Une sélection sans coeur et sans envie ; Franck Ribéry muselé, agacé comme un enfant par la combativité de l'adversaire ; Olivier Giroud aux abonnés absents ; Samir Nasri incapable de mener le jeu ; Loïc Rémy sans allant ; Laurent Koscielny fragile ; Éric Abidal dépassé ; Didier Deschamps inefficace dans le discours et impuissant dans le coaching : les Bleus ont vécu une soirée de cauchemar qui les éloigne de Rio et les rapproche du tombeau.
L'élimination annoncée ne plonge aucun supporteur dans la tristesse. Dans la colère, oui. Dans l'exaspération, bien sûr. Dans la jubilation, évidemment. Les Bleus débarrasseront le plancher. Enfin ! On ne les reverra plus. Fini. Terminé. Du balai ! Ils ont tant déçu que cette défaite réjouit une partie du public, lassé des comportements de sales gosses, irrité par la désinvolture des uns ou la vulgarité des autres. Les supporteurs n'aiment plus les footballeurs de France, et qu'on ne dise pas que les défaites expliquent ce désenchantement. C'est autre chose. C'est une façon d'être, de tout donner, de partager, de porter le maillot, de chanter la Marseillaise, de répondre aux questions ou de pleurer après une défaite. Ces jeunes gens ont fait le vide autour d'eux. La sélection de 2013 compte ses sous et ses émotions, jamais ses victoires. L'équipe de France est froide. Elle est désincarnée et distante. Des individualités composent une mosaïque sans relief et sans âme, sinon damnée. Franck Ribéry, leader du terrain et (peut-être) futur Ballon d'or, entretient avec le public un rapport que l'affection et l'admiration ne contaminent pas, loin des sentiments que Michel Platini ou Zinedine Zidane ont déclenchés.
La clique de Knysna n'a pas disparu de la circulation. Hugo Lloris, Patrice Evra, Éric Abidal et Franck Ribéry ont commencé la rencontre à Kiev alors qu'ils ne sont pas descendus du bus en 2010. Hasard ou coïncidence, Evra, Abidal et Ribéry sont parmi les plus mal notés ce samedi, alors que Blaise Matuidi et Paul Pogba émergent du naufrage. Les deux meilleurs joueurs des Bleus sont les moins stars et parmi les plus jeunes.
La France paye les factures
Au lendemain de la Coupe du monde 2010, la fermeté exigeait le retrait des grévistes. La FFF a sanctionné les joueurs pour le principe. Ces peines fantoches n'ont dupé personne. Le sentiment d'impunité a prévalu. Evra et les autres sont revenus. Le championnat d'Europe 2012 a prolongé le désamour, selon la règle que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Blanc a quitté le navire. Deschamps est arrivé. Il n'a pas restauré l'autorité de la maison bleue. Noël Le Graët ne l'a pas aidé. Le président de la FFF se bouche les yeux et les oreilles depuis son élection. Quand Patrice Evra abîme l'image des siens, éructe l'anathème contre des consultants, souffle le feu sur les braises avant ce match de barrage, il est convoqué mollement par le président et le sélectionneur, qui absolvent ses écarts de langage. Le chef de la clique de Knysna repart sans un blâme.
Ce sont toutes ces factures que la France a payées à Kiev. Elle les règle toutes en même temps : faiblesse de la fédération, absence de vision, refus de la réalité, démission de l'autorité, impuissance du sélectionneur, suffisance de l'équipe, médiocrité des joueurs.
L'équipe de France agonise en 2013 comme elle a trépassé en novembre 1993, quand Kostadinov a incendié la maison. Cinq ans plus tard, Aimé Jacquet est devenu champion du monde. Ce sera la seule note d'espoir de ces lignes.
Nougets a écrit:La presse Ukrainienne sur le match.
Attention, si vous êtes habitués à lire l'Equipe après une défaite de l'EDF ou à écouter Pascal Plot, c'est assez violent.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Tout ... ne-1694444
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