je devais me diriger vers M. Guéant et là on me dit qu’il faut qu’on me dirige ailleurs. Et là je vois M. Guéant qui nous amène chez M. Sarkozy. Qui est dans un bureau. Donc je dépose la valise, le truc… Guéant le prend. Et je vois Sarkozy et il me dit : “La prochaine fois vous venez chez moi direct !” »

Claude Guéant laisse la valise dans son bureau. « Il n’ouvrait jamais la valise, pas devant moi en tout cas, dit Takieddine. Je ne sais pas ce qu’il en faisait après. Il la ramenait chez lui, il l’a montée dans un coffre. Je n’en sais strictement rien. »

L’intermédiaire s’est installé. Il a posé la valise là où il pouvait. Il a échangé quelques mots, « comme s’il n’y avait pas de valise », sur des dossiers en cours – c’est l’époque où Takieddine envoie de nombreuses notes à Guéant. « Et je m’en vais comme s’il n’y avait pas de valise », conclut-il.


Ce jour-là, Takieddine ne s’attendait pas à voir le ministre. C’est en passant par un salon qu’il a vu Sarkozy sortir. « Il me dit “essayons de se voir la prochaine fois, passez directement chez moi” », précise Takieddine. C’est ce qu’il a fait la fois suivante.

À chaque fois, Ziad Takieddine « rend compte » de son voyage à Abdallah Senoussi. « Et il pose des questions : “Comment ça s’est passé ? Qu’est-ce qu’il a pris ? Est-ce qu’il les a comptés ?” »

L’intermédiaire dit qu’il « sait très bien » qu’il a « transporté de cette manière un total de 5 millions d’euros pour les échanges de services ».

LA TROISIÈME VALISE

Elle doit contenir 1,5 million. Mais « je n’ai compté ni là, ni là ! », assure-t-il.

La dernière remise aurait eu lieu en janvier 2007. « Moi, j’ai pris le rendez-vous avec M. Guéant », poursuit l’intermédiaire. Mais cette fois, il se rend « directement en haut au premier étage », où il y a « un appartement ». L’appartement privé du ministre. C’est un endroit qu’il connaît parce qu’il y a déjà rencontré Nicolas Sarkozy. Il y est venu pour téléphoner avec le ministre de l’intérieur à son homologue saoudien, le prince Naïef, en 2004. Lorsqu’il espérait vendre le système de surveillance des frontières au royaume saoudien – des tractations qui avaient été stoppées sur l’ordre du président Chirac. C’était un dimanche après-midi.

Nicolas Sarkozy est là. Takieddine et le ministre échangent un « Bonjour ». L’échange avec Nicolas Sarkozy dure quelques minutes : « Il me parle, il me dit : “Qu’est-ce qu’on fait à propos de ces nurses, de ces infirmières [bulgares – ndlr] ?” » Takieddine a posé la valise, cette fois encore.

« À l’entrée, il y a quelque chose de rectangulaire, qui est très profond, comme un salon, qui est en longueur. » La valise est posée dans un petit salon, « contre le mur ». Nicolas Sarkozy sait-il ce qu’elle contient ? « Ça franchement, bien sûr ! », s’exclame Ziad Takieddine. En tout cas, le ministre de l'intérieur n’a pas ouvert la valise. « Ni ouvert, ni vérifié, ni rien du tout. On parlait tout de suite d’autre chose. »

Dans quel état d'esprit se trouve l’intermédiaire à ce moment là ? « Comme d’habitude, je suis serein », déclare-t-il. Comment sent-il le ministre, nerveux ? « Non, non, il est faux ! Il est faux ! C’est quelqu’un qui est faux ! », explose-t-il. Mais « en 2006-2007, pour moi, Sarkozy était toujours un champion », confie-t-il aussi. Les deux hommes se disent au revoir. Cette fois, Takieddine n’a pas croisé le directeur de cabinet.

