[01T] Glorification de la région

Messagepar fernando » 31 Jan 2014, 17:23

Oui c'est vraiment confus et décousu et on ne saisit pas d'idée directrice, hormis que le PS du 62 est un sacré ramassis de FDP, mais ça on le savait déjà.

Mais y'a des choses intéressantes qui mériteraient d'être creusées, et quelques perles :

Une collectivité publique peut-elle se substituer à une entreprise privée comme maître d’ouvrage temporaire ? N’est-on pas dans un cas flagrant de ’soutien abusif’, tombant sous le coup de la loi ?


Faut mettre Eric Darques sur le coup, il arrêtera un peu de nous casser les burnes.

Euralens, vaste projet urbain concernant directement Lens, Liévin, Loos-en-Gohelle. Il s’agit en fait, s’appuyant sur la culture – le fameux musée Louvre-Lens – et le sport – Bollaert –, de dessiner les contours d’une vaste métropole régionale, capable de rivaliser avec Lille, de sortir enfin de deux siècles d’exploitation du charbon.


Euh non, rien :)

Bien que méconnu, Percheron est l’un des hommes politiques français les plus puissants.


\o/ loliloolll
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Messagepar stikky » 31 Jan 2014, 19:01

laurentlille1 a écrit:http://www.reporterre.net/spip.php?article5229

SERIE - De la ferme des Mille vaches à l’affairisme du PS

Fabrice Nicolino (Reporterre) - vendredi 10 janvier 2014

Comment est né un projet de ferme usine dans la Somme, à l’impact écologique important et stimulant le déclin de l’agriculture paysanne ? Dans le terreau de l’affairisme qui imprègne la gestion de la région voisine, le Nord-Pas-de-Calais, par le Parti socialiste.

Où l’on pénètre dans un nouveau territoire, le Nord-Pas-de-Calais. Où l’on apprend que Michel Ramery aime faire des chèques à Gervais Martel et Guy Mollet. Où l’on fait la connaissance du grand Hafiz Mammadov.

Quel rapport entre la « ferme des 1000 vaches », prévue dans la Somme (Picardie) et la région voisine du Nord-Pas-de-Calais ? Aucun. Presque aucun. Mais le stade Bollaert de Lens est une sorte de lampe d’Aladin d’où surgissent quantité de génies, dont tous ne sont pas bienfaisants. À moins qu’il ne s’agisse d’une boîte de Pandore, cette jarre où sont enfermés tant de maux de l’humanité ?

Soit un stade de foot impressionnant, dont le nom complet est Bollaert-Delélis. Un assemblage qui renvoie à toute l’histoire politique et sociale de la région. Félix Bollaert le patron, directeur des Houillères du Nord, a lancé l’idée du stade en 1931. Et André Delélis, maire socialiste de Lens de 1966 à 1998, ministre de Mitterrand de 1981 à 1983, mort en 2012, qui sauva in extremis le stade dans les années 70, au moment où fermaient les dernières mines de charbon.

Le stade Bollaert est le centre du monde, en particulier pour les socialistes, au pouvoir depuis quarante ans dans le Nord-Pas-de-Calais, après avoir supplanté le Parti communiste, qui régnait sur la région dans l’après-guerre. Bollaert : 41 229 spectateurs, Lens : 36 728 habitants. Le président socialiste de la région, Daniel Percheron, a failli devenir footballeur professionnel, et ne rate pratiquement aucun match du Racing Club de Lens, faisant au passage des tribunes VIP un lieu de discussion très recherché par tous les gens de pouvoir et d’argent.

Un homme symbolise mieux qu’aucun autre Bollaert et son club : Gervais Martel. Depuis 1988, Martel est le président du Racing Club de Lens, malgré une courte interruption d’un an jusqu’en juillet 2013. Nul ne conteste sa sincérité, ni son obstination à défendre les couleurs Sang et Or, celles du RC Lens. Mais en juillet 2012, après de nombreux échecs sportifs et des pertes financières répétées, il est contraint de partir, laissant les clés au propriétaire qu’il avait lui-même trouvé pour renflouer les caisses : le Crédit Agricole.

Dans les tribunes, qui sont parfois des coulisses, une autre pièce s’écrit. Le 15 octobre 2012, le Conseil régional décide de payer encore une fois. La fois de trop ? Il s’agit de financer la rénovation du stade Bollaert, qui est l’un des neuf stades français retenus pour l’Eurofoot de 2016. Mais de lourds travaux sont nécessaires, et le Crédit Agricole refuse de les payer. Estimés dans un premier temps à cent-onze millions d’euros, ils sont ramenés à quatre-vingt-dix-huit, puis soixante-dix. Par un mouvement de générosité qui fait s’étrangler les opposants de Percheron, le Conseil régional, qui avait déjà engagé vingt-cinq millions, en rajoute onze, qu’il emprunte au Crédit Agricole. Commentaire de deux journalistes très au fait du dossier : « Une collectivité publique peut-elle se substituer à une entreprise privée comme maître d’ouvrage temporaire ? N’est-on pas dans un cas flagrant de ’soutien abusif’, tombant sous le coup de la loi ? » Une chose est en tout cas certaine : le stade Bollaert sera défendu jusqu’au bout par le Conseil régional, c’est-à-dire Percheron, c’est-à-dire le Parti socialiste.


Pourquoi ? Parce que Percheron aime le foot et la formidable influence politique qui est la sienne, surtout dans cette région sinistrée économiquement. Mais aussi à cause d’Euralens, vaste projet urbain concernant directement Lens, Liévin, Loos-en-Gohelle. Il s’agit en fait, s’appuyant sur la culture – le fameux musée Louvre-Lens – et le sport – Bollaert –, de dessiner les contours d’une vaste métropole régionale, capable de rivaliser avec Lille, de sortir enfin de deux siècles d’exploitation du charbon.

