par fernando » 28 Août 2013, 13:52
LA VOIX D’ANTOINE PLACER : (In) Conséquences
Florian Thauvin a donc choisi de passer à l’acte. Depuis hier matin, il est un gréviste du football professionnel, rejoignant la horde sauvage des inqualifiables ayant déjà utilisé ce procédé pour obtenir gain de cause. Là encore, dans cette catégorie où il n’est donc pas seul, il est mal entouré, ce qui devient une habitude chez lui.
Petit coq et joueur à crête, à qui l’on ne demandait qu’un peu de bon sens du haut de ses 20 ans, il s’est assis, hier, sur 1 500 euros, soit grosso modo l’équivalent de son indemnité journalière. Il n’en souffrira pas, évidemment, pas plus qu’il ne prendra conscience d’avoir fermé les yeux sur un montant supérieur au SMIC, ce qui est tristement symbolique dans une époque comme la nôtre.
On ne sait pas combien de temps Florian Thauvin restera hors jeu de la sorte, et à quel moment il décidera de faire marche arrière. Il n’aura peut-être jamais à le faire, si Lille doit le transférer avant le 2 septembre minuit, deadline du mercato d’été. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que les conséquences, pour lui, pour son image, seront désastreuses, quelle que soit la fin de l’histoire. Il restera à jamais le premier joueur de L1 à signer dans un club et à lancer le bras de fer pour partir avant même d’avoir disputé une seule rencontre.
Bien sûr, l’image des grévistes de Knysna rappelés depuis en équipe de France doit lui laisser penser que le temps efface tout, mais ce serait oublier que les joueurs n’étaient, à l’époque, pas salariés de la Fédération. Florian Thauvin, aussi talentueux soit-il, est le salarié du LOSC, et ce jusqu’en juin 2017. C’est lui-même qui a signé le contrat.
Ils ont aussi séché l’entraînement…
Au classement des absences, l’équipe de France demeure indétrônable, avec une sélection complète qui refuse de s’entraîner le 20 juin 2010, à Knysna. Précisons tout de même que dans ce cas de figure, les joueurs percevaient des primes mais n’étaient pas salariés de la Fédération. En Ligue 1, plusieurs joueurs ont eu recours à cette méthode. Si parfois les raisons de leur grève diffèrent, ils ont aussi rarement eu gain de cause. Ainsi le 9 décembre 2011, Luyindula, qui était en pleine procédure contre le PSG, refuse de se présenter au camp des Loges. L’affaire se tasse avec l’arrivée d’Ancelotti mais il résilie son contrat en décembre 2012. Néanmoins, un transfert qui tarde à se conclure ou un président qui ne veut pas ouvrir la porte mènent parfois au clash. On se souvient de Payet lors de la fin du mercato hivernal 2011. Alors à Saint-Étienne, le Réunionnais clame que le PSG est le club dont il a toujours rêvé (il joue aujourd’hui à l’OM…) et le 28 janvier, il ne veut plus s’entraîner. Quatre jours après, il retrouve le chemin de l’entraînement avant de rejoindre Lille, en juin. À Toulouse, on se souvient de Gignac, qui part en guerre contre ses dirigeants, l’été 2009. Il resta une saison supplémentaire avant de rejoindre la Canebière. Cet été, le Bastiais Khazri, l’un des meilleurs amis de Florian Thauvin, a refusé de s’entraîner parce que ses dirigeants estimaient les offres de Saint-Étienne et du Sporting Lisbonne, insuffisantes. Il est toujours sur l’île de Beauté. O. F.
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."