L’image du « champion » s'est éclipsée. L'intermédiaire reproche désormais à Nicolas Sarkozy les « bains de sang » et « la guerre déclenchée en Libye ». Le 5 mars 2011, Ziad Takieddine avait été arrêté par les douanes au Bourget, de retour de Tripoli où il avait accompagné des journalistes du JDD partis interviewer Kadhafi. L’homme d’affaires était porteur d’une valise contenant 1,5 million d’euros, de l’argent non déclaré provenant de ses affaires personnelles avec le régime, explique-t-il.

Selon ses explications aux juges en mai 2012, il était « également porteur d’un message de M. Kadhafi à l’attention de M. Guéant » : en substance, que la France ne s’ingère pas, qu’il voulait « préserver l’intégrité de la Libye et éviter une guerre civile » et qu’il allait « quitter le pouvoir ». « Je n’ai pas pu transmettre ce message puisque j’ai été interpellé à mon retour au Bourget, avait poursuivi Takieddine. Je suis convaincu que j’ai fait l'objet de cette interpellation et une fouille corporelle par le fait que M. Guéant était persuadé que je détenais des preuves de ce financement » – « les éléments » dont allaient faire état Mouammar Kadhafi et son fils Saïf al-Islam dans les jours précédant l’offensive occidentale.

« Il faut que Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale, allait expliquer le fils de Kadhafi. C’est nous qui avons financé sa campagne et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. »
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
Avatar de l’utilisateur

fernando
 
Retour

Messagepar Dageek » 15 Nov 2016, 17:57

Image
Avatar de l’utilisateur

Dageek
 
Retour

Messagepar Baratte » 15 Nov 2016, 18:09

Image
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
Avatar de l’utilisateur

Baratte
 
Retour

Messagepar Dageek » 15 Nov 2016, 18:16

"Pas de preuve lol"
Avatar de l’utilisateur

Dageek
 
Retour

Messagepar Giallo » 15 Nov 2016, 18:26

Nando >> le problème c'est que les journalistes sont plus intéressés par ses propositions de double portion de frites que par les valises qu'il a reçues... cf le temps passé à commenter le "prizunic" de Juppé depuis hier.... affligeante presse française...
ce message ne vient pas de moi
Avatar de l’utilisateur

Giallo
 
Retour

Messagepar ancien posteur » 15 Nov 2016, 19:03

Giallo a écrit:Nando >> le problème c'est que les journalistes sont plus intéressés par ses propositions de double portion de frites que par les valises qu'il a reçues... cf le temps passé à commenter le "prizunic" de Juppé depuis hier.... affligeante presse française...


D un cote le Figaro qui annonce un possible accès au second tour de Fillon. De l autre Mediapart qui lance des rumeurs inacceptable sur le Grand Conductor d'a peu prés 1m65 au risque de provoquer un sentiment d in justice. Vais voter Juppe, avec vos conneries, on pourrait bien avoir un Fillon Sarkozy au 2eme tour.
ancien posteur
 
Retour

Messagepar krouw2 » 15 Nov 2016, 21:45

Montebourg-fillon. Jvous le dit depuis le bédut
Hollande 2027
Avatar de l’utilisateur

krouw2
 
Retour

Messagepar manulosc » 16 Nov 2016, 13:07

macron candidat
Avatar de l’utilisateur

manulosc
 
Retour

Messagepar gblosc » 16 Nov 2016, 13:49

manulosc a écrit:manu candidat

Félicitations et courage Manu !!!
Avatar de l’utilisateur

gblosc
 
Retour

Messagepar Baratte » 16 Nov 2016, 13:54

Hollande a mis les français dans la rue , Macron les mettra sur le trottoir . C'est écrit .
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
Avatar de l’utilisateur

Baratte
 
Retour

Messagepar Der » 16 Nov 2016, 14:06

Tu m'as convaincu, je vote pour lui.
On se fait des bisous et on s'encule.
Avatar de l’utilisateur

Der
 
Retour

Messagepar fernando » 16 Nov 2016, 14:58

Une candidature de plus à droite, ça commence à faire bcp de monde.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
Avatar de l’utilisateur

fernando
 
Retour

Messagepar Baratte » 16 Nov 2016, 17:11

fernando a écrit:Une candidature de plus à droite, ça commence à faire bcp de monde.