C’est dans ce contexte de vastes travaux publics qu’éclate en novembre 2011 l’affaire du prêt. Le 17, on apprend que Gervais Martel est en garde-à-vue, sans qu’on sache pourquoi. Au bout de quatre heures, il sort sans être inquiété, mais le 23 janvier 2012, il est de nouveau entendu par la police pendant trente-six heures, qui déboucheront sur une mise en examen pour « recel d’abus de biens sociaux et corruption passive ». En résumé, deux entreprises du BTP ont prêté quatre millions d’euros – deux millions chacune -, courant 2010, à Gervais Martel. La brigade financière de Lille se demande ouvertement s’il ne s’agit pas d’une contrepartie à un document découvert au cours d’une perquisition : un accord sous seing privé accordant le chantier de la rénovation de Bollaert aux deux généreuses entreprises.

Michel Ramery une nuit en garde à vue

Or l’une d’elles n’est autre que Ramery, le promoteur de la « ferme des 1000 vaches ». Son patron, Michel Ramery, a fait l’essentiel de sa belle fortune personnelle – cent vingt millions d’euros en 2012 – grâce aux contrats publics signés dans la région.

Pourquoi ce chèque à Martel ? Dans un communiqué un poil sibyllin, Ramery déclare que le prêt « a été fait dans le respect de l’intérêt social du groupe et mentionné en toute transparence dans [ses] comptes, conformément à la législation ». Au total, Michel Ramery, président du conseil de surveillance de son groupe, sera retenu deux jours et une nuit en garde-à-vue. Et son président du directoire, Philippe Beauchamps, mis en examen pour « recel d’abus de biens sociaux et corruption privée ».

En ce début 2014, l’affaire n’est pas jugée et rien n’indique donc qu’elle se terminera par des condamnations. On ne peut s’empêcher pourtant de s’interroger plus avant sur le climat régional, à fortiori lorsque l’on croise la route d’un certain Guy Mollet. Attention, homonyme ! Il ne s’agit pas de l’ancien président du Conseil de la quatrième République, mort en 1975, mais d’un personnage bien connu de l’inframonde politique nordiste des années 90 et 2000. Ce Guy Mollet-là est un as de la magouille et des carabistouilles, condamné à quatre ans de prison dans l’historique procès contre l’ancien maire d’Hénin-Beaumont, à l’été 2013.

Que n’a-t-il pas fait ? On serait en peine de tout savoir. Corruption, détournement de fonds publics, faux et usage de faux, le tout en association étroite avec un maire alors socialiste, le désormais célèbre Gérard Dalongeville. Mollet n’était pas qu’un intermédiaire véreux entre cette ville martyre et des entreprises crachant au bassinet pour obtenir des contrats publics. Il lui arrivait de se montrer très menaçant, directement ou au travers d’hommes de main. Exemple entre bien d’autres, rapporté par l’indispensable livre de Benoît Collombat et David Servenay (La Fédé : Comment les socialistes ont perdu le Nord, Le Seuil, 2012) : le cas Nicolas Pauchet.

Racketté par Mollet, qui lui réclame 300 000 euros pour pouvoir commercer à Hénin-Beaumont, ce promoteur immobilier se retrouve un soir de janvier 2008 coincé par Mollet et plusieurs sbires, qui le tabassent et le menacent de mort s’il ne paie pas. Il paiera, mais ce ne sera pas la fin de ses aventures.

Quand la police commence à regarder de près le cas Mollet, elle découvre quantité de pistes, qui ne seront pas explorées. Il est par exemple établi que Mollet dispose de plusieurs comptes en banque au Luxembourg et sur l’un d’entre eux, la justice luxembourgeoise, sollicitée, récupère un chèque de 210 000 euros daté du 31 août 2007, signé par…Ramery. Pour quelle raison ? En échange de quelle prestation ? On ne le saura pas, car les enquêteurs, selon Collombat et Servenay, auraient décidé de « boucler leur dossier dans les meilleurs délais », et n’auraient donc pas continué leur investigation. Dommage.

De son côté, Alain Alpern, ancien vice-président Vert de la région Nord-Pas-de-Calais, note à ce sujet sur son blog, très lu : « Combien de marchés Ramery n’a-t-il raflé à Liévin, Béthune ou Lens, sans parler de ceux avec Pas-de-Calais Habitat ! La brigade financière n’a pas creusé cette piste de corruption présumée. (…) À noter que G. Mollet se rendait régulièrement au Luxembourg pour retirer d’importantes sommes en espèces ».

Au même moment, le maire d’Hénin-Beaumont Dalongeville et son âme damnée Guy Mollet tentaient de vendre un bien communal important d’Hénin-Beaumont – l’îlot Carnot – à Ramery, via l’une de ses filiales, Pream. Après bien des cris, les protestations et recours de l’opposition municipale avaient fait capoter le projet, jugé opaque. Il était presque fatal, dans cette ambiance délétère, que naissent quantité de rumeurs. L’une d’elle, répétée par les différents interlocuteurs de Reporterre, dit que le groupe Ramery, serait un financier occulte du Parti socialiste. Mais aucun élément probant n’existe. Et aucun lien entre la vente de l’îlot Carnot et le chèque de 210 000 euros n’a été rapporté.


Mercedes blindée et gardes du corps

En revanche, la saga du RC Lens n’a rien d’un bruit, et elle continue sur les chapeaux de roue. Écarté du club en juillet 2012, Gervais Martel en reprend le contrôle en juillet 2013 grâce à un milliardaire venu d’Azerbaïdjan, Hafiz Mammadov, qui rachète les parts détenues par le Crédit Agricole, trop content de quitter la galère. La réputation d’Hafiz Mammadov est à elle seule un roman. Noir. L’homme, qui semble avoir de solides concurrents, ne se déplace qu’en Mercedes blindée, accompagné d’une petite armée de gardes du corps. Faire fortune, en Asie centrale, dans le pétrole, le gaz et les transports, nécessite de constantes mesures de sécurité.

