par Giallo » 22 Fév 2017, 11:09
Alexandre Balkany dort à Fleury-Mérogis depuis lundi. Non pas à cause d'un nouveau démêlé judiciaire mais bien dans l'affaire de blanchiment de fraude fiscale qui vise son père, Patrick, député-maire LR de Levallois (Hauts-de-Seine) et sa mère, Isabelle, première adjointe. Lui aussi est mis en examen dans ce dossier instruit depuis quatre ans à Paris par le juge Van Ruymbeke. Et comme ses parents, lui aussi avait pu garder la liberté jusqu'à présent, contre le paiement d'une caution. Mais voilà, Alexandre Balkany n'a versé que 60 000 € sur les 100 000 € fixés par le juge. Dans la foulée de sa mise en examen, au début du mois de mai dernier, le fils du couple de Levallois avait bien tenté de contester le montant de la caution mais en vain. La justice a confirmé qu'il devait s'acquitter du montant. Alors il verse plus de la moitié en respectant plus ou moins le calendrier fixé avec le juge mais, pour le reste, ça coince.
Le parquet n'entendant pas laisser Alexandre Balkany décider du moment où il verserait, ou pas, le solde de la caution, il a demandé la révocation du contrôle judiciaire si l'argent n'arrivait pas. Les juges d'instruction n'ont pas suivi. Et c'est la chambre de l'instruction qui a tranché lors d'une audience qui s'est tenue avant-hier.
« Il a apporté 10 000 €, mais ça n'a pas suffi aux magistrats », relate un proche de l'affaire. Les magistrats ont décidé de révoquer le contrôle judiciaire et de le placer en détention provisoire immédiatement. L'audience achevée, le fils des époux de Levallois a donc été escorté au dépôt, dans le fourgon et vers la maison d'arrêt.
Pour Me Grégoire Lafarge, avocat de Patrick et Isabelle Balkany dans ce dossier de comptes offshore, de millions planqués pour échapper au fisc et de corruption, la décision de la chambre de l'instruction traduit « l'acharnement » dont ses clients sont victimes. « Evidemment, en s'en prenant au fils, on s'en prend aux parents », insiste l'avocat qui s'étrangle et dit n'avoir « jamais vu ça ».
Depuis lundi, les parents Balkany s'efforcent de réunir la somme manquante. « Des chèques ont été apportés au juge », assure-t-on dans l'entourage du couple. « Mais le temps qu'ils soient vérifiés, encaissés et que les formalités soient faites, il va se passer plusieurs jours », prédit Me Lafarge tandis que l'avocat d'Alexandre Balkany, Me Emmanuel Moulin, s'active pour faire sortir son client de cellule au plus vite. « Nous n'avons pas d'autre commentaire à faire que d'exprimer notre incompréhension et notre indignation devant l'acharnement d'une violence hors du commun dont notre famille est victime », réagissent les parents Balkany, d'autant plus marris que leur fils est dans cette situation à cause d'eux.
Deux ans et demi après le début de l'instruction, il a été mis en examen dans le volet Marrakech dans cette affaire qui mène des Caraïbes au Lichtenstein en passant par Singapour et Giverny. Le fils des époux de Levallois est soupçonné d'avoir aidé ses parents à cacher au fisc qu'ils étaient les véritables propriétaires du riad marocain où ils passaient week-ends et vacances, en signant des contrats de bail bidons.
En couvrant ses parents, le fils s'est attiré d'autres tracas. C'est lui qui avait payé la caution de sa mère fixée à 1 M€ en 2014. Ce qui lui a valu un contrôle fiscal et « une proposition de rectification » puisqu'il aurait omis de déclarer une partie des 1,2 M€ versés par une société chypriote en 2012 et 2013.
Aujourd'hui, ce ne sont plus les millions qui valsent dans la tête d'Alexandre Balkany mais « juste » 40 000 € à verser dare-dare pour quitter Fleury.
Le Parisien
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