Manque plus que Franco Valls , aka le kid de Barcelone , et mimolette va se sentir bien seul !
Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste : ce sont des chômeurs en puissance.
Avatar de l’utilisateur

Baratte
 
Retour

Messagepar fernando » 19 Nov 2016, 22:05

et pourtant Pujadas ça rime avec pugnace



Financements libyens: une honte, en effet

18 nov. 2016 Par Fabrice Arfi

Le présentateur du 20 Heures de France 2, David Pujadas, a expliqué que son JT n'avait pas consacré une seule seconde aux confessions de Ziad Takieddine parce que rien ne viendrait les « accréditer ». Voyons voir.


Le concept de « post-vérité », qui vient d'être consacré mot de l'année par le vénérable dictionnaire britannique Oxford, s’est dangereusement emparé de l’affaire libyenne. La post-vérité fait référence, selon sa définition, « à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles ».

Sorte de petite sœur du système de “doublepensée” de George Orwell dans 1984 – « l’ignorance, c’est la force », « la guerre, c’est la paix », etc. –, la post-vérité autorise aujourd’hui à ce que, dans l’affaire des financements libyens de Sarkozy par exemple, les faits n’existent tout simplement plus. Ils ont été remplacés, dans certaines rédactions qui ont décidé de taire les derniers développements du dossier, par un journalisme d’impression, de sentiments, sans rapport avec le réel.

Les faits sont morts et les mots ne sont plus. C’est ce phénomène bizarre, entre autres explications évidemment plus complexes, qui a favorisé le climat de l’élection démocratique de Donald Trump, un menteur, un raciste et un sexiste, à la tête de la première puissance mondiale.

Dans la France médiatique, il y a depuis quelques jours un patron de la post-vérité. Il s’appelle David Pujadas, journaliste et présentateur du 20 Heures de la première chaîne de service public, France 2. Vous savez, celle que nous finançons tous. Voilà, celle-là.


Depuis le 15 novembre et la révélation par Mediapart des aveux de l’intermédiaire Ziad Takieddine, qui a confessé face caméra avoir remis trois valises d’argent libyen à MM. Sarkozy et Guéant en 2006 et 2007, le 20 Heures de France 2 n’a pas consacré une seconde de son temps d’antenne à cette affaire. Pas une seule.

Hier, jeudi 17 novembre, David Pujadas a consenti, du bout des lèvres, à poser LA question à Nicolas Sarkozy, ancien président de la République et candidat pour le redevenir, lors du débat de la primaire de droite. « Avez-vous, oui ou non, reçu de l’argent liquide de Libye ? », a demandé le présentateur. Évidemment, personne ne s’attendait à ce que l’intéressé réponde : « Merci M. Pujadas de me poser la question parce que c’est vrai que cela fait dix ans que j’en ai gros sur la patate. Eh bien oui, je connais bien les valises de Ziad Takieddine. On s'est gavés avec Claude. »

Sans rien répondre sur le fond, Nicolas Sarkozy, tout à son habitude, a choisi d’humilier le présentateur, le service public et le journalisme avec eux. « Vous n’avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison et qui a été condamné à d’innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur. Ce n’est pas l’idée que je me fais du service public. C’est une honte », s’est indigné l’ancien chef de l’État. Mais après tout, pourquoi pas ? Nicolas Sarkozy répond comme il le veut et on le sait habitué au « casse-toi pauv’ con » quand quelque chose n’a pas l’heur de lui plaire.