On pourra regarder avec le sourire - et un brin d’inquiétude -, la vidéo à la gloire de l’Azéri, tournée par le club de Lens, visiblement enchanté par son nouveau patron.

Daniel Percheron, qui a bien entendu longuement rencontré Mammadov en novembre, n’ignore rien de cet arrière-plan préoccupant, mais il a fort à faire lui-même. Bien que méconnu, Percheron est l’un des hommes politiques français les plus puissants. N’a-t-il pas « fait » l’élection si controversée de Martine Aubry à la tête du PS, le 22 novembre 2008 ? À cette époque, le congrès de Reims socialiste s’était achevé sur une pantomime, donnant à Aubry 42 voix d’avance sur Ségolène Royal. Fraudes comprises.

Car la triche électorale durant ce congrès a été amplement documentée par l’enquête du journaliste David Revault d’Allonnes, Petits meurtres entre camarades (éd. Robert Laffont), et pour ce qui concerne le camp Aubry, elle se concentre dans la région Nord-Pas-de-Calais, tenue par Percheron. Dans un entretien au Parisien en septembre 2009, le responsable socialiste Malek Boutih parle de « bourrage d’urnes » et vise explicitement la fédération du Nord.

Idem pour le Pas-de-Calais, selon l’ancienne responsable du Mouvement des jeunes socialistes dans le département, Anne-Sophie Taszarek : « Fausses adresses, inscriptions multiples... Moi-même, je me suis trouvée inscrite dans plusieurs bureaux alors que je n’ai toujours voté qu’à Montigny-en-Gohelle ».

Daniel Percheron ne doit pas trouver beaucoup de temps pour se préoccuper d’une « ferme des 1000 vaches » dans la Somme voisine. D’autant que le fonctionnement même de la région Nord-Pas-de-Calais, dont il est président depuis 2001, exige une attention particulière. Malgré la crise, les effectifs salariés ont augmenté de 25 % entre 2007 et 2011, contre 7 % pour une région réputée gaspilleuse, Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) (voir le beau site d’infos régional dailynord). Le service de communication ne compte-t-il pas soixante-quinze personnes, dont sept photographes ?

La famille n’est pas oubliée. En avril 2011, on apprend qu’Elvire Percheron, fille de son père et conseillère à son cabinet, va devenir administratrice adjointe – le numéro 3 - du grand musée Louvres-Lens. Les dés sont légèrement pipés, car le jury qui doit décider est constitué de proches de Percheron. Devant le tollé, Percheron recule, et fifille doit patienter. Le poste qui lui était promis disparaît de l’organigramme du musée. Mais papa ne renonce pas.

En novembre 2013, le site dailynord révèle qu’Elvire Percheron vient d’être nommée directrice générale adjointe-, l’un des plus hauts postes du Conseil régional. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.

Encore ne racontera-t-on pas ici la fabuleuse saga du trio socialiste Percheron-Mellick-Kucheida, parti au début des années 70 à la conquête de la région pour le compte de leur parti. Si Percheron est toujours en place – ô combien -, les deux autres sont des morts politiques. Jacques Mellick, ancien ministre, ancien maire de Béthune, a sombré après son faux témoignage dans l’affaire de foot truqué OM-VA. Jean-Pierre Kucheida a été maire de Liévin de 1981 à 2013, et député. Exclu du Parti socialiste en 2012, il a été condamné en 2013 pour abus de biens sociaux et plusieurs enquêtes judiciaires le concernant sont en cours. Ajoutons qu’il a longtemps régné sur une puissante société d’économie mixte, Adevia, maître d’ouvrage délégué des travaux au stade Bollaert. Un stade dont il a toujours fréquenté les tribunes chic, car Kucheida aime profondément le foot.

Nous sommes-nous perdus en route ? Un peu, sans doute, mais pas totalement.


Résumons : Ramery est un géant du BTP. Il est en affaires avec des personnages clés du Nord-Pas-de-Calais, comme Gervais Martel ou Guy Mollet. Daniel Percheron, le grand patron politique de la région, aime sa famille, et le foot. Comme, apparemment, Michel Ramery, qui a volé au secours de Gervais Martel et du stade Bollaert. Comme Nicolas Dumont, le maire d’Abbeville, distante de moins de cent kilomètres du stade ? Stéphane Decayeux, candidat UMP aux municipales d’Abbeville, assure : « Dumont et Percheron sont des copains. Dumont a souvent été vu avec dans les tribunes de Bollaert ». D’autres témoins rapportent la même chose, mais Reporterre n’a pu obtenir aucun témoignage direct. Ce qui ne changerait rien, car l’amour du foot et l’amitié ne sont nullement des délits. Juste des mouvements de l’âme.




comment j'ai grillé Nando la ...

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Messagepar fernando » 04 Fév 2014, 10:45

Rien ne va plus à l'école

Mériem aimerait avoir de bonnes notes. Pourtant, stockés en vrac, couverts d'encre rouge, ses devoirs de maths plafonnent à 5. Elle n'y comprend rien et se sent à peine concernée par ce tas de copies en début de cahier. Si cette élève de 15 ans, en 3e au collège Pierre-Mendès-France de Tourcoing (Nord), avait passé les évaluations internationales de l'OCDE, elle n'aurait pas remonté le niveau ! Si son collège avait fait partie des 177 établissements représentant la France, on aurait encore perdu quelques places…

Lire aussi : Une nécessaire prise de conscience

Classé Eclair (programme des écoles, collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite) et Zone violence, cet établissement reflète le système éducatif français qui ne parvient plus à faire réussir les enfants les plus fragiles, coûte cher et ne fonctionne que grâce à une débauche d'énergie, d'imagination et de matière grise des équipes.

Jeudi 23 janvier, la porte du bureau du principal adjoint se referme sur deux mini-agresseurs. Règlement de comptes à 11 ans avec empoignade et gorge serrée. Alain Corteville, le principal adjoint, pensait enchaîner avec Mike (tous les prénoms ont été changés) qui, traité de « chabert » (version ch'ti de l'idiot), a rétorqué du « sale pute », mais Cynthia lui grille la politesse. Debout dans le bureau, les bras croisés, l'air renfrogné dans son survêtement, l'élève de 3e, ne cherche même pas à défendre l'insolence dont elle vient de faire preuve face à un enseignant. « Je ne comprends pas. Tu as conscience que mal agir t'oblige à rester en colle le soir. Tu ne penses pas que faire preuve d'un peu de diplomatie vis-à-vis de tes professeurs te simplifierait la vie ? » Cynthia opine du chef et pense s'éclipser avant qu'une question ne coupe sa retraite. « Au fait, tu sais ce que c'est, la diplomatie ? »…

« PSYCHOLOGIQUEMENT DUR »

La leçon de vocabulaire n'aura pas d'application pratique puisqu'une heure plus tard Cynthia confond une nouvelle fois diplomatie et insolence. La conseillère principale d'éducation (CPE) estime que, même si l'établissement répugne à exclure, la jeune fille s'en tirera difficilement sans une mise à pied de plusieurs jours. Seuls cinq conseils de discipline ont émaillé le premier trimestre. « On a une chance de rester au-dessous des douze de l'an dernier », défie même Jacques Melerowicz, le principal.

Mère décédée, père déclaré inapte, famille d'accueil… La CPE Mathilde Gauguier pourrait trouver mille excuses à Cynthia. Mais « si on lâche, plus rien ne sera possible et on ne rendra pas service à ces enfants pour qui la vie est déjà très difficile ». La jeune femme reconnaît que « c'est psychologiquement dur ». Des histoires à pleurer, tous en ont plein la tête ici. C'est un viol raconté par une ado à la documentaliste, sur le siège d'un bus, au retour d'un voyage scolaire. C'est la grossesse d'une autre collégienne que l'infirmière vient d'annoncer à une maman. « Vous savez, ici on recrute sur la Bourgogne », avait prévenu le principal, Jacques Melerowicz…

La Bourgogne du Nord, ce n'est pas cette région connue pour son vin, mais un immense quartier sensible de Tourcoing de plus de 9 000 habitants, où le chômage a tout dynamité. Le revenu moyen y est inférieur à 9 000 euros annuels par ménage, et le concept de chômage n'y a même plus de sens, les indemnités ayant été remplacées de longue date par les minima sociaux. La structure familiale n'a pas résisté. Beaucoup de mères sont seules et prises dans des histoires inextricables les obligeant parfois à abandonner des mois leurs collégiens pour un retour au pays. Evidemment, il y a le système D et les mirages de l'espoir. Une mosquée salafiste s'est implantée, et l'an dernier des enfants de 6e ont troqué les cours du vendredi contre la prière. « Parfois à l'insu des familles… Nous avons été très fermes. Comme nous le sommes sur les tenues vestimentaires », rappelle Jacques Melerowicz, qui surveille de près les djellabas ôtées à la hâte à la porte du collège et roulées dans le cartable.

EFFET COLLATÉRAL

Pauvreté et détresse sociale font le lit du désert culturel qui rend les apprentissages difficiles. « Le niveau de nos élèves à l'entrée en 6e est très faible », regrette Alain Corteville. Depuis des années, l'accent est pourtant mis sur la maîtrise de la langue. Mais cette priorité, aux résultats fragiles, a un effet collatéral. « On oublie parfois un peu les maths, en primaire, face à l'urgence de la langue, et les élèves entrent au collège avec de graves lacunes dans cette discipline. Les deux tiers ont d'ailleurs un niveau très faible aux évaluations de fin de CM2 », observe le principal, qui a attiré l'attention sur le sujet. Car ici, on n'a pas attendu que Vincent Peillon oblige à une coordination entre professeurs du collège et des écoles pour travailler main dans la main. Tous les dispositifs sont activés… et pourtant les élèves ne décollent pas.

Pour qu'ils profitent des enseignements du collège, il leur faut des bases qui font souvent défaut à Mendès-France. « Je savais pas faire une division ou additionner des fractions. Grâce à Abdel, j'ai compris », souffle une élève de 4e qui peine encore sur ses devoirs. Abdel, c'est un assistant d'éducation, ingénieur de formation, et sa mission est de combler les nombreuses lacunes.

A cette question du niveau s'ajoute la réputation qui colle à l'établissement comme une seconde peau. « Moi j'aime bien être là, mais ma petite soeur ne viendra pas. Ma mère dit qu'il y a trop de racaille », susurre Mériem. « Cette réputation date du temps où les chaises volaient en cours », regrette une enseignante. Que les débordements y soient sévèrement réprimés, que les élèves y soient aidés ne change rien ; le collège est fui par 40 % des élèves de son secteur, surtout ceux de l'espace pavillonnaire. « Les dérogations accordées entre 2008 et 2012, la présence d'un enseignement privé très fort où vont les deux tiers des élèves, et l'école belge à quelques kilomètres nous privent de trop d'élèves qui pourraient être moteurs dans les classes », regrette une enseignante de français. Et les 2 % d'enfants de catégories très favorisées ne suffisent pas à contrebalancer les 85 % issus de catégories défavorisées, voire très défavorisées.