Et que s’est-il passé ensuite ? Rien. David Pujadas a laissé dire. Pas de relance. L’épisode, qui n’a pas duré plus de 30 secondes, s’est conclu par un pressé « On enchaîne ».

Alors oui, Ziad Takieddine a fait de la prison. Il a été placé en détention provisoire pour avoir violé son contrôle judiciaire imposé après sa mise en examen dans l’affaire Karachi. Nicolas Sarkozy a juste oublié de rappeler que dans cette affaire, Ziad Takieddine est mis en examen pour avoir reçu des commissions occultes sur des marchés d’armement et d’avoir, comme il a fini par l’avouer, transporté… des valises de cash au bénéfice du clan Balladur, dont un certain Sarkozy Nicolas était un pilier.

D’ailleurs, d’après les propres aveux de Takieddine, corroborés par l’enquête du juge Renaud Van Ruymbeke, les deux hommes aujourd’hui suspectés d’avoir reçu les espèces en question étaient Thierry Gaubert, à l’époque collaborateur de Nicolas Sarkozy, et Nicolas Bazire, futur témoin de mariage du même Sarkozy. De cela, les téléspectateurs de France 2 n’en sauront rien. Pas plus qu’ils ne sauront que Ziad Takieddine a été condamné pour être revenu de Libye, en mars 2011, avec une valise de 1,5 millions d’euros en liquide. Tiens, tiens…

Sur la forme, David Pujadas s’est laissé gifler, humilier, sans rien dire. Sans défendre notre métier. Sans dire pourquoi il pose la question et pourquoi elle est d’intérêt public. Il a accepté sans ciller d’être rabaissé au niveau de la honte par un homme déjà deux fois mis en examen (pour « corruption » dans l’affaire Bismuth et « financement illégal de campagne » dans Bygmalion). Après l’émission, le porte-parole de Sarkozy, Éric Ciotti, n’a rien trouvé de mieux que de dénoncer la « violence inouïe » de France 2 à l’encontre de son champion. Je vous le dis : les mots n’ont plus de sens.

Mais il y a pire que cette séquence déjà désastreuse. Interrogé au micro de France Info pour savoir pourquoi le JT de France 2, son JT, n’avait rien fait sur l’aveu de Takieddine, Pujadas a répondu que « rien ne l’accréditait ».

C’est là que la post-vérité entre en jeu. Rien n’accréditerait donc les aveux de Takieddine ?

Voyons voir.

1) Le témoignage de Takieddine vient confirmer en tous points (dates, lieux, montants, protagonistes) les aveux sur procès-verbal d’Abadallah Senoussi, ancien chef des services secrets libyens, devant la Cour pénale internationale.

Nous avons déjà raconté les circonstances de l’entretien avec Ziad Takieddine et pourquoi cela le rend aujourd’hui crédible. Je me permets de le redire. Le journaliste indépendant Nicolas Vescovacci, qui a cosigné nos révélations, a rencontré Ziad Takieddine le 18 octobre 2016 dans le cadre d’un projet personnel autour, notamment, de la Libye. Lors de cet entretien, qui a duré plus de quatre heures, l’homme d’affaires franco-libanais lui a confié pour la première fois avoir remis des valises d’espèces en provenance de Libye à MM. Sarkozy et Guéant pour un montant total de 5 millions d’euros.

Trois semaines après cette entrevue, Mediapart rendra public le procès-verbal d’audition – inconnu jusqu’alors et que Ziad Takieddine ne pouvait pas connaître matériellement avant sa révélation – d’Abdallah Senoussi, recueilli en 2012 dans le cadre d’une procédure d’instruction de la CPI. Senoussi y racontait donc, dans le détail, comment il avait fait livrer à MM. Sarkozy et Guéant la même somme de 5 millions d’euros par l’entremise du même Takieddine. La justice française n’a eu connaissance de cette audition devant la CPI que le 20 juin 2016.