Aujourd'hui, les 22 % d'élèves du collège qui passent en lycée général y réussissent pourtant bien. Mais c'est beaucoup moins que le un sur deux du département et les deux tiers de moyenne nationale.

Pour faire progresser des élèves majoritairement très faibles et très éloignés de la culture scolaire, le collège doit donner un sens aux études en aidant les adolescents à construire un projet professionnel. Gageure là encore. L'enseignante de français Laurie Leclercq, pourtant habituée à la dialectique adolescente, n'a toujours pas digéré qu'un élève de 3e lui explique « qu'il veut le lycée “tout près de l'arrêt de bus”. Son orientation n'a aucun sens. Il n'imagine pas un instant exercer un métier intéressant ». A Mathilde Gauguier, un autre vient de rappeler que son projet professionnel se limite à « trouver un travail de nuit, pour pouvoir dormir le jour ». Personne ne sourit.

COLLÈGE CONNECTÉ

Pour Jacques Melerowicz, ce manque de perspectives est un poison qui tue le sens des apprentissages. « A cette absence de futur s'ajoute la dureté de la notation pour nos élèves. Notre école produit du décrochage en résumant tout dans une note qui ne rend compte ni des capacités, ni des progrès, ni du travail fourni. Cela incite les adolescents à rendre copie blanche pour sauver un peu d'estime de soi. » A la rentrée, Mendès-France ouvrira une classe de 6e où les grilles de compétences remplaceront les notes. En plus, l'établissement est l'un des 23 collèges connectés du pays. « Nous n'attendons pas de miracles. Nous observons seulement que cet outil suscite l'intérêt de certains élèves et capte leur attention », rappelle Carole Guérin-Callebout, une professeure de français qui ouvre des blogs avec ses classes.

En donnant les devoirs, jeudi 23 janvier, elle insiste : « Quand vous écrirez votre petit texte sur “Le Livre des merveilles”, de Marco Polo, vous apparaîtrez comme “auteur”. C'est votre statut. Je vous demanderai des corrections, et une fois le travail validé, d'autres personnes pourront vous lire, comme on lit un article de journal. » Ici, même dans les foyers à minima sociaux, l'ordinateur ou la tablette a investi le salon. Seuls trois enfants ont déclaré ne pas y avoir accès.

Alors que, statistiquement, les couloirs de Pierre-Mendès-France devraient être des zones de non-droit, les classes des lieux où le savoir a du mal à circuler, le collège est debout, propre et cohérent. La stabilité de l'équipe, où une personne sur deux est là depuis plus de neuf ans, y est pour quelque chose, comme le nombre d'adultes présents, la confiance entre la direction et les éducateurs.

Reste le talon d'Achille du niveau des élèves. En dépit de l'intelligence et de l'énergie déployées, il est encore 2,5 points sous la moyenne académique en maths et un point en français à l'épreuve nationale du brevet des collèges. Et les résultats pourraient chuter encore cette année. Une énième fois, Jacques Melerowicz va vendre dans les classes la valeur travail et l'aide apportée
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Messagepar SAV » 04 Fév 2014, 11:13

La Bourgogne, cte No Man's Land...
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Messagepar ruitos » 04 Fév 2014, 23:06

j'y suis passé par ce college quand il s'appelait "Collège La Marlière"...ooh y'a longtemps maintenant, mais c'était déjà le bordel à l'époque, un sacré bordel...élèves (majoritairement de la zup et de la croix rouge) et profs inclus (profs en état d'ébriété, profs qui drague les collégiennes, d'autres qu'on ne voyait jamais du coup on était libres)...
pour tout vous dire, j'ai été exclu de ce collège, ça m'avait fait un bien scolairement...
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Messagepar ghostrida! » 04 Fév 2014, 23:39

Tu bluffes…
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Messagepar King Kong » 04 Fév 2014, 23:44

Tourcoing en force couz1
"Je pars avec le sentiment d'avoir bien fait mon travail" françois rebsamen
King Kong
 
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Messagepar fernando » 05 Fév 2014, 15:07

Métropole lilloise : les vols avec violence explosent dans le métro

Les atteintes contre les voyageurs et les agents de Transpole, notamment les vols avec violence, ont connu une hausse fulgurante en 2013, comme le démontre un document interne classé confidentiel. Rapportée au nombre de voyages, également en augmentation, la situation resterait toutefois dans la tendance départementale.

Plus 22 % ! La hausse des atteintes aux voyageurs (physiques et non physiques) sur l’ensemble du réseau Transpole est édifiante. 1 237 faits constatés de janvier à novembre 2012 contre 1 514 de janvier à août 2013. En entrant dans le détail d’un document classé confidentiel, on constate que l’augmentation la plus spectaculaire concerne les vols avec violence, passés de 117 à 193 sur la même période (+ 65 %) ; viennent ensuite les vols simples, de 542 à 738 (+ 36 %). Les appels à la vigilance ciblant les pickpockets sont loin d’être superflus. Téléphones envolés, vols par ruse aux distributeurs… Les témoignages s’enchaînent. Et révèlent un paradoxe. Si le métro reste, sans surprise, le lieu où le nombre d’infractions est le plus élevé (lire ci-dessous), ce sont les sorties des stations qui contribuent le plus au sentiment d’insécurité. « Parfois quand je sors, c’est glauque. J’ai peur de me faire suivre… », affirment plusieurs usagers. « Plus une rame est pleine, plus elle apparaît sûre », complète Éric Quiquet, vice-président LMCU aux transports (lire aussi ci-dessous). Le sentiment de solitude contribue à celui d’insécurité. À tous niveaux. Car les tensions n’épargnent personne. Les agents sont de plus en plus pris pour cibles. 64 violences physiques (tous modes de transport confondus) dénombrées de janvier à novembre 2012 contre 91 en 2013, soit une augmentation de 42 % (12 %, selon Éric Quiquet, qui doit disposer d’autres chiffres que ceux internes à Transpole). Les atteintes non physiques (insultes, crachats) passent, elles, de 516 à 556 (+ 8 %).


Moins de présence ou plus de sécurité ?

Si la direction refuse de répondre, les syndicats se montrent beaucoup plus loquaces. « C’est la réalité », confirme Mohamed Fahri pour la CGT. « Aujourd’hui, nous voyons de nouveaux personnels (hôtesses…) subir des violences. Le lancement chaotique de la billettique explique aussi pour partie ces tensions. » D’autres point noirs sont évoqués. « Des menaces de mort entre Dron et Colbert (Tourcoing), où les agents n’osent plus aller seuls pour le lancement d’une rame… » Les arrêts de travail à la suite de violences physiques sont eux aussi à la hausse. Faut-il y voir un lien avec l’augmentation des jets de projectiles sur les bus (+ 25 % en un an avec dégâts et + 17 % sans dégâts) ? Derrière le pare-brise de cette comptabilité, c’est toute la question de l’efficacité qui transparaît. Les syndicats ont leur idée. « Si on oriente tout sur le contrôle, on le fait au détriment de la sécurité. » Façon de rappeler que le taux de fraude explose lui aussi depuis la mise en place de la carte Pass Pass. « Nous estimons que les pertes d’exploitation liées à la billettique sont de l’ordre de 17 millions d’euros », lâche Mohamed Fahri. Les usagers de la ligne 12 sont, eux, goguenards. Leur carte Pass Pass n’est jamais débitée. Non qu’ils fraudent, mais tout simplement parce que les bus ne sont pas équipés pour. Vient une dernière interrogation syndicale. « Transpole est contractuellement liée au Grand Stade dans le cadre des gros événements. On en déduit que plus d’agents et de moyens sont mobilisés sur ces lignes au détriment de l’ensemble du réseau. » De la complexité du choix : moins de présence ou plus de sécurité.

Seule « satisfaction », les violences à caractère sexuel sont en baisse sur l’ensemble du réseau avec 41 atteintes en 2012 contre 33 en 2013 (- 20 %).

Métro : les stations les plus touchées

Sur les 1 514 atteintes aux voyageurs relevées sur l’ensemble du réseau, le métro en concentre à lui seul 1 185. Voici la liste des stations les plus touchées. Lille-Flandres : 138 en 2013, 133 en 2012. Rihour : 75 en 2013, 32 en 2012. République : 62 en 2013, 30 en 2012. Porte-des-Postes : 52 en 2013, 49 en 2012. Eurotéléport : 52 en 2013, 45 en 2012. Lille-Europe : 47 en 2013, 11 en 2012. CHR B - Calmette : 41 en 2013, 24 en 2012. Tourcoing-Centre : 38 en 2013, 25 en 2012. Porte-d’Arras : 37 en 2013, 35 en 2012. Porte-de-Douai : 33 en 2013, 23 en 2012. Gambetta : 32 en 2013, 47 en 2012 (la seule en baisse). Pellevoisin : 30 en 2013, 18 en 2012 Soit une augmentation de 29 % en un an. Ces chiffres doivent être relativisés et ramenés à la fréquentation annuelle du métro, qui est de l’ordre de plus de 100millions de voyageurs. Ils expriment cependant une tendance. Jugé peu sûr entre 1995 et 1997, le métro a perdu des usagers. Avant que l’installation de 1 200 caméras et la présence d’agents sur le terrain ne réduisent le sentiment d’insécurité et fassent repartir la fréquentation à la hausse de façon continue. Elle « a tendance aujourd’hui à se stabiliser », disent les syndicats.


Éric Quiquet : « Ne pas dramatiser »

« Les atteintes sur les agents ont augmenté de 12 %, celles sur les voyageurs de 19 %, mais les actes de vandalisme ont baissé de 20 % (22 % exactement pour les stations de métro, avec 2 792 dégradations constatées en 2012 contre 2 173 en 2013). » Éric Quiquet, vice-président LMCU en charge des transports, confirme ces « mauvais chiffres » qui, selon lui, « sont à inscrire dans la tendance du département du Nord ». Il appelle également à les relativiser face au nombre de voyages, « près de 170 millions par an sur le réseau ». Le déploiement des agents de prévention (400) et de la vidéosurveillance ont, dès 2002, « réduit le sentiment de psychose qui avait conduit quelques maires de droite à demander la fermeture de certaines stations », glisse Éric Quiquet. Plus de dix ans plus tard, c’est un avenant au contrat local de sécurité qui est à l’étude. « Pour une intervention plus rapide de la police nationale et sur la base d’une expérimentation conduite à Tourcoing, où la police municipale intervient sur le réseau. » « Nous devons mutualiser les polices municipales sur la sécurité du réseau », préconise l’élu EELV. Tout ne serait qu’une question de moyens. À ce propos, Éric Quiquet renvoie « aux promesses faites par Nicolas Sarkozy, qui étaient de porter à 130 l’effectif de l’unité de police des transports. On en est loin ». « Certes, ces chiffres ne sont pas bons, mais il ne faut pas dramatiser. »
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Messagepar laurentlille1 » 05 Fév 2014, 15:29

fernando a écrit:Seule « satisfaction », les violences à caractère sexuel sont en baisse sur l’ensemble du réseau avec 41 atteintes en 2012 contre 33 en 2013 (- 20 %).