En résumé, nous avons aujourd’hui celui qui a remis l’argent en Libye (Senoussi) qui a avoué sur PV et celui qui l’a transporté et livré en France (Takieddine), aussi – après ses confidences à Mediapart, l’homme d’affaires a tout confirmé à la police. Pour ceux qui en doutent, il existe des témoignages concordants qui font des preuves testimoniales.

2) Cela semble avoir échappé à M. Pujadas, mais Ziad Takieddine a livré devant les caméras de l’agence Premières Lignes (qui a filmé ses confidences pour Mediapart) bien plus qu’un témoignage. Ce sont des aveux. L’intermédiaire, pour la première fois, a accepté de s’auto-incriminer, c’est-à-dire de reconnaître la commission d’un possible délit au cœur des secrets financiers entre deux États, la Libye et la France. Cela ne sera pas sans conséquence judiciaire pour lui, à n’en pas douter.


3) Cela ne s’arrête pas là. Comme nous l’avons déjà raconté, l’ancien premier ministre libyen, Choukri Ghanem, avait consigné, en 2007, dans un petit carnet manuscrit l’existence de versements libyens, notamment de… Senoussi, au profit de Nicolas Sarkozy. Et en 2007, la lune de miel entre Kadhafi et Sarkozy était totale. Personne ne peut objecter aujourd’hui que Choukri Ghanem avait anticipé la guerre quatre ans en avance pour consigner la corruption dès 2007, dans le but éventuel de monter une forgerie financière contre Sarkozy pour venger le régime Kadhafi. Cela est impossible matériellement. Il n’est de toute façon pas possible d’opposer quoi que ce soit à Choukri Ghanem : son corps a été retrouvé flottant dans le Danube à Vienne (Autriche), le 29 avril 2012, le lendemain des premières révélations de Mediapart sur la corruption libyenne de Sarkozy.

4) La justice dispose par ailleurs d’éléments matériels qui confirment que Ziad Takieddine s’est bien rendu en Libye à plusieurs reprises entre novembre 2006 et janvier 2007, dates durant lesquelles aurait eu lieu la valse des mallettes, d’après l’intermédiaire. Ils ont aussi des éléments qui prouvent qu’il rencontrait fréquemment à l’époque Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur. De fait, Takieddine n’est pas n’importe qui dans l’histoire franco-libyenne. Il est celui – et ceci est également documenté par la justice – qui a introduit Nicolas Sarkozy auprès du dictateur libyen en 2005. C’est lui qui a organisé les visites, les déplacements, a parfois assuré la traduction des entretiens, y compris les plus confidentiels.

5) Senoussi est bien connu de l’ancienne présidence de la République et des amis de Nicolas Sarkozy. Comme Mediapart l’a déjà raconté, l’Élysée a tout fait jusqu’en 2009 pour accéder au vœu le plus cher (sans mauvais jeu de mots) de Senoussi : faire tomber le mandat d’arrêt dont il avait écopé en 1999 après avoir été condamné par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de l’attentat du DC-10 d’UTA. Et qui M. Senoussi avait-il choisi comme avocat en novembre 2005, un mois après la première visite de Sarkozy à Tripoli, pour défendre ses intérêts ? Un certain Thierry Herzog, l’avocat personnel de Nicolas Sarkozy.

6) Je passe sur ce que nous avons déjà raconté mille fois sur Mediapart : le document officiel libyen que nous avions révélé et que M. Sarkozy avait qualifié de « faux grossier » – la justice lui a donné tort ; la fuite organisée par l’État français du directeur de cabinet de Kadhafi, Bachir Saleh, pourtant recherché par Interpol, au lendemain de révélations de Mediapart ; les témoignages concordants qui parlent des financements libyens de Sarkozy par le clan Kadhafi ; les espèces de l'ambassadeur Boillon, proche de Sarkozy et Kadhafi…

OK, mais Takieddine est « sulfureux ». Vous avez sûrement vu passer l’adjectif dans de nombreux articles de presse consacrés à cette affaire. Bien sûr qu’il est sulfureux. Mais un ancien président deux fois mis en examen pour « corruption » et « financement illégal de campagne », un ancien ministre et secrétaire général de l’Élysée (Claude Guéant) condamné pour « détournement de fonds publics » ne seraient-ils pas, eux aussi, un peu « sulfureux » ?