Depuis que bijams a récupéré son permis ça va mieux.
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Messagepar fernando » 05 Fév 2014, 16:24

loul
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Messagepar SAV » 05 Fév 2014, 18:03

fernando a écrit:Métropole lilloise : les vols avec violence explosent dans le métro
Éric Quiquet : « Ne pas dramatiser »


Nan mais lui...faudrait l'envoyer dépanner une rame à 23h30 à Eurotéléport ou au CH Dron, histoire de voir s'il "dramatiserait" pas un peu plus.

fernando a écrit: À ce propos, Éric Quiquet renvoie « aux promesses faites par Nicolas Sarkozy, qui étaient de porter à 130 l’effectif de l’unité de police des transports. On en est loin ».

On lui dit ou pas que Sarkozy n'a pas été réélu?
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Messagepar John Holmes » 05 Fév 2014, 18:09

Eric Quiquet....

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Messagepar wipoLEgonbou » 05 Fév 2014, 21:26

J'ai la chance de me taper le reureu B dans le 9-3 depuis plusieurs semaines, ben je préfère ça 100 fois au tromé chti
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Messagepar laurentlille1 » 05 Fév 2014, 23:27

Ca c'est parce que t'as pas encore connu les magnifiques grèves du RER B (quoiqu'en plusieurs semaines, tu devrais en avoir vécu 4 ou 5 déjà).
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Messagepar wipoLEgonbou » 05 Fév 2014, 23:40

Certes. Jusqu'ici seulement la valse des colis suspects, les accidents graves de voyageurs ou les pannes de signalisation.
J'en suis rendu à suivre le compte du RER B sur twitter, c'est la déprime.
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Messagepar bijams » 06 Fév 2014, 10:49

laurentlille1 a écrit:
fernando a écrit:Seule « satisfaction », les violences à caractère sexuel sont en baisse sur l’ensemble du réseau avec 41 atteintes en 2012 contre 33 en 2013 (- 20 %).


Depuis que bijams a récupéré son permis ça va mieux.


:)
Conséquence, le taux de natalité a baissé dans la région.
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Messagepar fernando » 06 Fév 2014, 15:19

Sécurité dans le métro : le soir, vers Tourcoing, la tension s’accroît au fil des stations


Station de métro gare Lille-Flandres, lundi, vers 20 h. Beaucoup de monde attend sur les quais. Ambiance sereine. Pourtant, c’est là que le plus grand nombre d’actes de délinquance sont recensés. Sans doute faut-il les relativiser avec les flux considérables de voyageurs. D’ailleurs, aucun de ceux rencontrés n’évoque d’agression directe ou de hantise. « Je vis porte de Douai et je prends le métro depuis six ans matin et soir. Je n’ai été ennuyée qu’une seule fois par un type bizarre qui me suivait», souligne ainsi Suzie, 23ans.

Le sentiment d’insécurité revient plus souvent mais reste ponctuel, quand l’effet rassurant de l’affluence, couplé à celui des caméras pour certains, se dissipe. « Seule le soir, je ne me sens pas hypersécurisée, une amie a déjà été agressée», dit une jeune femme. Un étudiant abonde : «Je suis en sécurité, sauf dans des stations peu fréquentées où on croise des gens alcoolisés. » L’appréhension est surtout forte une fois la rame quittée. «Ce qui me fait le plus peur, c’est la sortie, explique une jeune femme. Parfois des groupes fument et squattent en bas des escalators ou à l’entrée des stations. Et dehors, c’est souvent mal éclairé. » Le risque d’agression est alors plus élevé. « J’ai déjà vu des gars voler le portable de filles dans la station Wazemmes ou à sa sortie », glisse Joseph, 18 ans.

Direction la station Lille-Europe, qui a connu une forte hausse de la délinquance. À ses abords, sur la glauque esplanade entre Eura-lille et le parc Matisse, des petites bandes picolent des bières. Dans la station, un homme traîne. La discussion tourne court. Il s’en va. Depuis les escalators, il mime un fusil avec une béquille : « Si j’avais une arme, je te tirerais dessus !» Arrive ensuite une jeune femme habituée de la station, elle prend la ligne 2 : «Je suis parfois alpaguée par des types bourrés, surtout vers Roubaix-Tourcoing. »


Quand le métro se vide, l’atmosphère change

Quand le métro approche de ces villes et se vide, l’atmosphère change. Ce soir-là, certes un lundi, tout est calme. Mais, nettement plus qu’à Lille, la tension affleure dans de nombreux témoignages. Comme celui de Nathalie, 35 ans, à Eurotéléport : «Je me suis déjà pris une claque et fait voler mon portable. Régulièrement, des groupes insultent les voyageurs. Il faut prendre un livre, faire des jeux et ne pas répondre. Et surtout, ne pas montrer qu’on a peur.» Descente à Tourcoing-Centre. Deux médiateurs en blouson orange dépeignent un sombre tableau : « Roubaix-Tourcoing, c’est chaud, en particulier le week-end. Il y a beaucoup d’insécurité. Nos collègues de Lille n’aiment pas venir ici. On intervient beaucoup pour des vols de portables, des squats, des insultes. Le pire, c’est entre Colbert et CH Dron, où il y a des trafics de drogue. Les contrôleurs n’y vont pas sans la police. »

En première ligne, les médiateurs sont démunis : « Dès qu’il y a une bagarre, on est livrés à nous-mêmes. On se fait régulièrement traiter, cracher dessus et parfois frapper. On voudrait voir plus de policiers. Ils sont surtout à Lille…» Un constat partagé par plusieurs usagers. Lundi soir, nous avons croisé deux policiers, gare Lille-Flandres. Seuls les blousons orange sont visibles un peu partout, jusqu’à la fin de service. Vers 23 h 50, c’est l’heure du retour. Des jeunes fument à l’entrée de Tourcoing-Centre. « T’as pas une cigarette ?», lancent-ils. Non. La perception du danger, réel ou supposé, diffère. Rémi, un Lillois de 21 ans, a esquivé et a pris une autre entrée. « C’est la première fois que je viens à Tourcoing et que je fais ça. À Lille, je n’ai jamais eu de crainte, même Porte-des-Postes. »

Sur un an, + 18 % d’atteintes aux voyageurs

Dans notre édition d’hier, nous révélions la hausse de 22 % des atteintes aux voyageurs de janvier à août 2013. Éric Quiquet, vice-président LMCU en charge des transports, a communiqué, hier, les données pour toute l’année 2013. De janvier à décembre, l’augmentation est de 18 %. Selon l’élu, décembre a fait diminuer un peu la moyenne. Des statistiques existent aussi au sein de la police. Mais la préfecture refuse de délivrer le moindre chiffre. Nous lui avons également demandé d’autoriser une analyse par le responsable de la police des transports. Sans succès là encore.


Une centaine de policiers pour tout le réseau

Une centaine de policiers pour sécuriser les bus, métros, tramways et TER. L’effectif du SISTC, la police des transports, peut paraître maigre. Avec le jeu des roulements, Thierry (prénom modifié), un agent du SISTC, estime en moyenne qu’une « cinquantaine » de fonctionnaires travaillent sur une journée. «Le soir, à partir de 21 h 30, il reste une brigade de seize policiers. Ça fait un peu juste…» D’où, parfois, l’impression, parmi les usagers, d’une présence policière peu importante. Un sentiment renforcé à Roubaix-Tourcoing, où il serait en partie fondé, selon Thierry : « Nous sommes basés gare Lille-Flandres, il y a plus de passages d’effectifs à Lille. Mais on part en patrouille un peu partout, Saint-Philibert, Roubaix, Tourcoing… Les contrôleurs de Transpole et les médiateurs assurent aussi une présence. Et les policiers des commissariats locaux interviennent en cas de nécessité.»

Sauf qu’ils sont moins nombreux. « Le SISTC n’a pas bougé en volume d’agents depuis des années, note Benoît Aristidou, délégué du syndicat Unité SGP Police FO. Mais les commissariats ont perdu beaucoup de fonctionnaires, en particulier à Roubaix-Tourcoing. Avant, en dehors des urgences, ils patrouillaient eux aussi dans le métro. Maintenant, c’est exceptionnel. »

En matière de délinquance, le sud de Lille présente des difficultés mais, d’après Thierry, il y a plus de violence à Roubaix-Tourcoing : «De façon générale, on s’en prend plus facilement à nous. » Il ne ressent toutefois « pas d’aggravation» de l’insécurité. Outre les contrôles, les policiers s’appuient sur la vidéosurveillance de Transpole, en direct ou pour l’élucidation avec les enregistrements. Les agents du SISTC ont un catalogue de photos de suspects, interpellés quand ils sont croisés. « Tout compris, 3 500 arrestations ont été réalisées en 2013, une hausse de 10 %», affirme Benoît Aristidou.
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Messagepar bijams » 06 Fév 2014, 15:29

Quelle drôle d'idée de prendre le métro à TCG.
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Messagepar laurentlille1 » 06 Fév 2014, 15:30

Quelle drôle d'idée de mettre les pieds à Tourcoing.
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Messagepar bijams » 06 Fév 2014, 15:32

Quelle drôle d'idée d'aller au collège à Tourcoing.
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Messagepar John Holmes » 06 Fév 2014, 18:13

Ruitos and Stikky likes !
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Messagepar SAV » 06 Fév 2014, 18:54

fernando a écrit:Sécurité dans le métro : le soir, vers Tourcoing, la tension s’accroît au fil des stations

Tain le titre qui claque, c'est beau comme du Guillaume Musso.
Source de l'article nando ?
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Messagepar bitadmin » 06 Fév 2014, 19:32

Vdn
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Messagepar fernando » 06 Fév 2014, 20:50

Yes.
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Messagepar King Kong » 06 Fév 2014, 21:31

Balduyck revient!
"Je pars avec le sentiment d'avoir bien fait mon travail" françois rebsamen
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Messagepar W » 06 Fév 2014, 23:15

Genre,on sait bien que ton préféré c'est Vanneste.
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Messagepar SAV » 07 Fév 2014, 17:11

W a écrit:Genre,on sait bien que ton préféré c'est Vanneste.

Vanneste a disparu des écrans radar depuis sa méga-rachoumade de 2008 (éliminé aux municipales dès le premier tour).
Je l'ai aperçu dans le centre y'a pas longtemps, il conseillait à un type de voter FN, lol.
Brigitte Macron 2027.
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Messagepar W » 07 Fév 2014, 20:06

Il est à Béziers pour soutenir Ménard..

Se faire tèj' de Tourcoing par Darmanin, c'est également une belle rachoumade.
It's art. You don't need pants.
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Messagepar bitadmin » 13 Fév 2014, 14:19

Bieng ouèj King Con

Mercredi, peu avant 14 h, un usager du métro s’en prend à deux agents de Médiapole, dans la station Grand Palais à Lille.
L’homme profère des insultes à caractère raciste. Puis il s’écrie « vive Hitler » en faisant le salut nazi. Il est interpellé.

Ramené à l’hôtel de police par le service de sécurisation de transports en commun (le SISTC), le suspect, âgé d’environ 40 ans, a été placé en garde à vue par le service du Quart. Une perquisition a été effectuée à son domicile dans la métropole lilloise. L’homme a finalement été remis en liberté ce vendredi matin, avec une convocation pour un jugement devant un tribunal. Il est poursuivi pour apologie du nazisme.
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Messagepar SAV » 13 Fév 2014, 15:36

Ce Mike, quel déconneur !
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