J’ai même vu passer des articles pour dire, comme Nicolas Sarkozy d'ailleurs, que Ziad Takiddine a menti par le passé. C’est vrai. La belle affaire : c’est justement le propre de celui qui passe aux aveux après ne pas avoir dit la vérité. Il se passe aujourd’hui avec Kadhafi ce qu’il s’était déjà passé dans l’affaire Karachi où, après avoir nié (en mentant) pendant trois ans, Takieddine a fini par reconnaître avoir porté les valises de cash du clan Balladur.

Ziad Takieddine n’est pas un parangon de vertu. Quelle découverte ! Qui peut croire raisonnablement que l’on enquête sur la corruption avec des oies blanches ? Ziad Takieddine, avec qui Mediapart a eu des rapports extrêmement complexes et désagréables, a fait du chemin. Il a décidé de parler pour des raisons qui lui appartiennent (au risque de se mettre en cause devant la justice) dans le but, dit-il, de dénoncer un système qu’il qualifie de « mafieux » et auquel il avait donc pris part. Ce n’est pas rien et cela mérite, je trouve, d’être pris en compte vu le contexte décrit plus haut. Sauf pour le plus grand JT de service public. Cela n’existe pas pour lui et, par ricochets, pour ses téléspectateurs.

Cela me rappelle tellement le dossier Cahuzac. J’entends la même musique : la mise en cause de Mediapart – comme si nous étions le problème des informations que nous révélons –, la même gêne politique, le même cirque médiatique. La même injonction : il n’y a pas de preuves.

Ah bon ?

Les silencieux de l’affaire devraient se souvenir de quelques grands moments de l’histoire du journalisme : l’affaire Ben Barka, le Watergate, les micros du Canard ou le Rainbow Warrior. Quelles étaient les « preuves » de Jacques Derogy dans la première quand il révèle le témoignage qui fera ce titre de légende de L’Express, « J’ai vu tuer Ben Barka » ? Quelles étaient les preuves des journalistes du Washington Post dans la deuxième quand ils révèlent le système d’espionnage mis en place par Nixon ? Quelles étaient les « preuves » de Claude Angeli dans la troisième quand il livre l’identité des agents de la DST qui ont posé des micros-espions dans les futurs locaux de l’hebdomadaire ? Quelles étaient les « preuves » d’Edwy Plenel dans la dernière quand, journaliste au Monde, il raconte que c’est bien la DGSE qui a coulé le bateau de Greenpeace ? Il se trouve que les journalistes n’ont pas toujours des preuves, mais ils ont toujours des sources. Le plus fou, c’est que dans l’affaire libyenne, il y a des documents…

Mais quelle serait la preuve d'une remise d'espèces ? Un selfie de Takieddine, place Beauvau, avec Sarkozy mettant les doigts en “V” ?

Alors bien sûr, mon propos ne consiste pas à dire qu’il faut prendre pour argent comptant (sans mauvais jeu de mots, bis) le travail de Mediapart. Surtout pas. Bien entendu, il faut contre-enquêter sur ce que l’on fait. Vérifier. Contredire. Mais voir que la plus grande chaîne du service public passe sous silence cette affaire avec des arguments dignes d’un videur de boîte de nuit, oui, cela me fait un peu honte.

Bienvenue dans la faille spatio-temporelle de la post-vérité.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."
Avatar de l’utilisateur

fernando
 
Retour

PrécédentSuivant

Retour vers Forum



Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : stikky et 73 invité(s)